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DESIRS CRIMINELS
DESIRS CRIMINELS
Author: Rokia Rowlands Auteure

1- Fuck*** garde du corps

Les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, je n'en reviens toujours pas de la stupide et incompréhensible décision prise par mon père.

Confortablement assis dans son siège en cuir noir, ce dernier m'observe tranquillement en faisant rouler une pièce entre ses doigts.

Ma mère depuis le début de l'échange ne m'a pas regardé une seule fois, occupée à pianoter quelque chose sur sa tablette. Ses ongles laqués de rouges s'acharnent d'ailleurs sur son clavier.

Christian Lawson.

Ce nom ne me dit absolument rien. C'est plutôt la fonction qui lui est rattachée qui est sur le point de provoquer en moi une syncope.

Je n'arrive pas à croire qu'ils veulent me pister comme si j'étais un vulgaire gibier.

— Christian Lawson est un homme très compétent. Il vaut mieux qu'une équipe de sécurité à lui tout seul...

Et le voilà parti pour vanter les mérites d'un gars dont je me fous complètement. Je suis sûre qu'il a pris cette décision à cause de sa foutue carrière.

Sa foutue de putain de carrière ! Toujours elle ! Et bien-sûr, ma mère l'a soutenu. Telle que je la connais, je suis prête à parier mes nouvelles zanottis que l'idée vient d'elle.

Se sentant observée, maman relève la tête de son appareil et plante son regard vert dans le mien une fraction de seconde puis ses sourcils se froncent.

— Un problème Cheryl ? m'interroge-t-elle.

— Je ne veux pas d'un garde du corps ! Vous ne pouvez pas vous immiscer à ce point dans ma vie privée.

Mes parents se consultent du regard. Puis, ma mère soupire et reporte son attention sur sa précieuse tablette.

Je comprends donc que c'est à mon père que revient la « lourde » tâche de me convaincre.

— Je le fais pour ton bien, Cheryl.

L'argument qui tue !

— Mon quoi ? Si tu te souciais un tant soit peu de mon bien, tu ne me ferais pas suivre comme une prisonnière à longueur de journée. Non mais c'est quoi ton problème, papa ?

Il devient un peu pâle et ses doigts se crispent sur sa pièce fétiche.

— Cheryl tu baisses d'un ton immédiatement ! m'ordonne d'une voix sèche ma mère.

Son regard émeraude étincèle de fureur. Ses lèvres se pincent.

— Je ne veux pas d'un garde du corps ! je souffle bruyamment.

— Ton père t'informait simplement qu'à partir d'aujourd'hui tu serais pourvu d'une sécurité personnelle. Je ne crois pas qu'il t'ait demandé ton avis à un quelconque moment.

Argh je la déteste !

Je serre les dents pour ne pas hurler de frustration. Je suis certaine que si c'était possible, de la fumée sortirait de mon nez et de mes oreilles. Je suis Fu-rieu-se. Et le mot est faible. Très faible !

— Tout ce que nous faisons est dans ton intérêt. Ta sécurité est primordiale et...

— Vous aviez une équipe de sécurité mais cela n'a pas empêché ce qui s'est passé.

Le silence tombe comme un couperet. Monsieur et madame Caldwell semblent pétrifiés. Si je n'étais pas aussi en colère, je pousserai l'audace à leur rire au nez.

Maman est la première à reprendre une certaine contenance. Son regard meurtrier se rive au mien.

— Cheryl Caldwell, tu auras un garde du corps que tu le veuilles ou pas. Et il est grand temps que tu acceptes que ton père et moi ne sommes pas responsables de ce qui est arrivé à ta sœur.

Bien-sûr ! C'est tellement plus facile de se voiler la face.

— Nous le faisons pour toi et également parce que...

— Par pitié, épargne-moi tes explications merdiques ! Je sais très bien pourquoi vous vous démenez pour me pourrir la vie. Ce n'est pas la peine d'en rajouter, monsieur le sénateur.

J'ouvre la porte du bureau en grand, puis la claque avec violence pour bien montrer l'étendue de ma colère. J'entends derrière la porte un bruit sourd. Probablement un cadre photo qui vient de rendre l'âme en heurtant le sol. Bien fait !

Je reste un instant appuyée contre le mur pour reprendre mes esprits. Garde du corps ! N'importe quoi ! Jusqu'à quand vont-ils me pourrir la vie ces deux-là ?

Marcella, la gouvernante se dirige vers moi avec un petit sourire. Un sourire qui disparaît sitôt que son regard croise le mien.

Comme toujours, ses cheveux bruns sont retenus dans un chignon mémère. Elle porte une sorte de blouse grise informe qui n'a jamais rien laissé deviner de ses formes. A-t-on idée de s'habiller d'une manière aussi...bizarre ?

— Ton petit-déjeuner est servi, Cheryl.

— Merci mais je n'ai pas faim.

— Mais voyons, Cheryl ! Tu ne vas pas te priver de nourriture pour cette ridicule affaire de garde du corps !

Mon regard noir la cloue sur place et elle marmonne un « fais comme tu veux » à peine audible. Je m'approche d'elle et frappe du revers de la main le plateau qu'elle tient.

Il échoue par terre dans un concert de verres brisés.

— Cheryl ! hurle-t-elle, en se couvrant la bouche.

Armée de mes converses, je piétine les débris de verres sans tenir compte du regard choqué de Marcella.

La porte du bureau s'ouvre. Maman sort en trombe. Nos regards se trouvent. Un sourire machiavélique se dessine sur mes lèvres quand elle porte la main à son front. Les jointures de ses mains blanchissent. Je lève la tête de défi, attendant sa réaction.

— Tu auras un garde-du-corps espèce de peste. Et je déduirai le prix de tous ces verres de ton argent de poche.

— Je m'en fous.

Je m'élance dans les escaliers en prenant soin de faire le plus de bruits possible et claque la porte de ma chambre.

Je me laisse tomber sur le lit king-size, balance mes oreillers contre la porte close et enfouis mon visage contre mon ours en peluche pour y hurler toute ma frustration.

Un garde-du-corps ? Un putain d'espion ouais !

C'est juste une putain de merde ce que mes parents me font. Et je déteste lorsqu'ils maquillent leurs intérêts avec mon soi-disant bonheur.

Parce que papa est un « très grand » et « illustre sénateur » qui compte se présenter aux élections présidentielles, tous les moyens sont bons pour parfaire son image. Quitte à me foutre dans les pattes un connard pour s'assurer que je ne ferai rien qui puisse compromettre ses plans.

Et bien-sûr, ce connard n'aura rien d'autre à faire que d'empiéter sur mon espace privé. Christian Lawson ! Mon cul ouais !

A cause de cette foutue ambition, ils veulent paramétrer, surveiller et conditionner mon existence. Depuis mon retour, ils ne cessent de me répéter que le moindre écart de conduite leur sera fatal. N'importe quoi !

La sonnerie stridente de mon téléphone me fait sursauter. Un coup d'œil sur l'écran me fait lever les yeux au ciel. Encore un autre emmerdeur. Décidément. Ils se sont donnés le mot ou quoi ?

Je me blottis de nouveau contre mon ours, plonge le nez dans son cou et respire son odeur de jasmin.

Les larmes me mouillent les yeux quand son souvenir me revient en mémoire. Si seulement elle pouvait savoir à quel point elle me manque !

Ma vie est une merde. Mes parents sont des dictateurs. Et ce Christian Lawson est une ordure.

Faut vite que j'échafaude un plan pour le faire dégager. Parce qu'il est absolument hors de question que je me plie à cette nouvelle règle stupide sans me défendre.

Absolument pas !

**

La voiture manœuvre et trouve une place dans le parking du lycée. Adossée au confortable dossier de mon siège, je regarde par la fenêtre les lycéens aller et venir dans la cour ensoleillée. Certains se donnent des tapes amicales, d'autres discutent par petits groupes.

Suis-je la seule à détester la rentrée scolaire ? J'aurai tout donné pour me trouver à des milliers de kilomètres d'ici.

Maman a dû le sentir vu qu'elle a tenue à m'accompagner personnellement à l'école aujourd'hui. Pourtant ce n'est pas comme si je ne connais pas le chemin ! Je ne suis pas nouvelle dans le coin. Mais non. Je suppose qu'elle compte se jouer les chaperons jusqu'à ce que le « garde-du-corps » se pointe !

Misère ! Rien que le fait de penser à cette farce de tarte qui doit venir, me cause une horrible migraine !

Maman me jette un bref regard. Elle tend la main, certainement pour me caresser les cheveux, mais se ravise en voyant mon regard noir.

Elle émet un soupir de lassitude et hoche simplement la tête.

— Bonne journée, Cheryl.

— Ouais. Bonne journée.

Je sors de la voiture et me dirige dans la cour du lycée sans me retourner. L'entendre parler avec l'autre connard au téléphone m'a encore plus plongé dans le désespoir.

Il semblerait que la face de tarte se soit perdue en chemin. Bien fait pour lui ! Cela m'aurait arrangé qu'il débarque en Alaska !

Mes parents ont trouvé bon de m'inscrire dans le lycée français de New-York. Le gouvernement français y est associé depuis de nombreuses années. Quand je leur ai demandé pourquoi je devais aller dans un lycée bilingue, ils m'ont répondu un : « Tu y acquerras de plus grandes compétences. »

Mais ce n'est que plus tard que j'ai appris que le fils de l'un des plus grands magnats de la finance américaine y était aussi inscrit. Merveilleuse coïncidence, n'est-ce-pas ? Mon cul ouais !

Après le traditionnel discours du directeur que j'évite bien-sûr en restant dans les toilettes, je me dirige vers mon casier. Je sens des regards admiratifs me suivre tout au long de ma progression. Certaines filles semblent avoir un bug sur mes chaussures.

Le point positif dans ce lycée c'est qu'on ne porte pas d'uniformes. Je suis donc libre de m'habiller comme je veux...à quelques exceptions près. Les vêtements trop courts et trop provoquants ne sont pas admis. Et il faut dire que la proviseure prend son rôle très au sérieux.

Mon emploi du temps a le don de me faire sourire. Premier cours de la journée et je me tape déjà monsieur Hepburn. Super !

Un corps se colle au mien. Des bras s'enroulent autour de ma taille. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit.

— Bonjour bébé, susurre-t-il à mon oreille.

— Michael !

Sent-on que mon enthousiasme est trop forcé là ? Non ? Eh bien, c'est parce que je suis une très bonne menteuse. Mes parents sont d'ailleurs les meilleurs professeurs du monde.

Il pose un baiser à la commissure de mes lèvres (bien que ce soit interdit) et me prend la main. Ses iris chocolat m'examinent attentivement.

— Tout va bien ?

— Ouais..., je suis juste fatiguée.

— Tu as osé aller faire la fête sans moi ?

— Tu sais bien que c'est impossible. Les journaux se seraient fait un plaisir de t'informer dès le matin.

— Les revers de la célébrité ! se moque-t-il.

Evidemment. Et cette célébrité s'est encore plus accrue lorsque nous avons commencé à sortir ensemble. Comment peut-il en être autrement puisqu'il s'agit de Michael Patterson. Le fils du fameux Dwight E. Patterson.

Nous cheminons ensemble un petit moment puis, nous séparons pour rejoindre nos classes respectives. Quand j'entre dans la salle de classe, les radars oculaires passent au peigne fin mon pantalon en jeans noire, mon tee-shirt de la même couleur et mon blazer.

Je repère les têtes de mes copines dans la foule et marche dans leur direction. Nous nous faisons les accolades traditionnelles et je me laisse choir à leurs côtés.

— Tu les as achetés ! s'exclame Aubree, en regardant mes sneakers. C'est une édition limitée. Cela a dû coûter une fortune.

— Peut-être. C'est un cadeau de ma mère.

Si j'avais su que derrière ce cadeau se cachait l'annonce de l'arrivée d'un garde-du-corps, je l'aurai jeté aux piranhas.

— Tu tires une sale tête. Ne me dis pas que tu es allée à une party sans nous sinon je ne t'adresse plus la parole.

— Va te faire foutre Aubree, grommelé-je.

— Il n'y a pas que les fêtes qui donnent de sales têtes, ajoute Amor, en levant les yeux au ciel.

En fait, Amor est son surnom. Elle s'appelle Natalia Wilson. Il semblerait qu'elle soit tellement adorable que ses parents l'ont surnommé « amour ».

Aubree la singe et écope d'un coup sur la tête. C'est toujours pareil avec ces deux-là !

Je suis le point de leur expliquer mon cauchemar du week-end, mais monsieur Hepburn entre en classe. Il s'installe comme une masse, éponge son front moite et souffle comme un bœuf.

— Jeunes gens, vous voici en terminale ! Ce n'est pas le moment de vous reposer sur vos lauriers. Le bac est l'ennemi à abattre ou sinon c'est lui qui vous abattra. Les doublants savent de quoi je parle.

Bien que je suive notre professeur des yeux, je ne l'écoute même pas. Toutes mes pensées tournent autour de ce garde du corps dont l'arrivée est imminente. Comment est-il ? Est-ce un quadragénaire avec une tête pareille à une piste d'atterrissage ou alors un jeune trentenaire au bavardage ennuyeux ?

Lorsque vient l'heure de la pause, mes amies et moi nous rendons à la cafeteria. Après avoir récupéré nos repas, nous nous asseyons à notre table favorite. Celle qui donne directement sur la porte d'entrée.

— Allez Cheryl, tu peux nous raconter enfin ce qui te tracasse depuis ce matin ! me dit Amor.

— Ouais. Ce n'est pas trop tôt !

Après une grande inspiration, je leur raconte la dernière dictature de mes parents en n'omettant aucun détail. Je me rabats sur mon verre de jus de fruit après avoir fini.

« Cela aurait été meilleur si c'était de l'alcool » me souffle à l'oreille une voix perverse que je m'empresse de virer de mon esprit.

— Ah non ! Ça pour le coup, ce n'est pas très sympa. Se faire suivre en permanence par un gars, c'est relou. Ça veut donc dire que tu n'as plus le droit d'aller aux chiottes toute seule ? Putain ! Ça craint !

Stupéfaite, je regarde Aubree se moquer de moi dans un rire hystérique. Honnêtement, ces réactions m'étonnent souvent. Et vu la tête d'Amor, je ne dois pas être la seule à être choquée.

— C'est vrai que c'est un peu fort mais comprends-les Cheryl. Ils craignent pour ta sécurité. N'oublie pas que ton père va se présenter aux...

— Amor je t'en prie, ne me répète pas cette phrase. Elle me rend malade !

— Pourtant elle a raison. C'est juste pour un temps. Je m'attendais à un truc plus grave !

Elles osent banaliser ce que je viens de dire ? Bon sang de bordel ! C'est complètement fou.

— Cheryl...

— Je ne veux plus en parler.

Un silence de plomb s'installe entre nous. Aubree hausse les épaules et sors son portable pour se prendre en photo.

— Oh... ! C'est qui ce mec super canon ? chuchote-t-elle, soudain.

— Quel mec ?

— Regarde là-bas, Amor !

Intriguée, je lève les yeux de mon plat et suis la direction de leurs regards. Un homme est arrêté devant la porte.

Je suis malgré moi fascinée par son imposante musculature harmonieusement mise en valeur par le polo bleu qu'il porte. Son jean noir souligne à la perfection ses hanches étroites et ses cuisses fermes.

— Bordel ! s'étrangle Aubree. J'ai chaud. Comment on peut être aussi sexy ?

L'homme marche soudainement vers notre table.

Il s'arrête à quelques centimètres de nous et d'un geste lent, enlève ses lunettes de soleil. L'intensité que dégagent ses yeux verts-gris me retourne violemment. L'estomac. Soutenir son regard me donne l'impression de tomber dans un gouffre. Est-ce humain d'avoir des yeux aussi perçants ?

Cheryl Caldwell ?

Sa voix grave aux intonations sensuelles me tire un frisson. Je me mordille la lèvre inférieure, contrariée par les sensations dérangeantes qui envahissent mon corps.

— Ouais. Vous êtes ?

Il sort un portefeuille de sa poche et en extirpe une carte bleue qu'il me montre.

— Christian Lawson. Je suis ton garde du corps.

Un juron m'échappe. Je serre les poings. Ils n'ont quand-même pas osés ! C'est vraiment dégueulasse comme attitude.

— Vous foutez quoi ici ?

Son sourcil droit se surélève. Toutefois, il ne répond pas à ma question.

— Suis-moi, petite. Je dois te ramener à la maison.

J'écarquille les yeux, abasourdie par ce que je viens d'entendre. Non seulement il m'a appelé « petite » et en plus il ose me « tutoyer » sans ma permission. Non mais... pour qui se prend-il pour me parler avec une telle condescendance ?

— Tout d'abord, je ne suis pas votre petite. Ensuite, je vous interdis de me tutoyer. Enfin, vous pouvez remonter dans votre voiture et aller dire à ma mère que je n'ai pas besoin d'un chien de garde.

Les muscles de la mâchoire de Moretti tressautent. Son regard s'assombrit considérablement. Mais il ne bouge pas. Son regard glacial me dévisage avec une acuité qui me met mal à l'aise.

La cafeteria est si silencieuse qu'on croirait qu'il n'y a personne. Leurs yeux nous fixent avidement. Je peux sentir l'excitation et l'impatience qui les animent. Bande de clochards va !

— Tu ne comptes pas me suivre ?

— Vous êtes bouchés ou quoi ? Je vous ai demandé de dégager d'ici ! Et arrêtez de me tutoyer, bordel !

— Je vois.

En un battement de cils, il me charge sur son épaule comme un vulgaire sac de patates. Des exclamations choquées et des rires fusent.

— Je vous ordonne de me poser par terre ! éructé-je.

— Tu ne m'as pas laissé le choix, petite.

Le « clic » d'un appareil photo m'éblouit. Aubree montre la photo à Amor, qui rigole en se tenant les côtes. Ce n'est pas drôle ! Pas drôle du tout.

— Posez-moi par terre tout de suite !

— Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi gamine.

Nous quittons la cafeteria avec moi toujours juchée sur son épaule gauche. Nous débouchons enfin dans le parking du lycée. Il déverrouille la portière de la voiture et sans aucune délicatesse, me jette sur la banquette arrière. Mon pauvre sac subit aussi le même sort.

Tranquillement, il claque la portière, monte à son tour et met le contact en sifflotant.

— Espèce de sauvage ! Pauvre con ! On ne vous a pas appris la politesse ou quoi ?

— Je ne suis pas poli avec les gamines écervelées.

Quoi ? Il n'a pas osé !

— Je vous interdis de...

— Ferme ta gueule.

Il se tourne vers moi.

— Écoute-moi bien, gamine. Je ne suis pas là pour supporter tes crises d'hystéries. Si tu as quelque chose à dire, tu attends qu'on arrive chez toi pour que tu ailles piailler auprès de ton papa. Compris ?

— La gamine te demande d'aller te faire foutre. Pour qui tu te prends imbécile ? Tu penses que je vais me laisser insulter sans rien dire ?

— Un mot de plus et je te bâillonne.

— Je vais...

Il me fourre un mouchoir dans la bouche, me coupant dans mon élan. Je le retire sèchement et tousse à en mourir sous le regard satisfait de l'abruti.

— Espèce de sauvage. Je vais le dire à mon père, croassé-je.

— Alors, économise ta salive et boucle-là sinon je t'attache. Et je pense t'avoir prouvé que je ne plaisante pas avec les menaces.

Non mais c'est quoi ce garde du corps que papa est allé soulever ? Il l'a pris au zoo ou quoi ? A-t-on idée d'être aussi grossier et mal élevé ?

Toutefois, je m'abstiens de commentaire. Je ne doute pas qu'il soit capable de réellement m'attacher.

Mais il ne perd rien pour attendre.

Je vais faire de sa vie un enfer. Je le jure !

Comments (1)
goodnovel comment avatar
Isabella DF
...️.....................
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