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LAWSON

 Si quelqu'un me demandait de définir la fille des Caldwell en un mot, je dirais « garce » sans réfléchir.

C'est la première fois que je rencontre une gamine aussi chiante.

Quand il m'a parlé d'elle la première fois, j'ai cru qu'on m'envoyait jouer les nounous pour une gamine de huit ou dix ans. Petite peste. Capricieuse. Insupportable. Violente. Malicieuse et menteuse conviennent mieux à une fillette qu'à une jeune fille de vingt ans.

Cheryl Caldwell est un véritable phénomène. Petite fille pourrie gâtée jusqu'aux os, elle s'imagine pouvoir mener le monde à la baguette aussi facilement que le petit con qui lui sert de petit-ami.

C'est la première fois que je vois autant d'arrogance et d'insolence réunis dans un seul corps. Elle est tellement adulée dans son petit monde foireux qu'elle pense réellement être une princesse.

N'importe quoi.

Elle me fout les nerfs à vif à chaque fois qu'elle ouvre la gueule. Je ne pensais pas trouver un jour une personne capable de me tenir tête. Et je ne m'attendais certainement pas à ce que ce soit une fille haute comme trois pommes.

« On dit de vous que vous êtes un iceberg. J'espère que vous serez à la hauteur de votre réputation durant votre service. »

Si j'avais su que je gambergerai à ce point, je n'aurai pas accepté ce foutu contrat. Cela aurait été certainement plus facile de me planquer dans un bahut paumé que de la supporter tous les jours.

Je plonge la main dans la poche de mon pantalon et en ressors mon paquet de cigarettes fétiche. Je l'allume et la porte à mes lèvres. La fumée âcre que j'aspire avec délectation m'apaise.

La gamine s'est fait la malle.

Franchement, je ne pensais pas qu'elle serait assez dingue pour tenter un truc pareil encore une fois. Faut croire que j'ai surestimé ses capacités intellectuelles. Jusqu'à quand comprendra-t-elle que me défier ne lui apportera rien d'autre que de la merde ?

Elle est comme un petit chien vagabond qu'il faut apprendre à dresser. Et malheureusement la patience ne fait pas partie de mes rares qualités.

Le ridicule de cette situation m'énerve encore plus. Pas besoin d'être Einstein pour savoir qu'elle a monté ce stratagème rien que pour aller se faire sauter par son copain le boutonneux. Tout ça juste pour une partie de jambes en l'air.

Cette génération va de mal en pis.

— Tu es encore là beau brun ?

La fille aux gros nibards, Aubree je crois, s'approche de moi avec un sourire séducteur. Je l'examine attentivement, m'attardant plus que nécessaire sur ses courbes sensuelles. Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer à quel point cette gamine est bien foutue.

— Beau brun ?

Je ne comprends pas l'obsession des femmes d'affubler les hommes de surnoms mielleux. Le pire, c'est qu'elles aiment par-dessus tout en recevoir.

Avec moi, pas de faux-semblants. Elles peuvent hurler tout ce qu'elles veulent pendant que je les pilonne car ça m'est égal. Mais hors de question que je m'abaisse à dire des mièvreries pareilles.

— Ou alors tu préfères Christian, susurre-t-elle, en agitant sous mon nez une bouteille de tequila. Tu veux boire un verre avec moi ?

— Tu es vraiment culottée de te pointer après ce que tu as fait.

Un sourire coquin étire ses lèvres charnues.

— Je n'avais pas le choix mon beau.

— Non. Pas de beau brun ou de mon beau. Appelle-moi juste monsieur Lawson.

Aubree lève les yeux au ciel.

— Ok, monsieur Christian Lawson ! dit-elle en appuyant exagérément sur le « monsieur ». J'adore ton nom. Il a une sonorisation orgasmique.

Cette fille est aussi siphonnée que sa copine ma parole !

— Et je sais que tu pourrais me faire avoir un orgasme avec tout autre chose, murmure-t-elle innocemment en approchant ses doigts de ma braguette.

J'intercepte son mouvement. Elle se lèche les lèvres non sans cesser de me fixer. « Défonce-moi » me crie son corps tendu vers le mien. Tout en elle respire l'appel au sexe.

Son visage se crispe de douleur lorsque je lui serre le poignet sans pitié. Une plainte lui échappe.

— Tu refais ça et je te brise les articulations une à une. C'est compris ?

Elle marmonne quelque chose que je ne comprends pas. J'accentue la pression sur son membre prisonnier.

— C'est compris ? répété-je, sèchement.

— Je serais prête à recommencer autant de fois qu'il le faudra si j'ai le loisir de t'embrasser encore. Ose me dire que tu n'as pas aimé mon baiser.

Quelques malheureux petits centimètres séparent ses lèvres des miennes. Sa respiration s'accélère de plus en plus. Les pointes de ses seins se tendent dans ma direction.

A cet instant-là, je l'imagine malgré moi à genoux, sa langue glissant avidement sur moi, prête à m'enfouir dans les chaudes profondeurs de sa gorge.

— Tire-toi.

La jeune fille masse son poignet endolori. Elle m'offre de nouveau un sourire niais.

— J'adore quand un homme me résiste, siffle-t-elle d'une voix de gorge, avant de s'éloigner d'une démarche chaloupée.

Ces petites filles de riches sont toutes des salopes. Cette fille par exemple, Aubree, je représente actuellement un nouveau jouet qu'elle veut à tout prix.

Lorsqu'elle aura obtenu ce qu'elle désire, elle ira offrir ses services à un autre mec et ainsi de suite.

Je dois avouer que je ne pensais pas que ce genre de fille puisse se comporter comme les racoleuses que j'ai connues dans la rue.

Leurs parents savent-ils que derrière leurs minauderies faussement innocentes se cachent de grosses perverses ? Ont-ils seulement le temps de découvrir leurs réelles personnalités ?

Ce monde que je découvre est aux antipodes du mien mais tout aussi con. Sinon beaucoup plus con.

L'hôtel ANGEL se situe à Staten Island. Il est immense et fait de verres. Les tableaux d'art accrochés aux murs, les luminaires pendant au plafond, les mobiliers sont d'une extrême raffinerie.

Pas étonnant que Cheryl Caldwell soit si prétentieuse. Elle nage carrément entre les paillettes et les diamants.

— Bonsoir monsieur. Bienvenue à ANGEL. En quoi puis-je vous aider ? s'enquiert la réceptionniste avec un grand sourire commercial.

Les cheveux roux.

J'ai toujours eu un faible pour cette teinte capillaire chez les femmes. Toutes les amantes qui avaient cette couleur de cheveux m'ont toujours procuré un plaisir titanesque.

Merde. Me voilà encore en train de penser au sexe. A quand remonte la dernière fois où j'ai pris mon pied ?

— Christian Lawson, garde-du-corps, me présenté-je, en sortant ma carte professionnelle.

— Oh...je vois. Que désirez-vous ?

— Pouvez-vous me dire dans quelle chambre se trouve Cheryl Caldwell s'il vous plaît ? C'est urgent.

Je capte sa surprise quand je mentionne le patronyme de la garce. Ses doigts tambourinent sur le clavier de l'ordinateur. Elle se tourne ensuite vers moi avec un air désolé.

— Elle n'est pas ici.

Si, bien-sûr qu'elle y est. La chambre a juste été enregistrée au nom de son copain. Comment s'appelle ce boutonneux déjà ?

Je creuse ma mémoire et finis par me rappeler l'inscription que renvoyaient les écrans géants lors de cette soirée.

— Ange Michael Patterson.

La réceptionniste sursaute. La méfiance se lit désormais dans son regard azur.

— Pardon ?

— Elle est venue avec Ange Michael Patterson. Vous n'avez pas vue une fille blonde aux yeux verts perchée sur des talons de vingt centimètres ce soir avec lui ? ajouté-je, face à son air dubitatif.

Ses lèvres frémissent. Elle est encore en train de douter.

Je me connecte à Internet et tape le nom de la garce dans la barre de recherche. Des dizaines de photos apparaissent. J'en choisis une au hasard et la montre à l'empotée, qui me dévisage comme s'il m'était poussé un troisième œil.

— C'est vrai, admet-elle enfin. Ils sont ici. Mais je ne peux pas vous donner le numéro de leur chambre. Ce genre d'information est confidentiel. Je vais néanmoins appeler monsieur Patterson pour le prévenir de votre arrivée.

— Ivres comme ils doivent l'être, je ne pense pas qu'ils puissent entendre ou même qu'ils répondent à votre appel. Je répète que je dois urgemment rentrer avec mademoiselle Caldwell.

— Mais c'est que...

— Ecoutez-moi bien. Je n'ai pas le temps à perdre mademoiselle Watson, dis-je, en lisant sur son badge. Je dois rentrer avec elle maintenant. Et si vous avez trop peur, vous n'avez qu'à me suivre ou demander à l'un de vos foutus collègues de le faire.

Elle tergiverse encore. Puis à mon grand soulagement, me donne une petite carte portant le numéro de la fameuse chambre.

— Je vous en prie, quand monsieur Patterson vous demandera comment vous avez obtenu le numéro, dites-lui que vous m'avez forcé la main, me supplie-t-elle, les yeux larmoyants. Je ne veux pas perdre mon emploi.

Je bougonne un « ok » et me dépêche vers les ascenseurs.

Devant la suite, je frappe comme un forcené à la porte sans tenir compte des cris de protestations typiquement masculins que j'entends.

— C'est quoi cette merde ? grommelle le boutonneux en ouvrant la porte.

Dès qu'il me voit, il tente de refermer mais plus rapide, je le pousse et m'introduis dans la pièce, que j'analyse.

Des coupes de vins sont posées sur le guéridon. Leurs vêtements traînent partout. Le boutonneux est en boxer et a le cou maquillé de suçons. Pas besoin d'être un génie pour deviner qu'ils viennent de passer une nuit torride.

— Qu'est-ce-que vous foutez ici ? grogne-t-il. Son père sait qu'elle est avec moi alors allez-vous en.

Excédé, je sors mon flingue et le pointe sur son front.

Le boutonneux pâlit, recule et tombe dans l'un des fauteuils.

— Ne me visez pas avec ce truc. J'exige que...

— Tu fermes ta gueule et tu vas la chercher.

Ses épaules se tendent. Sa respiration s'accélère. Une flamme haineuse brûle au fond de ses yeux.

Il ouvre la bouche, certainement pour me crier des insanités mais une voix traînante l'interrompt.

— Michael ? C'était qui à la porte ?

La garce apparaît. Elle manque de trébucher et se rattrape in-extrémis en agrippant un mur. La déception traverse ses yeux légèrement embrumés par l'alcool.

Son peignoir noué à la hâte glisse de l'une de ses épaules et révèle une petite partie de son sein droit.

Je dois reconnaître qu'avec ses cheveux mouillés et malgré ce vêtement débraillé, elle est d'une beauté à couper le souffle.

— Regardez qui se pointe ! Tu es venue pour un plan à trois ?

— Cheryl ! grogne le boutonneux.

— Quoi ? Il est tout coincé le pauvre. Peut-être qu'il a envie de tirer un coup.

Elle s'est bourrée mais heureusement pas jusqu'au point de frôler le coma. C'est déjà mieux que rien.

D'une démarche assez maladroite, elle s'avance vers moi. Le boutonneux lui prend la main pour sans doute la stopper, mais elle se dégage avec une énergie qui me stupéfait.

— Te mêle pas de ça toi. C'est entre ce sauvage et moi.

Décidément, elle a une imagination très fertile lorsqu'il s'agit de m'abreuver d'injures. En moins d'un mois j'ai eu droit à connard, abruti, sauvage, connard dégénéré... Si l'injure était une matière, elle aurait été un très bon professeur.

— Alors connard dégénéré, tu es venu jouer les troubles fêtes ? On te paie combien pour fourrez ton nez dans les affaires des autres ? Peut-être que si je te faisais un chèque, tu disparaitrais de ma vie, mécréant.

— Va t'habiller. Nous rentrons.

— Et qui te dit que j'ai envie de rentrer avec toi ducon ? Michael se chargera de me raccompagner.

— Il est ivre.

— Je ne suis pas...

— Boucle-là, je ne te parlais pas, le coupé-je. Assez perdu de temps gamine, va t'habiller.

— Arrête de m'appeler gamine. Putain, je suis pas ta gosse. Et je t'ai dit que je rentrais avec...

Je l'attire à moi d'un geste brusque. Sa poitrine me percute. Mon bras s'enroule autour de sa taille. La chaleur qu'elle dégage me décontenance. L'odeur sucrée de son parfum également.

— Lâche-moi.

— Pas tant que tu gigoteras comme une araignée.

Choquée, elle s'immobilise. Les yeux mi-clos, la bouche entrouverte, elle m'observe entre ses longs cils. Pourquoi sa beauté ne me frappe que maintenant ?

— Je vous interdis de poser vos sales pattes sur ma copine. Relâchez-là immédiatement.

— Avec plaisir.

Elle tombe par terre comme une vieille crêpe. Un gémissement plaintif franchit ses lèvres gonflées.

— Espèce de connard, geint-elle.

— Vous avez failli la blesser ! Quel genre de mec êtes-vous putain ?

— Le genre qui va te foutre une raclée si tu continues à parler sans que je ne t'interroge. Je ne pense pas que tu aies envie que je te pète le nez comme à ton ami Ryan ?

— Vous n'oseriez pas toucher le fils de Dwigt Patterson ! Mon père vous ferait croupir en prison, crâne-t-il.

Je marche vers lui. Etant plus grand de taille, je le domine carrément. Son expression intimidée manque de me faire glousser. Et dire que ça ose se jouer les caïds !

— Tu veux parier ?

Le boutonneux demeure silencieux. La déception qui brille dans les yeux de la garce à cet instant précis me donne envie de rigoler. Que croyait-elle ? Que cette bite molle pouvait rivaliser avec moi ? La naïveté est la mère de toutes les stupidités.

— Cheryl, tu t'habilles et tu me suis. Sinon c'est toute nue et ligotée que je te ramènerai. Je pense t'avoir déjà prouvé plusieurs fois que je suis capable de mettre mes menaces à exécution.

Ses poings se serrent. Ses yeux me lancent des éclairs. Avec mauvaise grâce, elle se lève, ramasse ses vêtements et s'enferme dans la douche. Elle en ressort dix minutes plus tard.

Son mascara qui a bavé sous ses yeux lui donne l'air d'une sorcière. Ses cheveux blonds sont tout ébouriffés. La colère qui bouillonne sur son visage fermé lui donne un air sexy. Dangereusement sexy.

Elle tire sur le bas de sa robe pour la faire descendre un peu plus sur ses cuisses. Je ne peux éviter d'y promener furtivement le regard.

Je n'aime pas les femmes minces. Je les préfère bien enrobées, avec des courbes là où il faut. Un cul rebondi et des seins voluptueux refont un homme, c'est bien connu.

Mais la gamine-ci a un certain charme. A moins que ce soit la robe qui l'embellisse ou le manque d'activité sexuelle qui me pèse.

— Au revoir bébé. Merci pour cette belle soirée, dit le boutonneux.

Il s'approche d'elle pour l'embrasser mais elle recule. Le regard qu'elle lui lance semble le pétrifier littéralement sur place.

— J'ai eu ma dose de bisous pour aujourd'hui. On s'appelle.

J'ai eu ma dose de bisous pour aujourd'hui ? Putain, cette fille est dingue.

Dehors, elle croise les bras et fais la moue comme une enfant.

— Je n'ai sérieusement pas envie de rentrer avec toi. Tu me tapes sur les nerfs.

— Ce sentiment est réciproque. Mais j'ai sommeil alors magne-toi.

Voyant qu'elle ne compte pas coopérer, je lui attrape le poignet et la tire à ma suite. Elle perd l'équilibre plusieurs fois mais ma poigne de fer l'empêche de s'affaisser au sol.

Quand nous atteignons la voiture, je la pousse sans douceur vers le côté passager. Elle chancelle et bute sur le capot en jurant.

— Espèce de brute.

Son poing que je n'avais pas vu venir claque contre ma mâchoire. L'impact fait craquer ses doigts. Elle gémit sourdement, jure et se masse les doigts avec application.

Elle a osé...

Je la plaque fermement contre le capot. J'empoigne ses cheveux blonds et les tire en arrière. Elle grogne de douleur.

La garce essaie de me faire lâcher prise.

La main sur son cou, le bassin collé à ses fesses, je l'immobilise. Prisonnière du capot et de mon corps, elle n'a pas d'autre choix que d'arrêter de gigoter.

— Ecoute-moi bien petite, lui chuchoté-je à l'oreille. Les gamines de ton genre je les mate très durement. Alors si jamais tu t'amuses de nouveau à me donner des coups, je ne resterai pas sans rien faire. Compris ?

Je me retiens difficilement de lui donner une très bonne leçon. Une de celles dont j'ai le secret. Ce serait tellement facile de se laisser aller...

Le contrôle que j'exerce sur mon corps est insoutenable. Se rend-elle compte de l'effort que je fais pour ne pas la briser comme j'en rêve depuis ma prise de fonction ?

— T'es...qu'un connard Lawson, répond-elle. Un pauvre connard.

— Tu n'as pas idée à quel point.

— Si tu penses m'intimider tu te mets le doigt dans l'œil. Je n'ai pas peur de toi.

Je la tourne vers moi et emprisonne sa gorge entre mes doigts. Elle couine lorsque la pression lui ôte le souffle.

Je plonge mes yeux dans les siens, savourant pleinement de la voir aussi vulnérable. Faible et malléable à souhait...

— Et pourtant, tu devrais avoir peur de moi, papillon.

Papillon.

J'ignore pourquoi je l'ai gratifié de ce surnom aussi étrange que débile. Mais il lui correspond parfaitement. Sa légèreté, sa naïveté et son insouciance me rappellent la vulnérabilité de cet insecte.

— Lawson...

Sa voix n'est plus qu'un murmure étouffé. Son corps se ramollit progressivement contre moi. Si je continue...

Prenant une profonde inspiration, je me fais violence pour la lâcher et me détourner d'elle.

Lorsque nos regards se croisent encore une fois, la peur qui enflamme ses prunelles émeraude me ravit.

— J'espère que tu as compris cette nouvelle leçon. A présent monte dans cette caisse.

— Je te déteste.

Je reste pétrifié. Un rire nerveux échappe à mon contrôle. Elle continue encore son petit cinéma en dépit du fait que je l'ai presque étranglée ?

Oh oui. Elle mérite ce surnom débile.

Le chemin du retour se fait dans un petit silence interrompu par les mini-grognements de la garce qui s'est finalement endormie.

La métamorphose me sidère. C'est la première fois que je la vois aussi calme. Aussi paisible. Elle paraît tellement fragile que ça en devient pénible de continuer de la regarder.

Pourquoi une fille aussi jolie se comporte-t-elle d'une manière aussi détestable ?

Quel secret se cache derrière cette haine farouche qu'elle semble porter au monde entier ?

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