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Chapitre 6

L’homme qui  conduisait Sadia vers son nouveau geôlier la poussa sans ménagement dans une pièce aux lumières  tamisées. Perdant l’équilibre, le corps tiré vers l’avant, elle  buta sur quelque chose de dure. Relevant  ses mains du  long de son corps, elle palpa la surface sur laquelle elle venait de buter.

- ne  vous gênez surtout pas... Lança une voix grave et sensuelle. Il s’exprimait  dans un anglais parfait, son accent arabe prononcé  dominait nettement sur les intonations anglaises.

Elle hoqueta de surprise et releva d’un mouvement brusque  sa tête, croisant au passage un regard sombre,  froid et impassible. Un frisson d’effroi lui traversa l’épine dorsale, son souffle se bloqua dans sa poitrine.

Un homme terrifiant se tenait devant elle, s’était comme si un mur fait de chair s’était dressé  en face  d’elle. Puissant et imposant.

Il émanait de lui une telle aura, presque animale. Son visage était comme sortie tout droit d’un magazine de mode, ses traits étaient d’une perfection à rendre grâce au seigneur pour tant de merveille.

D’autres détails retinrent son intérêt grandissant. Ses cheveux aussi noirs que le khôl, lui arrivait au coup. Et ses yeux … elle n’avait jamais vu une telle nuance, d’un vert émeraude aussi  limpide que du Crystal, les pommettes saillantes, la fermeté des maxillaires et ses lèvres… ni trop pleines, ni trop fines.

-Djaffar  plus rien ne me retient ici, je t’attends demain aux aurores. Dit-il d’un ton sans réplique. En tournant son regard vers le dénommé Djaffar.Ses paroles eurent l’effet d’une douche froide, rompant aussitôt le charme, la ramenant à la dure et triste réalité.

L’empoignant d’une main ferme il l’entraina à sa suite.

QUELQUES HEURES PLUTARD.

-Déshabille toi… lança t-il  d’une voix impérieuse sans passer par quatre chemin. Alors qu'il venait de l'introduire dans une pièce dont le faible éclairage ne parvenait pas à dissimuler toute sa splendeur. Cet homme devait être sacrément riche car sa demeurt était purement et simplement un palais tout droit sorti d'un conte des milles et une nuits. C'était gigantesque...

- Mais vous êtes complètement dérangé ma parole. Lança Sadia d'une voix quelle espérait ferme. S’il pensait qu’elle allait se mettre nu devant lui a un claquement de doigts c’était mal la connaitre. Il en aurait pour son argent.

Au fond d’elle même elle savait qu’elle n’avait pas les moyens de sa politique, et qu’elle ne pourrait pas lui résister longtemps. Mais têtue elle refusait de se laisser faire comme un agneau qu'on emmène à l'abattoir.

S'il comptait la prendre de force, elle n'allait pas lui rendre la tâche facile.

Mais son courage la desertait malheureusement en prenant conscience de l'incongruité de la situation.  Car en plus d’avoir un ascendant psychologique, cet homme était gigantesque, comme taillé dans la roche ses muscles étaient saillant, parfaitement tracé, le jellaba qu’il portait ne parvenait pas à dissimulé cette masse musculaire, le regard qu’il coulait sur elle, telle la lave d’un volcan en ébullition, lui noua le ventre d’appréhension, lui donnant envie de s’enfuir a toute jambe.

Il la  regardait fixement les mains croisés, adossé à l’entrée de la porte, comme un prédateur, qui étudie sa proie sur tous les angles, cherchant le bon moment pour attaquer.

Un léger sourire sans chaleur se forma quand il l’a vit regardé de toute part à la recherche d’un échappatoire.

- Je vais nous faire gagner un temps précieux, en vous informant que votre seul échappatoire c’est en passant par cette  porte. Au cas où l’envie vous prendrait de jouer au princesse en détresse, recherche prince charmant pouvant la sauver  sachez que cette pièce  est insonorisée. Alors ne vous abimez pas les cornes vocales, si ce n’est pour crier de plaisir bien sur. Finit il un léger sourire au coin des lèvres.

- Pourquoi faites vous cela? Mais pourquoi !!! Quel plaisir éprouve t’on à faire souffrir les autres ? Dit-elle la voix chevrotante, terrifiée et paniquée par le sort qu’il lui réservait.

- Pourquoi… souffla t-il tout en avançant d’un pas nonchalant vers elle, le regard posé sur ces courbes pulpeuses. Disons que le pouvoir procure du plaisir.Dit-il en insistant sur chaque mot avec une lenteur délibérée. Avoir une emprise totale et entière sur une personne à quelque chose de grisant, une sensation d’invincibilité, de toute puissance. Conclut-il, lui prenant le menton, de sa gigantesque main, il  releva son visage et  planta son regard vert émeraude dans les prunelles  de Sadia. Un sensation qu'une pauvre petit chose comme vous ne pourra oh grand jamais ressentir. Car pour avoir du pouvoir il faut de l'argent. Avec l'argent on peut tout acheté...

Elle se sentait prise au piège de ses yeux d’aigles, prisonnière du magnétisme qui y émanait. C’était la première fois qu’elle voyait de tels yeux, comme s’il avait des émeraudes dans ses yeux. Il la regardait avec une intensité si bouleversante, comme s’il cherchait à lui exprimer d’un regard tous  les tourments de son âme, une sourde colère, qui masquait certainement une détresse muette, silencieuse, pernicieuse, qui le rongeait de l’intérieur et le retenait prisonnier comme des chaines.

Cet homme était une énigme...

Sur le moment elle oublia qu’il était son geôlier, elle aurait voulu le libéré de ses tourments, voler ses angoisses, le soulager de ses souffrances. Alors timidement, elle leva sa main vers son visage et effleura sa mâchoire contractée par la colère peut être, le désir certainement, l’empathie encore moi.

Elle venait de le mettre en colère.

-Comment osez vous… hurla t-il !

Elle hoqueta de peur

.

-Je…je suis…désolée.Je ne recommencerais plus. je n’ai pas réfléchi

-Oh ?

-subitement vous ne joué plus à la vierge effarouchée. N’est ce pas plutôt, vos mœurs de fille légère  qui reprennent le pas sur votre petit numéro, de fille modèle tout juste sortie d’un monastère  digne d’une pièce de très mauvais gouts. Les femmes sont manifestement  maitresses dans l’art de la simulation. Votre non est un oui. Et votre oui un ....

-Je ne vous permets pas monsieur, le coupa t'elle.

- Pour vous ce sera votre majesté. Martela t'il d'une voix sans réplique. En la collant contre son torse d'acier.

- Au fond avoué au moins que les femmes adorent être  brusquées voire violentées. Ajouta t-il en penchant sa tête sur le côté, son souffle caressant l’épiderme de son coup, lui procurant, de légers picotements.

-Je suppose qu’elle adore également se faire enlever. Cracha-t-elle avec sarcasme, toute rage contenue, en lui lançant un regard méprisant, pour lui signifier tout le dégoût qu’il lui inspirait.

Ca  aurait démonté plus d’un. Mais pas  lui, songea t-il. Kaleb n’était pas homme à s’encombrer de scrupules, impitoyable et manipulateur il n'en avait que faire des autres. Quand il désirait quelque chose il se servait. Il considérait ceux qui l'entourait comme des pions au service de ses ambitions. Avec son argent il était convaincue qu'il pouvait tout acheté même cette vile fadaise qu'on appelait: L'AMOUR.

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