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Monstre Tome 2
Monstre Tome 2
Auteur: Flocifer

Chapitre 1

Le soleil rayonnait paisiblement dans le bas du ciel, la lune n'allait pas tarder à prendre la relève.

Un goéland plongea dans l'eau et en ressortit avec un poisson dans le bec.

Une ligne à pêche fut lancée dans les airs et un hameçon se faufila dans la mer.

Un ballon de plage fut projeté vers le haut et des enfants s'amusèrent à le sauver de l'étendue bleutée.

Cette plage avait une certaine réputation. Ses paysages étaient à couper le souffle. L'eau cristalline du jour grouillait de coraux aux teints orangés et rosés. La faune aquatique se montrait souvent et n'avait pas peur de ses visiteurs à deux jambes. La température de l'eau était parfaite autant le jour que la nuit, mais ce n'était pas le cas pour l'air. La nuit, c'était frais, mais un bon feu de camp avec des chants et des danses pouvaient réchauffer le cœur des touristes. De grandes collines parcouraient le décor de ce bout de pays coupé du reste du monde. Des clôtures d'arbres séparaient le bord de l'eau avec le reste de la terre, isolant souvent les plages. Le sable était doux, mais sa blancheur était rare, il était plutôt porté à être doré sous le soleil de midi.

Des familles s'amusaient à y passer leur après-midi pour faire dépenser l'énorme quantité d'énergie qu'avaient les enfants. Des chiens couraient après les bâtons que leur maître leur lançait et des adolescentes contemplaient quelques surfeurs qui chevauchaient les vagues. Le temps n'était pas complètement tropical, ce n'était pas le sud qui vivait toujours des trente degrés avec des palmiers à perte de vue et des noix de coco, mais cela restait toujours agréable à vivre. Les couleurs étaient un peu plus fades que celles des plages touristiques populaires, mais celle-ci possédait toujours son charme.

Du moins, ce n'était que la couverture que représentait cet endroit.

En effet, la plage était réputée pour son taux élevé de noyade.

Il ne restait que quelques plumes du goéland qui flottaient sur l'eau.

La ligne à pêche s'était mystérieusement séparée de son hameçon qui a disparu dans le fond de la mer.

Le ballon gonflé et coloré s'était échappé des enfants dont le plus jeune manquait à l'appel de sa mère inquiète.

Un chien n'avait jamais ramené le bâton à son maître.

Un surfeur qui était tombé de sa planche n'avait jamais refait surface.

C'était la même routine à chaque semaine, mais les touristes étaient différents à chaque fois. Jamais les mêmes ne revenaient, bouleversés par leurs vacances. Ils ne se préoccupaient que peu des affiches d'avertissements que la plage possédait, se disant que cela n'arriverait pas à eux.

La Noyeuse, qu'elle s'appelait. Elle tenait fièrement son nom.

La nuit tombée, il ne restait plus personne. Les familles dévastées étaient rentrées chez elle avec un membre en moins, la police les accompagnant. Un maître était retourné chez lui les mains dans les poches au lieu de tenir sa laisse canine. Les dimanche soir étaient toujours les plus tristes. La police avait engagé des experts pêcheurs pour s'occuper des prédateurs tels que les requins, mais rien n'avait changé. Comme si ces poissons n'étaient pas le problème...

Sur un vieux quai se tenait un chat. Bien camouflé dans la nuit avec son pelage noir et ses yeux jaunes, il attendait patiemment dans sa position assise. Il était au bout de la construction de bois et regardait tranquillement l'eau dormir. À chaque soir, c'était la même routine depuis plusieurs semaines.

Il s'était curieusement fait un ami marin.

Pas un dauphin.

Pas une otarie.

Un son mélodieux s'échappa des profondeurs de l'eau pour faire redresser les oreilles du félin.

Une main noire, griffue et écailleuse sortit de l'eau et se posa sur une planche du quai afin de se tenir. Le chat ne bougea pas, nullement effrayé par cette apparition. Une deuxième main en sortit et posa un magnifique poisson devant l'animal. Le repas était servi pour le félin, c'était le moment qu'il attendait le plus durant la journée. Les mains retournèrent lentement dans l'eau après avoir doucement caressé la tête du chat et celui-ci croisa le regard bleu clair de la créature mystérieuse. Un doux silence régnait puis le chat miaula et se mit à déguster son poisson frais.

Pendant ce temps, la chose était retournée sous la surface et des traits furent formés par son passage. Elle se dirigeait tout droit vers un vieux bâtiment bien éloigné de la population, dressé sur une île à des kilomètres de La Noyeuse, tel un phare. Personne ne se préoccupait de cet établissement, mais il y avait bel et bien de la lumière là-bas.

De la vie.

Mais c'était loin d'être le paradis...

Rarement étaient ceux qui s'en échappaient vivants.

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