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Chapitre 4

#illusion

#Épisode_4

Eli n’avait pas répondu à mon message, il était pourtant en ligne. Il ignorait mes appels. Ça me fendait en quelques milliers de morceaux. À chaque vibration de mon portable, j’avais le cœur qui battait la chandelle, j’espérais que ce soit lui mais à chaque fois j’étais dessus. J’avais marché toute seule jusqu’au jardin publique où je pris une place en attendant qu’Hamid vienne me chercher. Il en avait mis du temps mais il était finalement là. Samira était assise derrière à sourire tout bêtement. Je pouvais voir à travers son mince visage un aperçu de son bout de temps avec Hamid.

Moi : j’espère que ce sourire ne cache pas de mauvaises choses. 

Samira : entre d’abord

En posant mon fessier sur le siège, je sentis quelque chose me piquer. Je me relevai brusquement avec un ‘’aie’’ à la bouche.

Samira : ha, ma boucle, je l’ai cherché.

Se réveillait de plus en plus ma curiosité sur ce qui c’était passé dans cette voiture. 

Moi : dès qu’on arrive à la maison tu me racontes tout Samira, je ne veux pas mourir bête.

Samira : ne t’en fait pas. Au fait, en arrivant on a vu Eli entrer au snack…

Hamid : c’est bouche des femmes qui va les tuer un jour. Tu as vu avec qui ? Elle dit même ‘’on’’. Il n’a plus le droit de s’amuser ou bien ?

Eli était un homme des boites de nuit, des Snacks ou des fêtes sans intérêt. Depuis que je lui avais parlé du dédain de ma mère pour les jeunes qui se laissent aller aux loisirs du dehors en laissant tomber leur objectif, il s’était désabonné de tous ces endroits. Enfin, c’est qu’il m’avait dit. C’était assez étrange mais je réussis à me faire croire qu’il devait surement y voir quelqu’un en ce qui concerne notre voyage. En plus les snacks sont beaucoup plus actifs pendant la nuit, à midi on n’y ferait pas grand-chose. 

Moi : il doit avoir une affaire à régler là-bas, ce qui me dérange c’est qu’il ne m’en ait pas parlé comme d’habitude.

Samira : en tout cas il va te dire. Vous ne vous cachez jamais rien du tout

Je sentais comme une boule à l’intérieur de moi mais je restais très calme. Je savais tout au fond que j’ai toujours fermé les yeux sur quelque chose dans cette relation mais il y avait un trop plein d’amour dans mon cœur pour cet homme. Pendant qu’on roulait, je lui envoyai nouveau message. 

Moi : Quand tu ne me réponds pas je ne sais plus quoi penser.

Cette fois il répondit directement.

Eli : je suis rentré et je me suis directement endormi en laissant ma connexion active, je suis désolé ma chérie. Ne t’en fais pas tout va bien

Il parlait d’être directement rentré alors qu’on me faisait comprendre qu’il était dans un snack. Je gardai mon calme et m’enfouis dans le siège. Je ne voulais pas tout gâcher en insinuant des choses. J’avais tout de même ce mauvais pressentiment, je l’avais depuis le début de notre relation. Pourquoi Eli acceptait facilement tout ce qui venait de ma mère ou de moi mais refusait catégoriquement l’aide de sa famille ? ‘’Reste calme Leila, ne te bourre pas la tête d’imagination.’’ 

En repassant devant l’hôtel Fanon, je revis la voiture de mon beau père. Elle n’avait pas bougé d’un poil. 

Moi : Hamid arrête-toi, on va aller voir ce que ce type trame à l’hôtel toute la journée alors que tout le monde le sait en mission.

Hamid : quand tu auras su, qu’est-ce que ça va changer ?

Moi : arrête-toi Hamid, c’est un ordre

Je sentais la colère montée, j’avais mal et peur en même temps. Était-ce la crainte de me rendre compte que mon homme ne m’avait jamais aimé ou celle de découvrir l’homme de maman dans les bras d’une autre ?

Hamid : ce n’est pas en te défoulant que je vais m’arrêter. Apprends à te mêler de ta vie. Tes parents savent très bien ce qu’ils font

Moi : je vais te faire la peau si tu continus à me contredire Hamid

J’étais furieuse mais contre qui ? Une fois à la maison, j’allai me réfugier dans ma chambre sans plus penser aux décorations de maman. Enfoui dans ma couverture malgré la chaleur, j’espérai qu’Eli m’appelle et me dise qu’il était avec un ami pour prendre un petit pot. Une heure et puis deux heures et bientôt toute la soirée sans un seul message. C’était une première. S’inquiétant que je ne sois pas descendu les aider, Samira vint prendre de mes nouvelles.

Samira : je suis certaine que c’est Eli qui te met dans cet état. Je pense que tu te fais des idées pour rien

Moi : à toi je peux parler sans crainte Sami… Je pense qu’Eli ne m’aime pas, ou bien il ne m’aime plus.

Samira : n’en arrive pas là ma chérie, il doit juste être un peu occupé. C’est la première fois qu’il passe quelques heures sans prendre de tes nouvelles ?

Moi : non ce n’est pas ça le souci, c’est la première fois qu’il me ment sans scrupule. Eli me dit être couché dans sa chambre alors que vous l’avez vu entrer au snack. 

Samira : peut-être dès que nous sommes partis il est rentré, qui sait ?

Moi : humm je n’y ai pas pensé, c’est toi qui as raison. Je suis en train de bourrer ma tête de fausses idées. 

Je savais pertinemment qu’il se passait quelque chose, ce sentiment qu’Eli me cache quelque chose n’était pas nouveau mais je devais me convaincre de la véracité de son amour pour moi. Je descendis cette fois avec Samira pour aider maman avec la fin des préparatifs. En passant près de sa chambre, elle était au téléphone avec son mari.

Fatoum : mon chéri cette mission était censé durer deux jours, ça va bientôt faire une semaine que tu es parti e ce n’est d’ailleurs qu’aujourd’hui que tu m’appel. Tout va bien ?

 Je n’avais pas entendu sa réponse mais maman avait continué en disant, ‘’d’accord. Je t’attends donc demain’’.

Cet homme disait être à Abidjan alors que sa voiture était garée dans un hôtel de la ville. Je ne pouvais pas me taire. Je devais en parler à maman.

Moi : je vais aller dire à maman où se trouve son mari

Samira : dis plutôt que tu veux aller voler sa joie de vivre. Tu vas lui dire et ça va changer quoi sur le mensonge de ton père ? Laisse qu’il rentre tranquillement

Moi : je suis sûr qu’il est avec une autre femme dans cet hôtel

Samira : parce que tu penses qu’il existe un homme fidèle ? Il s’occupe bien de ta mère et de vous. C’est le plus important

Moi : Samira, tu supportes l’infidélité ? Non, je pense qu’il n’y'a des hommes fidèles

Samira : j’espère que tu ne seras pas déçu ma chérie. Allons au salon, Fatima doit être déjà fâché de travailler seule.

Moi : attends, tu penses qu’Eli puisse me tromper ?

Samira : je ne te demande pas de creuser ta tête pour chercher midi à quatorze heures. Oubli même ceux dont on vient de parler. Allons travailler.

Au séjour, Fatima n’y était pas. On ne prêta pas attention. Je regardais Samira travailler en manipulant mon portable. Eli n’avait toujours pas fait signe de vie alors je décidai d’appeler. Son téléphone ne passait plus, angoisse total.

Samira : si je comprends bien tu es venu me regarder travailler ? 

Moi : je vais aller chez Eli voir ce qui ne va pas. Il doit être malade, qui sait ?

Samira : dépose ton téléphone et attends qu’il t’appelle. S’il sent que tu veux trop t’imposer il va te quitter.

Moi : non, ne dis pas ça. Eli m’aime trop pour me quitter comme ça.

Samira : d’accord, viens donc m’aider et tu verras que bientôt ton portable va sonner et ça sera lui qui t’appelle pour t’expliquer toute sa journée.

Je décidai de calmer mon cœur et commençai à aider Samira à accrocher les guirlandes. Au bout de deux heures, Fatima arriva et c’est en ce moment qu’on se rendit compte de son absence. 

Samira : je ne t’ai pas laissé ici tout à l’heure ?

Fatima : oui et puis quoi ? Tu m’as demandé de caler ici ?

Moi : tu parles bien aux gens et tu me dis où tu étais.

Fatima : je prenais de l’aire dans le jardin. Comme vous avez refusé que j’aille à ma fête j’ai préféré regarder les fleurs.

Moi : la nuit ?

Fatima : je n’ai plus le droit ou quoi ? 

Elle nous laissa là et monta certainement pour rejoindre sa chambre. Au même moment, mon téléphone sonna. Je voulus me précipiter mais ce n’était pas la sonnerie d’Eli. C’était mon beau père à l’autre bout du fil.

Moi : oui bonsoir papa, je t’écoute

Richard : bonsoir ma chérie, je vais te confier un petit secret mais ne dis rien à ta mère. C’est une surprise.

Moi : je t’écoute

Richard : je suis rentré hier et je voudrai lui faire une surprise. Demain à midi tu vas l’amener à l’hôtel Fanon. Arrange-toi pour qu’elle ne soupçonne rien.

Moi : pourquoi tu as fait plusieurs jours sans appelé maman ? Elle s’est inquiétée

Richard : c’est le travail ma chérie. Tu fais comme j’ai dit et tu te portes bien. Salut Fatima de ma part

Je voulais croire en cette surprise qui apparait le jour même où je découvre sa voiture est à l’hôtel mais ma tête n’acceptait pas. Cet homme cachait quelque chose et Hamid le couvrait. 

Moi : dis-moi Samira, Hamid et toi parlez souvent de la famille ? Je veux dire, il t’a parlé de mon beau père ?

Samira : eurr… Non (en baissant la tête), il ne parle pas de son travail quand on est ensemble. 

Moi : c’est pour ça que tu évites mon regard ? Tu me caches déjà des choses ou quoi ?

Samira : non Leïla, toi aussi.

Elle inventa des maux de tête et alla dormir. J’allai également rejoindre ma chambre et m’assoupis en oubliant qu’Eli ne m’avait pas fait signe. Je sursautai au moins trois fois et toujours rien. Très tôt le matin, je me rendis compte qu’il m’avait laissé une dizaine de messages. Il disait avoir beaucoup dormi à cause de la fatigue et s’excusait avec de belles paroles d’amour. Je retrouvai mon sourire et sortit de ma chambre de très bonne humeur. Fatima était encore plus joyeuse que moi. Elle semblait cacher quelque chose. Ce samedi, on devait passer la journée à décorer la maison mais je devais amener maman voir sa surprise et aller chez Eli. Ça faisait longtemps on ne s’était pas amusé. Peut-être est-ce pour ça qu’il s’éloignait un peu. 

Pendant que je me brossais les dents, je sentis comme quelqu’un qui entrais dans ma chambre. Je sortis aussitôt de la douche. Fatima manipulait mon téléphone et riait aux éclats.

Moi : mais tu cherches quoi dans mon téléphone ? Depuis quand tu fouilles mon téléphone ?

Fatima : je voulais juste regarder l’heure, je suis désolé

Elle le posa et s’en alla. C’était nouveau ça ! Toilette faite, j’allai voir maman pour l’amener à sa grande surprise. Elle semblait n’avoir pas dormi de toute la nuit. 

Moi : mais maman tu as pleuré ou quoi ? Pourquoi tes yeux sont bizarres comme ça ?

Fatoum : non chérie, j’ai travaillé jusqu’à très tard. Tout va bien

Moi : okay, j’ai une surprise pour toi à l’hôtel Fanon. Apprête-toi pour dix heures

Fatoum : depuis quand tu vas dans les hôtels ? 

Moi : c’était juste pour ta surprise, tu verras ça va te plaire.

Maman n’avait pas travaillé très tard comme elle le disait, elle semblait avoir pleuré jusqu’à très tard. Cet homme faisait pleurer ma mère et passait ses journées et nuits dans les hôtels. Il avait intérêt à ce que la surprise plaise à maman. Mon rôle était de la déposer à l’hôtel et m’en aller, ce que je fis avant de retourner à la maison. J’avais laissé mon téléphone sur la table du séjour mais une fois là, je ne la retrouvais plus. Je fouillai partout mais rien. J’allai regarder dans ma chambre sans succès. De retour au salon, il était à nouveau sur la table. Fatima était assise sur le canapé avec le même sourire du matin.

Moi : Fatima, c’est toi qui as ramassé mon portable ?

Fatima : parce que j’ai un peu regardé l’heure sur ça ce matin tu vas maintenant penser que c’est moi qui l’ai pris ? 

Moi : ne t’amuse pas avec moi, ne touche plus à mes affaires. Fréquente bien et puis on va acheter le tien. Aussi tu peux me demander avant de prendre

Fatima : j’ai compris, tu n’as pas besoin de crier 

Moi : c’est pour causer avec tes amis ou bien ? Tu sais je ne suis pas contre le fait que tu veuilles rester en contact avec eux. Demande juste ma permission avant de prendre mon téléphone

Fatima : j’ai compris grande sœur, je suis désolé. Je vais désormais demander ta permission. 

Le regard de ma petite sœur était moqueur, son sourire était mensonger, que ce tramait-il sur mon dos ?

À suivre…

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