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Chapitre 2 - Un Frisson

La soirée se passait plutôt bien. Je venais juste de m'échapper de la cuisine après une panne de lave-vaisselle et j'avais passé une heure à arranger les choses, à appeler un réparateur de dernière minute et à aider à organiser les choses entre-temps. Aucun événement que j'ai vu ne s'est jamais déroulé sans accroc. Cela étant dit, si c'était tout ce qui devait mal tourner, ce n'était pas si mal. Ce n'était pas génial dans la cuisine en ce moment, mais c'était sous contrôle, et serait bientôt de retour à la normale—ni vue ni connue.

Je n'ai même pas fait passer le message à propos du problème à mes parents ou à Michael. Ils étaient tous très occupés et pouvaient definitivement s’en passer.

D’un autre côté, de petites choses comme ça m'empêcha de m'ennuyer à mourir.

Le sommet se tenait dans la salle de réception de la demeure de la meute. C’était assez grand pour quelques centaines de personnes sans être trop à l'étroit, dans une extension avec vue sur les jardins. Ça avait été construit dans les années cinquante et avait surtout un apoarence utilitaire, mais aujourd'hui, c’est décoré avec style pour correspondre au statut de nos invités.

Pour moi, la plupart des conversations avec les ceux-ci étaient de nature assez superficielle. Surtout quand mon interlocuteur se rendrait compte que je n'occupais aucun poste, aucun titre, je n'avais aucun travail important, et j'étais ici uniquement par droit acquis, et non par utilité.

Généralement, dans de tels événements, soit j'essaie de trouver quelque chose à faire, soit je fait la tapisserie. J'apprendrais une tonne de choses de cette façon. Les observations sont parfois les meilleures sources t’apprentissage. Néanmoins, j'ai appris plus de potins que de compétences utiles. Ce qui, pour quelqu'un dans ma position, peut être assez inutile pour quoique ce soit d’autre que de naviguer dans des figuratives mines antipersonel sociales chaque fois qu'il est exposé à la politique locale des meutes – dont je n'étais même pas un membre actif.

Normalement, je deviens assez grincheux durant de ce type d'événements, mais étrangement, j’étais assez zen pour celui-ci. Je n'ai même pas ressenti le besoin de me forcer à être ici et j'étais en général d'une humeur inhabituellement bonne.

Je commencais à penser que j'avais peut-être soudainement maturé ou quelque chose du genre, jusqu'à ce que la vraie cause me frappe au visage, ou plus précisément, au nez.

Aux premiers reniflements, je n'ai pas réalisé que quelque chose avait même attiré mon attention, inconsciemment—car j'étais trop concentré sur mon environnement—jusqu'à ce que la réalisation lentement se fit dans ma tête.

J'avais senti une odeur. Un qui avait détourné toutes mes neurones jusqu'à mon cerveau postérieur.

Ce n'était pas une odeur normale, et je ne pouvais m'empêcher d’y être attirée.

Je venais juste d'avoir vent de ma mate.

En ce qui concerne ces choses, trouver sa mate se passait lentement, comme une légère attraction au début jusqu'à ce que ça s'intensifie—ça se produissait généralement lorsque ça venait de quelqu'un que vous connaissez depuis longtemps et auquel vous aviez également été exposé—, ou complètement à l'improviste—lorsque ça venait d'un parfait inconnu que vous n'aviez jamais rencontré.

Compte tenu de la situation actuelle et du fait que je n'avais jamais ressenti la moindre attraction, cela signifiait que je faisais face à cette dernière example.

Pendant un bref instant, je figa.

Je fut pris dans une tornade d'émotions. Excitation. Inquiétude Peur. Merveille. Joie. Il était difficile de se concentrer sur l'un ou l’autre.

Avoir une mate signifiait beaucoup de choses pour un loup. Partenariat. Soin. Support. Il y avait même des histoires sur le fait de ne jamais pouvoir atteindre son véritable potentiel sans un mate. Cependant, cela aurait pu être juste des histoires racontées aux enfants pour qu'ils acceptent mieux le fait que ce processus avait toujours semblé si aléatoire et alambique, et hors de notre contrôle.

Mais il y avait quelque chose de très séduisant à l'idée d'avoir quelqu'un là-bas spécialement pour soi. Et ce lien naturel rendait bien de choses plus puissante, plus intenses. Ce n'était pas nécessairement un scénario de type coup de foudre, mais ça accélerait drastiquement tout le processus.

Cependant, un fort lien n'a rien de parfait, ça ne changait pas non plus une personne. Donc un trou-du-cul, reste un trou-du-cul, avec ou sans le lien mate. Ce qui peut rendre une relation très compliquée. Le fait que le lien soit considéré comme sacré sur le plan culturel et blasphématoire à rejeter, et que le rejet soit physiquement et psychologiquement douloureux, et vous laisse en permanence sans l'avantage surnaturel qu'il pourrait « théoriquement » vous donner, signifiait que la plupart refusaient de le rompre malgré tout. Même quand les choses n'allaient pas très bien.

Cependant, la plupart, généralement, avait tendance à devenir entiché plutôt rapidement, ce qui rendait les choses un peu plus faciles, voire plus effrayantes.

Mais trouver une mate pouvait avoir beaucoup plus d'implications pour moi.

Je pourrais soudainement être lié à quelqu'un de l'étranger. Est-ce qu'elle emménage avec moi ou est-ce que je quitte le pays ? Si l'un d’entre nous déménage, on doit recommencer, un nouveau travail et tout, loin de notre famille, de nos amis et de notre réseau de soutien. Si j'avais été à la place de Michael, elle emménagerait avec moi et deviendrait automatiquement Luna. Mais vu ma situation, ça peut aller dans les deux sens.

En revanche, seuls les membres de haut-rang des meutes étaient présents. Si elle était la fille d'un Alpha, elle s'attendait peut-être à décrocher un titre, ce que je ne pouvait pas lui donner. Ou, si son père n'a pas de fils, je pourrais décrocher le poste d’Alpha. Cela pourrait tout changer.

Mais encore une fois, elle pourrait être juste une assistante personnelle ou quelque chose du genre. Ou peut-être une femme deux fois plus âgée que moi. D'ailleurs, elle pourrait difficilement être mon type. Quoi alors ? Est-ce que je fait avec ? Est-ce que je vire de bord ? Est-ce que je peut virer de bord ? Le lien est une chose très forte, je ne pourrai peut-être même pas reculer. Elle pourrait être une énorme garce, le type que je n'aurais jamais choisi autrement, mais je pourrais l’accepter maintenant à cause du putain de lien. Je ne sais pas vraiment à quel point on a de l’agence sur un lien, du moins jusqu'à ce qu'il soit rompu. Et je pourrais être beaucoup plus motivé pour le faire fonctionner que je ne le serais autrement avec une personne comme ça, ou du moins essayer de le faire fonctionner l’invraissemblable. Ce qui est un peu terrifiant. Ça peut être un bon moyen de détruire une vie.

Peut-être que ça changerait ma vie pour le meilleur, peut-être pour le pire. Ou peut-être que je resterais à peu près où je suis, seulement pas célibataire, ou peut-être célibataire si je suis rejeté ou si je la rejette.

De toutes ces possibilités, celle qui me pesait le plus sur les épaules était probablement de maintenir ma vie tel quel.

Ce qui est triste.

Je ne suis pas heureux.

Je ne suis pas comblé.

Je ne me sent pas accompli.

Finir mes études a été une assez bonne excuse. Ma famille et ma meute sont ici. Ma vie est ici. Il est également difficile de trouver, de choisir et de rejoindre une autre meute sans mate comme raison justifiable. Surtout pour quelqu'un de mon pedigree.

Ça pourrait être le coup de pied dans le cul que j'attendais. Mais si tout ça ne me conduit nulle part, ça pourrait parraître comme une énorme déception. Ce qui est probablement beaucoup de poids à mettre sur les épaules de quelqu'un. D’autant plus, une que je n'ai même pas encore rencontré.

J'essaya de me déplacer doucement, de suivre l'odeur, d'essayer d'identifier de qui elle venait, et le fait que la pièce regorgeait de gens était frustrant.

Je me suis également rendu compte que de la rencontrer au milieu du l’élite de la société des loups n'était probablement pas la meilleure idée. Ça pourrait facilement devenir une sorte de spectacle, et d’une façon ou d’une autre, pourrait devenir un désastre, tout en se produisant au milieu d'une salle comble. J’esseya donc de prendre de la distance. De me déplacer furtivement pour ne pas attirer l'attention.

Ça aurait pu aller plus vite, mais j'ai pris mon temps, j'avais le temps.

Jusqu'à ce que je la trouve.

Je me déplaca un peu, essayant de m'assurer que je ne me trompais pas. Que j'avais clairement identifié le parfum. Mais il était difficile de détourner le regard d'elle, ce qui confirmait mieux mes hypothèses que ma tentative de triangulation.

Elle était belle. Grande, cheveux noirs de jais, yeux foncés et le teint de quelqu'un qui a passé beaucoup de temps sous le soleil. Elle parlait à Alpha Jenkins ou Jansen, je ne m'en souviens pas vraiment, et il était même difficile de se soucier de son interloccuteur, ou de quoi que ce soit d'autre par ailleurs.

Elle, par contre, je n'avais aucune idée qui elle était. Je ne l'avais jamais vue, en personne ou en photo, en ligne, sur les réseaux sociaux, rien.

Elle portait une élégante robe bleu nuit qui tombait jusqu'au sol et dérobait ses épaules nues. C'était simple, mais le tissu n'avait pas l'air bon marché et la coupe était suffisamment parfaite pour suspecter une intervention professionnelle plutôt que du prête-à-porter, ce qui signifiait très probablement une certaine aisance. Ce qui, principalement, dans ces types d’endroit, signifiait aussi un rang.

Je ne pouvais pas voir si elle était avec quelqu'un en particulier. Je ne pouvais pas entendre ce qu'elle disait parmi le bourdonnement constant des conversations autour de moi, mais je l'ai vue sourire à quelques reprises. Ça ressemblait être un sourire aimable, pas forcé mais sincère.

Quand elle bougea, je sortis de ma rêverie et me demanda pendant un instant ce que je devais faire.

Si je continuais à la regarder ainsi, je me dirigeais lentement vers le territoire d’un harceleur—Duquel je n'étais pas à l'aise—mais si je m'approchais d'elle, elle saurait automatiquement ce qui se passait, et ça se produirait ainsi en plein milieu de la pièce.

J'ai vu une ou deux fois des gens trouver leur mate. Ce n’était généralement pas subtil et ça incluait de ce fixer des yeux en abondance. J'ai vu une fois un couple se sauter dessus en public et s'empêcher à peine de déchirer leurs vêtements et de se forniquer comme des lapins directement là ou ils étaient.

J'étais à peu près sûr de pouvoir me contenir, comme en témoignait mon comportement actuel, mais ça pourrait aussi bien changer après que je me sois rapproché physiquement d’elle.

Et puis, si elle était avec quelqu'un et qu'il s’enrage contre moi à cause de ça. J'ai entendu des histoires de situations dégénérant assez rapidement en jalousie et violence.

Mon père me tuerait si je lançais un défi territorial contre un Alpha, ou quelque chose comme ça, en plein milieu de son événement parfait.

Et puis je remarqua que son langage corporel changea. Son attention s'accentua, se concentrant sur rien en particulier, se déplaçant lentement d'abord, puis s'arrêtant net, les yeux écarquillés, cherchant tout autour.

Elle avait capté mon odeur.

J’eu une mini-attaque de panique et je sorti de la pièce, me dirigeant directement vers la terrasse.

Dans l'ensemble, ce n'était probablement pas mon plus grand moment.

Pendant quelques secondes, je me suis senti comme un absolut idiot, debout seul dehors.

Il y avait quelques personnes ici, mais la plupart étaient debout près des foyers ou assis sur les canapés extérieurs, bavardant tranquillement, riant.

Je décida qu'il serait peut-être plus sage de ne pas rester debout comme un crétin et d'aller simplement s'asseoir quelque part.

Il y avait quelques chaises vides près de l'un des feux, sans personne autour, calmes, où je pouvais m'asseoir et réfléchir à la prochaine étape. En me retournant pour m'asseoir, je m'arrêtai net, immobile.

Elle venait de sortir en courant, les yeux un peu fous, puis elle me repéra. J'ai juste souri d’un façon que j'aimerais croire être suave, mais plus réalistiquement, c'était probablement un peu gênant.

Elle me sourit en retour.

« Salut, » dit-je.

« Salut, » sa voix était douce, un peu basse et voilée.

Elle rayonna et c'était comme si le soleil venait de se lever. Eh bien, jusqu'ici tout va bien, je suppose.

Je fais signe à l'une des chaises tout près et elle vena me rejoindre.

« Euh, salut, » répéta-t’elle, maintenant à côté de moi, tirant nerveusement sur son colié.

« Ravi de te rencontrer. Je m’appel Darren. »

« Eveline, » dit-elle en tendant la main. « Mais tu peux m'appeler Eva. »

Je pris sa main dans la mienne. Le geste simple. Nous l'avions déjà fait des dizaines de fois ce soir. Mais il n'y avait rien de normal dans ce geste cette fois. Un frisson coulait de mes doigts jusqu'au sommet de mon cuir chevelu au moment où notre peau se touchait et il y avait une sensation électrifiante où le contact s'attarda, rappelant la caresse sensuelle sur une zone érogène pendant une séance de sexe. Je suppose que je sais maintenant pourquoi les mates ont tant de mal à se tenir loin l’un de l’autre. Si c'était ce que me faisait une poignée de main, il était difficile d'imaginer l'intensité d'un contact corporel complet, peau contre peau, de profonds baisers et des gestes bien plus délicieux.

Je me suis secoué de ma rêverie et je l'ai vue répèter le même genre de frissons que moi, ce qui me fit sourire plus largement.

Je lâchai à contrecœur sa main, maintenant complètement incertaine de ma maîtrise de soi—ce dont elle semblat en être attristée—ce qui me réconforta.

Nous nous sommes assis lentement l'un en face de l'autre et j'ai réalisé que je ne savais pas par où commencer. Jouer aux vingt questions était probablement la chose la plus décevante que je pouvais initier, mais sinon, quoi alors ? Nous ne savions que nos prénoms. Comment ne pas me faire de moi-même un gâchis merdeux ?

Elle frotta nerveusement ses mains sur ses jambes, lissant les plis inexistants de sa robe.

« Qu'est-ce que tu veux faire? » Je lui demanda. Ses yeux se fixant sur les miens et j'ai vu ses hésitations—je pense bien qu'elle pensait comme moi en ce moment.

« Euh ! Peut-être que tu pourrais me parler un peu de toi ? » dit-elle timidement.

« Eh, et bien, c'est ma maison. Stonewillow est la meute de mon père. Et bientôt celle de mon frère aîné, » j’ajouta de peur qu'elle ne se fasse une mauvaise idée, et pense qu'elle devenait Luna ici ou quelque chose comme ça. « Je suis en train de terminer mes études et de faire un stage dans l'entreprise familiale. Je viens d'une famille nombreuse, je reste actif, je voyage quand je peux, j’aime bien une bonne bière et je suis nul au ping-pong. »

Elle a ri. Donc, décontracté marche. Un point pour moi.

« Je viens de Blakemore. C'est la meute de mon frère. Je suis aussi issu d'une famille nombreuse. Je ne suis pas allé à l'université principalement parce que je ne sais pas quoi étudier, alors, en attendant, je travaille pour mon frère. Je ne suis guère mieux qu’une secrétaire, et aussi occasionnellement ambassadrice. Je ne sais pas si je vais en faire ma carrière, mais j'aime ça. Je voyage beaucoup. Profites des événements sociaux et de la plage. Et je suis nul dans les sports d'équipe. Tous. »

C'était un peu difficile de se concentrer sur les mots alors qu'elle pouvait faire tellement mieux avec ces lèvres.

Concentres-toi Darren.

Elle m'adressa un sourire, s’achant mes pensés.

« Je veux tellement t'embrasser en ce moment, » lâchai-je. Mes pensées avaient maintenant complètement contourné mon cerveau et s’étaient dirigées directement vers la vocalisation.

« Moi aussi, » c'est tout ce qu'elle me dit, et ça court-circuita la raison qui me restait.

Je me leva et pressa mes lèvres contre les siennes.

Par la lune et les nuits, c'était au-delà de tout ce à quoi je m'attendais. Je suis presque sûr de m'être assis à côté d'elle à un moment donné, mais je ne sais pas trop quand c'est arrivé. Mais je sais que j'ai mis ma main sur sa taille et l'ai soulevée sur de moi. Approfondissement ainis le baiser. Elle laissa s’échapper un petit cri de surprise qui me servit d’entrer entre ses lèvres. Bougeant ma langue contre la sienne, ce à quoi elle répondit avec le même enthousiasme, et bientôt ses mains se nouèrent dans mes cheveux tandis que les miennes parcouraient ses cheveux et son cou, ses épaules, jusqu'à sa taille, se déplaçant de haut en bas le long de son corps. Chaque fois que je touchais sa peau qui était exposée, je ressentais les secousses—comme de l'électricité statique—seulement agréables. Très, très agréable. Ça rendit ses vêtements tout à coup très agaçants et gênant face à la sensation. Mais même à travers les vêtements, il y avait un magnétisme, une attraction à laquelle il était impossible de résister.

La chaleur de son corps pressé contre le mien me donnait le vertige, et je ne pouvais pas former d'autres pensées cohérentes que « plus ». C'est tout ce que je voulais. Plus.

À en juger par la façon dont elle se pressa contre moi—ou comment son corps se déplaçait dans des lents mouvements sinueux—je supposa qu'elle ressentait à peu près la même chose.

Quelque part dans mon cerveau, une petite voix m'empêcha de la pousser sous moi et de commencer à lui arracher ses vêtements pour m'enfoncer en elle. Mais c'était une toute petite voix, à peine audible, et si facile à ignorer.

J'ai réussi à garder les choses PG-13, mais à peine.

Je ne sais pas si notre séance d’embrassade a duré dix minutes ou dix heures, mais quand nous avons finalement repris notre souffle, notre respiration était laborieuse, notre peau fiévreuse et nos lèvres fourmillait pour cause de l'activité prolongée. Nous nous sommes juste regardés dans les yeux, les lèvres à peine séparé, nos poitrines se soulevant et s'abaissant rapidement à l'unisson.

Nous avons commencé à rire comme des adolescentes.

J'ai posé de doux baisers, légers comme des plumes, partout là où je pouvais atteindre. Le coin de sa bouche, son nez, ses joues et sa mâchoire. Et elle fit de même. Je me déplaca lentement vers son cou et sa clavicule, et à en juger par sa réaction, je me débrouillais très bien.

J'étais comme un aveugle mémorisant son visage et son corps, seulement j'ai décidé que les mains ne suffisaient pas et que la bouche était beaucoup plus efficace à cette tâche. Et plaisant. Tellement, tellement plus plaisant.

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