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Épisode 3

Quoiqu’il en soit, j'espère ne pas la recroiser sur mon chemin ; l'appel de ma mère avait été coupé donc je l'ai rappelé.

- Que s'est-il passé ? Tu m'a inquiété !

- C'est rien mama juste une petite gamine qui m'a raillé la voiture…

- J'espère que tu n'as rien Nanfack.

- Je n'ai rien je suis presque à la maison.

Je le dis déjà arrivé ; en fait, nous vivons dans une grande maison luxueuse d'un des plus beaux quartiers de Douala pour les riches !! Disons que cette maison est familiale car moi pour ne pas être sous le joug de qui que ce soit, j'ai fait bâtir ma propre maison mon domaine particulier…

J'avais garé ma voiture puis je suis monté à l’étage ma mère m'y attendais.

- Ken ton père ne sera pas très heureux regarde à quelle heure tu rentres…

- Je suis adulte la mère ci !

- Pas pour ton père…

- J’ai déjà ma propre petite maison donc je peux dormir dehors si je veux.

- Pas si tu décides de rester un peu avec ton père l'enfant ci comprends ce que je te dis !!!

L'on ne finit pas de discuter que mon père, le puissant médecin descendit en compagnie d'une fille plus jeune, ma sœur aînée ; Manuella qui s'empressa de se jeter dans mes bras.

- Tu as grandi hein tu commences même à prendre la taille dit-elle en me regardant de haut !! 

- Manu tu m'as aussi manqué.

- On ne peut pas rigoler avec toi tu es toujours silencieux ça n'a pas vraiment changé chez toi !

Je me mis à regarder l’homme qui était mon géniteur, ce grand homme.

- Nanfack ? Me dit-il c'est une heure pour rentrer ? Je ne veux pas dire que tu es parti d'ici depuis hier !!

- Je…

- Est-ce que j'ai fini de parler jeune homme !! Tout ça je suis sûr que c’est pour cette femme que tu dis être ta copine.

- Papa … Elle s'appelle Diane !!

- Cette femme qui est incapable de se battre pour elle-même et qui compte sur toi pour tout…

C'était parti pour un discours bien préparé je détestais ça. Heureusement la mère a su changer de sujet et nous a invité à manger ça faisait longtemps que nous n’avons pas été ainsi en famille… Ma sœur n'a pas arrêté de me déranger comme à son habitude ; bref la vie de famille j’en passe …

« Naeli »

Après cette altercation, ainsi que ce renvoi, je n'avais qu’une idée en tête : chercher de l'argent uniquement cela … Je me suis juste affalée sur mon lit et sans savoir à quelle heure je me suis endormie ; la voix de mon frère m'avait tiré de mon profond sommeil ça fait du bien de dormir ça fait oublier les soucis.

- Je savais que tu n'allais pas préparé !! J’ai même faim au moins voici ce que j'ai apport pour le soir.

- Désolée Brayan je suis rentrée tard.

- La femme là t'a fait travailler plus Haha.

- Non oo on avait beaucoup de travail aujourd’hui elle m’a même donné les congés.

- Quels congés ?!

- Je sais ? J'ai insisté et elle a refusé elle voulait que je me repose alors j'ai laissé.

- Hum cet affaire est bizarre Nana jusqu’à je n'arrive pas à te croire.

- C'est ton problème en attendant, moi je vais chercher autres choses à faire, peut-être du commerce…

- Oui on va voir mais moi je ne crois pas à ton histoire de congés !! Je suis ton petit frère et je te connais comme si nous sommes sortis jumeaux.

- Gaaars pardon laisse ça et tchop tu go nan demain tu dois aller au school !

- Toi et ton school hein !!

- je ne veux pas que tu finisses avec un faux langage comme moi et que tu sois un chômeur de plus à Douala.

- Tu pars où ?

- Back la moto de Julien je kem after.

Je suis sorti en vitesse, ça ne me plaît pas de mentir à mon frère mais je n'avais pas de choix tout cela lui aurait donné envie de chercher de l’argent au lieu de s'investir dans ses études et je ne désire pas qu'il finisse comme sa grande sœur. Je conduisais la moto, tout en pensant à un moyen de pouvoir gagner de l'argent à nouveau…

Presque un mois écoulé… Je me suis lancée dans le commerce c'est-à-dire la vente des produits mais je vendais moi, des ingrédients culinaires entre autres des tomates, condiments épices pour le moment car je dois dire que se lancer dans le commerce est assez risqué et j’ai pu le découvrir quand je m'y suis lancée ; des conseils m'étaient données par la femme qui vendait à côté de moi au marché disons qu’elle n'était pas ma rivale en vente car elle vendait la banane, c'était une femme bamiléké qui a à sa charge 4 enfants. Elle avait un grand espace et au vue de mon incrédulité et mon désespoir, elle me l’a loué ; comme on dit << la bouche qui parle ne perd jamais >> maman Jaquy a dû me supporter depuis ce fameux matin où je l'ai rencontré pour avoir une place dans le marché.

Il faudrait avouer que la concurrence est rude là-bas, tout peut s'y passer tant des femmes qui faisaient de la sorcellerie pour avoir plus de clients, d'autres employés à nuire les autres, tandis que certaines risquent leur marché pour empêcher leurs concurrentes de vendre… La prière, c’est tout ce que moi j'avais comme arme pour me défendre ainsi que les conseils de mama Jaquy. En ce qui concerne mon frère, je ne lui ai pas dit pour mon renvoie mais je suis sûre qu'il le pense voir même plus, il le sait ; moi je gardais juste silence afin qu'il ne le suspecte d'avantage…

Mes journées, mes semaines, faisaient les mêmes routines je vendais parfois non faut dire que la tomate est assez délicate et depuis le début j'ai toujours la poisse avec, déjà que nous étions dans un marché un peu éloigné et pas très reconnu il n’y avait pas du tout de clients et je désespérais énormément…

Alors que j'étais en train de discuter avec mama Jaquy, ce que nous faisions d'habitude quand il n'y avait pas de clients d'autant plus qu'il menaçait de pleuvoir, une grosse voiture noire vint se garer devant nous, ces gens riches toujours mal élevés, viennent boucher la route sans tenir compte des commerçants ni des marchandises qu'au passage ils écrasent si nécessaire pour passer.

- C'est même encore quel laid riche qui vient garer ici pour déranger les gens comme ça ? Tsuip !

Je m'étais levée pour arranger ma natte de devant car il risquerait peut-être d’écraser mes tomates à son retour…

Alors que j'étais de dos, pour arranger celle-ci, je suivis une voix derrière mo, une voix masculine que je semblais connaître.

- C'est comme ça que tu comptes me rembourser l'argent de ma voiture ? Lança t-il avec un léger ton moqueur.

Je me suis retournée, nos regards se sont croisés, je n'en revenais pas j'ai fait un pas en arrière, c'était lui ; l’homme dont je ne connaissais pas le nom avec qui j'avais eu mon accrochage de rue il était toujours aussi beau que dans mes souvenirs sauf que cette fois, il était habillé en responsable.

- C'est quoi ? Tu fais comme si tu avais vu un fantôme !! Me dit-il en se moquant légèrement.

Tout le monde nous regardait au marché y compris mama Jaquy, j'étais en effet gênée car j'étais vêtue comme une mère qui allait au champs ; face à lui je me sentais honteuse il était si beau j'avais enfin cet occasion de le voir de près et cet homme était grand de taille avec un corps de sportif sculpté à travers sa chemise, teint clair, un visage parfaitement ajusté à ce magnifique sourire qui ornait son visage et ses yeux…

Mon Dieu ! Je me voyais fondre littéralement quand il s’approchait de moi mon cœur ne tenait plus, mais pourquoi ?

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