CHAPITRE III

Nous longeons le royaume de Provenoc et dépassons la silhouette circulaire de son immense château. Ses hauts murs d’enceinte sont habillés de piques de métal tranchant et bordés d’arbalètes placées sur des pieds de bois. Des gardes armés déambulent devant la grande porte tandis que d’autres hommes s’affairent à réparer un pan de mur semblant avoir été détruit.

— Que leur est-il arrivé ?

— L’armée de Barral leur a causé quelques dégâts en gagnant Drail, m’apprend Alyr.

— Combien de morts comptent-ils ? demandé-je, gagnée par la culpabilité, cet ennemi féroce qui ne me quitte plus d’une semelle, se manifestant avec force.

— Dans sa lettre, le roi Létan ne déplore qu’une dizaine d’hommes blessés, répond Even. Heureusement pour eux, leurs défenses sont solides. Les monstres noirs ont préféré poursuivre leur route plutôt que de gaspiller leurs forces ici.

Son regard sombre passe d’Alyr à Galdor, comme s’il les défiait de le co