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Partie 2

  PARTIE 2

Deux semaines plus tard

Je me suis réveillée il y’a peu. Je regarde mon reflet sur le miroir une dernière fois avant de sortir. Toutes les marques ont disparu de mon visage heureusement. Elle a failli me défigurer. Il a fallu qu’elle s’en prenne à mon joli visage. Ce n’est pas de ma faute si elle ne sait pas tenir ton mari. Moi je fais que mon boulot hein. Si elle s’occupait bien de lui il n’allait pas venir quémander mes services. Heureusement que je suis sortie assez vite sinon elle m’aurait tué sur place cette sale gnak (Oh pardon pour l’offense. Je sais que y en a qui n’aiment pas quand on dit ça mais sénégalais est raciste même s’il dit non. On y peut rien. Je sens que je bakar (pêche) ici. Je sors. Je ne vais pas jeuner pour rien). Quand je vous dis que les ivoiriennes-là ont la force il faut me croire parce qu’elle ne m’a pas raté

Qu’est-ce qui s’est passé ? Bah il s’est passé que…

Elle : Je le savais. Tu m’as pris pour une débile doublée d’imbécile. Séminaires par ci réunions tardives par-là, que des mensonges. Pendant que moi je reste à la maison en jouant les bonnes femmes et mères de famille toi tu te ramènes tranquille en hôtel pour faire tes saletés avec les pétasses de la ville

Puis à moi

Elle : Combien il te paye hein ?

Moi : Ce n’est pas un sujet sur lequel je discute avec un inconnu

Elle : Inconnu ? Oh que si tu me connais parce que c’est mon argent que tu bouffes sale prostituée. Ce avec quoi il te paye pour lui prêter ton sexe c’est moi qui lui donne. C’est ce qui me tues le plus dans l’histoire il te baise et moi je débourse

Oh mais cette femme est vulgaire hein. C’est quoi cette manière de parler

Moi : Tout ça ne me regarde pas. Où il trouve de quoi me payer ça ne me concerne aucunement. Et maintenant excusez-moi

Elle : Excusez où ça. Tu ne bouges pas d’ici. Quand je disais que j’allais vous tuer tous les deux je ne blaguais pas.

Elle se retourne vers son mari qui lui n’a pas pipé un mot depuis qu’elle est entrée, à croire qu’on lui a coupé la langue

 Elle : Et toi ? Tu as perdu ta langue. Tu as cru que je ne t’attraperai pas. Je te soupçonne depuis longtemps. J’attendais juste le moment idéal. Je croyais que tu avais une maitresse mais quand l’argent a commencé à sortir en masse c’est là que j’ai compris. Maintenant je ne vais pas faire un long discours ici. Toi (son mari) on règlera ça à la maison mais toi (à moi) je vais te montrer que les maris des autres on y touche pas. Aujourd’hui là tu vas comprendre qu’on s’en prend pas à une ivoirienne

Avant que je puisse ouvrir ma bouche elle s’est jetée sur moi. Elle s’est mise à ma tabasser. J’aurai pu me défendre si elle ne m’avait pas écrasé au sol avec ses grosses fesses. J’ai eu droit à la totale avec bonus même. Tout y est passé : gifles, coups de poing, griffures. Si son mari ne s’était pas réveillé de sa stupéfaction elle m’aurait lacéré avec une lame. Cette femme est complétement dingue, une malade mentale je vous dis. J’ai ramassé toutes mes affaires là  et je suis sortie de cette chambre avec pleins de bleus sans lui avoir rendu quelques-uns de ses gifles. Je ne sais même pas comment j’ai réussi à me trainer jusque chez moi tellement je n’étais que douleurs et courbatures. J’ai eu du mal à dormir cette nuit-là. Heureusement que les blessures qu’elle m’a infligées étaient légères sinon j’en garderai des marques. Ceux qui disent que la prostitution est un métier facile vous dites quoi maintenant. Heureusement que Badou m’avait payé dès que je suis arrivée et en liquide sinon on m’aurait battu pour rien. Je ne me suis pas gênée pour lui envoyer la facture de mes soins à son bureau

Je ne suis pas sortie de chez moi depuis ce jour. Je préférai me laisser le temps de guérir. Heureusement que je ne reçois pas chez moi parce que si elle connaissait ma demeure elle serait capable de me ramener tout côte d’ivoire là pour venir me défoncer. Bref depuis cet incident j’ai décidé d’arrêter une bonne fois pour toute la prostitution mieux vaut pour tout le monde.  Je me dépêchai de partir à mon rendez-vous. J’ai déjà décoré et acheté les meubles pour mon magasin et lancé la publicité pour attirer la clientèle. Il ne me reste plus à aller récupérer ma marchandise au port et à tout mettre en place et je pourrai enfin ouvrir ma boutique de prêt-à-porter. Pourquoi me reconvertir dans la vente de vêtements ? Parce que j’ai assez bon gout pour les vêtements et puis cette activité marche bien au Sénégal et enfin ça sera une source de revenus qui me permettra de financer mes études que je compte reprendre dès que possible. 

Trois heures après, j’ai signé tout ce qu’il faut et je me ferai livrer demain en début d’après-midi. En attendant de trouver une vendeuse je vais assurer le service donc j’ouvrirai les portes de mon nouveau gagne-pain en espérant que ça soit fluctueuse. J’étais en train d’ouvrir la porte de la voiture quand je suis tombée sur une personne que je n’ai vu depuis des années, enfin  je l’ai vu mais pas lui. La surprise passée j’ai rabattu mes Ray et je me suis engouffrée dans ma voiture pour pas qu’il me voit. Il a pris de l’âge mais il est toujours aussi imposant et aussi charismatique. Je le regardai pendant qu’il discuté avec un homme du même âge que lui. Je sentis toute la haine que je nourris à son égard se réveiller. Cinq longues années et j’ai toujours autant de haine et de rancœur à son égard. Dire qu’il était mon mentor, mon modèle mais ça c’était avant. Comme s’il s’est rendu compte qu’on le fixait il se retourna. Je m’enfonçai encore plus dans mon siège. Il regarda de gauche à droite avant de revenir vers son interlocuteur. Si mes yeux étaient des revolvers il serait déjà mort. GRRRRR j’ai la rage. Je le vis éclater de rire, ce qui ne fit que me faire enrager encore plus que je ne le suis. Comment peut-il continuer à vivre comme si de rien n’était alors que …. Ah mieux vaut que je m’en aille avant de faire une bêtise

Je me jetai sur mon lit une fois chez moi non sans avoir cassé ma jolie vase, pour pleurer enfin de sortir la rage que j’ai en moi, de soulager un peu mon cœur qui doit être noire fumée à l’heure qu’il est. Voilà il suffit d’une mauvaise rencontre pour nous gâcher notre journée et plomber notre bonne humeur. Quand je me suis réveillée il faisait nuit noire. Je regardai l’horloge-réveil et il est 23 heures. Pff maintenant je ne vais plus pourvoir m’endormir. Je ne suis pas encore réhabituée à dormir la nuit donc je traine dans la maison comme une âme en peine à la recherche de Mr sommeil. Finalement j’ai pris le pot de glace que j’avais ramené hier et je me suis installée devant la télé. C’est quand même triste de vivre seule

Six mois plus tard

Cliente : Vous êtes sure qu’elle est belle sur moi. je me sens comme un boudin

Si tu ne te dépêches pas c’est moi qui vais te transformer en boudin. Non mais elle a les foutaises hein celle-là, trente minutes à essayer cette foutue robe. Si elle te plait prend-là sinon tu la poses. Je n’ai pas que ça à faire moi

Moi : Mais non elle vous va très bien

C : Et si mon copain n’aime pas

Mais qu’est-ce que je m’en fous de ton copain. C’est toi qui la portes ou lui. OK c’est lui qui le voit mais bon il faut penser à ce que l’on veut d’abord

Moi : Vu comment elle vous moule il sera surement ensorceler

C : Vous croyez

Moi : Oui cette robe est faite pour vous. Avec une petite ceinture et les accessoires qu’il faut pour l’accompagner et ce sera parfait

C : OK je vous fais confiance. Je vais la prendre

Alléluia je vais enfin pouvoir prendre ma pause. Elle retourna en cabine l’enlever. Elle me retrouve à la caisse pour régler sans m’avoir demandé de l’aider pour les accessoires et autre. Je m’apprêtais donc à fermer quelques minutes pour aller remplir mon ventre que mon téléphone se mit à sonner. Je décrochai

Elle : KIKI ramènes tes fesses vite fait j’ai perdu les eaux. AAAAAHHHHHHHHHHH

Moi : Les quoi ? Je croyais que tu n’accouchais que dans deux semaines

Elle : Mais on s’en fout. C’est maintenant qu’il a choisi. AHHHHH dépêche-toi avant que je meure sinon je reviendrai te hanter. AHHHHH

. Je crois que le travail a commencé

Moi : OK J’appelle Louis pour qu’il t’amène et on se retrouve à l’hôpital

Elle : OK mais vite AHHHHH

Je raccrochai puis j’appelai Louis pour lui expliquer la situation. Il me dit qu’il va s’occuper de tout. Je me dépêchai de fermer la boutique et prit ma voiture direction l’hôpital. J’arrivai en même temps qu’eux. La petite avec ses cris à fendre l’âme ont ameuté tous le corps médical de la clinique. Ils le prirent de suite parce que comme elle a dit le travail a déjà débuté. Je l’accompagnai dans la salle de travail. Elle m’a crevé les tympans avec ces cris et ses insultes

Elle : Si j’attrape cet imbécile de Vincent il va me payer toute cette souffrance cet enfoiré de merdre. M’enceinter pour ensuite m’abandonner  AHHHHHHHHHH. Quel salopard AHHHHHHA

Je voulais m’esclaffer de rire vu comment les sages-femmes la regardaient mais je me retiens sinon elle va déverser sa souffrance comme elle dit sur moi

Doc : Poussez plus fort. Il est presque là

Elle : Vous même poussez. Vous croyez que je fais quoi là, danser ? AHHHHHHHHH

Moi : Mimi tu devrais respirer un peu. Allez chérie respire et fais ce que le médecin dit

Elle me regardait d’un œil mauvais avant d’inspirer et de pousser de toutes ces forces.

Doc : Continuez comme ça. On voit la tête

Elle commença à pleurer puis poussa un peu plus. Quelques minutes après ma filleule était née

Doc : Félicitations c’est une fille    

Elle : Je peux la prendre

Elle lui tendit sa fille. Elle se mit à pleurer comme une madeleine dès qu’elle l’eut dans les bras. Je m’approchai pour la prendre dans mes bras

Moi : C’est ta copie conforme. Elle est magnifique

Elle : Oui c’est ma fille Raki tu te rends compte. C’est ma fille. Je suis maman

Moi : Oui c’est ta fille Gaëlle et ma filleule.

Elle la garda un peu en la regardant avec des yeux remplis d’amour puis la sage-femme la reprit pour aller lui faire son bain. Je la laissai pour aller m’occuper des paperasses. Elle me posa pleins de questions

Infirmière : Qui est le père de l’enfant ?

Moi : Il n’a pas de père

Elle me toisa un moment avant de me lancer un regard hautain et plein de préjugés qui disait « Vous ne fermez jamais vos jambes ». Je vais la baffer celle-là si jamais elle ose dire quoique ce soit

Inf : Humm … OK. Vous voulez prévenir ses parents

Moi : Je suis sa seule famille

Inf : Humm c’est bien ce que je pensai.

Elle me cherche cette vipère. On t’a dit de faire ton travail pas de juger les gens, imbécile

Moi : Vous pensiez quoi ?

Inf : Oh rien du tout. Bref c’est vous qui réglez

Moi : Oui

Inf : Alors il me faudra votre adresse pour la facture

Je fis le nécessaire avant d’aller rejoindre Gaëlle

Moi : Alors tu vas lui donner le nom de son père

Gaga : Quel père ? Cet enfant n’a pas de père. Je serai son père et sa mère

Moi : Mais quand elle te posera des questions sur son papa tu feras quoi

Gaga : Oh Raki il ne faut pas m’énerver. S’il voulait de cet enfant il ne m’aurait pas jeté comme la pire des merdes quand je le lui ai dit. Je ne veux plus que tu me parles de ça.  

Elle tourna la tête pour me signifier que la discussion est close

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