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CHAPITRE 7

#LA_REUNION_DE_SON_PERE

#EPISODE_7

Rolis : et si je ne bois pas ?

Memkam : en buvant cette coupe, tu vas devenir un membre à part entière de notre réunion donc si tu refuses de la boire, ton retour au Cameroun n'a pas d'utilité à nos yeux

Rolis : du coup vous allez continuer à me mettre la pression pour que j'adhère à votre réunion

Memkam : tu comprends très vite. Et dis-toi bien que nous disposons des sources illimitées pour te convaincre...

Rolis : ok j'ai compris. Et ce sang, il est de qui déjà ?

Memkam : pour la petite histoire, nous avons fait un deal avec un planteur du village, au moment de payer notre part, il faut dire qu'il a été gourmand et a pris tous les fruits lui seul. Nous nous sommes servi dans sa famille pour lui donner une bonne leçon...

Il avait fermé les yeux avant de boire dans la coupe... Par la suite il l'avait passé à son voisin et ainsi de suite.

Oui ces hommes étaient membres d'une fraternité coupable de plusieurs choses dans le village. Ils vendaient leurs services pour protéger certaines familles, augmenter les récoltes de certains en échange des sacrifices qui les rendaient plus puissant.

Memkam : je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton enfant, mais il fallait ça pour t'attirer vers nous.

Rolis : faites-moi plaisir et ne parlez plus de mon fils.

Memkam : d'accord, c'est comme tu veux. Nous avons terminé pour aujourd'hui, tu peux rentrer chez toi.

Après la réunion, il était allé chez sa mère... Ce jour, il l'avait trouvée dans sa cour avec les autres femmes de son père. Tous étaient surpris de le voir débarquer.

Ça faisait deux ans que son père était décédé, à cause du conflit qu'il avait avec les membres de la réunion de son père, il n'avait jamais joué son rôle de successeur vis-à-vis de ses frères consanguins et des femmes de son père.

Comme il venait d'arriver, les femmes de son père avaient souhaité lui donner d'abord l'hospitalité qu'il avait mérité en le laissant d'abord seul avec sa mère, après l'avoir accueilli.

C'est dans la chambre de sa mère qu'il voulait comprendre tout ce qui se passait avec cette histoire où son père l'avait poussé à entrer contre sa volonté.

Rolis : je suis arrivé ici ça fait environ 2h et c'est les amis de papa qui m'ont accueilli comme s'ils m'attendaient

Chimène : Je connais toute cette histoire...

Rolis : tu vas donc me faciliter la tâche, puisque j'étais là pour avoir une explication.

Chimène : d'accord prends place.

Sa mère lui avait expliqué qu'autre fois, pendant la guerre du maquis, quatre familles du village MBAKOU avaient trouvé refuge dans la forêt où leur réunion siégeait pour se protéger des gens qui envahissaient leur village. L'un de leurs plus grands secrets pour rester en vie, était de rendre leur famille invisible pendant les attaques, grâce à des pratiques ocultes qu'ils faisaient.

Dans le but et la peur de laisser cette richesse, ce pouvoir et ces connaissances disparaître avec eux, ils avaient eu une entente entre eux...

Ensemble ils avaient décidé que chacun d'entre eux, devait choisir un membre de sa famille, qui devait hériter de ses connaissances. Par la suite, c'est devenu une tradition depuis des décennies jusqu'à maintenant, chaque parent le laisse en héritage à l'un de ses enfants... Ton père a été successeur de son père, qui avait succédé au sien aussi...

À la base c'était juste pour se protéger et cette pratique n'avait aucune nuisance sur les autres membres du village... Mais après une génération s'est rendu compte de tout le potentiel qu'ils avaient. Dans la volonté d'être plus puissants et avoir le contrôle sur tout le village, ils avaient pactisé avec une autre loge de cinq familles qui faisait presque les mêmes pratiques qu'eux et ça marchait bien, mais à un prix...

Cette loge perdait une grande partie de son pouvoir si un jour, un membre d'une famille fondateur quittait le groupe.

Chimène : c'est la raison pour laquelle, ils ont exercé une pression sur toi, pour que tu les rejoigne.

Rolis : tu veux dire qu'il n'existe aucun moyen de la quitter sans souffrir ?

Chimène : quand j'ai connu ton père, il n'était pas encore membre. Après le décès de ton grand-père, il était très heureux d'avoir été choisi comme successeur, mais il ne connaissait pas les réalités de cette secte, c'est en suivant les consignes qu'on l'avait amené et il a découvert que...

Rolis : que quoi maman

Chimène : il s'est rendu compte que la source de leur pouvoir, était le sang des innocents qu'ils appelaient sacrifices...

Rolis : et qu'est-ce qu'il a fait ?

Chimène : il avait eu la même réaction que toi. Il avait voulu désobéir en quittant cette réunion, mais ils m'ont rendu très malade quand j'étais enceinte de toi... ton père était plus têtu que toi, mais par amour pour moi et pour l'enfant que j'attendais, il avait fini par comprendre qu'il ne pouvait rien contre eux et il s'est aligné. Ton père t'a trop aimé

Rolis : moi je ne suis pas mon père, un jour, je vais trouver une échappatoire. Pour le moment j'accepte encore parce que je n'ai pas d'autres solutions.

Chimène : mon fils écoute-moi... Si un seul instant tu désobéis encore, tu risques de perdre toute ta famille et ça, je sais que c'est quelque chose que tu ne veux pas.

Rolis : Non... Il doit avoir un moyen de sortir de là, est ce que c'est obligé ? Je vais trouver un moyen

Chimène : sois très sage dans tes décisions... C'est parfois en partant qu'on dit au-revoir

 Cette nuit, Rolis n'était plus sorti de la chambre de sa mère tellement il avait peur. même dormir il ne pouvait pas...

Le matin, l'une des femmes de son père avait organisé une réunion pour que Rolis puisse prendre ses responsabilités du titre de successeur.

L'une des plus vieilles femmes de la concession avait pris la parole

- mon fils, après le décès de notre mari qui était votre père, aux yeux de la tradition tu l'as remplacé. Nous étions tous heureux que c'est toi qu'il avait choisi comme successeur, parce que tu étais le mieux situé et on pensait que tu allais nous aider à t'occuper de tes petits qui sont là. Ici au village, nous ne faisons presque rien, nous vivons des récoltes du café et comme cette année le prix a chuté sur le marché, plusieurs de tes petits sont restés à la maison par défaut de moyen pour les envoyer à l'école.

Lui-même il avait les problèmes qui le tenaient jusqu'au cou quand il quittait l'Europe, mais ce jour il était tellement embarrassé par ceux de ses petits frères qu'il avait pris les engagements devant tout le monde, de faire quelque chose à prochaine rentrée.

Rolis : pour moi, l'éducation scolaire est là moindre des choses que mes petits frères doivent avoir. Tant que je suis vivant et que j'ai la possibilité de le faire, je vais payer pour votre école.

Toutes les femmes de son père l'avaient acclamé... 

Pour jongler les mamans, il leur avait dit que son voyage pour le Cameroun n'avait pas été programmé, du coup, il n'avait pas eu le temps pour leur faire des paquets... Mais du moins, il allait essayer de les gérer un truc pendant son séjour.

Après deux journées passées au Cameroun, sa banque l'avait appelé pour lui dire que la justice avait terminé les contrôles qu'elle faisait sur le payement de ses impôts et effectivement, c'est lui qui avait raison. Il n'existe aucune fraude commise par lui et ils l'avaient présenté les excuses.

Au fond de lui, il savait que la décantation de la situation qui venait d'avoir lieu, était dû au fait qu'il soit revenu au Cameroun.

Le temps était passé, Rolis s'était installé dans un appartement à Douala. Il venait parfois à Mbakou pour régler certains petits problèmes de la famille et siégeait avec les membres de la réunion.

Avec l'argent qu'il avait gagné quand il vivait en Europe, il avait mis sur pied à Douala une entreprise qui devait faire dans la vente de pièces automobiles. Tout était prêt, il avait même trouvé des partenaires pour le travail. ils attendaient juste l'arrivage de la première marchandise qu'il avait commandée...

Avec sa femme et son fils Rayan, ils étaient en contact presque tous jours, il ne lui avait pas juste parler de tout ce qu'il faisait dans cette réunion à Mbakou.

Valérie disait même que si tout était toujours stable comme ça, elle allait envisager une possibilité de venir en vacances au Cameroun pour qu'il puisse profiter de cette chaleur familiale qui lui manquait tellement.

Ce soir alors qu'il n'avait pas prévu de se voir, les membres de la réunion l'avaient convoqué pour un comité extraordinaire qui devait avoir lieu...

Ils étaient tous assis dans cette case sombre au milieu de la forêt avec des bougies en mains. Comme d'habitude, la réunion était présidée par le notable Memkam.

Memkam : pour l'ouverture de cette réunion aujourd'hui, nous souhaitons d'abord dire à Rolis que nous sommes au courant pour son business qu'il veut lancer et qu'il aura toutes nos bénédictions au moment venu.

Rolis : merci

Memkam : et enfin le point essentiel qui nous a réunis

Alors que Memkam n'avait pas terminé sa phrase, chaque membre présentait son plus beau sourire à l'exception de Rolis qui ne comprenait pas ce qui se passait.

Memkam : comme vous le savez tous, les pruniers ont énormément produit sur tout le territoire du village cette année, comme récompense du fruit de nos efforts, nous allons causer un accident d'un bus de transport sur la route principale ce soir à minuit, pour récupérer du sang qui va être versé afin de gagner en puissance...

À Mbakou, une année avec une production abondantes des prunes, était une année qui symbolisait beaucoup de mort...

À suivre...

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