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Hassan et moi on se conaissait grâce à Hichem, un ami que nous avions en commun. On parlait de temps en temps et nous voilà à notre troisième sortie. Il avait ce côté mystérieux qui m'attirait tel un aimant. Il est plutôt bel homme en plus.

Nous étions sagement entrain de discuter sur la terasse du

Paradis du fruit. Le soleil était également au rendez-vous en ce mois de juin. Je retira mes lunettes de soleil et posa mon coude sur la table ainsi que ma main sur ma machoire. J'approche mon visage du sien, le sourire aux lèvres et bat des cils.

-Alors dit moi ce que tu vois.

-Hassan : Je vois de très jolis yeux.

- rire

-Hassan : Je vois une femme, pleine de joie qui sort d'une douloureuse relation, je vois un petit coeur brisé.

Ses paroles venaient de toucher mon ego. Je n'étais pas du genre à sauter sur le premier venu mais Alex était un de mes camarades de classe au lycée dont j'étais secrètement amoureuse.

Ah ça je peux vous le dire, il m'en a fait voir de toutes les couleurs. Nous nous sommes mis en couple et depuis peu, j'ai rompu avec lui en apprenant qu'il m'avait trompé. Je n'ai eu que lui, c'était mon premier amour et mon premier chagrin.

Il avait relevé quelques blessures que j'avais tenté d'enfouir. Je recula de sorte à avoir mon dos contre le dossier de mon siège. Je remis mes lunettes de soleil sur mon nez et tourna le regard.

-Hassan : Il te méritait sûrement pas.

-Tu connais rien de mon passé ni de lui.

-Hassan : Non, mais je suis assez intelligent pour savoir qu'il faut être un gros con pour briser le coeur d'une femme comme toi.

-Une femme comme moi ?

-Hassan : Une femme magnifique.

Il prit ma main qui était posé sur la table et c'est à ce moment que je tourna ma tête vers lui.

-Hassan : Laisse moi réparer ce petit coeur.

Fin du flash-back

À quoi bon réparer un coeur pour le briser encore plus ?

Les rayons du soleil pénétrent dans la chambre à travers les volets. Mon réveil se fait entendre, m'ordonnant de me lever pour aller au travail. Courage Jade.

J'active ma musique et met le son au maximum. Écoutez, on se motive comme on peut. Je balaye la couverture et ouvre la fenêtre afin d'aérer la pièce.

Je me rend à la salle de bain pour effectuer ma toilette du matin. J'enfile ma tenue de manière monotone et me maquille pour cacher un peu la misère et les nuits blanches.

Je ramène mes cheveux en un chignon façon coiffé/décoiffé en me dirigeant vers le salon.

Je pris rapidement un café et sortis de chez moi en direction de mon lieu de travail.

[...]

Je rentre dans mon appartement en soupirant. Ma journée m'a épuisé. J'appuie sur le bouton de mon téléphone fixe afin d'écouter mes messages vocaux tout en retirant mes talons.

" Vous avez un nouveau message, nouveau message aujourd'hui à 17h44.

As Salam-Aleykûm Wa Rahmattulah Jade, c'est Hassan. Jennah va bien si tu t'inquiète pour elle. N'espère pas que je te la rende, je préfère qu'elle meurt martyre que de la laisser revenir et grandir dans un monde pareil. Ta fille va bien alors n'essaye pas de venir ici, tu risquerais d'y laisser ta vie. J'ai fais ça pour notre fille et en aucun cas j'ai voulu te faire du mal. Je t'aime toujours Jade et je suis désolé mais je t'ai proposé et t'as pas voulu, t'es aveuglée par ce bas monde je ne peux plus rien faire pour toi."

Le verre qui se trouvait dans ma main finit aussitôt au sol juste au son de sa voix. Je suis sous le choc, j'arrive pas à y croire. J'écoute et réécoute son message, j'essaye de voir le numéro mais bien évidemment, inconnu.

Je sais même plus où donner de la tête tellement je m'y attendais pas. J'ai le cœur qui bat à mille, le son de sa voix me donne toujours autant de frisson mais en même temps, elle me répugne.

Il me vole ma fille et se permet de me cracher de telles paroles. N'a t-il pas honte, après tout ce que je lui ai donné ?

Les rires de ses amis à la fin du message ne fait qu'ébranler ma colère. Ils étaient assez loin et lui n'a pas cessé de chuchoter tout au long du message. Puis quand nous entendons les rires se rapprocher, il raccroche.

Je suppose donc qu'il s'est caché pour m'envoyer ce message. Peut-être qu'avec ça, les gens vont comprendre que je ne suis pas folle et que le danger est vraiment énorme.

Ma colère se transforme en tristesse. Ne pleure Jade, pleure pas , ce sont les paroles que je me répète en boucle en comprenant que mes larmes menacent de couler. J'essuie d'un revers la perle qui s'échappe et pars me faire couler un bain.

Un verre de soda à la main, je me faufile sous l'eau et pris place confortablement dans ma baignoire. Bon c'est loin d'être comme dans les films avec le magnifique mannequin qui se repose, une coupe de champagne à la main mais c'est tout de même relaxant.

Et du repos il m'en faut après toutes ces émotions. Hassan, Jennah, Elsa, il y a tout qui se mélange dans ma tête, j'ai l'impression que mon cerveau va bientôt me lacher tellement il est épuisé.

Je sais plus quoi faire, plus le temps passe plus je songe à y aller, mais comment ? Comment je vais m'y rendre ? Comment je vais la retrouver ? Comment je vais revenir ? Comment je vais survivre à tout ça ? Tellement de questions sans réponses, je n'en peux plus.

[...]

Je m'arrête de courir avant de poser mes mains sur mes genoux et tente de reprendre mon souffle. 8h34 s'affiche sur ma montre. J'ai passé une heure à faire mon petit footing quotidien. Je suis très matinale.

J'effectue quelques étirements avant de reprendre la route vers chez moi. Un quartier assez calme, éloigné des cités un peu plus rudes. J'ai les jambes en feu et mes bras sont complètements morts, je rêve d'une douche la.

Les écouteurs aux oreilles, toutes mes chansons favorites résonnent dans mes tympans que ce soit rap ou hip-hop,

Beyoncé, Rihanna, Lacrim, PNL, Booba, chaque chanson me donne une once de nostalgie, même les plus festives, va savoir pourquoi.

Je sors les clés de ma poche et les enfonce dans la serrure avant de pénétrer dans l'habitacle. L'image que je découvre et loin d'être celle que j'attendais.

Ma maison est complètement retournée, tout est au sol, ou cassé, elle est carrément saccagée. Le choc me submerge alors que ma main vient se coller contre la paroi de ma bouche et que mes yeux s'écarquillent. En une heure, qu'est-ce qui a bien pu se passer ? J'ai fais le tour pour voir si on m'avait volé quelque chose parce que j'ai d'abord cru à un cambriolage mais rien du tout, tout était là même les bijoux de valeurs pas trop cachés.

Et comme une illumination, je fonce dans ma chambre qui est elle-même en désordre. La panique est bien présente pour le coup. Je cherche la boîte où j'avais soigneusement ranger mon passeport avant de la découvrir au sol, vide.

Elsa...