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Protected Love
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Author: missnzaba

1.

ELIZABETH WILSON

Les mains agrippées au volant de ma vieille Toyota, je regardais droit devant moi à travers mon pare-brise salit par les moustiques rencontrés sur la route. Je venais d'arriver à Sherwood où il faisait super beau, c'était jour de marché, les routes étaient barrées et je n'eus pas le choix que de faire un détour pour pouvoir enfin arriver chez mes parents. J'avais toujours adoré cette ville où j'avais grandis. J'avais ma meilleure amie qui vivait encore là, ainsi que mes parents.

Cela faisait cinq ans que j'étais partie pour New York, où je travaillais en tant que coach sportive. Il était vrai que j'aurais pu faire ce job bien plus près de la maison, mais après le lycée, toutes les jeunes filles censées ont besoin de se barrer de la petite ville où elles ont grandit et où elles ont passés le plus clair de leur temps. Et de plus, qui ne rêvait pas de se rendre à New York ?

Tout au long de mon adolescence, je m'étais plaint qu'il n'y avait rien à Sherwood, que j'aurais aimé vivre ailleurs, changer d'air, que je voulais m'éloigner de mes parents... C'était vraiment lorsque l'on grandissait que l'on se rendait compte des conneries auxquelles on avait pu penser étant plus jeunes.

Voilà plusieurs minutes que j'étais garée devant la maison de mes parents et que je n'osais pas sortir de ma voiture. Ils allaient flipper de me voir là. Il y avait quelques semaines encore, je les avais appelé et leur avais assuré que tout se passait pour le mieux chez moi et que je passerais les voir d'ici le mois de Septembre pour mon anniversaire. Nous étions début mai et j'étais là, indécise, garée devant le portail de leur grande maison de campagne. J'inspirais doucement, frottais mes mains moites sur mon jean avant de me décider à descendre. Je ne sortis pas encore mes affaires du coffre, j'en avais trop, je verrouillais ma voiture (c'était un réflexe parce que je savais que personne ne tenterait de l'ouvrir) et marchais jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvris. J'avais vu la voiture de mon père dans l'allée, donc je savais qu'au moins l'un de mes deux parents était présent.

Rien n'avait bougé, la maison était restée comme toutes les fois ou je l'avais laissée. Dans le hall se trouvait le porte manteau remplis de vestes, juste à ses pieds le meuble à chaussures et le long couloir qui menait au salon. Chez moi, tout était en bois, une vraie petite maison faites main.

- Salut ?

Je n'avais moi-même pas reconnu ma voix qui tremblait. Je me raclais la gorge et longeais le couloir lorsque mon père arriva d'en-face et s'arrêta net en me voyant. Je lui souris et il secouait la tête avant de sourire également. Il me prit dans ses bras et me serra un peu trop fort. Charles Wilson, mon père, était l'homme le plus gentil et le plus à l'écoute que je n'avais jamais rencontré. C'était le meilleur, vraiment. Presque tout le monde disait ça de son père, mais moi c'était vraiment vrai. Il s'écarta un instant, les mains sur mes épaules et m'examina de la tête au pieds.

- Comme tu es belle ma princesse...

Mon père aussi était beau, il était grand, avait les yeux bleus et ses cheveux couleur poivre lui donnait un air de Georges Clooney. Je le regardais toujours lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur mon front. Je détournais immédiatement la tête.

- Comment ça va papa ?

- Qu'est-ce que tu as sur le front ?

Il m'ignora littéralement. Ça, c'était mes parents. Ils s'en faisaient toujours trop pour moi. Je portais ma main à ma plaie et me mordais la lèvre.

- C'est rien, tu me connais, adroite comme je suis... J'ai glissé en voulant attraper du sucre et je me suis tapé la tête contre mon plan de travail. Mais t'en fais pas, ça va.

Il sourit malgré le froncement de sourcils qui restait prononcé. Il finit par me déposer un baiser dans les cheveux.

- Viens, allons voir ta mère. Elle est dans le jardin avec Jamie.

- Avec qui ?

Il me tira le bras jusque dans le dit jardin ou se trouvait effectivement ma mère avec un petit garçon haut comme trois pommes. Je haussais un sourcil et quand ma mère me vit, elle se leva du banc sur lequel elle était assise et courut jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras. Elle eut exactement les mêmes gestes que mon père, me fit la même remarque pour ma blessure sur mon front et je lui répondis la même chose que j'avais dites à mon père.

Beaucoup de personnes disait que je ressemblais à ma mère mais en plus claire. Ma mère étant originaire de l'Afrique centrale et mon père étant Anglais. J'étais une pure métisse et j'étais fière des deux coins d'où je venais, de mes origines.

- Comment se fait-il que tu sois là si tôt ? Tu nous avais dit que tu ne pouvais pas rentrer avant Septembre au moins.

- J'ai changé d'avis. J'avais envie de vous voir. Lui dis-je en souriant. Tu n'es pas contente ?

- Arrêtes tes bêtises Ellie. Tu sais bien que je suis toujours heureuse de t'avoir à la maison. Oh tu es si belle. Ajouta-t-elle encore une fois en m'embrassant. Viens, je vais te présenter Jamie.

Mon père était resté près du petit garçon tout du long que je discutais avec ma maman. Elle me présenta un petit garçon de quatre ans et demi, qui était beau comme un cœur. Il avait les cheveux blond ébouriffés et de grand yeux verts. Il tenait une énorme gaufre au chocolat entre ses petites mains et en avait partout sur le visage. Je lui souris.

- Jamie, je te présente ma fille Elizabeth. Ellie ma puce je te présente James. C'est un petit garçon qu'on garde de temps en temps quand... son père n'a pas le temps et qu'il travaille. Et c'est toujours un plaisir.

Ma mère avait toujours adoré les enfants, mais mes parents ne m'avaient eu que moi. Du coup elle en avait fait son métier. Elle s'occupait à temps pleins d'enfants et elle aimait énormément ce qu'elle faisait.

- D'ailleurs ton père ne devrait pas tarder à arriver non ?

- Oui, papa il est toujours à l'heure. Dit-il d'une petite voix. Tu es trop belle Ellie.

Surprise je lui souris tout en lançant un regard attendri à mes parents.

- Merci c'est gentil Jamie. T'es pas mal non plus... pour ton âge.

- Merci Ellie. Tout le monde dit que je ressemble à mon papa. Et toi tu ressembles beaucoup à Rose.

- Tu sais que c'est un très gentil compliment que tu me fais ? Parce que pour moi, ma maman c'est la femme la plus belle du monde. Je lui dis en m'installant juste à côté de lui.

Il sourit et mit un croc dans sa gaufre. Décidément ce petit garçon était vraiment adorable. Il finit de mâcher et se tournait vers moi.

- Je pense que mon papa t'aimerait bien, comme moi.

Je rejetais la tête en arrière, prise d'un éclat de rire. J'étais sûre d'être un peu trop jeune pour me faire des pères de familles, mais c'était bien tenté de la part d'un bonhomme de presque cinq ans. Je bifurquais.

- Parce que tu m'aimes bien ?

- Oui, tu as l'air gentille. Moi je suis gentil comme mon papa. Alors toi tu dois être gentille comme ton papa et ta maman ?

- Ouais, murmurais-je amusée. Tu as raison...

Je m'apprêtais à ajouter quelque chose quand j'entendis la porte d'entrée claquer et des bruits de pas se rapprocher. Ce devait être le papa de cette charmante créature. Mes parents  discutaient tranquillement. Le fameux devait être vraiment proche d'eux pour se permettre d'entrer de cette manière, sans même frapper ou bien sonner. Je posais une nouvelle fois les yeux sur le bout de choux en train de terminer sa gaufre. Ma mère avait bien eu raison de lui attacher une serviette sur son tee-shirt de football parce qu'il continuait d'en mettre partout. Mais je le trouvais vraiment adorable. Lui, fixait la porte et ses yeux finirent par s'illuminer.

- Salut p'pa !

- Salut mon grand.

C'était une voix ultra grave et ultra sexy. Je relevais les yeux pour lui donner un visage et je manquais de tomber du banc sur lequel j'étais assise, dans le jardin de chez mes parents. Putain de merde. Les battements de mon cœur se mirent à accélérer me menaçant d'une crise cardiaque. C'était juste pas possible. Je me relevais maladroitement et son visage se déforma un peu plus à mesure qu'il avançait et qu'il me reconnaissait. Ses sourcils se froncèrent et il plissa les yeux comme s'il n'y croyait pas. Se tenait devant moi Ethan James Green, l'objet de mes fantasmes depuis que j'avais l'âge d'en avoir. Mon coup de cœur. Le garçon que j'avais toujours aimé en secret. Et qui était donc... le père du petit Jamie.

- Tu as vu Elizabeth Ellie comme elle est jolie p'pa ? Lança ce dernier.

Je voulus m'enterrer sous terre et y rester. Ce n'était décidément pas mon jour.

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