Share

Chapitre 4

#LE_POIDS_DE_MON_CHOIX

#EPISODE_4

Après l'enterrement on avait demandé aux parents du défunt de dormir au moins une nuit encore près de la tombe de leur enfant avant de se sentir libre afin de rentrer chez eux. 

Dans la nuit, Ashley, Richard et Kenzo avaient tous les trois rêvés de Loïc et le matin chacun relatait son rêve.

Ashley : chez moi Loïc avait une machette en mains et pleurait en me demandant comment j'avais laissé une telle chose se produire devant mes yeux sans que je ne réagisse.

Kenzo : chez moi il était juste placé debout avec la machette en me regardant. Il ne parlait pas.

Richard : hé Kenzo nous deux avons alors fait le même rêve. Tout ça peut bien signifier quoi ?

Ashley : moi-même je ne comprends rien, le plus bizarre chez moi est que dans mon rêve, c'est le sang qui coulait à la place des larmes.

Richard : votre village est vraiment trop bizarre, heureusement qu'on peut déjà rentrer. Préparez vos bagages, quand l'heure du départ va sonner, je ne vais pas rester pour attendre une personne.

Ashley trouvait étrange le fait que Richard ne veuille plus durer à Mbakou, en plus il n'avait même pas voulu raconter son rêve. Il s'était limité à dire qu'il avait eu le même rêve que Kenzo.

Pour l'instant elle ne voulait pas faire de ça un problème parce qu'elle venait de se placer toute sa famille à dos en défendant son mari. Elle pouvait uniquement compter sur la famille de Richard.

De retour à Douala, Kenzo et Ashley avaient remercié énormément Blandine pour tout le soutien qu'elle leur avait apporté durant cette mauvaise période.

Blandine : pas besoin de me remercier. Je ne pouvais pas manquer de rendre un dernier hommage à Loïc. J'étais trop attaché à l'énergie positive qu'il dégageait à chaque fois que je venais ici.

Ashley : d'accord, soit prudente en route et passe le bonsoir à tes parents de ma part.

La permission que Richard avait reçue de l'armée tirait déjà à sa fin et il était obligé de laisser sa femme seule pour aller reprendre du service

Après deux semaines Kenzo avait déjà oublié le deuil et les sorties avaient recommencé avec la bande de Magloire. Blandine aussi avait recommencé à l'éviter.

Ashley était la seule qui souffrait encore du départ précipité de Loïc.

Elle avait démissionné de son travail et faisait son deuil tous les jours à la maison, les voisins qui n'avaient pas pu voyager pour Mbakou passaient à tour de rôle pour la consoler. En majeure partie ils avaient toujours le même conseil : celui de rester dans la prière, parce qu'il n'y avait que Dieu Qui pouvait guérir la blessure qu'elle avait au cœur.

Kenzo : grande sœur j'ai atteint un certain âge qui me permet de comprendre certaines choses, je suis déjà resté trop silencieux face à celle-ci...

Ashley : tu connais que je suis trop curieuse donc parle directement.

Kenzo : c'est vrai que je suis encore jeune, mais je me retrouve au milieu de tous les problèmes qui sont nés entre ta Belle famille et la nôtre avant l'enterrement de Loïc. Je ne peux pas m'empêcher d'être honnête avec toi vu tout le bien que tu m'as fait depuis mon arrivée dans cette ville 

Ashley : sois direct stp, tu me fais déjà peur.

Kenzo : pendant le deuil au village maman m'a demandé de quitter ton domicile parce que ma vie n'était pas en sécurité ici à cause de ton mari chose que je n’approuve pas bien sûr.

Ashley : je savais que c'était ça, aujourd'hui je suis en froid avec les membres de ma propre famille parce que j'ai défendu mon mari, donc si tu trouves que ta sécurité n'est plus garantie dans cette maison, tu peux aller en location comme ta mère a dit. Je n'ai pas envie de te forcer à rester. Si quelque chose t'arrive demain on va m'accuser comme on a fait avec mon mari pour Loïc.

Kenzo : d'accord j'ai compris grande sœur, je tiens encore à préciser que je n'ai pas de problème ici. Mais je suis un homme il va falloir que je quitte cette maison à un moment pour aller me débrouiller. Ce qui n'aura rien à voir avec la demande de maman.

Ashley : bien évidemment

Un mois plus tard Richard recevait ses nouveaux galons. Pour l'événement il n'avait pas voulu faire une grande fête avec le malheur qui avait frappé récemment sa famille. Juste un dîner avec les proches.

Kenzo tenait à inviter Blandine par sms.

Kenzo : bonjour Blandine, mon oncle reçoit ses galons aujourd'hui et il a organisé un dîner. j'aimerais que tu sois là.

Blandine : dès le début de l'année J'avais été clair avec toi. Tant que tu vas marcher avec les gars que tu connais là, nous deux, on ne pourra rien traiter ensemble. Le mois passé j'étais là juste à cause du deuil, maintenant que c'est fini, je suis passé à autre chose. 

Kenzo : pourquoi tu veux me conditionner sur le choix de mes amis ?

Blandine : ce n'est pas une condition. Je t'ai laissé la possibilité de choisir tes amis, moi aussi je suis libre de ne pas te choisir comme mon ami. Bonne journée

Il voulait vraiment Blandine, mais la condition qu'elle imposait n'était même pas envisageable pour lui.

Couché dans sa chambre un soir, il avait reçu un appel de Magloire lui demandant de le retrouver en route, sans hésiter, il s'y était rendu.

Magloire : aujourd'hui c'est ton jour de bonheur entre dans la voiture on part.

Sans poser de questions Kenzo était entré et il savait parfaitement le bonheur auquel Magloire faisait allusion. Ils avaient pris la route et allaient vers la sortie de ville par Bonaberi avant de prendre la direction d'une grande forêt. À un niveau la voiture ne pouvait plus avancer, ils sont descendus pour continuer à pied.

Arrivée sur place, les autres gars de la bande étaient tous placés débout au tour d'un grand feu sans chaussures aux pieds. Sur une chaise en forme de trône était assis Tcham, et Magloire était allé se placer à sa gauche.

Tcham : AUM SHOKROM

Tous en chœur : AUMMM...

Tcham : AUM SHOKROM

Tous en chœur : AUMMM...

Tcham : approche Kenzo 

Il avait une voix rock qui imposait le respect et l'obéissance.

Il s'était avancé et avait placé un genou au sol devant Tcham

Tcham : il y a de cela deux mois exactement, tu as fait un sacrifice pour moi et aujourd'hui tu dois commencer à récolter ses fruits.

#FLASH_BACK : 5 MOIS AVANT.

Kenzo : tu ne peux pas me tromper, je suis né dans la sorcellerie, j'ai grandi dans ça, donc je peux la reconnaître à distance même si tu fais des efforts pour la dissimuler.

Magloire : d'accord désolé pour tout ça, je voulais savoir si tu étais fiable avant d'accepter. Maintenant que c'est fait je peux te présenter à notre famille. Mais sache qu'il y a des risques et des épreuves que tu dois réussir

Kenzo : c'est quoi les risques ?

Magloire : le chef va t'expliquer tout lui-même.

Ils s'étaient rendus dans la forêt et Magloire avait fait comprendre à Tcham qu'il avait fait passer les tests à Kenzo et il avait réussi et en plus de ça il avait la même volonté que les autres membres. L'avoir dans la famille devait être un plus

Tcham lui avait expliqué tout ce qu'il avait fait pour bénéficier des mêmes privilèges que les autres.

En premier lieu, il devait revenir avec les cheveux et le nom d'un membre proche de sa famille dans deux jours.

Tcham : et n'oublie pas dès le moment où tu as accepté d'entrer dans cette forêt il n’y a plus de marche en arrière possible.

Il était retourné à la maison pour trouver ce qu'on lui avait demandé parce qu'il avait la détermination.

Comme il partageait la même chambre avec Loïc, il avait coupé sa chevelure dans la nuit pendant qu'il dormait avec un ciseau. Deux jours après il était au Rdv avec ça et son nom.

Kenzo n'était pas le seul nouveau, au total ils étaient trois.

Tcham : vous êtes tous au Rdv comme prévu c'est bien

Il avait récité quelques sortilèges et incantations. 

BOUMM trois cercueils avaient apparu comme par magie, un devant chaque nouveau membre.

Tcham : AUM SHOKROM

Tous en chœur : AUMMM...

Tcham : vous trois retirez chacun vos vêtements et entrez dans vos cercueils respectifs nus comme vous êtes nés avec les cheveux et le nom de la personne que vous avez choisi, puis dormez. À votre réveil c'est juste deux personnes qui vont sortir de leur cercueil, et le troisième sera mort.

En effet pendant le sommeil les esprits allaient refuser le sacrifice d'un, celui-ci sera dépourvu de souffle de vie par les esprits de Tcham durant son sommeil.

Aucun d'entre eux n'était conscient du sacrifice de qui allait être refusé dans la nuit. C'était du 33% de chance pour chacun d'eux, un vrai risque qu'ils n'avaient pas hésité à prendre

Les trois amis étaient entrés chacun dans son cercueil sans poser de questions en prenant le risque de perdre la vie. À l'heure de l'ouverture Kenzo avait la chance d'être vivant et l'un d'eux était effectivement mort comme l'avait prédit Tcham.

Tcham : AUM SHAKROM...

Tous en chœur : AUMMM...

Soyez heureux car vos sacrifices ont été accepté.

Les autres applaudissaient en dansant au tour d'eux avec des cris de joie pendant quelques minutes.

Tcham : C'est bon.

Votre rituel est terminé pour le moment, je vais encore faire appel à vous dans deux mois. Allez et ne parlez de ça à personne au risque de perdre votre vie aussi.

Fin du flash-back. 

Tcham : AUM SHOKROM...

Tous en chœur : AUMMM...

Tcham : prononce le nom de la personne que tu as sacrifié trois fois

Kenzo avait prononcé le Loïc trois fois.

Tcham : Après la moisson, vient l'heure du fauchage. Le sacrifice a été accompli, l'offrande a été reçue. Nous faisons appel à nos doyennes. PRENEZ L'ÂME DE CELUI QUE VOUS AVEZ ACCEPTÉ COMME SACRIFICE

Tcham : AUM SHOKROM...

Tous en chœur : AUMMM...

Le chef Tcham continuait avec ses sortilèges.

Tcham : De la vie à la chair, de l'os à la cendre. De la vie à la chair, de l'os à la cendre.

From life to flesh, from flesh to bone, from bone to ash.

Cœur blessé reprends vie avec moi et sert nous.

Coeur blessé reprends vie avec moi et sert nous.

Apparaitre apparebis.

Tcham : AUM SHAKROM...

Tous en chœur : AUMMM...

Tcham : HAHAHA

À suivre...

Related chapter

Latest chapter

DMCA.com Protection Status