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Auteur: Omba

CHAPITRE : 01

KOMI

Komi, propriétaire d’un complexe hôtelier vit à Lomé au Togo. S’étant lancé dans le monde de l’entreprenariat il y a quelques années, il s’est finalement fait une place dans la société en bâtissant cet hôtel qui lui procure des revenus énormes. Il discutait avec son comptable lorsque le gérant principal vient lui annoncer qu’il y a un client qui souhaite le voir.

Gérant : patron, il y a un client qui souhaite vous voir ;

Komi : quel problème il y a que vous ne puissiez gérer ?

Gérant : en fait, il souhaite héberger cent personnes pour une semaine ; il veut aussi louer une salle de conférence ; mais il trouve que la réduction que je lui ai proposée ne lui convient pas ; il veut vous rencontrer ;

Komi : d’accord ; faites-le entrer ; Monsieur le Comptable, disposez d’abord ;

Comptable : bien Monsieur.

Le comptable sort et le visiteur entre.  Lady Nady. Dès que Komi le voit, il ôte ses lunettes et manifeste un étonnement mêlé de joie.

Komi (s’écriant) : Ebenezer ! Ce n’est pas vrai ! Tu vis ?

Ebenezer : Komi ! Quelle surprise !

Les deux se font une accolade puis s’échangent une chaleureuse poignée de main comme il convient à des anciens amis de faculté de le faire.

Komi : assieds-toi ;

Ebenezer (s’asseyant) : merci Komi ; tu as complètement disparu ;

Komi : mon cher, après l’université, il fallait se débrouiller ; en ce temps, nous n’avions pas de téléphone pour pouvoir garder contact ;

Ebenezer : ah oui ! C’était la galère ; je suis très content de te revoir ; ne me dis pas que tu es le propriétaire de cet hôtel !

Komi : je le suis ;

Ebenezer : félicitations ;  je suis admiratif ; c’est un hôtel très apprécié dans la ville ; mais comment as-tu pu réussir à avoir une telle bâtisse ?

Komi : mon cher, après les études, je suis resté au chômage ; c’était dur ; n’arrivant pas à trouver un emploi, j’ai décidé de me mettre à mon propre compte mais je manquais  d’argent ; je n’avais rien ; tu sais que je viens d’une famille pauvre ;

Ebenezer : comment t’es-tu alors débrouillé pour en arriver à ce chef d’œuvre ?

Komi : mon cher, je me suis sacrifié ; ce n’est pas la blague ; j’ai mis la honte de côté et j’ai commencé à chercher sérieusement l’argent  ; je faisais tout ; ladynadystories; j’ai travaillé comme manœuvre, balayeur de rue, coursier, serveur dans un restaurant  et même blanchisseur, pour ne citer que ceux-là ; tout ce qui s’offrait à moi comme job, je prenais ; j’ai fait les petits jobs pendant deux ans et j’ai beaucoup économisé ; après ces deux années, j’ai investi mon avoir dans un commerce fructueux ; ça a tellement marché que petit à petit, je me suis fait un bon capital ; j’ai fait ça pendant quatre ans ; ensuite, j’ai remarqué qu’il y avait une baisse des activités ; comme j’avais de l’argent, j’ai alors opté de construire cet hôtel  en investissant mes avoirs et en faisant ; j’ai commencé avec un étage puis au fil du temps, c’est devenu ce que tu vois actuellement ;

Ebenezer : tu es vraiment courageux ; ce n‘est pas facile de détenir un diplôme et de se rabaisser à balayer les rues ;

Komi : il m’a fallu du courage en effet ; c’est ce courage qui manque aux jeunes diplômés qui attendent désespérément un emploi de la part de l’Etat ; or, l’Etat ne peut recruter tous à la fin de leurs études ; s’ils ne font rien, ils demeureront des chômeurs éternels ;

Ebenezer : par ton exemple, je comprends que l’argent se trouve dans le courage le sacrifice  et la patience ;

Komi : j’ajouterai la foi ; il est important de croire non seulement en Dieu mais aussi en nous-mêmes;  il nous faut croire en nous pour que nos rêves se réalisent ; un voyage de cent kilomètres commence par un pas ; là, où  règne la confiance en soi, disparaît la peur et le doute;  nous passons des années à l’école et pas une fois on ne nous apprend la confiance en soi, la passion et l’amour qui sont les fondements de la vie ; pour gagner la confiance des autres, il faut déjà avoir confiance en soi ; ladynadystories; il n’y a qu’une seule chose qui rend un rêve impossible à réaliser : c’est la peur d’échouer ;

Ebenezer : tu as raison mon cher ; dommage que je comprends bien trop tard certaines choses ; en fait, avec le temps, j’ai compris que  quand nous sommes déterminés à devenir quelque chose, nous avons déjà fait plus de la moitié du chemin car la volonté de réussir est plus importante que tout ;

Komi : c’est exact ; alors, cher ami, que deviens-tu ?

Ebenezer : j’ai eu le concours de la fonction publique deux ans après la fin de nos études ; je suis donc fonctionnaire ; actuellement, je suis le Directeur d’une structure qui organise un séminaire ; nous attendons cent participants ; nous voulons les loger dans ton hôtel et louer une des salles de conférence pour le déroulement du séminaire ; également, la restauration vous sera confiée ;

Komi (souriant) : tu m’apportes là une grosse affaire ; discutons.

Après s’être entendus sur le coût, les deux anciens camarades changent de sujet.

Komi : alors, es-tu marié ? As-tu des enfants ?

Ebenezer : oui ; j’ai trois enfants ; qu’en est-il de toi ?

Komi : j’ai rejoint le club des pères tout récemment ; j’avais oublié la femme et je cherchais d’abord l’argent ; je ne suis pas légalement marié mais je vis avec une jolie dame.

En effet, depuis quelques mois, Komi vit avec sa fiancée, la jeune Martine avec qui il vient d’avoir un bébé.  Martine est une jeune étudiante qui venait à peine d’avoir son diplôme. Komi l’a rencontré, il y a environ deux ans et entre eux, l’amour bat son plein. Curieusement, Martine et Komi sont du même village mais ils ne se connaissaient pas. Komi avait quitté tôt le village pour vivre avec son défunt oncle en ville.

Couchés dans le lit, le jeune couple devisait tranquillement, leur bébé dormant au milieu d’eux.

Martine : Komi, tu m’as promis me doter puis m’épouser après que je t’ai fait un enfant ;

Komi : bien sûr ; je voulais être sûr que tu n’es pas stérile ; je te l’avais dit ;

Martine : à présent, le bébé est là ; il a déjà trois mois ; alors, tiens ta promesse ;

 Komi : absolument, je tiendrai ma promesse ; ladynadystories; lorsque je vois mon beau petit Jean-Luc, je suis fier ; même si je meurs aujourd’hui, j’aurais laissé une trace de mon passage sur terre ;

Martine (souriant) : effectivement, il te représenterait bien ; c’est ton portrait tout craché ; il n’a que trois mois mais cela se voit ;

Komi : alors, la balle est dans ton camp ; il suffit que tu me prennes la liste de la dot et puis ce sera chose faite ;

Martine (posant un bisou sur les lèvres de Komi) : merci mon amour ; tu es un ange ;

Komi : il ne tient qu’à toi que je le demeure ;

Martine : dans ce cas, tu resteras ange à vie parce que jamais, je ne te décevrai.

C’est sur cette belle promesse de Martine que le couple éteint la lumière et s’endort.

Quelques jours plus tard, le couple reçoit la visite de la sœur aînée de Komi ;  elle s’appelle Essie et habite au village. Comme d’habitude, Martine reçoit sa belle-sœur avec chaleur et empressement.

Martine : sois la bienvenue Essie ;

Essie : merci notre femme chérie ; j’espère que tu n’es pas fâchée contre moi ; depuis trois mois que tu as accouché, c’est maintenant que j’ai pu venir ;

Martine : oh, pas de soucis ma belle-sœur ; je sais que tu as eu des ennuis de santé ; même si tu n’étais pas là, Akossiwa est quand-même venue faire un mois ; c’est déjà suffisant ; de plus, mes beaux-frères aussi sont déjà venus.

Essie : merci pour ta compréhension ; à cause des enfants, je ne vais pas durer ici ; je vais repartir dans deux jours ;

Martine : c’est déjà bien de penser à te déplacer jusqu’ici. Un instant, je te sers de l’eau ;

Essie : où est mon bébé ? C’est lui qui m’intéresse d’abord ; laisse l’eau ; je ne suis pas une étrangère ;

Martine : Jean-Luc dort ; viens, tu peux le voir.

Essie suit Martine dans la chambre qu’elle partage avec Komi ; le bébé dormait paisiblement dans le grand lit. Essie le contemple puis exprime toute son admiration.

Essie : c’est le portrait craché de mon frère; c’est le genre d’enfant qui honnit l’homme qui nie la grossesse.

Elles éclatent toutes deux de rire puis Essie prend à nouveau la parole.

Essie : laissons le dormir ; suis-moi afin que je te fasse des commissions.

Martine referme délicatement la porte et suit Essie jusque dans la chambre qui est censée être la sienne durant son séjour. Essie s’assoit sur le lit puis ouvre son sac de voyage. Elle en sort un sachet et le tend à Martine.

Essie : tiens, c’est pour toi ; c’est de la part d’Akossiwa ;

Martine : de quoi s’agit-il ?

Essie : il s’agit de plantes pour ta toilette ; tu peux  en faire des bains de vapeur ; tu peux également les boire ;

Martine : oh oui ! Elle me les avait promis ;

Essie : c’est bien pour les nouvelles accouchées ; regarde celle-ci par exemple ;  cette plante peut servir à nettoyer ton ventre de ses impuretés; elle apaisera aussi les démangeaisons vaginales et supprimera les mauvaises odeurs ; ladynadystories; elle soignera les troubles gastro-intestinaux et stimulera ton appétit car il faut que tu manges bien pour produire du lait pour mon bébé ;

Martine : merci beaucoup Essie ; tu diras également merci à Akossiwa de ma part ; vous êtes de belles-sœurs très gentilles ;

Essie : c’est normal ; tu viens d’agrandir notre famille ;

Martine : tu dois avoir faim ; laisse-moi te donner à manger ;

Essie : je ne dirai pas non ; mais avant, je veux prendre une douche ;

Martine : lorsque tu auras fini, préviens-moi.

En bonne femme africaine, Martine s’est toujours pliée en quatre[1] pour rendre agréable le séjour des membres de la famille de Komi, chaque fois qu’ils sont de passage en ville. Bien qu’elle l’ait rejoint depuis seulement six mois, elle a déjà reçu la visite d’Akossiwa et des deux frères de Komi.

 A son retour le soir, Komi était heureux de voir sa sœur.

Komi : sois la bienvenue Essie ; je suis content que  tu sois là ; ça veut dire que tu te portes mieux ;

Essie : mon petit frère, c’est à toi que je dois mon rétablissement ; comme d’habitude, tu n’as pas hésité à m’envoyer de l’argent pour me traiter ; tu étais même prêt à me faire venir en ville pour les soins ;  que  Dieu te bénisse abondamment ! Que ton porte-monnaie soit toujours rempli d’argent ! Tu construiras encore d’autres hôtels dans d’autres villes du Togo et un jour, même à l’extérieur !

Komi : amen ; je reçois tes bénédictions avec deux mains ; nos parents n’étant plus là, nous devons nous serrer les coudes ;

Essie : tu es la personne phare de cette famille ; c’est sur toi que nous comptons tous ;

Komi : je serai toujours là pour tous ; j’espère que Martine t’a mis à l’aise ;

Essie : bien sûr ; ta femme est très gentille ;

Komi : parlant de femme, tu sais qu’elle ne l’est pas encore ;

Essie : que veux-tu dire ? N’est-ce pas elle qui vit avec toi ?

Komi : elle m’a rejoint parce qu’elle était enceinte ; mais je ne l’ai ni doté, ni épousé devant la loi ;

Essie : fais-le alors ; ça gêne qui ?

Komi : c’est bien mon intention ; et je compte sur toi ;

Essie : tu n’as rien à craindre ; tout sera bien organisé tant qu’il y a l’argent ;

Komi : la dot sera au village puis le mariage civil en ville ;

Essie : il suffit de me préciser les dates ; as-tu déjà la liste ?

Komi : oui ; je te la donnerai avant ton retour au village ;  en ce qui concerne les pagnes, elle-même s’en chargera ;

Essie : c’est très bien.

Essie a toujours compté sur son frère pour l’aider à entretenir ses trois enfants depuis la mort de son mari ; jusque-là, il le fait à cœur joie. C’est pourquoi, encore une fois, elle  vient poser un nouveau problème.

Essie : mon frère, j’ai une doléance  très importante à te soumettre ;

Komi : je t’écoute ;

Essie : j’ai besoin que tu me construises une petite maison au village ;

Komi : une maison ! Mais tu as déjà une maison !

Essie : c’est la maison laissée par mon défunt mari ; que dis-je ? La case ! Je ne la considère pas comme une maison ; je veux un logement bien bâti et bien coquet ;

Komi : tu exagères Essie ; de toute façon, je ne peux pas ;

Essie : Komi, à cause de Dieu, fais ça pour moi ;

Sem : c’est inutile de te donner de faux espoirs ; je ne peux pas.

Malgré toutes les supplications d’Essie, Komi oppose un refus catégorique. Le lendemain, après le départ de son frère, Essie pose le problème à Martine. Elle sait que son frère est très gentil mais également ferme sur ses positions.

Essie : notre femme chérie, j’ai besoin de ton aide ;

Martine : en quoi puis-je t’aider ?

Essie : il faut convaincre Komi pour qu’il puisse me construire une maison ;

Martine : Essie, il m’en a parlé hier soir ;

Essie : ah bon ? Donc il est venu te consulter ?

Martine : pas vraiment ; Komi ne me cache rien ; je pense que c’est normal entre époux ;

Essie : là n’est pas la question ; dis-moi quel conseil lui as-tu donné ?

Martine : en fait, je l’ai compris ; il dit que tu habites déjà une maison  et qu’il trouve que ce n’est pas la peine d’en construire une nouvelle juste par fantaisie ;

Essie (déçue) : fantaisie ? La maison délabrée que j’habite vous plaît donc ?

Martine : ce n’est pas délabré du tout ; certes, ce n’est pas le luxe mais c’est habitable ;

Essie : ok, je comprends. Il a l’argent pour ta dot mais il ne l’a pas pour me construire une maison décente ; au lieu de le raisonner, tu le soutiens ;

Martine : ne le prends pas mal ; tu sais que bientôt l’année prend fin ; il faut qu’il se prépare pour payer la scolarité de tes enfants l’année prochaine ; et il n’y a pas que ça ; il doit assurer tous leurs besoins ;

Essie (secouant la tête) : donc si je comprends bien, Komi te tient informé de tout ce qu’il fait à sa famille !

Martine : où est le mal belle-sœur chérie ? Je me considère comme faisant partie de la famille !

Essie : c’est bon ; je comprends.

Essie se lève ; Martine la retient par la main.

Martine : où vas-tu Essie ?

Essie : me reposer ;

Martine : on dirait que tu t’es fâchée !

Essie : non ; pas du tout Martine ; je ne me fâche jamais ;

Martine (posant une main sur son épaule) : ma belle-sœur, ne sois pas déçue ; avec le temps, je vais convaincre Komi; mais pour le moment, c’est difficile ; il faut prioriser d’autres dépenses ;

Essie : je vais me reposer ; je me sens lourde après avoir pris le petit déjeuner.

A l’arrivée de Komi le soir, Essie ne revient plus sur le sujet ; le lendemain, comme elle l’avait annoncé, elle retourne au village.

Martine : tu fais un bon voyage ma belle-sœur ; tu me salues Akossiwa et mes beaux-frères ;

Essie : je transmettrai tes salutations ; occupe-toi bien de notre bébé ;

Martine : assurément.

Lorsqu’Essie arrive au village,  sa sœur Akossiwa, l’accueille avec joie. Akossiwa est la deuxième épouse d’un cultivateur avec deux enfants.

Akossiwa : bienvenue ma sœur ; ladynadystories; comment vont Martine, Komi et  le petit Jean Luc ?

Essie (ton neutre) : ils vont bien ;

Akossiwa : on dirait que tu n’es pas joyeuse ; qu’est-ce qu’il y a ?

 Essie (soupirant) : Komi veut doter Martine puis l’épouser ;

Akossiwa : et alors ? N’est-ce pas une bonne chose ?

Essie : je n’en disconviens pas ; si tu voyais la liste de la dot, tu vas crier !

Akossiwa : si Komi a les moyens de financer, où est le problème ? Martine est une bonne femme ;

Essie : quelle bonne femme ! Sais-tu que ton frère lui rapporte tout ce qu’il fait à la famille ? Pire, désormais, c’est elle qui décide de ce qu’il doit ou ne doit pas faire ;

Akossiwa : es-tu sûre de ce que tu dis ?

Essie : elle me l’a dit ; elle n’est même pas encore dotée ni mariée qu’elle a tout ce pouvoir ; qu’en sera-t-il lorsque ces deux conditions seront réunies ? C’est que nous sommes mortes ; nous n’aurons plus rien de lui ; la preuve, je lui ai demandé de m’arranger ma maison mais il a refusé et elle le soutient ; est-ce que Komi nous avait déjà refusé quelque chose par le passé ? Voilà que ça commence ;

Akossiwa : qu’allons-nous faire alors ?

Essie : nous devons empêcher que la dot et le mariage se fassent ;

Akossiwa : mais elle restera quand-même sa femme ! La dot et le mariage ne sont que des formalités ;

Essie : ce ne sont pas des formalités ; le mariage légal lui donnera le droit de regard sur les agissements de son mari ; elle peut influencer ses décisions ; il faut que  agissons rapidement ;

Akossiwa : non ; je ne suis pas d’accord ; essayons d’abord de parler à nouveau à Martine ; nous sommes les sœurs de Komi ; il ne peut pas nous délaisser ! J’ai du mal à croire que Martine si gentille s’y oppose ;

Essie : doutes-tu de ce que je te dis ?

Akossiwa : non ; mais….

Essie (la coupant) : reste là ; avec toutes les difficultés financières que tu rencontres, comment vas-tu t’arranger si Komi ne te donne plus rien ? Tu sais que ton mari cultivateur avec son gros ventre réfléchit plutôt à comment épouser une troisième femme et ne se soucie pas de ses enfants !

Akossiwa : n’insulte pas mon mari !

Essie : c’est la vérité ; il a un gros ventre, oui ou non ?

Akossiwa se fâche et répond.

Akossiwa : même s’il a un gros ventre, je l’aime comme ça ; le tien qui est mort n’avait-il pas un gros nez ? Pourtant, tu l’as accepté ;

Essie : tu insultes un mort ? Lorsqu’il te rendra visite la nuit, tu comprendras ;

Akossiwa : s’il avait une telle puissance, il serait déjà revenu à la vie ;

Essie : tais-toi ; tu ferais mieux de penser à ce que nous allons faire à Martine et Komi ; et si on lui trouvait une autre femme pour le séduire ?

Akossiwa : Essie, sache que j’ai déjà commis assez de péchés dans ma vie ; je n’ai pas l’intention d’en ajouter un seul pour augmenter la punition divine ; je ne m’associerai pas avec toi dans la déstabilisation du couple de notre frère ; n’oublie pas qu’ils ont un enfant ; à bientôt.

Akossiwa se lève et rentre dans sa case ; Essie s’en va chez elle, bien résolue à en découdre avec Martine.

[1]  Se plier en quatre, c’est faire tout son possible, se dévouer au maximum, se donner beaucoup de mal à faire quelque chose.

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