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6 : S'abandonner à vivre.

{S'abandonner à vivre, de Sylvain Tesson}

Semaine 26 - Vendredi

Ava était au quatrième rang, écoutant son professeur Wright en plein cour de sociologie. Même de cette place elle pouvait voir les larges cernes noires et profondes sous les yeux de la femme et son regard noisette complètement vide et terne. La blonde avait les mêmes cernes, elle n'arrivait plus vraiment à dormir, et passait tout son temps sur ses devoirs et son mémoire en plus des heures supplémentaires au bar. Elle faisait tout pour s'occuper et ne plus penser à Elizabeth, elle ne supportait plus de penser à ça, alors elle s'était totalement plongée dans son travail. Mais apparemment la brune n'allait pas bien non plus, Ava pouvait le voir aujourd'hui. Elle avait fait en sorte de passer tout ses cours de sociologie et philosophie, depuis la rupture, à regarder sa feuille et son écran, le document projeté à la limite, mais jamais Elizabeth. Ni en entrant en classe, ni pendant le cours, ni en sortant. Mais aujourd'hui le cours portait sur les interactions sociales entre les femmes -ils avaient fait entre les hommes la semaine passée, et ferait entre homme et femme la semaine à venir- et en plus d'être passionnée par le sujet, Ava avait sentit que sa professeure était fébrile. À vrai dire elle avait été normale, comme toujours jusqu'à une question d'une des étudiante qui portait sur l'interaction sociale entre deux femmes en couple, là la réponse d'Elizabeth avait été bien entendue professionnelle, mais avec une voix tremblante, peinée, une voix que seule la blonde avait détectée différente, car maintenant le cours poursuivait alors qu'Ava dévisageait sa professeure. Elle remarquait enfin tout les signes de fatigue et de tristesse, et elle avait l'impression d'étouffer. Comme si l'air dans ses poumons ne rentraient plus. Elle suffoquait. Elle avait ignoré ses propres sentiments et pensées face à la rupture avec la femme qu'elle aimait, elle savait que son coeur était brisé, et savait qu'elle ne s'en remettrait pas, alors elle s'était terrée dans le travail et les études, mais voir la peine de son ex-amante, faisait tout remonter à la surface. Le passé, le présent, ce qu'elle savait, ce qu'elle cachait, et c'était trop, elle était complètement submergée, noyée sous cette vague de sentiments. Sa respiration était erratique, sa poitrine montait et descendait rapidement, de manière hachée. Et sa voisine la regardait avec des yeux inquiets.

-Eh! Ça va? Demanda la jeune femme.

Certain élève avait toujours ignoré son passé, heureusement pour elle sa voisine était l'un d'entre eux. Elle la regarda.

-Ouais. Ouais. Merci. Marmonna-t-elle.

Mais deux minutes passèrent et elle se sentait encore pire. Un coup d'oeil à l'heure et elle vit qu'il y avait encore vingt minutes de cours, elle n'allait pas tenir. Elle attrapa son sac poussa vivement ses affaires dedans, le passant sur son épaule, avant de fermer sa tablette sur le clavier, de prendre son carnet de note sous le bras et se leva en prenant sa doudoune de sa main libre. Elle dévala les escaliers de l'amphithéâtre et quitta la salle sans un regard pour la brune, se sentant sur le point de perdre connaissance. Et finalement, sans qu'elle sache comment elle réussit à atterrir chez elle. Elle s'effondra sur son lit et chercha à respirer au mieux, mais elle n'y arrivait absolument pas, elle était écrasée par le poids de la rupture qu'elle avait écarté de sa vie et de sa tête depuis tout ce temps. Et puis finalement son téléphone sonna et malgré la douleur qui l'écrasait, elle répondit.

*Allo?* Fit-elle haletante.

*Pitié dis moi que je te dérange pas en pleine partie de jambe en l'air.* Rit la femme qu'elle identifia comme Rosa.

*Pas du tout, pourquoi tu m'appelles?* Demanda la blonde, les yeux dans le plafond.

*Parce que tu prends ton poste dans deux minutes, que t'es pas là et que c'est jamais arrivé.* Expliqua la femme.

*Merde!* S'exclama Ava en se redressant. *Ok je m'habille et j'arrive au plus vite, désolée.* Fit-elle avant de raccrocher.

Elle sauta dans un jean moulant et un teeshirt large et presque transparent qui laissait voir sa brassière, enfila ses chaussures, son téléphone, sa doudoune et ses clés. Elle couru au travail, espérant retomber dans l'oubli de la rupture, elle préférait le déni que la douleur.

Semaine 26 - Dimanche

Deux jours étaient passés depuis que la blonde avait réalisé à quel point elle était douloureusement touchée, voir étouffée, par la rupture avec sa professeure. Deux jours pendant lesquels elle avait pourtant travaillé les deux soirées au bar, fermant à trois et quatre heure, avant de rentrer pour dormir, mais malgré la fatigue elle n'avait pas trouvé le sommeil. Respirer était encore difficile, elle avait même l'impression que si elle cessait de penser à respirer, elle finirait pas vraiment cesser de respirer. Chaque mouvement était difficile, elle avait du mal à penser à autre chose que à Elizabeth. Elle était désespérément en manque de la brune, elle avait des sentiments bien trop forts et nourris, et depuis deux jours elle était assaillie par les souvenirs de la brune. Elle n'arrivait pas à la sortir de sa tête. Et puis, pire encore, elle pensait à l'état d'Elizabeth. À ces cernes noires et ses yeux sans vie de la veille pendant le cours, elle repensait à son air démoli et le fait qu'elle n'avait même pas pris la peine de cacher tout ça avec du maquillage. Quand elles étaient ensemble, un dimanche soir elles s'étaient laissées emballer, à vrai dire, c'est tout le dimanche qui avait été comme ça, elles s'étaient baladées nues chez Ava toute la journée, faisant l'amour pratiquement tout le temps, grignotant un peu de temps à autre, mais toujours nues, avant de faire encore l'amour, et puis la nuit avait encore été du sexe et du sexe jusqu'au moment où le réveil avait sonné. Elizabeth s'était maquillée longuement pour cacher sa fatigue, alors que la blonde avait rit en voyant son corps marqué par son professeur et la fatigue, et n'avait rien caché. Alors Ava savait que si la brune n'avait pas pris la peine de cacher les marques c'est que vraiment ça allait très mal. Et elle avait comprit que si elle ne s'était pas noyée dans les études et les heures au bar, elle aurait probablement finit pareil.

Il était onze heure du soir, Ava venait de finir son livre en prenant encore un nombre de notes fou pour son mémoire tout en écoutant de la musique, du classique, conseillé par la brune des semaines auparavant. Le livre fermé et posé près d'elle, elle attrapa son téléphone et ouvrit les photos, pour en regarder une avec Elizabeth, une qu'elle regardait tout le temps depuis le réveil. La douleur éclata en larmes, et elle se mit à sangloter dans son lit, habillé de son legging et d'un teeshirt super large. Elle voulait la revoir, elle en avait plus rien à faire du reste, elle voulait Elizabeth de nouveau, elle voulait la retrouver. Elle tourna la tête vers la fenêtre où le rebord était recouvert de post it colorés avec des citations écrites par Elizabeth. Quand elles étaient ensemble la brune lui en laissait des fois, après avoir passé la nuit dans son appartement. Son regard fut attiré par une en particulier.

"On a toujours le choix. Et quand on aime il est encore plus facile de choisir. -A.M."

Elle soupira, elle avait si mal choisit, elle aurait dû comprendre avant. Elle aurait du choisir de changer son organisation pour avoir Elizabeth en plus des études, du diplôme et du travail. Elle frotta ses joues, essayant d'effacer ses larmes, et quand elle rouvrit les yeux, ils tombèrent sur une autre citation.

"La vie est un combat. On n'a pas le choix. Ou on se bat ou on se barre. -M.B."

Son coeur loupa un battement, et elle se redressa vivement sur son lit. Ou on se bat ou se barre. En y pensant bien c'est Elizabeth qui c'était barrée, alors c'était à elle de se battre. Elle quitta son lit, enfila une paire de botte -il pleuvait des cordes dehors- mit son manteau, capuche sur la tête, lunettes sur le nez, elle prit son téléphone et ses clés et quitta son appartement. Elle alla rapidement prendre le bus, et se tint à une barre. Elle était restée dehors cinq minutes et elle était déjà dégoulinante de pluie. Elle tapa du talon tout le trajet, et appuya quinze fois sur le bouton, pour l'arrêt qu'elle voulait. Elle descendit et marcha sous la pluie, essayant de s'en protéger, jusqu'à sentir ses cheveux plaquer sur son crâne et une goutte d'eau dégouliner dans son dos. À ce stade elle ne pouvait pas être plus trempée, elle essuyait ses lunettes tout les deux pas, pour continuer à avancer sans soucis. Et puis finalement la maison de plein pied de sa professeure et ex-amante se présenta devant elle. Elle eut une légère hésitation, et se rendit à la porte pour sonner, elle resta à un pas de la porte, retira sa capuche, passant une main dans ses cheveux trempés, et plongea ses mains dans ses poches, tapant du talon. Et puis la porte s'ouvrit, sur une Elizabeth en pyjama les yeux gonflés.

-Je..Ava? Souffla la brune.

-Désolée de venir si tard. Murmura la blonde. Mais y avait ces citations sur mon mur que tu m'as laissée et je sais pas, j'ai juste décidé de venir. Parce que...enfin parce que..

-Oui? Interrogea Elizabeth, qui avait laissé la porte grande ouverte à ce stade, ses bras enroulés autour d'elle, pour se protéger du froid mais aussi de ce qui allait venir.

Ava soupira, avant de frotter le dos de sa main sur ses lunettes pour mieux voir la brune, hésitant sur ces mots, avant de se lancer.

-Je suis désolée. J'ai été stupide. Commença-t-elle. Je veux mon diplôme, je travaillerais autant que je pourrais pour, mais pas au détriment de toi. Parce que depuis des semaines je me noie dans les études et les heures au bar pour pas penser à toi, à nous. Je te regarde pas pendant les cours. Je t'évite au mieux. Mais vendredi ça m'a sauté aux yeux, je pouvais plus ignorer. Je suis complètement accrochée à toi, et c'est peut-être stupide, risqué, et peut-être que tu penses plus à moi, mais je fais le choix de me battre, parce que je te veux. Je fais le choix de me battre parce que je t'aime. Lâcha-t-elle.

Elizabeth haleta au dernier mot, les yeux brillants de larmes. Elle regarda la blonde en silence, hésitant longuement. Tellement longtemps qu'Ava commença à regretter, se balançant d'un pied sur l'autre, avant de faire un pas en arrière, et se fut le déclic pour la brune.

-Viens rentre, tu es trempée, tu vas prendre froid. Invita-t-elle en tendant le bras pour attraper son poignet.

-Je ne veux pas m'imposer. Murmura Ava au pas de la porte.

-Tu ne le fais pas. Viens juste. Souffla Elizabeth. Alors la blonde entra et se tint sur le paillasson dans l'entrée. Retire tes bottes et ton manteau. Je vais te chercher une serviette et des vêtements secs. Annonça-t-elle avant de partir.

La brune revint, et Ava put s'essuyer avec la serviette, assez pour qu'elle puisse aller se changer dans la salle de bain. Elle revint timidement habillé d'un pantalon souple et d'un sweat -qui lui appartenait et était resté ici- ses cheveux encore humides. Elle s'approcha du salon et trouva Elizabeth assise sur le tabouret près de la cheminée, une tasse en main. Voyant le mouvement, la brune la regarda.

-Viens. Je t'ai versé une tasse de thé. Informa Elizabeth en lui montrant.

Ava prit la tasse et vint s'asseoir face à la brune, au sol, près du feu pour se réchauffer. Le silence resta persistant et un peu pesant pendant de longues minutes. Ava finit par appuyer sur le centre de ses lunettes, avant de relever la tête pour voir sa professeure la regarder en se mordant la lèvre, en pleine réflexion.

-Je sais que j'ai mal fais. Souffla Ava. Je t'en supplie, reprend moi, laisse moi une seconde chance. Je te promets de te consacrer plus de temps, de plus annuler ni les mardis ni nos dimanches. Je promets de te laisser entrer dans ma carapace, dans mon quotidien. Parce que la vérité c'est que tu l'as déjà fais, je te l'ai juste pas montrer, parce que j'avais peur qu'une fois que tu saurais les sentiments que j'ai pour toi, tu finisses par m'ignorer, par te rendre compte que tu peux avoir tellement mieux que moi. Murmura-t-elle.

-Ava..Soupira la brune, la voix tremblante. Pourquoi tu ne veux pas voir à quel point tu es exceptionnelle? Murmura-t-elle en se laissant tomber sur le sol, près de la blonde. Ava, tu représentes tout pour moi, je dépéris complètement depuis presque un mois, depuis que je ne t'ai plus. Elle glissa une main sur sa joue. Je tiens tellement à toi que t'avoir sans te voir me fais presque aussi mal que de ne pas t'avoir.

-Je suis désolée, tellement désolée. Je te jure que je vais m'arranger, je vais trouver un moyen, je sais pas comment parce que je suis venue te voir sur un coup de tête, mais je respire pas sans toi. Et je sais que c'est ultra cliché, mais c'est vrai. C'est pour ça que j'ai quitté ton cours vendredi, j'ai vu tes cernes et ton regard vide, et j'ai réalisé tout ce que j'étouffais depuis quatre semaines, et d'un coup j'étais submergée.

Elizabeth posa leurs tasses de côté et vint caresser ses joues, collant leurs fronts.

-Je suis vide sans toi, Ava. Murmura-t-elle. Te quitter m'a démolie. Je t'aime un peu trop.

Ava laissa échapper un sanglot et enlaça les épaules de la jeune femme, logeant son visage dans son cou.

-Je voulais te le dire tu sais? Marmonna la blonde sans bouger. Je voulais faire les choses bien, devant un petit déjeuné nues dans ton lit ou pendant un tête à tête. Mais j'ai tellement attendu le bon moment que finalement il était trop tard.

-Il n'est jamais vraiment trop tard. Souffla Elizabeth en caressant sa nuque.

Ava se redressa en essuyant ses yeux sous ses lunettes, avant de regarder sa professeure.

-Tu..Elle se racla la gorge. Tu veux bien me laisser une seconde chance? Je deviens pro dans l'échec des première chance, mais comme tu le sais je me bas pour réussir les secondes.

Elizabeth gloussa, caressant la joue pâle de son pouce.

-Une seconde chance pour nous, oui. Accepta-t-elle avec un sourire.

-Je pourrais toujours pas te dédier toutes mes soirées, et je dois encore travailler beaucoup mais-

-Je sais. Murmura Elizabeth, la coupant. Si on a les mardis soirs et les dimanche alors ça me va, et puis quand tu as du temps, hors bar et hors cours, même si tu travailles, viens travailler avec moi.

-D'accord, et toi dès que quelque chose te frustre, ne va pas ou te peine, dis le moi. Souffla Ava, posant ses mains sur les cuisses de la brune.

-D'accord. Sourit la brune en prenant bien le visage de la blonde en coupe. Redis le. Réclama-t-elle avec la voix suave.

Ava fronça les sourcils, sans vraiment comprendre, et puis soudain, en voyant le léger sourire en coin elle comprit.

-Je t'aime. Murmura-t-elle en souriant bêtement.

Elizabeth tira son visage pour l'embrasser, ne pouvant plus se retenir.

-Je t'aime aussi. Sourit-elle contre ses lèvres. Les baisers redoublèrent. Tu as un goût de pluie. Gloussa Elizabeth.

-Tu te trompes. Argua Ava en la tirant pour la ramener sur ses jambes, collant leurs corps. J'ai un goût de bonheur.

Et Elizabeth la serra en l'embrassant, comme si elle avait peur de la voir partir loin d'elle de nouveau, alors que enfin elles s'étaient laisser aller à leurs sentiments, elles s'abandonnaient, enfin, à vivre.

Semaine 27 - Lundi

Le réveil sonna, et Elizabeth tendit le bras pour l'éteindre en ouvrant les yeux se redressant sur ses coudes pour se frotter le visage. Le grognement et le mouvement à sa gauche la fit sursauter et elle tourna le regard. Voyant les cheveux blonds elle se souvint de la veille et se mit à sourire bêtement. Puis elle se pencha, passant un bras autour du corps tout aussi nu que le sien et déposa un baiser dans le cou de la jeune femme.

-Debout Ava, c'est l'heure. Souffla-t-elle.

-Pas sortir. Bredouilla la blonde. Pas être loin de toi.

-On doit aller en cours. Sourit Elizabeth contre sa peau.

-Passer chez moi avant. Affaires. Marmonna Ava.

-Raison de plus pour sortir vite du lit. Remarqua la brune. Allez, sors de ce lit avec moi, mais avant embrasse moi, premier matin après presque un mois.

Ava se tourna contre elle, et avec ses yeux plein de sommeil elle caressa sa joue pour l'attirer à ses lèvres. Elles partagèrent quelques baisers avant d'aller s'habiller puis d'attraper de quoi grignoter. Elles prirent la voiture d'Elizabeth, et après une escale par chez Ava pour qu'elle prenne son sac de cours -ne voulant pas se changer aimant être dans les vêtements de son amante- elles se rendirent à l'université. Une fois sur le parking, Ava avait cinq minutes pour être en cours, la brune le savait, et pourtant elle attrapa sa main pour la retenir.

-Attend. Réclama-t-elle. Je..Je t'aime, et je suis heureuse de te retrouver.

-Moi aussi. Sourit Ava. Mais je te déteste de me dire ça ici alors que je peux pas t'embrasser. Ajouta-t-elle les faisant rire. Je dois y aller, et toi aussi, alors à plus tard.

Une dernière pression sur la main de la brune et elle quitta la voiture pour partir rapidement en salle de cours.

Semaine 27 - Mardi

Ava entra dans le bureau de sa professeure juste après la fin des cours, et la porte fermée, elle fonça de l'autre côté du bureau, attrapant son visage en coupe pour l'embrasser passionnément la faisant rire contre ses lèvres.

-Bonsoir à tout aussi. Gloussa Elizabeth quand elle la laissa respirer.

-Ouais, désolée, tu m'as manqué. Sourit Ava. Depuis hier mais aussi avant. Ajouta-t-elle.

-Toi aussi. Sourit la brune.

-On y va? Proposa Ava. J'ai vraiment envie d'être tranquille avec toi. Et j'ai peu de travail ce soir.

-Tu travailleras pendant que je nous ferais le repas. Décida Elizabeth avec un sourire, tout en ramassant ses affaires. J'en ai pour deux minutes, on se retrouve sur le parking?

Ava hocha la tête, embrassa sa joue et quitta la bureau. Bien que tout allait pour le mieux et que personne ne savait pour elles, elles continuaient de faire attention, essayaient de pas trop se montrer ensemble. Alors une fois son sac fait, Elizabeth ferma son bureau et descendit retrouver la blonde. Elles montèrent en voiture et firent le trajet jusqu'à chez la brune, pour se laisser tomber dans le canapé ensemble, Elizabeth enlacée autour de son amante.

-Tu as quoi comme devoir à faire ce soir? Demanda-t-elle alors qu'elle embrassait la peau pâle du cou devant elle.

-De la socio, la prof est chiante en plus si on fait pas, alors je suis obligée. Se moqua Ava une main caressant son dos.

-Si c'est que ça, je te donne les réponses et on en finit. Gloussa Elizabeth. Comme ça je te garde contre moi un peu plus.

-N'importe quoi. Rit la blonde en venant l'embrasser. Mais je peux le faire demain midi au dernier moment.

-J'aime cette solution. Sourit la brune en se tournant pour embrasser un peu plus Ava. Dis moi, j'ai eu mon père au téléphone ce midi. On a parlé de toi. Il a de suite remarquer que j'étais heureuse, alors on a parlé encore et encore, et ma mère a rejoint l'appel, puis ils m'ont posé des questions auxquelles je n'avais pas de réponse.

-Les quelles? Demanda posément Ava en faisant jouer leurs mains ensemble.

-Et bien plusieurs comme, est ce que tu veux te marier? Est ce que tu veux des enfants? Quel métier tu veux faire? Lista Elizabeth sans la regarder dans les yeux. Est ce que tu recherches tes parents? Est ce-

-Stop. Coupa Ava. Je suis pas contre le mariage, mais ce n'est pas non plus primordial à mon bonheur. J'aimerais des enfants, mais je voudrais les adopter, bébé ou plus grand, parce que je sais la merde que ça peut-être de grandir dans le système. Je suis pas fixée sur un métier, je voudrais en faire plusieurs pour varier, être sociologue, autrice et même critique littéraire si possible. Répondit Ava. Quand à mes parents, j'ai été abandonnée au bord de la route, j'ai aucune info, rien, alors non j'essaierais pas.

-Et question nulle, est ce que ton contrôleur judiciaire sera très présente, longtemps? Demanda la brune.

-Jusqu'à mon diplôme elle continue de vérifier, et si ma vie est stable à ce moment là, tout ira bien et elle me laissera. Expliqua la blonde. Et toi? Mariage et enfant?

-Je voudrais me marier oui, et je veux des enfants. Sourit Elizabeth. J'avais jamais pensé à l'adoption, mais l'idée me plaît. Reconnu-t-elle plus bas.

-Alors on reparlera plus tard. Murmura Ava avec un léger sourire, en venant l'embrasser lentement, profitant de ses lèvres. Donc tu parles de moi à tes parents?

Elizabeth sourit en reculant la tête, se mettant à jouer avec une de ses mèches de cheveux qu'elle regarda.

-Et bien j'ai parlé de toi à mes parents quand j'ai compris que j'étais irrémédiablement amoureuse de toi. Parce que tu es différente Ava, et que je crois que tu pourrais peut-être ma personne. Murmura-t-elle.

-Je le crois aussi. Rassura la blonde. Elle la dévisagea une minute. Ils vont venir te voir, tes parents?

-Comment as tu deviné? S'étonna la brune.

-Je te connais, il y avait quelque chose que tu ne me disais pas. Et fallait que j'essaye quelque chose. S'amusa doucement Ava.

-Et bien tu as raison, ils viennent dans un mois. Acquiesça Elizabeth, continuant de jouer avec une des mèches de cheveux de la jeune femme. Tu serais d'accord pour les rencontrer?

-Si tu m'aimes toujours dans un mois, je les rencontrerais. Sourit la blonde.

Sa professeure attrapa rapidement son menton, pour l'obliger à la regarder dans les yeux.

-Je t'aimais il y a un mois, je t'aime aujourd'hui, et je t'aimerais dans un mois. Être loin de toi ne m'a fait que t'aimer plus. Argua Elizabeth.

La blonde vint alors chercher un long baiser.

-Et tes parents ils vont m'aimer tu penses? Et le fait que je sois ton élève ça les embête pas? Demanda rapidement la blonde encore contre ses lèvres.

-Non, je leurs ai raconté notre histoire, ils le prennent plutôt bien, et oui je pense qu'ils t'aimeront, ma mère va aimer le fait que tu sois une travailleuse aussi acharnée, et que tu sois indépendante avec un caractère fort, et mon père va aimer ton humour, ta douceur et ton protectionnisme envers moi. Sourit Elizabeth.

-Alors je les rencontre quand tu veux. Sourit Ava.

La brune l'embrassa un peu plus, avant de se lever pour l'emmener en cuisine préparer leur repas du soir.

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