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Chapitre 5

« Alea jacta est. » « les dés sont jetés » Jules César

Prestigieux invités nous sommes honorés de votre présence, nous vous apportons une marchandise de premier choix : Des africaines ! A l’évocation de ce nom,  une vague d’excitation traversa la pièce. De larges sourires concupiscents se formèrent sur le visage des hommes présent dans la pièce. C’était comme si tous les hommes les plus influents du monde s’y étaient donnés rendez-vous, ou encore avait dépêché leur bras droit. Des mafieux, des politiciens véreux, des cheikhs et des hommes désireux de satisfaire leur plus bras instincts.

Profitez des apéritifs, mettez vous à l’aise, sentez vous comme  chez vous. Le spectacle va commencer Messieurs. L’homme vêtue d’une Disdhasah, se frotta les mains juste à la pensée de tout l’argent qu’il allait se faire grâce à ces négresses. Sur le marché du sexe elle était aussi priser que du caviar lors des grandes réceptions. 

La salle était vaste, entouré d’épais rideaux, qui empêchait de distinguer se qui se passait à l’extérieur, le monde semblait se limiter à ces quatre murs, les lumières étaient tamisées, de couleurs rouge passion était une invitation au plaisir, à la volupté et à la sensualité.

Allez y buvez  messieurs, plus vous serez saoul mieux se sera. Pensa l’homme à la Disdhasah noir  en  quittant l’estrade, sourire coin au des lèvres. Il était à la tête d’un des plus grands réseaux de trafic de femmes et avait bâti sa fortune grâce à ce business.

Les lumières de la salle s’éteignirent, le rideau fut levé, et le défilé comment ça. Comme des automates les femmes  avancèrent dans une sorte de cabinet de verre, l’une après l’autre à intervalle de 10 minutes, le temps pour chacun de ses mieux de faire son choix, elles se tenaient debout en nuisette arachnéenne rouge et blanche, tellement transparentes qu’elles laissaient peu de place à l’imagination. Le Blanc pour les vierges et le Rouges pour les plus expérimentés. Elles avancèrent le regard vide et triste, résigné à laisser les hommes décider de leur sort. A chaque fois que l’une d’elle était choisie, un faisceau de lumière rouge apparaissait et aussitôt la jeune femme en question était conduite chez son acquéreur, par un couloir qui donnait droit à son boxe.

Un catalogue à la main deux hommes confortablement installé dans une loge essayaient de reconnaître chacune des femmes présentes sur l’estrade.

- Djaffar, je te savais tordu, mais pas à ce point. Lança sur le ton de la plaisanterie un homme au regard vert émeraude en se tournant vers son compagnon.

- C’est ça comme si ce spectacle ne te mettais pas dans tous tes états Kaleb. Et puis laisse-moi me concentrer. Je refuse que celle aux derrières de cheval, aux jolis ballons gonflables me filent sous le nez avant que je ne puisse buzzer. Si tu vois ce que je veux dire dit il en faisant un clin d’œil complice à son ami.

- Regardez moi ça on dirait un jouvenceau dans ses premiers émois.

- Ahahaha… j’en meurs de rire. Tu te crois mieux que moi peut être.

- Certainement je suis  Roi.

- Grand bien t’en fasse, heureusement tu t’en souviens encore.

- Qu’est ce que tu sous-entends par là Djaffar ? dit-il la voix dangereusement calme.

Lorsque ce fut le tour de Sadia, elle s’avança sur l’estrade. Au  même moment Kaleb reporta son attention sur la scène. Et là il l’a vit. Ce fut un Choc, et s’en savoir pourquoi, il se dit je la veux. Il était captivé par son port altier, son regard était fixe et déterminé.

Elle avait un petit air hautain et plein de noblesse comme une impératrice déchue mais qui refusait de plier et de courber l’échine. Comment une femme issue des bas fond dont on ne sait de quel pays, pouvait dégager tant de noblesse ? se demanda t-il? Ses lèvres étaient d'une précision parfaite, elles avaient l'air douce et sucrées comme les fraises des bois. Sa peau couleurs miel, rappelait le couché du soleil. C'est fou comme, elle semblait douce comme de la soie.  Perdu dans  sa contemplation il ne se rendit pas compte qu’il avait buzzer. Mais il n’était pas le seul ! Huit lumières apparurent, signifiant que d’autres acheteurs la convoitaient.

Mais elle sera mienne se promit il. Où il ne s’appelait plus Kaleb Ben SALMEN-Al-ZAFHIR.

Il se rendit compte que l’une des lumières émanait du buzzer de Djaffar, comme quoi nos ennemies ne sont jamais bien loin de nous. Pensa t-il plein d’amertume alors que des souvenirs dont il n'aurait jamais souhaité se remémorer remontait  à la surface lui comprimant le coeur.

Mais qu’est ce qui me prend bon sang, pensa t’il. Tout ça pour une negresse dont il ne savait absolument rien. Sortant du fil de ses douloureuses pensées il coula sur Djaffar un regard noir sans équivoque, qui suffit à faire comprendre à ce dernier qu’il était temps de se retirer de la course. Cela le fit rire intérieurement en se disant qu’il n’aura pas fallu beaucoup de temps au Roi pour qu’il se prête au jeu. Comme quoi il n’était pas le seul à être tordu dans cette pièce.

- C’est bon je me rends dit il en levant les mains en signe de capitulation, pas besoin de me lancer ton regard de Souverain.

- C’est le moyen le plus rapide pour me faire obéir lança t-il le visage fermé, la mine exaspérée.

La mine boudeuse Djaffar reporta son regard sur la scène.

- Au lieu de me menacer dit-il, tu ferais mieux de reporter ton attention sur ta belle negresse. Un sourire triomphant aux lèvres, heureux d’avoir eu le dernier mot.

-Je vois que tu aimerais rendre une petite visite au cachot du palais mon cher Djaffar.dit-il la voix claquante comme le bout d’un fouet.

Cette remarque effaça aussitôt le sourire qui trônait fièrement sur le visage de Djaffar.Car il savait que malgré  l’amitié qui les unissait, Kaleb était tout à fait capable de mettre sa menace à exécution. Depuis le malheur qui avait frappé le palais quelques années plutôt, il avait de plus en plus de mal à cerner son Souverain et Ami. Il était devenue aussi cynique que lui-même, le sarcasme était son passe temps préféré, froid, distant et cruel, il ne laissait personne s’approcher de lui telle la bête. Car il était bel et bien une bête blessée. Son visage ne trahissait jamais aucune émotion,tel un masque de fer. La colère l’habitait sans cesse, on aurait dit qu’il s’en nourrissait.

Il était devenu un roi ténébreux.

Pour mettre fin aux enchères, Kaleb, saisit une sommes exorbitante, qui le surprit lui-même, et dont il était certain que personne n’oserait surenchérir. Un hoquet de surprise échappa au maître de cérémonie, jamais de toutes ses ventes il n’avait réalisé une si bonne affaire.  C’était nettement plus que trois chameaux ne coûtaient songea t-il avec satisfaction.

Une à une, les lumières disparues, les concurrents se rétiraient les uns après les autres.

Elle était à lui ! Sa nouvelle distraction.

De son coté Sadia vivait la scène dans un état second, elle n’arrivait toujours pas à croire qu’on pouvait vendre des Hommes, qu’il  la vendait. elle ! Elle vit les lumières se retirer une a une, se qui signifiait qu’elle avait été achetée. Même lorsqu’on vint la chercher pour la conduire chez son acquéreur, elle n’y croyait toujours pas. Désormais elle ne s’appartenait plus elle était la propriété de quelqu’un. D’un homme dont elle ignorait tout.

Les dés étaient jetés.

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