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Chapitre 2

~𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝟤~

Point de vue d'Alexis

1 semaine plutĂ´t

Les yeux rivés sur mes mains tremblantes, j'essaye de me calmer et d'écouter grand-père.

- Alexis, je sais que c'est difficile. Mais nous devons y aller, tu dois y aller.

Je ne peux pas y croire. Je ne peux pas croire que mon meilleur ami soit décédé.

Ton meilleur ami ? Tu oses encore l'appeler comme ça alors que tu ne lui as pas donnĂ© de nouvelles depuis presque quatre ans. Tu es cinglĂ©e.

La nouvelle est arrivée comme une énorme claque, une bombe en quelque sorte. J'ai une tonne de souvenirs qui défilent dans ma tête, des milliers. Malgré notre séparation, bien que je sois partit, son visage n'est pas disparut de ma tête. Je le vois encore souriant, encore en train de me prendre dans ses bras et encore en train de faire ses blagues, qui ne faisait rire qu'eux lui-même. C'est un cauchemar. C'était le garçon le plus adorable que je connaissais, le garçon le plus gentil. Il était toujours là pour les autres, toujours là pour les aider. Je ne peux pas comprendre qu'un homme aussi jeune et innocent puisse mourir.

- Je ne sais pas si j'aurais la force de retourner lĂ -bas, dans cette ville.

- Il le faut et tu le sais. Tu as passé assez de temps à te cacher, et à dissimuler ta présence dans cette vie. Je t'ai laissé faire, mais maintenant je t'oblige à y retourner Alexis.

- Je croyais que l'on retournait lĂ -bas juste pour l'enterrement ?

Grand-père secoue la tête avant de contredire ma réponse.

- Tu vas aller à son enterrement. Mais nous allons rester dans cette ville minimum un mois et après tu feras ton choix.

Je soupire, essuie mes larmes et retourne dans ma chambre avant de faire une énième crise aujourdhui.

Deux jours plus tard

Je m'étais promis de ne jamais retourner dans cette maudite ville. Au grand jamais. Mais me voilà dans la voiture, les bagages dans le coffre, et la gorge nouée. Il ne reste seulement quelques minutes avant d'arriver à Chicago, cette maudite ville. Soudain, je vois le panneau rouge. « Welcome to Roscoe village ». Ma respiration se coupe et des frissons me parcourent tout le corps. C'est comme si j'étais entrée dans un cimetière, comme si j'étais dans un monde où tous mes démons rôdaient autour de moi. Cela fait quasiment quatre ans que je n'ai pas mis les pieds ici, et rien n'a changé. Il y a toujours ces grands bâtiments qui longent toute la rue sur le côté droit, et les maisons verdâtres de l'autre côté. Nous roulons encore quelques minutes et nous voilà enfin arrivé à destination. Notre ancien appartement. Lorsque j'ai voulu partir, grand-père est venu s'installer ici et nous y sommes restés pendant quelques jours avant de prendre la décision de partir, de me volatiliser.

Jour J

Mon cœur se brise en mille morceaux en voyant le cercueil au fond de l'église. Andrew est là-dedans, le corps sans vie, le cœur mort. Mort, c'est bien le mot. Il n'est plus là, son cœur ne bat plus. Mon regard se pose maintenant sur son portrait, juste à côté. Andrew est photographié, le visage pétillant, le sourire rayonnant. Il me semble même que c'est la photo de classe, au lycée. Le lycée. Je ressens ma poitrine se comprimer en entendant ce mot, je sens mon ventre se retourner. J'ai envie de vomir.

Soudain je sens une petite main, froide me serrer le bras. Nathalia, la grand-mère dAndrew. Après mon départ, je n'au seulement gardé contact avec elle. C'était la seule personne de mon passé d'ailleurs. Elle m'a promis de ne jamais rien révéler, de ne dire à personne qu'elle était toujours en contact avec moi et surtout de ne jamais rien dire aux garçons. Andrew et Chad. Chad. Lui aussi a perdu son meilleur ami, son frère. A l'époque ces deux-là étaient si proches que rien n'aurait pu les séparer et j'ignore si avant le décès d'Andrew cela était pareil. Je n'ai jamais demandé de nouvelles des garçons à Nathalia, j'en avais l'envie. Terriblement envie. Mais j'avais pris une décision, celle de disparaitre complétement de leurs vies, celle d'effacer mon passé ainsi que mon existence. Je ne sais pas si elle avait compris mon choix, mais elle n'a jamais discuté sur cette décision et je la remercierai toujours. Elle était simplement là pour moi et m'appelait de temps en temps.

Avant, nous passions nos après-midis chez elle avec Chad et Andrew. Elle nous préparait toujours nos gâteaux préférés et surtout, elle me donnait toujours mes pots de glaces préférées. Les ben & jerry's. On parlait de tout et de rien. De choses inutiles à des choses importantes. Elle était toujours là pour nous. C'était un peu comme une deuxième mère pour nous, ma première mère pour moi.

- Je suis contente que tu sois lĂ  ma belle, Andrew le serait aussi.

Ma gorge se serre, j'ignore les larmes prĂŞtent Ă  dĂ©valer mes  joues  et lui sert un peu plus fort sa petite main.

- Encore toutes mes condoléances Nathalia.

Je la sers dans mes bras et part m'installer dans un des bancs libres de l'Ă©glise.

Après avoir terminé mon discours, des larmes ne cessent d'inonder mes joues. Je sens ma gorge se comprimer, et ma respiration s'accélérer. Je ne peux pas rester plus longtemps, il faut que je parte d'ici. Je regarde une dernière fois le cercueil où réside désormais Andrew, le supplie de me pardonner et m'en vais en courant. C'est si dur, si dur de perdre quelqu'un. Pourquoi ? Parfois je n'arrive pas à comprendre la vie, le sens de la vie. Pourquoi la vie est si compliquée, si pleines d'obstacles terribles les uns que les autres. Petit nous étions si innocents, nous pensions que la vie était belle. Oui, c'était ce que l'on pensait, ce que nous entendions. On nous répétait sans cesse : la vie est belle. Mais on nous a menti. La vie nous a bercé d'illusions. La vie est un champ de bataille, une guerre envers nous même parfois. Nous devons combattre des centaines de difficultés et lorsque qu'un problème est réglé, une autre tornade nous retombe dessus. Alors c'est quoi le but de tout ça ?

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