LA SECRÉTAIRE GADO
Ce soir, sur le balcon, Agbé est plongé dans le lointain, sculptant l'horizon de son regard triste. Oui, c'est vraiment l'horizon, ce terminus devant soi qui s'éloigne au fur et à mesure que l'on l'approche.
Tous ses esprits sont calqués sur Djifa devenue carrément en lui, tout ce que l'on peut appeler Pensée, Besoin, Désire, Volonté, Volupté, Renaissance, Vie ; les sept composantes harmonieuses même de la quintessence de l'existence.
Il n'arrive point à se l'imaginer, que rencontrer une personne pour la toute première fois, après quelques jours seulement de son mariage tout frais brisé, puisse l'emmener à oublier radicalement ce cauchemar et, à s'implanter à ce point dans son cœur. Tout son tréfonds la lui réclame. Mais la voilà, cette femme qui lui a paru comme un salut, mélangée au mirage pour le plonger dans de déboires sans nom, sans son.
-Où diable, es-tu, Djifa ? Comment as-tu pu apparaître dans ma vie pour disparaître aussi en un cillement de paupières ? Pourquoi ne sens-tu pas ce cœur qui te crie jusqu'aux profondeurs insondables de mon être pour paraître de nouveau ? Qu'est-ce qui t'est arrivé cette nuit-là par ma faute ? Pourquoi, aucune trace de toi n'est nulle part ? sont entre autres, des questions qu'il se pose intérieurement dans cette amertume profonde.
Chagrin, fiel, déception, sont encore expression de son visage. De son visage ? Non, de son Être entier, avec des yeux emplis de larmes qui se refusent de couler sur ses joues. Il ne se rend même pas compte que derrière lui, est pointée sa sœur chérie Sessimé. Elle, c'est son autre amour.
C'est alors soudainement, perdu dans son monde irréel, qu'il sent des bras l'entourer par derrière, une tête se posant entre ses omoplates. Il entend dans le même temps la voix de la sœur lui demander :
-Pourquoi continues-tu de t'affliger toutes ces douleurs, fogan ?
Il se retourne lentement pour la prendre dans ses bras. Il la serre, fort contre soi, en déposant un baiser dans ses cheveux. Sa tête sur sa poitrine, il lui dit :
-Je n'ai rien, Sessimé. Tout va bien. Juste que je me recueille un peu ici pour me retrouver une certaine sérénité.
Toujours dans son sein, sa tête non dégagée de sa poitrine, Sessimé le réfute de voix calme :
-Tu sais bien que ce n'est pas vrai, fogan. Je suis restée debout derrière toi pendant un bout de temps. Et tu sais aussi très bien que je suis la seule à mieux lire tes abîmes, à voir tes peines même quand tu souris. Alors, pourquoi veux-tu me faire croire que tout va bien ? Tu n'arrives toujours pas à te passer de ta Djifa, n'est-ce pas ?
-Ne t'en fais pas, Sessimé. Tout va finir par bien aller, je te le promets, lui dit-il, prenant une bouffée d'air, pour essayer de la rassurer. Je peux te confier quelque chose ? lui demande-t-il par la suite.
-Tu sais que tu peux toujours compter sur moi, fogan.
-J'ai envie de rentrer. Je veux retourner à la maison !
En effet, il a aménagé chez ses parents depuis qu'il a surpris sa femme au lit dans leur propre maison.
Sessimé soulève sa tête qu’elle secoue en signe de refus en regardant son frère dans les yeux pour lui signifier clairement son désaccord.
-Non, fogan, tu ne peux pas, s'il te plaît ! Tu ne peux pas retourner dans cette maison avec tout ce qui s'y est passé, et rêvasser tous ces mauvais souvenirs, alors même que déjà, ça ne va pas, et tu es dans un autre pétrin qui te fait plus de mal encore.
-Non, Sessimé, ses souvenirs sont déjà trop loin de moi et je veux me redonner un nouvel élan, dit-il pour persuader la petite sœur qui ne veut pas non plus se laisser avoir.
-Un nouvel élan ne se donne pas dans la solitude, surtout avec ton cas-ci, fogan. Il suffit de remettre pieds dans cette maison, pour que ces souvenirs refassent surface et te submerger. Ainsi, tu vas passer ton temps à penser à ta Djifa, te disant qu'elle aurait pu être là pour tout refaire dans ta vie, et tu vas tomber complètement dans la déprime. Une amertume n'efface pas une autre même si elle semble la faire oublier. Et la solitude est la voix la mieux adaptée pour fouler facilement de ses pieds, le sol de la dépression. Et moi, je ne suis pas prête à voir mon frère dans un tel état. Donc, pas question de t'aventurer dans cette démarche si périlleuse.
-Pourquoi tout ce scepticisme de veule dans tes propos, Sessimé ?
-Je ne suis pas dans du scepticisme et je ne suis pas veule. J'établis juste des faits réels, fogan. Ne cherche pas à retourner dans ta maison. Reste ici avec nous, ou reste ici avec moi, s'il te plaît !
Les propos de Sessimé, avec sa voix témoignant de l'affection pour son grand frère, et signifiant à quel point elle tient à lui, font capituler Agbé. Il renonce du coup à son projet.
-Ok, j'ai compris, ma Dominante. Je renonce et je m'incline à tes désirs qui me sont des ordres !
-Merci beaucoup, fogan. Je t'aime tellement ! dit-elle toute fière.
-Je t'aime aussi, ma poupée dorée !
-Épouse-moi alors, mon Amour. Je ferai de toi, l'homme le plus heureux de notre galaxie, et je remplirai ta maison de magnifiques enfants pour pérenniser à jamais ton nom.
Agbé laisse passer son fiel aussi, et tout souriant, lui répond :
-C'est ce que je vais même faire dès à présent. Je vais aller voir tes parents et faire ta dot, ma Merveilleuse Prunelle.
Ils en rient tous les deux en se taquinant. Le frère reprend la sœur chaleureusement contre soi. Ils se réconfortent tous les deux, poussant de nouveau, de soupirs...
Sewa la secrétaire de l'entreprise entre dans le bureau de Koudzo après avoir toqué à la porte.
-Excusez-moi, monsieur !
-Oui, mademoiselle GADO, entrez ! répond Koudzo tout en s'affairant.
-Monsieur, monsieur le directeur vous demande de vous présenter dans la salle de réunion. Les partenaires sont déjà là pour le rendez-vous de cet après-midi.
-Ah, d'accord, très bien. Dites-lui que je serai là dans quelques instants, s'il vous plaît !
-Compris monsieur, à l'instant !
Sewa sort du bureau, ignorant le regard de son second patron sur elle. Juste elle tient la clenche, que ce denier la rappelle :
-Mademoiselle GADO...
-Oui, monsieur ! se retourne-t-elle en répondant.
-Vous êtes superbement belle et enchantement magnifique.
Elle étire son visage, étonnée, sourit et s'en va, sous le regard fier du patron, après lui avoir répondu sur un seul ton :
-Merci, monsieur, on se voit à la réunion !
Agbévidé, Koudzo et leur secrétaire en concertation à la salle de réunion de la CORE@P avec les nouveaux et fidèles clients de l'entreprise que la boîte considère toujours ses partenaires, pour le tout premier point d'Agbé à la tête de l'entreprise. Et aussi, l'occasion d'une présentation pour une fois de plus de la société à ces derniers avec les principaux services qu'ils fournissent ou mettent à la disposition du public consommateur.
Après plusieurs échanges, sur l'essentiel de cette assise, Agbé revient sur ce qu'est la CORE@P.
-C'est encore une fois, déclare-t-il, l'occasion pour nous de vous présenter notre boîte ainsi que nos services que nous rendons ou mettons à vos dispositions. Nous sommes CORE@P. Et la CORE@P qui veut dire CONCEPTION et RE@LISATION de PROJETS, est un concept très simple : c'est-à-dire, nous concevons tous vos Projets et nous les Réalisons pour vous. Nous avons ainsi douze Divisions d'actions qui sont [...], et il étale toutes les divisions avec chacune, ses composantes.
-Quelqu'un a-t-il une question à poser ? demande-t-il après cette brève présentation.
Il y a du silence un court instant, espérant que quelqu'un a quelque chose à demander. Mais de ce silence, découle qu'il n'y a plus rien. Agbé reprend :
-Étant donné qu'il n'y a plus de question, je tiens à vous signifier en mon nom personnel et au nom de notre société, notre profonde gratitude pour vous, vous qui avez toujours eu à solliciter les prestations et services de cette maison à chaque besoin consenti. Je vous en remercie vivement, au nom de notre entreprise, votre entreprise. Vous êtes nos meilleurs alliés, vous êtes nos meilleurs partenaires et nous mettrons toujours le cap pour vous offrir le meilleur que vous désirez en toute plénitude. Et en tant que le nouveau superviseur de cette boîte, je vous garantis encore plus de satisfactions à l'avenir, outre, ce que vous avez toujours eu pour nous accompagner jusqu'ici. Vos désirs étant des ordres dans notre boîte ici comme toujours, nous sommes à chaque fois à vos services. Bientôt et très bientôt, nos produits et services seront dans les hameaux même les plus reculés pour servir toute couche sociale. Le bien-être de tout reste au demeurant toute notre priorité, nous sommes à pieds d'œuvre. Je vous remercie !
L'assise détonne d'applaudissements et la séance se lève. Ils se donnent la main, les invités se retirent les uns après les autres. Agbé, Koudzo et la secrétaire seuls restent.
Après que tous les invités sont partis, Agbé libère la secrétaire.
-Mademoiselle GADO, vous pouvez disposer. Vous préparez en même temps le procès-verbal si possible.
-Compris, monsieur, et merci !
Sewa se lève et se retire aussi. Après son départ, seuls dans la salle, Koudzo se tourne à son grand frère :
-Félicitations, fogan. Tu as été très rassurant.
-Merci, frangin ! C'est l'effort conjugué de nous tous et je me dois d'assumer. Je suis désormais plus que jamais, face à une grande responsabilité : relever le défi de notre père.
-Tu as tous les atouts et tu y arrives parfaitement, fogan.
-Merci !
Agbé range ses effets et se lève à son tour.
Koudzo, alors que son frère s'apprête à sortir de la salle, l'appelle :
-Fogan !
-Oui, mon frère !
Koudzo, debout, affiche un air stressé maintenant pour parler. Il soupire pour se relaxer avant de s'adresser calmement à son frère avec un respect absolu en ces termes :
-Fogan, tu vas beaucoup m'excuser pour ce que je vais te dire. Je suis aussi conscient que ce n'est pas le lieu, ni le moment.
Il fait une pause comme s'il avait peur de dire ce qu'il voulait.
-Vas-y, dis de quoi il est question, Koudzo. Un souci particulier ?
Calmement, il reprend :
-Fogan, je crois que j'ai des sentiments pour GADO.
-Tu parles de quelle GADO !
-De la secrétaire, fogan !
Agbé est exaspéré.
-Tu n'es vraiment pas sérieux, Koudzo ! Tu veux la mettre aussi dans ton lit comme toutes ces filles que tu déculottes tout le temps pour tes délires sexuels et ton obsession pour toute femme, n'est-ce pas ?
-Pas du tout, fogan ! Tu connais très bien ces genres de filles qui se donnent elles-mêmes sans aucun mérite, et que je mène dans le lit pour des amusements. C'est des filles frivoles qui n'ont que pour projet, les poches des hommes, les sorties, les boîtes de nuit en échange de leurs cuisses légères et ne veulent rien faire de bénéfique de leur misérable vie. Et GADO n'a rien à voir avec elles ! Elle n'a absolument rien à voir avec ces filles qui se disent civilisées, épanouies, modernes, et qu'elles profitent de la vie ou de leur jeunesse ! Elle est carrément différente. Entre ces filles vide-couilles qui ont leur fierté dans quelques billets de banque et de bouteilles de bières des hommes, les hautaines sans valable vertu et GADO, il n'y a rien de commun.
Agbé écoute, ébahi, son frère. Koudzo continue, comme s'il était à une confession :
-GADO est une vraie femme. Elle est dévouée au travail, elle est attachée à sa personne. Très bien posée et très révérencieuse, elle sait se donner de la valeur. Elle sait ce qu'elle veut, elle sait ce qu'elle vaut. Elle n'est pas de ces vaniteuses, vauriennes, malpolies qui se prennent en plus pour des reines, espérant qu'un homme descende des nuages pour leur offrir toute une vie rose sur un plateau d'or, et qui va se mettre en plus à leurs services et les honorer pour leur plus malheureuse grandeur. GADO est ce type de femme dont j'ai besoin, maintenant que je prends aussi de l'âge, et me dois construire une vie sérieuse, faire des projets d'avenir. Elle n'est pas une fille qu'un homme peut influencer avec de l'argent. Je veux la conquérir et gagner son cœur. Elle a tout ce qu'il faut pour me bâtir homme responsable et je te rassure que je m'évertuerai au quotidien pour chaque fois la mériter et la rendre heureuse. Mes paroles ne sont pas vaines et mes intentions sournoises. Je suis sincère, et très au sérieux.
-[Soupir...!] Koudzo, tu oublies qu'elle est une employée de l'entreprise et il est de règle de ne pas avoir de cette relation avec elle ?
-Fogan, comprends-moi. Je veux faire du sérieux avec elle et l'engager comme ma femme. Avec elle, je veux partager ma vie textuellement comme je te le confie ici entre nous deux, entre frères. Je ne la veux pas pour de simples soirées et de parties X pour prêter préjudice à l'entreprise et faire du mal à elle aussi. Et à partir du moment où elle devient ma compagne, elle cesse d'être employée ou une simple employée de cette entreprise. J'ai besoin de ton aide pour convaincre papa, s'il te plaît ! J'ai nécessairement besoin de cette femme si vertueuse, fogan !
-Je vois ! Tu lui as déjà parlé ? Elle t'a déjà dit oui ?
-Non, pas encore. Je ne lui ai rien dit pour le moment et je n'ai rien manifesté pour qu'elle se rende compte de mes sentiments pour elle. J'ai décidé d'en parler avec toi d'abord pour que tu ne le prennes pas mal en l'apprenant après et penser que je m'amusais avec l'entreprise, courant après les employées. J'ai trop de respect pour ma famille, pour cette entreprise et pour mademoiselle GADO.
-Laisse-toi aller alors, frangin. Si tu es sûr que tu veux du sérieux avec elle, je suis derrière toi à cent pour cent. Mais gare à toi, si tu lui fais du mal et tu la traites comme l'une de tes filles de joie ! Je ne te le pardonnerai pas. Une femme qui se respecte et a décidé de vivre des efforts de ses doigts, mérite un profond respect, et un très bon traitement de la part de l'homme qui l'approche. Elle n'est pas monnayable. Elle est elle-même le prix. Et GADO est cette employée que je respecte le plus dans cette entreprise. Gare à toi, tu es averti !
-Compte sur moi, fogan, et merci beaucoup. Tu es vraiment un grand frère et un guide.
-Va conquérir la femme de ta vie. Gagne son cœur valablement. Rends-la heureuse et sois heureux, mon frère !
-Encore, merci. Mais toi aussi, je voudrais que tu refasses ta vie, que tu te trouves une autre femme !
-Koudzo, tu connais déjà ma position. Si je dois refaire ma vie, ce sera avec une seule femme. Et cette femme s'appelle Djifa. Elle seule !
-Mais tu ne peux pas continuer ainsi, fogan. Ça fait plus de deux ans déjà, cette femme que tu as vue juste une fois a disparu. Nous avons tout fait ; rien de ses traces. Comment peux-tu continuer ainsi, à l'espérer ? Revois ta position. Il ne faut pas que l'obsession de cette femme continue de te prendre en otage, je t'en prie. La vie s'en va !
-Tu ne comprends pas, Koudzo. Elle est là, ici, (il pose la main sur le cœur) et un jour ou l'autre, je la retrouverai pour faire d'elle, ma Reine. J'en ai la ferme conviction. Alors, n'insiste pas. Je ne suis pas un fou non plus.
Il sort, le laissant seul un peu abattu dans la salle.
CONQUÊTESewa, rentre du boulot le soir dans les environs de dix-huit heures sur sa moto qu'elle immobilise au portail de sa maison : une cour unique de deux chambres salon ; toilettes, cuisine internes, et dotée d'un garage, qu'elle s'est louée à Attiégou, Togo 2000.Elle descend de la moto et va pour ouvrir le portail. À peine elle met la clef sortie de son sac dans la serrure, qu'elle entend la voix d'un homme qu'elle n'a pas vu venir la saluer par derrière:-Bonsoir, mademoiselle !Elle se retourne dans cette salutation surprise. Son regard tombe sur un jeune homme, un peu plus âgé qu'elle de même, un livreur de fleur sans aucun doute, souriant, avec un bouquet de roses-roses et de blanches en main.-Oui, bonsoir, monsieur !-Ceci est vôtre, mademoiselle, s'il vous plaît ! lui tend le bouquet, le livreurSewa ahurie:-Mi
LE MYSTÈRESewa arrive ce dimanche matin chez ses parents à Kégué. Avec immense joie de ces derniers, elle se fait accueillir.Son père monsieur GADO Amenyon et sa mère madame GADO Kafui sont à leur salon devant leur petit écran lorsqu'elle toque à la porte, mettant un peu le rideau de côté pour entrer sur eux. Arborant un sac à main, elle est bien habillée en tenue pagne.-Ma fille, woézon ! Quelle bonne surprise ce matin ! s'écrie heureuse, sa maman qui se lève avec un large sourire à sa vue.-Mamaaaaaan !Elles se prennent dans les bras et se câlinent affectueusement.Détachée de sa maman, Sewa va à son père toujours assis, très souriant à son tour de la voir leur rendre visite. Elle lui fait la bise en se rabaissant et ils se câlinent.-Mon papa ch
PAS POSSIBLEDjifa recherchée depuis trois ans déjà, qui n’est jamais vue nulle part à ce jour, dans une foulée! Là où l’on ne peut même l'imaginer! De la magnificence !-Excuse-moi, frangin, je te rappelle. Je viens de voir ma Perle dans la rue ici se mêler aux passagers, dit Agbé à son frère.Il coupe l'appel sans plus attendre même un mot du frère. Il se met à la poursuite de sa Djifa pour la rattraper.Cette dernière se mêle plus aux passagers, pressant plus les pas comme si s'étant rendue compte être suivie. Il ne la quitte pas non plus des yeux, il la suit. Elle prend un virage en quittant la grande voie pour une ruelle. Il la pourchasse, arrive au niveau de la ruelle et la descend à son tour.Devant lui, il la voit et elle prend de nouveau un autre virage.Les main
LE CHOC-Agbétõzounkè, que penses-tu du comportement de notre fils aîné ? demande, alors qu'ils se retrouvent seuls au salon, Gbétiafa à sa femme sur Agbé.Il se rend compte qu'il souffre d'un mal inquiétant mais essaie de tout leur cacher.-J'espère que tu vois la même chose que moi, et qui m'inquiète sérieusement? Il est notre premier enfant, l'haleine de cette maison. Nous ne pouvons pas le regarder continuer ces comportements bizarres pour sombrer dans la dépression.-Agbévidé ne va pas du tout bien. Il nous faut vite agir!-Je ne savais pas que tu le voyais autant que moi, ésrõ nyé (mon époux). Mon cœur de mère saigne en voyant mon fils ainsi, et que je sois impuissante de l'aider, car ne permettant aucune aide. D'ailleurs, il fait semblant d'aller mieux pour nous cache
PENDULE À L'HEURE-Explique-moi vite ce bordel ! crie Dodo en pénétrant atrabilaire son séjour, jetant des papiers sur sa "femme" assise dans le salon devant le petit écran et limant minutieusement ses ongles.-Et c'est quoi qui met monsieur dans cet état, cette irascibilité? lui demande cette dernière ironiquement.-Tu me prends donc pour un plaisantin ?-Parce que tu étais déjà quelqu'un de sérieux ? Arrête de me donner du fil à retordre !-Du fil à retordre ! fait-il ahuri. Tu vides mon compte en usurpant ma signature. Et je te donne du fil à retordre! Tu sais ce qui t'attend ?-Rectificatif, monsieur ! Notre compte. J'y ai bel et bien le plein droit ! Qu'est-ce que tu crois ? Tu m'as mise ici, sous ce toit, et j'y suis en tant que ta femme. D'ailleurs, prends-le comme prix payé pour services rend
12LE RÊVE DEVIENT RÉALITÉL'opération de Dodo parfaitement réussie pour sa verge, il retrouve déjà de sa stabilité physique juste en ces quelques jours ; il n'a pas tardé à se faire opérer. Mais son cœur est ce qui saigne et n'est pas opérable, lui, malheureusement, pour l'évacuer de tous les regrets et douleurs qu'il renferme afin de le libérer... Pendule remise à l'heure pour lui qui avait manqué de subtilité cruellement par sa vanité, impossible de remonter le temps et de refaire les choses.Sa vie lui résonne dans sa tête comme un cinéma ou comme ces histoires fictives qui se racontent dans les livres. Entre le réel et l'idéal, il s'est réveillé dans la réalité. Laquelle sécrétant, mélancolie et affliction découlant du chagrin
13LES DÉSIRS DU CŒURIl la cherchait, tel un chien errant, seul, désespérément dans les hautes herbes, à la recherche de son maître qu'il a perdu de vue, bien loin du logis où il ne pouvait plus retourner. Voilà qu’elle est là, devant lui, et il ne sait même plus comment s'y prendre pour manifester tout ce qu'il ressent. Toutes ces émotions indescriptibles qui l'envahissent en ce moment même. Il n'y croit pas, que ce soit vrai. Et pourtant, il était toujours fort convaincu, qu'il la retrouverait un jour ou l'autre, et, il n'avait jamais perdu espoir jusque-là.A bien réfléchir, un instant peu, aux messages de rendez-vous eus sans rien leur comprendre pour les prendre au sérieux, il eut comme une lumière qui jaillit dans son esprit. Une froideur lui prit le corps. Son cœur se mit à battre plus fort, et
14JE NE SUIS PLUS SEULEIl fait signe à la devanture de sa venue sans sortir de la voiture. Peu après quelques instants, la guérite s'ouvre sur une jeune femme de l'âge de sa propre petite sœur.La ressemblance est si frappante et le doute n'a pas sa place. Elle est sa petite sœur, sans aucune ambiguïté. Sauf, le teint de celle-ci est plus ébène. Beauté mélanique. Il resserre bien la voiture et sort.-Fovi mia woézon (soyez le bienvenu, frère)! lui dit la jeune fille avec un sourire aussi majestueux et un charme captivant que ceux de sa sœur pour l'accueillir à son approche.Comment deux sœurs peuvent-elles avoir aussi les mêmes caractéristiques : même reflet dans les yeux, même sourire, même visage, même physique ! Et si les teints n'étaient pas différents ? pense-t-