CHAPITRE TREIZE
Les filles s’installèrent dans une chambre, répandant une variété de crèmes, maquillage et bijoux sur le bureau de la pièce. Saurie se laissa tomber sur le grand lit double avec un soupire de soulagement.
—Je pensais que je n’aimerais pas, mais ça va me faire du bien à moi aussi.
Persy se laissa choir à ses côtés.
—Gael remet ça.
Saurie s’assit brusquement.
—Il aime se torturer, le pauvre.
Perséphone se leva pour finir de ranger ses vêtements dans les tiroirs du haut, Saurie aurait ceux du bas.
—T’inquiète, ça lui passera. Nous étions rivaux niveau mauvaise réputation à l’école alors ça le fascine de connaître la Mannigan et de l’apprécier, j’imagine.
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CHAPITRE QUATORZESaurie était experte dans l’art de passer inaperçu autant pour les vivants que pour les morts. Le point positif de ces vacances, qui avaient débuté de la mauvaise façon avec la blonde qui apparaissait même à Persy, était qu’il y avait très peu de spectres errants autour du lac. Deux vieux messieurs et un chien, le genre de revenants tranquilles et pas compliqués. Tant qu’il n’y avait pas de souris fantômes ou d’esprits perturbés, ça se présentait mieux que prévu.L’adolescente glissa une pièce dans la machine distributrice et fronça les sourcils lorsque son sac de M&N se coinça sur la spirale derrière laquelle il se trouvait au départ.—Maudite machine.Un poing frappa sur le haut de la vitre et Saurie leva les yeux vers un viking des temps
CHAPITRE QUINZEGaspard Mannigan ne ressemblait pas aux autres membres de sa famille, il avait l’air d’un intello avec ses petites lunettes rondes et ses mimiques distraites. Lorsqu’il ouvrait la bouche, la voix grave et profonde qui en sortait contrastait avec sa réserve. Gael se dit que s’il l’avait croisé dans la rue, il ne l’aurait même pas vu même s’il était grand et élancé. Toutefois, s’il l’avait entendu parler, il se serait imaginé un gangster des années 1940. Saurie se blottie contre son oncle et ce dernier sourit avec affection.—Ma petite Saurie adorée, je suis vraiment content de te voir.Gael remarqua la similitude dans le sourire et lorsque Gaspard le regarda par-dessus la tête de sa nièce, le jeune homme reconnu le regard vert de Perséphone chez l’oncle des adolesce
CHAPITRE SEIZELa soirée battait son plein depuis presque une heure lorsque les conversations dévièrent vers les bons souvenirs avec Justin et Étienne relatés par ses amis. Au début, c’était plus des échanges permettant à tout le monde d’apprendre à se connaître, quelques toasts en l’honneur de Justin, sans plus. Après quelques bières et une fois plus à l’aise, Marc-Antoine ne manquait pas une anecdote cocasse à relater. Persy capta le regard de James plusieurs fois vers la table d’appoint qu’ils avaient déménagé dans un coin à cause de Snappy. Ce fut Simon qui posa la question qui semblait préoccuper James.—Pourquoi vous avez déplacé la table ?Lucas fit la grimace en se tournant vers l’endroit désigné, son Pepsi &agra
CHAPITRE DIX-SEPTIl fallut plus d’une heure aux policiers et aux ambulanciers pour sortir Gael du ravin. On le conduisit à l’hôpital de Nouvelle Marie où ses amis le rejoignirent et l’oncle des Mannigan également. Perséphone se jeta dans les bras de Gaspard avec un profond soupir de reconnaissance.—Oncle Gaspard.Saurie joignit ses mains sous sa gorge.—Gael n’est pas blessé gravement, il a des contusions, une blessure à la tête et des points de suture, mais rien de cassé.—Qu’est-ce qu’il foutait dans le bois tout seul en pleine nuit ?Persy secoua ses boucles pâles.—Il n’était pas seul, j’étais là. Un peu derrière, je n’ai pas vu ce qui s’est passé. Il a glissé peut-être, je ne sais pas et il ne se rappe
CHAPITRE DIX-HUITGael ouvrit un œil ensommeillé, le cerveau engourdi par les antidouleurs. Persy rallait sur son poignard qui avait disparu. Il maudit sa voix haut perché lorsqu’elle s’énervait et essaya de retrouver une position plus confortable. En roulant sur le dos, il vit la silhouette toute en noire avec une capuche masquant son visage, qui regardait par l’entrebâillement de la porte, attendant visiblement que Persy cesse de beugler après Lucas pour sortir de l’endroit. L’intrus tenait l’arme subtilisée et ne se préoccupait pas de lui en le pensant endormi et groggy par les médicaments.Gael contrôla sa respiration pour avoir l’air assoupi et bougea les doigts en direction de Snappy qui semblait endormi même si les fantômes ne dormaient pas. Le chien spectral redressa la tête, regarda son maître, puis
CHAPITRE DIX-NEUFGael venait à peine de se rendormir lorsque Lucas le réveilla d’un coup de coude.—Tu dors ?—À ton avis ?Lucas s’assit dans le lit et appuya son dos à la tête du grand meuble.—On ne se verra plus régulièrement à la fin de l’été. Je vais partir au Cégep, Persy aussi et toi tu seras en menuiserie, Saurie à la maison des Mannigan. Ça va me manquer de ne pas être avec vous comme je le voudrais.Gael se redressa en grimaçant et installa ses oreillers pour s’y appuyer.—Qu’est-ce qui va t’empêcher de venir à Beldecour durant les weekends ?—Je ne pourrai pas faire les deux heures de route entre Beldecour et St-Armand. Ma mère a proposé que je me trouve un emploi là-bas le weekend et
CHAPITRE VINGTSaurie déboula dans le bâtiment la première. Snappy était assis à sa place favorite, là où il avait insisté pour qu’on enlève la table basse avec le vase de plantes séchées. Les êtres spectraux et leurs lubies !—Persy ?Cette dernière sortie de la salle de bain, elle venait visiblement de prendre une douche.—Qu’est-ce qu’il y a ?Saurie soupira, soulagée de la voir bien portante.—Je m’inquiétais.Elle s’avança vers sa cousine qui se séchait les cheveux avec sa serviette.—Où se trouve Gael ?—Il dort.Lucas entra et s’appuya au chambranle pour reprendre son souffle.—Tu cours vite … quand … tu veux, Saurie.La mascotte du groupe lui fit un grand
CHAPITRE VINGT ET UNLes quatre amis se levèrent tôt, incertains de ce qui résulterait de cet après-midi festif. Persy envoya un message à son cousin Trystan pour lui parler du party et histoire aussi que quelqu’un en dehors de leur bande sache ce qui allait se passer dans l’après-midi. Il était hors de question qu’ils disparaissent tous les quatre et que la bande de James joue le jeu de l’ignorance. Perséphone nomma toutes les personnes qui seraient présentes et le but de ce moment au faux air de fête. Trystan lui posa quelques questions et Malik se joignit au duo sur Messenger pour s’assurer que ses cousines ne seraient pas en danger avec ces jeunes policiers aux allures suspectes.Pendant ce temps, Lucas téléphonait à son père en lui annonçant qu’il reprenait la route en fin de journée avec l