Chapitre 10

Il rit.

Lorsque j'eus les yeux baissés, je fus soulagée de voir que j'avais toujours mes vêtements.

-Tout à l'heure, j'ai dit ça simplement pour rigoler, me dit-il.

Il méritait une énorme gifle celui-là.

-Heureusement, je dois te supporter seulement un jour par semaine, lui dis-je. Je mourrais si ça n'était pas le cas.

-C'est étrange, je me suis dit la même chose, ironisa-t-il.

-Tant mieux, soufflais-je.

Je partis sur le sentier afin de retourner au camp, même si je ne savais pas du tout par où aller, puis Hunter me rejoint.

-Pourquoi tu me suis ? Dis-je.

-Je ne te suis pas, je me rends au réfectoire, c'est tout.

Nous marchâmes en silence pendant au moins cinq longues et pénibles minutes. Puis Hunter brisa le silence.

-Demain soir c'est la pleine lune, j'espère que tu viendras car c'est quelque chose à ne pas manquer.

-Non merci, je n'ai pas envie de me faire bouffer. Je tiens à la vie.

-T'inquiète, ceux qui ne savent pas encore bien se maîtriser vont plus loin dans la forêt pour ne pas blesser quelqu'un. Nous on peut assister à la transformation de ceux qui se maîtrise parfaitement, s'ils le veulent bien sûr.

-Je verrai ça.

Puis le silence retomba.

-Hey ! Alors comment ça s'est passé avec Hunter ? Me demanda Wendy lorsque j'entrais dans le bungalow.

-Catastrophique.

-Oh allez ! Ça n'a sûrement pas été aussi terrible que ça, non ? Raconte-moi !

-Il m'a emmené plus loin dans la forêt et m'a expliqué comment fonctionnait la métamorphose. J'ai voulu me transformer en chat, mais ce crétin de métamorphe m'a déconcentré alors je me suis retrouvée en souris.

Elle rit puis je poursuivis

-Des personnes arrivaient dans notre direction alors il s'est transformé en aigle et il m'a prit dans l'une de ses grosses serres et s'est envolé !

-Ça a dut être impressionnant, non ?

-Mais pas du tout ! J'avais le vertige moi !

-Oh. Mais sinon, ça va là ?

-Ouais, beaucoup mieux. Et toi ? Lui demandais-je en me rappelant que la pleine lune était demain.

-Bof, il y a eu des jours meilleurs.

-À cause des hormones de garous, ou de Cody ?

-Qu... Quoi ? Comment ça Cody ?

-Je ne suis pas aveugle, je l'ai vu s'asseoir à côté de toi au déjeuner. Et selon ton regard de meurtrière, il était trop près de toi. De la manière qu'il te regardait, il semble beaucoup t'apprécier.

Elle resta silencieuse.

-Je ne te dérangerais pas plus avec ça, tu te maîtrises bien le soir de pleine lune ?

-Pas parfaitement, donc je vais plus loin dans la forêt du camp.

-D'accord.

Nous sortîmes du bungalow pour aller souper au réfectoire. J'avais drôlement hâte, pas pour manger avec Hunter, mais parce que j'avais vraiment faim. Se métamorphoser épuisait et vidait le ventre.

En entrant dans le réfectoire, nous avons eu toute une surprise. Il y avait une bataille de nourriture. C'était la première fois que j'y assistais.

Il y avait du spaghetti au menu, donc c'était salissant. Puis soudainement, Wendy reçut plein de pâtes dans le visage. Il y eut un gros silence.

Les nouilles tombant de ses cheveux, elle lança un regard meurtrier à toute la salle.

Il y eu un éclat de lumière puis un gros grondement. Un orage venait d'éclater à l'extérieur.

-Viens, on va nettoyer ça, chuchotais-je à Wendy en lui prenant le bras pour l'emmener à la salle de bain.

Mais elle resta plantée là. Elle prit l'assiette de quelqu'un, une assiette pleine, puis cria :

-Qui m'a fait ça !?

Cody se leva.

-J'ai mal visé, désolé, dit ce dernier.

Et en deux temps trois mouvements, elle lui balança l'assiette au visage. Tout le monde éclata de rire, même Wendy.

Et les grondements à l'extérieur cessèrent.

Étrange, l'orage n'avait même pas duré deux minutes. 

Nous nous sommes tous éclatés pendant dix bonnes minutes. Jusqu'à ce que Melissa, la directrice du camp, entre dans la salle. Tout le monde devint immobile, créant ainsi un énorme silence.

-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Qui a commencé ? Hurla-t-elle.

Quelqu'un se leva à l'autre bout de la pièce, quand je le reconnus, je fus presque contente que ce soit lui qui se fasse gronder.

C'était Zack, le vampire qui jouait avec les émotions des autres.

Mais malheureusement, tout le monde fut puni. Pendant toute la soirée, nous avons nettoyé la salle. Wendy et Cody n'arrêtaient pas de se plaindre pour rien. La raison ? Sûrement les hormones de loup-garou. Ils râlaient et grognaient après tout le monde. Ils les envoyaient même balader.

Une fois le ménage terminé, Wendy et moi sommes sorties du réfectoire pour rejoindre notre bungalow. Puis en marchant, nous croisâmes Nathan et Hunter.

Nathan s'approcha un peu trop près de moi. Il mit sa main dans mes cheveux et retira une nouille.

-Tu ne devrais pas dormir avec ça, dit-il en souriant de ses deux belles canines.

J'eus un léger rire.

Je jetais un regard derrière Nathan, qui était devant moi, et vis Hunter qui lui lançait un regard mauvais dans le dos.

Était-il jaloux de cette proximité ?