.2.

- Tu l'as dit on était petit et ça ne signifiait rien. Je ne suis pas en kiffe sur lui et en plus je creuserai ma propre tombe en acceptant qu'il m'épouse maintenant.

Adam : Tombe même ?

- Oui keih, tu ne le connais pas celui-là. C'est un rancunier de la pire espèce, si je l'accepte il m'épousera très bien même mais en contrepartie il me fera voir de toutes les couleurs pour l'avoir rejeté tout ce temps. C'est un sadique.

Adam : Ah donc pas question. Mais ton père, il est au sérieux en vrai ?

Je rigole et la regarde bien.

- On ne peut plus que sérieux.

Adam : Et tu rigoles ?!

- Bah oui, ça fait rire aussi. _en rigolant

Adam : Attends d'être l'épouse de ce vieux Djakaridia.

- Kouma gnouma fô xah ! (Dis de bonne chose aussi !)

Adam : Tu as dit que ça fait rire non ?

- Bon non, mais j'ai déjà une solution.

Adam : Quelle solution ?

- Je vais présenter Thierry à poua comme son futur gendre.

Adam : Thierry ?

- Oui lui.

Adam : Et tu crois qu'il va accepter ? Et ton gars là ?

- Je t'ai dit qu'on a rompu y'a deux jours. Et t'inquiète pour Thierry je saurai le convaincre. Il va me sortir d'affaire.

Adam : Admettons que Thierry accepte de jouer le jeu, comment vous allez convaincre poua ? Je pense qu'il vaut mieux que tu convainques l'autre gars qui te drague en ce moment.

- Lui, il n'est pas sérieux. Je l'ai même envoyé balader.

Adam : Je suis choquée de ton père.

Je rigole en tournant la tête.

- Tu ne devrais pas, il est comme ça lui. Mais vas-y je vais lui présenter mon pote et on lui dira que les fiançailles officielles se feront dans un mois, que nous nous sommes récemment mis en couple donc il oubliera tout.

Adam : Et tu crois que ça va marcher ?

- ..hum ?

Adam : Ton père vous croira ?

- ..

Adam : Je ne pense pas qu'il vous croira. Il connaît déjà Thierry.

- ..

Adam : En plus il n'est pas facile à berner ton père.

- ..

Adam : NAÏDA !

- OUI QUOI ? Tu dis ?

Adam : Tu fais quoi ? Je ne t'ai pas dit de garder tes yeux loin de cette maison ?

- Est-ce que c'est de ma faute si on voit l'intérieur de cette maison depuis ta fenêtre ?

Adam : Mais tu peux ne pas regarder.

- Ils ont un beau jardin et tu sais que cette maison m'intrigue.

Adam : Et j'imagine que c'est pour ça que l'autre jour tu voulais t'introduire en faisant la perdue.

- Eh Adam, toi-même tu sais que je suis curieuse.

Adam : Je te dis quand-même de pousser ta curiosité autre part, tu sais ce qu'on dit du propriétaire de la maison là.

- Voilà ce qui augmente ma curiosité. _en souriant

Adam : Aah i vas-y. Qu'ils t'attrapent fouiner autour de chez eux.

- Tu sais quoi, je vais de ce pas visiter cette demeure.

Adam : Je ne te retiens même pas, quand le gros-bras à la porte te frappera tu vas comprendre.

- Iiiye me frapper ? Ne bougô baga dan ye sandji ye ! (Seule, la pluie peut me frapper).

Adam : Ah oui ! Madame koten !

- Oui je le dis, bon ciao. Je rentre chez moi.

Adam : Ne change pas de direction hein.

Je ne la réponds pas, elle rigole et m'accompagne jusqu'à la porte avec ma moto.

- Bon à plus tard. On se capte après.

Adam : Oui, mercii pour la visite.

- Maire chi yôrô te anw feyi (Il n'y a pas de place chez nous pour que le maire y dorme).

Mer : "maire", ci : chi"dormir". (Blague sans sens 🙄😅)

Adam : C'est ta folie qui va te tuer toi.

- Je sais je sais. Bye, je vais passer par l'autre carré pour voir la magnifique maison en carreaux.

Adam : N'i ye min sôrô ni so ko inh la, i y'a san soukou là ! (Tout ce qui t'arrivera pour cause cette maison, tu l'auras acheté au marché)

- Oui, je fais bien.

Je démarre ma moto et au lieu d'aller tout droit, je vire à gauche vers l'autre carré, j'entendais Adam parler et j'éclate de rire. Elle fait comme si elle ne me connaissait pas. Je continue ma route puis tourne un instant pour voir si elle était entrain de me regarder au fond du carré et elle y était bien. Je lève ma main gauche pour la narguer en retournant mon visage pour regarder droit devant et là j'ai failli entrer direct dans une voiture qui sortait de la maison en question. J'ai freiné sec.

De là où j'étais et que le grand portail de la maison était ouvert, j'ai satisfait mes yeux en ayant une belle vue sur ces parties de la demeure, franchement c'est beau.

Je reviens à la réalité par un long klaxon, ça provenait de la voiture. Je n'y voyais d'ailleurs personne, c'était des vitres fumées.

.. : Qu'est-ce que tu regardes ?

Je me tourne et c'était le gardien.

- Rien, rien. Je suis désolée.

Le Gardien : Maintenant va t'en ! Et que je ne te revois plus traîner ici.

Il part vers la voiture et une des vitres se fait descendre. Il parlait avec un homme qui portait des verres noires, il se retourne et regarde vers moi et là j'ai tout de suite démarrer ma moto en faisant demi-tour vers chez les Adam. Elle était stoppée à regarder la scène. Je rigole et lui fais bye en m'en allant.

Thierry : Et puis qu'est-ce qui te dit que poua ne blague pas avec toi ?

- Je le connais, il ne blague pas. Allez mon Thierry !

Thierry : Il n'y a vraiment que toi pour m'embarquer dans de telles histoires.

- Donc c'est oui. _en souriant

Thierry : Est-ce que j'ai le choix ?

- Humm non mais t'es génial.

Je me lève en sursaut et lui donne une tape avec le sourire avant de lui dire aurevoir. Je prends ma moto et m'en vais. On était assis à leur porte.

Arrivée à la maison, je prends un bain puis m'installe devant la télé, je suis seule. Poua n'est pas encore rentré et ma petite sœur non plus, elle est à l'école.

Poua : Pour toi je suis ton père ou ton grand-père ? Petite impolie, j'ai déjà pitié de celui qui t'épousera.

Je rigole en m'en allant. Mon père il n'est pas sévère mais il a de ces manières de penser que personne ne comprend et quand il décide de quelque chose bah c'est soit ça soit ça, il n'y renonce pas.

J'aide ma sœur avec son exercice puis m'en vais dans ma chambre m'occupant avec la connexion. Deux heures plus tard j'ai dîné avant que mon père n'entame la discussion. Il m'a fait un sermon sur le fait que je me suis cachée de lui en sortant avec un gars puis il m'a demandé ce qu'il fait dans la vie et consonnes, j'ai vite fait répondu et lui ai dit qu'il saura tout dès qu'il le verra demain soir.

Il m'imitait et j'avais envie de rire, en plus avec son accent. Il a vécu la majeure partie de sa vie, toute son enfance même, en Côte d'ivoire donc il parle comme un ivoirien et moi j'ai un peu pris cet accent de lui mais vite fait, ça se remarque à peine alors que pour mon père c'est chaud. On dirait qu'il n'est pas malien, même la mentalité qu'il a là, c'est à moitié ivoirien sérieux.

- Il voulait t'en parler plus tôt mais c'est moi qui n'ai pas voulu.

Poua : Tu t'appelles maintenant Thierry ?

- Poua.

Poua : Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense jeune homme ?

Thierry : En fait tonton, tu connais Naïda, elle aime tout le temps faire traîner les choses.

Poua : C'est tout pour ta défense ?

Thierry : Nous sommes vraiment désolés.

Poua : D'accord. Et tu es sûr de vouloir l'épouser ?

Thierry : Oui mais..

Poua : Mais quoi ? Tu es sûr oui ou non ?

Thierry : Oui, je suis sûr.

- Ce qu'il veut te dire, c'est que nous attendrons un peu avant le mariage.

Poua : Pourquoi attendre ?

- Bah le temps d'être très très sûr, de bien nous accorder puis les fiançailles.

Poua : Hum ?

- Oui.

Poua : Thierry ?

Thierry : Oui, on doit se planifier.

Poua : D'accord.

- Donc t'es oui pour notre mariage ?

Poua : Bienvenue dans la famille fiston !

Je souffle en exprimant un grand sourire.

Thierry : Merci tonton.

Poua : Je te fais confiance hein.

Thierry : Merci encore. _en souriant

Ils discutent bien encore, les deux se connaissent très bien alors on ne se prend pas la tête à bavarder ensemble.

- Donc il n'y a plus d'histoire d'un mois qui tienne ?

Poua : Ah oui ! Tu fais bien de me le rappeler.

Qu'est-ce que j'ai fait ? Donc il avait oublié avec cette histoire de Thierry ?

Poua : Arrangez-vous à vous accorder et à finir les fiançailles en bonne et due forme avant vingt-huit jours.

L'autre qui me sert de pote s'est mis à tousser

- Mais poua arrête avec ça.

Poua : Pourquoi donc ? C'est assez suffisant pour vous, en plus vous vous connaissez depuis belle lurette. Et puis c'est quelqu'un de bien Thierry. Ne traînez pas les choses.

- Tu sais qu'il n'est pas financièrement stable. Il faudra du temps pour qu'il réunisse l'argent pour la cola et la dot.

Poua : Tu es devenue sa bouche quoi ?

Thierry : Tonton, accorde-nous des jours de plus s'il te plaît.

Poua : Mais je te connais, tu sauras te débrouiller. Bon les jeunes, je dois aller régler quelque chose en ville. Vous m'excuserez. Je vais prendre un truc dans la chambre et nous sortirons ensemble Thierry.

Thierry : D'accord.

Il s'en va et je me donne une tape sur le front, j'ai envie de pleurer. Maintenant qu'est-ce qu'on va faire ?

Thierry : Tu as tout gâché quoi ! Pourquoi tu lui as parlé de son ultimatum ?

- C'était pour être sûre.

Thierry : Onh a filé ni ye, i ma lafia sissan xa ! (Ah voici, tu es satisfaite maintenant).

- Toi aussi n'en rajoute pas.

Thierry : Normal que j'en rajoute, je suis lié maintenant à ce mensonge.

- Doucement, il pourrait t'entendre.

Il me regarde mal avant de tourner la tête. Donc il est fâché mdr.

- Allez mon poumon ! T'inquiète, tout s'arrangera. Naïda gère tout. _en souriant

Thierry : Tu causeras ma perte un jour, je dis.

- Thierry-coco, toi et moi on est ensemble deh.

Thierry : Tchr.

- Souris monsieur mon fiancé.

!- Salut ! Ça va ?

- Salut, oui ça va et toi ?

!- Ça va aussi. On dit quoi ?

- Au fait désolée mais c'est qui ?

!- Cet après-midi, celui qui t'a fatigué au Rayan avec tes copines, en Lacoste rouge.

- Ah oui, le forceur pour avoir mon numéro.

!- Hum je ne me qualifierais pas comme ça mais bon j'accepte venant d'une jolie fille comme toi.

- Ça sent la drague par ici.

!- Mais t'es jolie.

- Merci quand-même de me le dire.

!- Tu te souviens de mon prénom ou tu as déjà oublié ? Moi je me souviens du tien.

- Normal vu que tu as passé des minutes pour bien le prononcer.

!- Tu as un joli et rare prénom.

- Je suis rare en un mot.

!- Le mien c'est Kola, j'espère que tu ne l'oublieras pas.

!- D'ailleurs enregistre de suite mon numéro.

- Surtout ne te gêne pas.

Kola : Oui oui, on peut déjeuner ensemble demain ?

- Non.

Kola : C'est pour se connaitre, accepte s'il te plaît. Tu me sembles très sympathique et j'ai envie de mieux te connaitre.

Je rigole. De base le gars il sort de nulle part et s'incruste dans notre conversation avec quelques copines puis il s'installe direct avec nous comme s'il nous connaissait, en plus il discutait vraiment au calme sans-gêne pour finir par s'accrocher afin d'avoir mon numéro. Il a tout tenté pour l'avoir et je lui ai donné en plus ce n'est pas si fameux que ça un numéro de téléphone, on peut à tout moment bloquer la personne ou refuser de la répondre, c'est simple.

Kola : Ma jolie Naïda, on se dit demain au même endroit et à la même heure comme aujourd'hui ?

- Tu n'y passes pas par quatre chemins toi.

Kola : Le temps passe vite maintenant donc pas le temps de tourner autour du peau. Tu ne penses pas ?

- Tu n'as pas totalement faux.

Kola : Donc à demain ma belle.

- C'est toi qui paies.

Kola : Obligé, d'ailleurs je peux venir te chercher, tu me donnes ton adresse ?

- Non pas la peine, j'ai ma moto.

Kola : D'accord, bonne nuit.

- Merci, bonne nuit.

Il dit merci avant de raccrocher. Il est bizarre celui-ci, il se lance direct ainsi sans aménagements. On aura tout vu ici !

Il se faisait tard, j'éteins la télé pour aller me coucher mais je passe d'abord par la chambre de ma sœur, j'ouvre sa porte et la trouve endormie avec son cahier sous la main. Je la mets bien et range son cahier sur la commode. Elle a tellement de courage pour les études cette petite, elle a treize ans et doit passer son examen du DEF cette année.  Je souris en la regardant avant de sortir, c'est une petite très posée contrairement à moi, parfois j'aimerais lui ressembler.

Bref j'ai été me couchée puis me suis endormie après avoir papoté avec mon boss Thierry.

Kola : Alors Naïdia ?

- C'est Naïda ! NaÏda.

Kola : Désolé Naïïda.

- Voilà qui est bien.

Kola : Alors comment tu vas aujourd'hui ?

- Bien bien on rend grâce à Dieu, et toi ?

Kola : Pareil aussi.

- Eh merci pour le transport.

Il m'avait envoyé 10 000 F par Orange money.

Kola : C'est normal, je t'ai fait déplacer donc je devais payer ton essence au moins.

- En tout cas c'est gentil.

Kola : Tu fais quoi comme travail ? Tu es policière ?

Je rigole.

- Mdr mais d'où tu sors ça ? Je ne suis même pas nourricière.

Kola : Ah bon ?

- Bah oui, je suis une jeune diplômée sans-emploi voilà ! Je fous rien.

Kola : J'avais cru que tu étais de la police.

- Dis-moi que tu n'es pas dérangé !? J'ai une tête de flic là ? _en rigolant

Kola : Non en vrai, je ne sais pas non plus d'où je sors cette idée. Ça doit être parce que je viens d'en voir. _en rigolant

- Oui il se pourrait bien.

Kola : Tu as quel âge même ?

- Ça ne se fait pas de demander l'âge d'une femme monsieur !

Kola : Autant pour moi mademoiselle, ou devrais-je dire madame ?

- Mademoiselle biensûr.

Kola : Donc j'ai le champ libre si je veux faire de toi ma dame ?

- N'ni ka ko bei, n'ma deli ka bein n'i gnogon na ye fôlô ! (Je ne suis jamais tombée sur quelqu'un comme toi avec tous mes trucs) _ en rigolant