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Moi, aimer une grosse ? Jamais
Moi, aimer une grosse ? Jamais
Auteur: Abdoul Koudousse Tatchegnon KAKPO

CHAPITRE 1

PAS QUESTION

- S'il te plaît Martin.

 - Mais non Marzouk, je n’ai vraiment pas envie de sortir aujourd'hui.

 - Tu sais très bien que c'est toujours mieux avec toi.

 - Je sais pas de quoi tu parles.

 - Allez frère, fais-le pour moi. Fais-le pour ton frère qui ne te demande jamais rien.

 - Oh ! La bonne blague !

 - Allez frère, s'il te plaît.

 - Tu fais chier mec mais bon, j'accepte.

  C'est toujours comme ça avec mon ami. Il veut aller en boîte et il faut quelqu'un pour lui tenir la chandelle. Fort malheureusement j'ai toujours le malheur d'être le frère bien aimé à laquelle il pense dans ce genre de situation. Non pas que ça me déplaise, bien au contraire j'adore l'ambiance particulièrement ces nombreuses filles chaudes qui ne demandent qu'à être défoncées. Il n'y a que ça qui me motive à aller en boîte. Le problème c'est que je ne suis pas d'humeur aujourd'hui et mon ami, plus qu'un ami bien sûr un frère, ne semble pas vouloir comprendre cela. Vue son état, j'aurai beau le lui expliquer il n'y comprendra rien pas parce qu'il est idiot mais juste en raison de son excitation qui je crois a déjà atteint son paroxysme. Et oui, mon pote est en mec depuis deux semaines, un miracle je le souligne. Un véritable miracle. Mon ami est la perfection incarnée d'un Don Juan. Rien ne lui résiste, pas même la femme la plus asexuée de Cotonou. Le comble c'est qu'il a beau être aussi assoiffé de sexe, il semble être amoureux comme pour dire que le cœur a ses raisons. Cela me fait bien marrer parce qu'il y a juste six mois, j'aurais donné ma main à couper qu’il ne tomberait jamais amoureux. C'est notre devise à nous. Ne jamais donner son cœur, jamais. L'amour ce n’est pas pour nous. Comment pourrions-nous aimer d'ailleurs ? Avec un passé sentimental comme le nôtre, c'est sans doute mieux la pendaison que de tomber de nouveau amoureux. Enfin c'est ce que j'aurais dit il y a six mois mais par un jour hasardeux, un jour comme les autres mon frère a fait la rencontre d'une fille. Forte de caractère, assez rebelle, tout ce que je déteste mais pas mon frère apparemment et puis comme on le dit plus c'est dur, mieux c'est. Enfin c'est lui qui le dit, pas moi.  Alors mon Don Juan tombe amoureux, ridicule. Cela l'est encore plus quand j'apprends qu'il s'est fait recaler. Le Don Juan se fait recaler, trop marrant. Pour moi cela sonne un peu comme Michael Jackson qui se voyait refuser le visa béninois.  Cela m'avait surpris alors je l'ai considéré comme une blague mais cela s'est avérée. On en vient donc au fait que depuis six mois, mon frère essaie du mieux qu'il peut de séduire cette charmante jeune fille. Ce ne sont pas mes oignons j'avoue mais je prends tout mon pied à lui chanter cette belle mélodie "fallait pas, fallait pas" Je n'étais pas parti pour tomber amoureux d'une fille mais voir mon frère souffrir autant par amour alors là l'amour et moi c'est route opposée à vie. 

    Ce soir mon frère est d'humeur à faire la fête, fourrer sa bite dans une bonne chatte pour être précis. Je me laisserais bien tenter aussi si j'en trouvais une mais pour ce faire il faut se mettre bien et c'est justement ce que nous sommes en train de faire. Je me mets donc sur mon 31. Je ne suis particulièrement pas très grand de forme mais j'ai de quoi faire retourner plus d'une tête en soirée. Mon frère il en fait retourner plus d'une tonne. A croire qu'elles ne voient que lui. Bon ça m'arrange pour ce soir vue mon état, je n’aurai pas à me faire remarquer ni me faire désirer. On finit de s'habiller donc, et direction la boîte. Mon ami et moi avons une amitié plutôt fusionnelle alors quand il m'a proposé qu'on vive en colocation j'y ai vue aucun inconvénient pourvu que je ne le surprenne jamais à s'envoyer en l'air dans notre demeure. Faudrait quand même respecter mon intimité et faut l'avouer il le fait bien. 

   Nous voilà arrivé donc devant la boîte et j’avoue que j’aurais préféré ne pas me retrouver ici. Il suffit d’un regard pour se rendre compte qu’il s’agit d’une boîte fréquentée généralement par ces sales gosses prétentieux qui ne pensent qu’à se bourrer la gueule, ces gosses de riches qui n’ont aucune notion de la peine, la souffrance que c’est de gagner son argent et honnêtement en plus, ces vantards de gosses de riches incapables d’être reconnaissants envers les peines des parents pour leur offrir la vie qu’ils auraient aimé avoir quand ils étaient encore plus jeunes. Ils m’insupportent de trop ces jeunes mais je vais me retenir pour le plaisir de mon frère après tout on se doit bien ça entre amis. Une fois les pieds au sol, on se dirige donc vers l’entrée. Mon frère me revaudra cette soirée j’en suis convaincu à moins qu’on n’y entre plus finalement car nous sommes très tôt stoppés par l’un des vigiles.

  • Sur quelle invitation messieurs ?
  • Celle de madame Larissa.

   Mon frère vient de mentionner le nom de madame Larissa ? La femme du PDG de Yekini Sarl, la plus grande entreprise E-commerce de la sous-région ? On parle de mon pote après tout, il n’y a vraiment pas de quoi être surpris. Le visage que nous lançait le vigile ne me rassurait aucunement. C’est à ce moment que j’entendis mon ami ajouter.

  • Je peux l’appeler en votre présence et lui faire l’éloge de votre contrôle assez strict envers ses honorables invités mais je suis sûr que vous ne vouliez qu’on en arrive là particulièrement pour votre boulot.

   Le vigile finit par nous laisser entrer mais j’avoue qu’à un moment j’ai cru qu’il ne le ferait pas et même si on avait réussi à passer, une question me rongeait et il fallait que j’y vois claire alors je lançai à l’endroit de mon ami :

  • Ne me dit pas que ?
  • Pas du tout.
  • Alors comment ça se fait que madame Larissa t’invite dans un endroit pareil ?
  • Qui a dit que c’était le cas ?
  • Ne joue pas à ce jeu avec moi frère, c’est ce que tu viens de dire au vigile.
  • Ah oui, je vois. En fait je lui ai juste dit ce qu’il voulait entendre pour qu’il nous laisse profiter de la soirée. Il a demandé un nom, il l’a eu son nom.
  • Tu es sérieux là frère ? Qu’est-ce qui te garantissait qu’il nous croirait ? J’arrive pas à croire qu’il ait eu une pensée pareille.
  • Mon instinct.
  • Ton instinct ! La bonne blague ! Pourvu qu’il nous mène donc pas en taule.
  • Pour le moment il nous offre un spectacle des plus agréables alors cesse de faire ton rabat joie et profite de la soirée.

    Ça oui, profiter de la soirée mais bon faut l’avouer aussi la salle était pleine à craquer de filles aussi belles les unes que les autres. Il y en avait de tous les goûts et elles avaient pour la plupart d’entre elles le regard rivé vers l’entrée de la boîte telles des nymphomanes en manque d’une bonne baise brutale et tout aussi agréable. Ça se sentait à des kilomètres qu’elles désiraient une bonne compagnie ces filles. Je peux donc d’ores et déjà dire à dieu l’idée d’une soirée tranquille. Que la soirée soit donc belle !

  • Dis frère, n’est-ce pas Kalicha là-bas ? Euh oui, mes yeux venaient de se poser sur une fille dont la silhouette ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle de cette fille qui fait tourner la tête de mon frère depuis six mois.
  • A moins que je sois entrain de souffrir d’une trouble de vision dont j’ignore son existence, je ne vois aucune fille pouvant lui correspondre de près ou de loin.
  • Mais je te parle de cette fille-là, celle à côté du barman. En fait c’était pour ça inh.
  • Pour quoi ? me répondit-il avec ce ton sarcastique que je lui connais si bien.
  • C’est pour elle que tu m’as fait venir ici parce qu’en vrai tu manques de couilles pour supporter rester seul en soirée avec cette fille dans les parages. Très intelligent de ta part, bravo. Ravi de savoir qu’il n’y a pas que ta bite qui arrive à te sortir de la galère par moment.
  • Ecoute frère, j’avoue d’accord. C’est ce qui justifie ta présence ici en ce moment mais vois le bon côté des choses, tu profites d’une vue que t’aurais sans doute pas eu si tu étais resté cloîtré chez toi.
  • Je vais prendre ça pour un encouragement, dis-je d’un ton qui se voulait tout à fait ironique. Alors comment puis-je vous aider « monsieur je manque de couilles » ?
  • Tu me trouves une approche auprès d’elle.
  • Mais arrête de me jouer le puceau mec, qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Ce n’est quand même pas la première fois que tu vas t’adresser à cette fille.
  • Merci de me rappeler que je me suis déjà pris un râteau auprès d’elle. Sympa l’amitié.

Je ne pouvais me retenir de rire suite à sa réponse.

  • Mais non, loin de moi cette idée mais franchement avoue que c’est ridicule que tu me demandes un truc pareil.
  • Contente-toi juste de me rendre ce service frère.
  • Mais elle et moi n’avions rien de commun et tu sais mieux que quiconque qu’elle me sort par le bout du nez cette fille alors désolé de te décevoir mais va falloir un miracle pour que je te la trouve ton approche.
  • T’inquiète pas frère, t’auras pas à te frotter à elle.
  • Je préfère, et sinon quelle est cette alternative que tu me proposes ?
  • Sa cousine.
  • Sa cousine ? Sérieux frère ? Cousine ? Ton obsession pour cette fille devient inquiétante. Comment peux-tu me proposer sa cousine ? Qui te dit que je voudrais d’elle ? Je t’interdis de me dire que tu l’as su par instinct.
  • Ce n’était pas mon intention d’ailleurs et pour sa cousine frère, tu vas devoir faire une exception pour moi.

Je ne la sentais vraiment pas cette réponse venant de lui, quelque chose me dit que cette soirée me laissera sans doute des souvenirs.

  • Faire une exception ? Mais de quoi me parles-tu ?
  • En fait sa cousine, c’est cette fille-là, juste à sa gauche.

J’orientai donc mon regard en direction de celle qui m’occupera du moins celle dont il veut que je m’occupe pour le reste de la soirée et pour une surprise cela en était vraiment une.

  • Noooooon mon frère, pas question.
  • S’il te plaît frère.
  • Bien sûr qu’il m’aurait plu de t’aider mais tu me demandes là une chose au-dessus de mes capacités.
  • Mais je ne te demande pas d’en tomber amoureux voyons.
  • Comment oses-tu ? C’est d’une grosse qu’il s’agit, une grosse. Tu n’avais vraiment rien trouver de mieux ?
  • Je ne serais pas entrain de te supplier si c’était le cas. Allez fais le pour ton frère, en échange je t’arrangerai une bonne partie de jambe en l’air avec Anita. Je sais que tu as des vues sur son bon petit cul.
  • Elle est bien alléchante ta proposition mais pas à la hauteur de ce tu me demandes en retour toi. Une grosse mec, sérieusement comment veux-tu que je m’y prenne ? T’imagines si elle se décidait à finir la soirée en privée ?
  • Cela prouvera juste qu’elle n’est pas aussi sage et timide qu’elle en a l’air. Mon frère, il a toujours de ces réponses qui me surprennent.
  • Parce qu’elle l’est ? Tu sembles bien renseignée toi sur elle apparemment. Cette fille est entrain de t’obséder et j’aime vraiment pas ce que tu es en train de devenir.
  • Aide moi frère, crois-moi cette fille ne te cassera pas les couilles.

    Mon frère est en train de me demander un service mais pas n’importe lequel, flirter avec une fille grosse. L’euphémisme voudrait qu’on parle de fille ronde mais moi je dis les choses telles qu’elles sont. Elle est grosse cette fille, assez grosse pour que je ne veuille même plus la regarder. Je n’ai rien de personnel contre cette fille mais sa forme semble être un massacre au beau spectacle qu’offre la boîte. Une fille avec une forme pareille, ça ne devrait pas sortir de chez soi encore moins pour venir en boîte ! Mais qui a bien eu la malheureuse idée de lui faire croire qu’elle pourrait plaire à quelqu’un ? Qui a bien pu lui donner une telle illusion ? Tout ce dont j’ai envie c’est d’aller lui expliquer combien sa vue m’est insupportable, combien une fille comme elle me ferait perdre mon excitation même au seuil de la jouissance mais non je ne peux pas dire cela et ce parce que mon frère me demande un service. Alors va falloir que je lui mente, mentir sur sa forme si répugnante pour moi. J’arrive pas à croire qu’il existe des mecs qui veuillent niquer ce genre de filles mais bon ce sont pas mes affaires tout ça. Pour le moment je dois juste chercher à lui faire bonne impression et capter son attention.

  • Frère, je te promets que si je t’aide pour ce coup, ta dette serait énorme à mon égard.

    Il hoche la tête en guise d’approbation. Je ne m’attendais pas à ce qu’il réagisse différemment. Je vais donc devoir le faire ? Je vais devoir aborder cette fille ? Moi ? Martin ? Dîtes moi que je rêve je vous prie. Non je ne suis pas en train de rêver, c’est bien réel tout ça alors pas question de se lamenter.

  • C’est bon, j’y vais.

Je me mis donc en direction, vaille que vaille, du barman. Une fois à la portée des filles je me mis donc à côté de la cousine. Fort heureusement pour moi elle n’était pas occupée d’ailleurs. Je n’avais vraiment rien trouvé comme phrase d’approche alors je me lançai :

  • Que font deux charmantes filles comme vous loin de la piste de danse ? C’est nulle comme approche mais j’avais rien trouvé de mieux.
  • Elles n’ont peut-être pas envie de se faire reluquer par un mec lourd de ton genre.

Cette fille Kalicha, elle me met vraiment les nerfs à vif et je ne désire qu’une chose en ce moment c’est de lui arracher sa langue de vipère. J’espère n’avoir pas pensé tout haut. Elle semble focaliser sur son scotch donc ça passe, je n’ai pas pensé tout haut.

  • Mais pourquoi tu es agressive ? Je voulais juste faire la conversation.
  • Parce qu’on a l’aire d’en avoir besoin ?

C’est officiel, cette fille je la déteste par contre la grosse elle n’a fait que sourire à mes tentatives. Timide de nature donc, je vois malheureusement je n’en ai absolument rien à cirer.

  • Plutôt parce que tu ne me trouverais pas galant si je dévoilais mes intentions à la première phrase.
  • Qui sait, cela aurait peut-être valu mieux que tes phrases à la noix. Tu n’as qu’une seule envie, c’est de sauter l’une de nous à moins que monsieur soit tellement tordu d’esprit pour vouloir d’un plan à trois.
  • Je n’y avais pas songé mais maintenant que tu le dis, j’essaie d’imaginer le tableau et je t’avoue qu’il est fort bien tentant.
  • Je me disais bien que tu n’étais pas normale dans la tête.

Sérieusement, c’est quoi son problème à cette fille ? Rappelez-lui qu’on se connait de nulle part ! Trop agressive en vrai, et dire que mon ami en est amoureux.

  • Alors Kalicha, c’est comme ça on traite des inconnus ?

   J’avoue que ce n’était pas prévu ça mais elle affichait ce sourire narquois aux coins des lèvres et j’avais l’irrésistible envie de lui faire ravaler sa fierté.

  • D’où tu connais mon nom ? Me répondit-elle.
  • D’où tu manques de sympathie envers les inconnus ?
  • Ce n’est pas la réponse à ma question.
  • Avoue que c’est désormais moi qui mène la danse dans cette conversation.
  • Je m’en fiche, je veux juste savoir d’où tu connais mon nom.
  • En vérité je l’ai juste sorti au hasard et puis je n’étais particulièrement pas venu pour toi mais pour celle à tes côtés.
  • Je vois que tu sembles bien renseignée alors je vais prendre le plaisir de te le dire pour la seule et unique fois, dégage.

Toujours agressive cette fille, je n’en reviens pas.

  • Pas la peine de me forcer à répondre ta question de cette manière. Ça ne te dit rien la délicatesse ?
  • Pas plus que ta tête en ce moment.
  • Je vois. J’avoue que je le connaissais ton nom vue que tu sembles être la perle rare que recherche mon frère.
  • Ton frère ?
  • Oh oui, enfin c’est un pote pour être précis. C’est celui-là au fond de la salle, dis-je en lui indiquant la position de Marzouk.
  • Je vois de qui il s’agit.
  • Bieeeen kalicha, que dirais-tu de cette proposition ? J’ai bien envie de faire connaissance avec ta cousine ici présente et mon frère là-bas semble désirer d’une compagnie pas trop agréable comme la tienne, ça te dirait de me rendre ce petit service ? Je sais que c’est trop demander à la grande dame que vous êtes mais daignez accepter ma noble requête.

Elle semblait prise de court mais finit par acquiescer. La soirée s’annonce logue pour moi.

TU TE MEPRENDS

   Voilà, j’ai aidé mon ami comme il me l’a demandé, je lui ai trouvé une approche avec sa chère et tendre fille de choix, à présent je peux passer le reste de la soirée tranquille, c’est ce que j’aurais aimé dire mais pas le cas malheureusement car pour avoir des omelettes il faut casser des œufs sauf que moi c’est un plateau d’œufs qu’il me faut casser à présent. Comment suis-je en arrivé là ? Et dire qu’il y a deux heures, je ne voulais que pioncer couché dans mon lit au chaud mais en lieu et place je me dois de faire semblant de séduire cette fille que je ne désire point. Pourquoi m’efforcer donc ? Je vais juste me commander un bon cocktail et passer ma soirée à rigoler des farces aussi ridicules les unes que les autres de mon bon ami pour séduire la charmante Kalicha. C’est à ce moment que le barman s’adresse à moi en ces termes :

  • Que puis-je vous servir mon beau monsieur ?
  • Mon beau monsieur ? ça sonne comme si vous me désiriez.
  • Absolument pas.
  • Je préfère. Alors de quoi j’ai besoin pour ma soirée ? Vous savez quoi monsieur, surprenez-moi. Je crois que vous en êtes bien capable.
  • Je sais ce qu’il vous faut, me répondit-il.
  • Voilà.

Je me retournai pour profiter de la vue comme je le faisais quand j’entendis ;

  • En vérité, vous vous enfichiez si bien de ma présence. Votre intention c’était d’occuper votre copain là-bas avec ma cousine.

   C’était la « supposée cousine » que j’étais censée séduire qui s’adressait à moi en ces termes. Je l’avais complètement oubliée celle-là et sans regret en plus. Devais-je continuer le jeu ou être honnête ? Le choix pour moi était déjà fait :

  • Il y a juste que vous m’intimidez. Une réponse pleine de mensonge j’avoue mais il me fallait un alibi.
  • Mais quel mauvais menteur vous faîtes !
  • Touché ! Vous avez raison, à la base je voulais une soirée tranquille chez moi mais mon frère que voici à insister que je fasse partie de la soirée parce que selon lui je suis un peu trop casanier sur les bords.
  • Pour un mauvais menteur, vous me surprenez.
  • De quoi parlez-vous ? Sa réponse venait de me surprendre j’avoue.
  • Vous n’êtes pas ici parce que vous n’arrivez pas à sortir de chez vous mais juste parce que votre pote voulait que vous l’aidiez à approcher ma cousine.

Elle venait de me clouer le bec la fille, je ne l’avais pas vu venir celle-là.

  • Touché une fois de plus mais comment avez-vous su ?
  • Il se peut que nous soyons tous deux dans la même galère.
  • Noooooon
  • Si, si.

 J’avais du mal à y croire, vraiment du mal. Ils se désirent réciproquement mais elle prend son pied à faire poiroter mon ami et lui qui se montre super déterminé. Je le confirme, l’amour et moi c’est mort. Je n’aurai pas la force de jouer à ce jeu-là, aucune force. Mais d’un côté je suis frappé par la personnalité de cette fille. Pas au point de dire qu’elle me plaît, loin de là, mais juste qu’elle défie toutes mes prévisions. Et dire que j’avais pensé il y a un instant que c’était Kalicha qui a eu la charmante idée de faire sortir sa cousine un peu trop solitaire. Quelle ironie !

  • Ils nous ont bien eu donc ces deux-là.
  • Je ne te le fais pas dire.
  • Il y a un instant tu me vouvoyais toi. C’était plus fort que moi et j’avais une folle envie de le lui faire remarquer.
  • Et il y a un instant tu ne me croyais pas capable de t’adresser la parole en premier.

 Il me faut un verre d’eau, comment c’est possible qu’elle me sorte des répliques du genre cette fille ? Je la croyais timide moi.

  • En vérité je me suis gourrer sur toute la ligne en ce qui concerne ta personnalité.
  • Ah ouais ? Bah dis-moi donc ce qu’a pensé monsieur de moi en me voyant. Je suis toute ouïe.
  • Déjà pour moi cette conversation entre nous n’aurait jamais eu lieu. De plus tu m’avais l’air timide, le genre de fille super casanière qui n’oserait jamais entamer une conversation et par-dessus tout je te voyais dans le genre de fille naïve.
  • Waoh, je suis scotchée là. C’est l’image que je renvoie à première vue ? Autant ne plus sortir.
  • Mais non pas au point d’en arriver là, l’apparence est trompeuse comme on le dit si bien.

J’ai été honnête envers cette fille, c’est tout à fait l’idée que je m’étais faite de sa personnalité. Toutefois j’ai beau me tromper sur certains points, je suis convaincue que c’est une fille de riche. Un coup d’œil rapide sur sa tenue luxueuse, sa chaussure hors de prix, ses bracelets de trop, son petit sac qui doit sans doute valoir une fortune m’ont vite rassuré sur ma position. Le truc c’est que cette fille de riche m’intrigue. Elle a beau être une fille grosse, avec une forme répugnante pour ma part, sa personnalité me plaît bien. Le genre de fille que je voudrais peut-être pour amie. Des amies filles j’en ai mais pas tout un tas non plus. Je dirai que j’ai beaucoup plus de sexfriends que d’amies véritables parce que pour un mec aussi sentimental que moi, pas question de se laisser comme la dernière fois.

  • Je rigolais, ce n’est pas la première fois qu’on me colle ces genres d’étiquettes.
  • Ah oui ? Et ils ont tous aussi cet air surpris comme moi quand tu révèles ta véritable face ?
  • Parfaitement, cela m’amuse beaucoup. Ce n’est pas de ma faute si vous désirez avant tout prouver votre côté super connaisseur.
  • C’est notre côté galant.
  • La galanterie ne se résume pas à deviner la personnalité de l’autre.
  • Ça aide quand même à se construire sa technique de drague.
  • Vous êtes incroyables les mecs.
  • On l’est encore plus au lit, vous les femmes nous le rappeliez chaque fois au bord de la jouissance.

J’en avais un peu marre de cette conversation un peu trop intellectuelle à mon goût. Je ne suis quand même pas venu à une soirée pour me faire casser les couilles. Fallait que je trouve une issue de sortie à cette conversation et elle venait de me l’offrir. Je m’attendais à ce qu’elle soit surprise avec ma réponse soudaine qui venait de prendre une tout autre allure mais qu’elle ne fût ma surprise quand elle me répondit en ces termes :

  • Je crois que tu n’as pas conscience que nous les simulons beaucoup pour flatter votre égo d’hommes.
  • Non mais toi t’es quel genre de fille en fait ?
  • Le genre de fille que tu auras du mal à cerner.
  • Ça ne me coûterait rien d’essayer, renchéris-je.
  • J’aimerais bien te voir à l’essai.
  • Commençons donc par nous présenter, ce serait plus convenable.
  • Honneur aux hommes.
  • Je m’attendais bien à cette réponse de ta part. Bon bah je commence donc, Martin.
  • Ne me dit pas que t’attends que j’oriente la présentation.
  • Il se peut, me répondit-elle avec un sourire aux coins des lèvres.

Je n’aime pas cet air qu’elle affiche, cet air de dominante qui semble lui faire croire qu’elle me mène par le bout du nez. Cela m’irrite et je compte bien le lui faire savoir.

  • Bon bah je crois qu’on va se contenter de nos noms respectifs. Ravie d’avoir fait ta connaissance Ashley.
  • Oh Martin jette déjà l’éponge. C’est bien dommage, répondit-elle.
  • Ou peut-être que Martin est assez fatigué de la soirée et ne désire que rentrer chez lui à présent.
  • Le bel argument ridicule de monsieur mais je vais faire semblant de vous croire Martin.
  • C’est ça oui.

Elle m’irrite celle-là et ce n’est pas pour me déplaire. Je crois que c’est son côté bien intrigant qui me fascine, amicalement bien sûr. Une précision à laquelle je tiens absolument. Donc comme ça elle s’appelle Ashley. Joli prénom mais je ne lui ferai pas le plaisir d’orienter la conversation à sa façon, ça non et puis il me faut à présent voir où Marzouk en est avec sa fameuse Kalicha. Je me dirige donc en leur direction et qu’est-ce que je vois ? Non je crois avoir des troubles de vue, cela ne peut qu’être que ça. Marzouk et Kalicha entrain de s’embrasser et pas des moindres, un baiser langoureux. Je suis plus que surpris. Les choses ont autant évolué dans cette soirée ? Quel épisode ai-je manqué ? ça je ne vais pas tergiverser là-dessus, je compte bien mettre fin à leur petit moment en « amoureux » si je puis me permettre.

  • Alors Kalicha, ça joue les dures mais en fait t’attendais que ça.
  • Je ne vois pas de quoi tu parles.
  • Comment pourrais-tu d’ailleurs ? Et puis toi Marzouk merci pour le coup de ce soir.
  • Allez mec, avoue que t’as passé un bon moment en compagnie de Ashley.
  • J’hallucine, c’était donc ton plan depuis le début. Tu m’as dit que tu voulais de mon aide mais en fait tu ne cherchais qu’à me présenter à cette cousine. Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?
  • T’étais trop solitaire récemment alors j’ai voulu te présenter à une « amie » Il n’y a rien de mal à cela mec.
  • Tu n’avais pas l’aire de vouloir me présenter une amie toi. Je pensais qu’on allait passer du moins que tu allais passer une soirée bien agitée avec ces catins à tes pieds comme d’habitude. Il n’a jamais été question de moi et pour la peine tu vas rentrer seul, ne compte pas sur moi.
  • Ah bon ? Des catins à ses pieds ?

Je crois qu’elle ne s’attendait pas à cette réplique, Kalicha. Sa question le montre si bien. Je suis trop irrité à l’idée de m’être fait assez avoir pour cette soirée et je suis particulièrement épuisé alors désolé mon frère mais tu vas devoir te sortir tout seul de la galère dans laquelle je viens de te plonger et je me devais de te rendre la pareille mais contre toute attente, elle s’est calmée. Pas de tapage, pas d’engueulade, pas de prise de tête, que dalle. Non mais c’est quoi cette soirée, il n’y a rien qui vaille comme je l’eusse souhaité. Il y a Ashley qui était venu s’ajouter au groupe et puis elle n’arrêtait pas de me fixer. J’ai beau vouloir l’éviter, son regard se faisait de plus en plus insistant. Je fini donc par lâcher :

  • Trop mignon, je sais.
  • Sérieux ? T’as cru que c’était ce à quoi je pensais ? Trop marrant. En vrai je me disais que tu avais une tête de mauviette.

Elle vient de me traiter de mauviette Ashley ? Je crois avoir bien entendu, elle m’a traité de mauviette. Non mais elle se prend pour qui cette fille, déjà qu’elle n’a pas une forme pour me plaire mais en plus elle se permet de me traiter de mauviette.

  • Vas-y dis-moi tout, je ne t’ai pas fait bonne impression pour notre première conversation ? Il fallait que je lui demande, après tout elle venait de me traiter de mauviette. Ma virilité d’homme en a presque reçu un coup.
  • Je n’ai jamais prétendu le contraire.
  • Marzouk faut vraiment qu’on y aille. C’était pas mal de m’avoir invité, au moins j’ai pu faire la connaissance de Ashley qui au passage a tout fait pour paraître détestable à mes yeux.
  • Sauf qu’au finale tu l’as bien apprécié cette facette de moi.
  • Va savoir.
  • Allez mec faut qu’on y aille et les filles je vous suggère de faire de même à moins que vous ayiez des cavaliers protecteurs à votre solde.

Mon ami ne semblait pas vraiment disposé à partir alors j’ai dû lui forcer la main. Il a fini par accepter et nous voilà donc au dehors avec les filles bien évidemment et comme toujours il y avait mon pote qui ne voulait pas se détacher de sa supposée « bien aimée ». 

  • Les choses de l’amour. C’était Ashley qui venait de m’adresser la parole en ces termes.
  • Bah qu’il aille se faire voir l’amour.
  • Oh Martin en a déjà payé les frais.
  • Bonne nuit Ashley, c’était sympa d’avoir échangé avec toi.

Je n’attendais pas une réponse de sa part vue que je me dirigeais déjà en direction de la voiture. Faut toujours que quelqu’un me rappel ce putain de passé.

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