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  PARTIE 4

J'avais accepté l'idée de devoir subir la colère de Salif. Je priai juste pour que cela soit rapide. Comment pourrais-je lui échapper. Je n'y ai pas cru quand la porte s'est ouverte sur le monsieur que j'avais rencontré dans les escaliers. Heureusement que Salif a oublié de le refermer

-J'ai oublié mon... SALIF ? Cria-t-il quand il vit celui ci entrain de déchirer mon chemisier. Qu’est-ce que tu fais à cette fille ?

-Ne te mêles pas de ça.

-Lâche la tout se suite dit il en le repoussant. Salif s'étala par terre et il en profita pour m'aider à me relever. Je me collai au mur pour pouvoir tenir debout tellement je tremblais

-Tu es devenu malade Salif. Tu es en train de maltraiter une femme merde. Tu vas bien dans tête ?

-Tu ne sais pas ce qui se passe alors vas t'en et laisses nous régler notre problème putain cria-t-il

- Tu es vraiment un lâche. Si tu veux te battre tu vas chercher un homme. Il n’y a qu’un lâche pour frapper une femme. Allez chercher vos affaires mademoiselle. Je vous raccompagne

Il attendit que je m'exécute mais je n'arrivais pas à bouger. Si ce n'était pas le mur auquel je m'étais adossée, je serai tombée depuis. 

-Restez là. C'est votre sac sur la table ?

Je réussis par je ne sais quel miracle à acquiescer. Il prit mon sac et ramassa mes chaussures puis m’aida à sortir pendant que l’autre gueulait je ne sais quoi. Je n’arrêtai pas de trembler même une fois installée dans la voiture du monsieur.

-Vous habitez où mademoiselle ? 

Je l’ai regardé pendant un moment et quand j’ai essayé de lui donner mon adresse j’ai éclaté en sanglots. Il a eu la gentillesse de me prendre dans ses bras pour me consoler. Je n’arrive pas à réaliser ce qui vient d’arriver. Qu’est-ce qui s’est passé pour que Salif lève la main sur moi ? Ok il a tous les défauts du monde mais il n’a jamais été violent. Je fis un effort pour me calmer même si j’étais meurtrie à l’intérieur.

-Je… je suis désolée sniff. J’ai taché votre chemise avec mes larmes

-Ne vous inquiétez pas. Ce n’est rien. On devrait aller à l’hôpital pour voir si vous allez bien 

-Non ce n’est pas la peine. Je suis médecin. Je pourrais m’occuper de mes blessures. 

- Je croyais qu'un médecin ne se soigne pas lui même

-C'est vrai répondis-je en esquissant un sourire mais c'est juste de petites blessures. Je peux m'en occuper

-Je suis navré pour le comportement de Salif. Je ne l’aurai jamais cru capable de violenter une femme

-Moi non plus sniff

Il me tendit un paquet de mouchoir pour essuyer mes larmes. Je lui étais reconnaissant de m’avoir aidé mais je n’aimais pas le regard empreint de pitié qu’il me lançait. Je déteste faire l'objet de la pitié des autres

-Alors je vous dépose où ? demanda-t-il me regardant toujours avec pitié, chose qui commençait sérieusement à m’énerver

Je lui donnai l’adresse de Yama avant de me retourner et de regarder par la fenêtre. Je ne sais pas pourquoi c’est lui qui m’énerve alors que je ne devrais l’être que contre Salif. Salif, rien que de penser à lui me met les larmes aux yeux. Dieu seul sait ce qu’il m’aurait fait si le monsieur n’était pas arrivé. Pourquoi ? Où est passé l'homme merveilleux dont je suis tombée amoureuse ? Le trajet jusque chez Yama se passa dans un silence que seuls mes reniflements brisaient de temps à autre

-C'est là ? demanda-t-il me sortant de mes pensées

-Oui dis-je. Merci pour tout

-De rien. Ça va aller ?

- Hum hum. 

- Attendez je vais vous ouvrir

-Ce n'est pas la peine de vous déranger pour ça. Merci encore dis-je avant de descendre de la voiture. Je partis sonner chez Yama et c'est elle même qui m’ouvrit la porte une minute plus tard

-Mais qu'est ce qui t'es arrivée Ali ? C'est quoi ces bleus sur ta figure ? Qui est-ce qui t'a fait ça ?

C'est ça l'inconvénient d'être claire de peau. Tout se voit.

-Je peux entrer stp sniff ?

- Oui bien sûr ma puce. Viens dit elle en se décalant pour me laisser pénétrer. Elle a fermé la porte puis on est allées à l’intérieur. Je me suis assise sur son canapé en tailleur, position que j’affectionne particulièrement

-Qui t’a fait ça ma puce ? 

-Sniff Yama. Je ne sais pas ce qui s’est passé sniff. Il a osé me frapper 

-Salif ? C’est lui qui t’a fait ça ? 

-Oui sniff. Il était comme fou. Je ne sais pas ce qui lui a pris

-Je ne veux pas en rajouter mais il faut que je te le dise. Je te l’avais dit et plusieurs fois même. Je t’avais dit de laisser cet homme mais comme tu es têtue, tu n’as pas voulu m’écouter. Tu vois où cela t’a menée. Il ne lui manquait plus que la violence pour être parfait dans son mal.

-Il a failli me violer sniff à même le sol. Heureusement son ami est revenu sinon je... je n'arrive toujours pas à réaliser

-Je suis désolée mais c'est un mal pour un bien. Au moins maintenant tu sais que tout ce qu'on te disait depuis c'était vrai. Il t'a lui même prouver à quel point il t'aime, c'est à dire pas du tout. Maintenant tu me ravales tes larmes et tu vas en avant. 

-Comment ? Je suis amoureuse de lui sérieusement. Je ne peux pas le chasser de ma vie comme ça tu comprends ?

-Le temps est là pour ça ma chérie. Si tu veux l’oublier tu y arriveras. Je me suis crue folle amoureuse aussi de l’autre imbécile tu te souviens mais me voilà mariée aujourd’hui donc tu vas l’oublier sans t’en rendre compte.

-Si tu le dis 

-Tu veux l’oublier n’est-ce pas Ali ? 

Je ne répondis pas. Et pour cause je n’en sais rien. Tout ce que j’ai pour l’instant est que Salif a osé me frapper, chose que je ne réalise toujours pas

-Hum Alimatou Camara. Hum hum. Tu es devenue maso ? 

-Tu as de l’alcool pour me nettoyer ? 

-Change bien de sujet hein. Je t’apporte ça

Elle est partie me chercher de l’alcool et j’en ai profité pour appeler ma mère qui s’inquiète toujours quand je tarde. Elle a décroché après trois sonneries

-Néné touti tu es où ? Depuis là je t’attends tu es toujours pas rentrée

-Je suis passée chez Yama Maman. 

-Qu’est ce qui t’arrive ma chérie. Tu as une voix bizarre. Tu es sure que ça va ? 

-Oui maman. Tout va bien. Ne t’inquiètes pas dis-je avec enthousiasme pour qu’elle laisse tomber. Elle a un radar pour toujours savoir quand ça ne va pas ma mommy

-Tu rentres quand ? 

-Je vais rester un peu ici alors je rentrerais un peu tard

-D’accord. Je sors ce soir de toute façon. Je passerai voir si tu es bien rentrée à mon retour d’accord ? 

-Je suis une grande fille maman, plus besoin que tu me bordes 

-Je veux savoir ce que tu me caches bébé. Je te connais trop pour savoir quand tu mens. Je sais qu’il y a quelque chose. On en reparle demain de toute façon.

-Je te laisse maman. A plus

-Bisous et fait attention à toi 

-Oui maman fis-je en roulant des yeux

-Je te vois d’ici Ali dit-elle ce qui me fit sourire

-Tu n’es pas télépathe par hasard maman ?

-Non juste sorcière. A plus bébé

Je raccrochai et pris la trousse de secours que m’avait apportée Yama entre temps. Je soignais mes petites égratignures. Mon mal de tête commençait déjà à pointer le bout de son nez. Je m'y attendais après le coup que j'ai reçu. J'ai demandé à Yama d'inspecter ma tête pour voir si je n'ai pas de coupure et heureusement que non. Ce sera juste des maux de tête qui finiront par passer. Mes bleus resteront visibles quelques jours mais disparaîtront aussi. Finalement plus de peur que de mal pensais-je

-Tu as faim ? J'ai une bonne soupe qui te fera beaucoup de bien

-Volontiers

-Allez viens ma petite nare(arabe)

-Je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça

-Pourquoi ? Est-ce que toi même tu n'es pas nare ?

- Non. Je suis une sénégalaise de pur sang

-Dans tes rêves seulement le répond elle alors qu'on entrait dans sa cuisine. Je suis contente que tu sois venue me voir. Même si on s'engueule je serais toujours là pour toi

-Je sais. Où est mon mari ? 

- En voyage. Il sera de retour vendredi pour la tabaski

- Tu la fêtera chez ta belle famille

-Oui comme d'habitude. J'irai voir mes parents le soir

- Tu es à fond dans ta vie de femme mariée. Je suis ravie que tout se passe bien dans ton ménage

-Moi aussi. J'ai un mari adorable donc tout va bien

-Tu as de la chance. Qu’en je pense qu’on s’est battus pour lui. Ma mère a halluciné quand elle nous a vues. On en a vécu des choses accroc

En fait Moustapha est le mari de Yama. Elle l’a connu grâce à moi. Je l’ai connu à l’université. On ne suivait pas les mêmes cours donc on s’est rencontrés par pur hasard. Ça a collé entre nous directement. On s'entendait bien, on pouvait discuter pendant des heures de tout. On a fini par sortir ensemble. Yama était étudiante à l'étranger à l'époque et quand elle est venue en vacances, j'ai fait les présentations et je crois, même si elle dit que c'est plus tard, que Yama est tombée amoureuse de lui dès qu'elle l'a vu. Un jour ils sont venus me voir tous les deux. J'ai eu une urgence. Mamie m'avait appelé donc je les ai laissés tous les deux en leur disant que je reviendrai dans une heure au max. Quand je suis revenue ils étaient en train de s'embrasser. Ce jour là on a eu droit à la 3e guerre mondiale. Je les ai traitsé de tous les noms. J'ai fait partir Moustapha et je suis restée avec Yama. On s'est disputé violemment parce que c'était une grosse trahison pour moi qu'elle embrasse mon homme. On ne touche pas aux hommes, vous même vous savez. Bref ma mère nous a trouvé en plein combat de boxe. Elle n'en revenait pas. Quand j'y repense c'est drôle quand même. J'ai continué ma relation avec Moustapha juste pour que Yama ne l'ait pas même si je me savais pas folle amoureuse de lui et que je voyais bien qu'il tombait amoureux de Yama aussi. On est restées un an en froid elle et moi à cause de Moustapha. Finalement c'est ma mère qui m'a convaincue de les laisser vivre leur amour. Que je le regretterais toute ma vie si j'étais celle qui avais empêché deux êtres qui s'aiment d'être ensemble. Voilà la petite histoire

-C’est clair. J’avais honte d’être tombée amoureuse de ton copain et en même temps j’étais tellement jalouse de toi à l’époque quand tu sortais avec lui. Il n’avait d’yeux que pour toi et même au début de notre relation je me demandais s’il ne t’aimait pas encore comme c’est toi qui a rompu

-C’était une amourette. J’ai rompu parce que je savais que ça n’irait nulle part et parce que je voyais comment tu étais dingue de lui et vice versa. La seule que Moustapha ait aimé véritablement c’est toi. La preuve c’est avec toi qu’il s’est marié.

-En tout cas dé. Voilà c'est chaud. À nous dit-elle en levant son verre d'eau vers moi

-À nous dis-je à mon tour

****

ISMAËL AÏDARA SALL

J'ai attendu qu'elle soit à l'intérieur pour partir. Quel salopard Il fait Salif, Frapper une femme sans état d'âme. Je ne l'aurais pas cru capable de cela. Comme quoi on ne connaît vraiment jamais une personne. On croira la connaître mais on ne saura d’elle que ce qu’elle voudra bien nous montrer. L'homme est multi aspects, multi visages. Salif a voulu que je le vois comme quelqu'un de bien donc je l'ai vu comme ça malgré ses défauts jusqu’à aujourd’hui. Je suis content d'être arrivé à temps pour sauver... je ne connais même pas son prénom. J'espère qu'elle s'en remettra. Elle semblait juste choquée donc je ne m'inquiète pas trop. 

Quand je suis arrivée à la maison ma mère était dans le salon devant ses séries comme d'habitude avec ma soeur Aïda. Je me suis assis à côté d'elles

-Bonsoir mes femmes les saluai-je

-Bonsoir mon chéri répond ma mère. On va pouvoir passer à table. Aïda va mettre la table  

-Attends un peu non maman répond elle à ma mère avant de se tourner vers moi et de me dire d'une voix mielleuse : Maël, je t'attendais mon grand frère chéri 

-Qu'est ce que tu veux ?

-Pourquoi tu m'agresses comme ça Maël ?

-Est-ce que je t'ai agressé. Je t'ai juste demandé ce que tu voulais

-Qui a dit que je voulais quelque chose ?

-On se sait tous les deux. Quand tu commences avec tes chéris là c'est que tu veux quelque chose.

-OK je veux quelque chose mais une toute petite

-Dis seulement ce que tu veux

-J'ai une soirée et je n'ai plus rien à me mettre

-Une quoi ? Et où ?

- J'ai déjà demandé la permission à maman

-Tu la laisses aller à une soirée avec tout ce qui se passe dans Dakar ? demandai-je à ma mère

-Elle est jeune donc laisse la s'amuser. Je ne t’empêchais pas de sortir à son âge

- J'ai vu une superbe robe mais ma bourse ne suffit pas. Tu peux me la payer stp ?

- Pour que tu ailles te frotter aux garçons. C'est non

-Ismaël dit-elle choquée

-Quoi ? Ce n'est pas pour ça la robe

-Bien sûr que non. Je veux être belle comme tout le monde

-Mets un jean et un long t shirt. Tu seras toujours belle

-Maman aide moi stp

-Ismaël laisse la tranquille

-Allez stp Maël chéri. J'éviterai les garçons promis

-C’est ce que tu dis ici mais tu ne vas pas appliquer. On est tous passés par là

-Thié Maël je plains ta fille. Elle ne va pas respirer une seconde

-Elle sera une fille bien. Tu veux combien ?  

-100 000 francs

-Quoi ? 100 000 francs par un bout de tissu

-Il faut que j’achète tout ce qui va avec donc le sac, les chaussures et tutti quanti et puis j’en profiterai pour m’acheter quelques trucs en plus

-Tu crois que je suis ta banque 

-Non juste mon frère d’amour

-Oui flatteuse va. Tu me le revaudras

-Oui. Tout ce que tu voudras

Elle me sauta dessus avant de me mettre une bise claquante sur la joue en guise de merci puis de se diriger vers la cuisine pour servir le diner. J’en profitai pour aller prier entre temps. Il n’y avait point de Rougui dans la chambre. Je l’ai appelée et son téléphone a sonné dans la chambre. Elle est peut être sortie prendre l’air donc je suis allé faire mes ablutions puis je me suis changé et j’ai prié. Elle n’était toujours pas là quand on s’est réunis pour manger. J’ai alors demandé après elle

-Est-ce qu’on sait ? me répondit ma mère. Elle est sortie d’ici comme une furie sans nous dire où elle allait. On sait jamais où elle se rend. Comme elle ne nous considère pas elle ne croit pas nécessaire de nous dire où elle se rend

-Je ne sais pas non plus dit Aïda à son tour. Vous vous êtes fâchés ? 

-On s’est un peu disputés oui mais rien de grave

-Elle est peut être chez sa mère alors. Essaie d’appeler là-bas finit Aida

-J’essayerai après manger

-Je doute qu’elle y soit rajouta ma mère. On ne sait jamais avec celle-là

-Hé maman. Ne rajoute pas de l’huile sur le feu toi aussi

-Je vais taper sur ta bouche, impolie là, la menaça ma mère

J’étais sur le point de la défendre quand Rougui est passée devant nous sans un seul mot pour aller dans nos appartements. J’apprécie moyennement et même pas du tout son comportement de ces derniers jours. Je ne reconnais plus la femme que j’ai épousé depuis hier. Je serai peut être parti voir ce qu’elle a en temps normal mais je n’en ai pas envie. L’impolitesse et le manque de respect ne s’encouragent pas

-Tu ne vas pas la voir ? me demanda Aïda. Elle n'a pas l'air bien 

-Non madame l'avocate des faibles et des opprimés, je suis en train de manger

-Elle a une bouche non. Et c'est toi qui va l'ouvrir à sa place dit ma mère en guise de reproches à Aïda

-Maman pardon. J'ai le droit de parler à mon frère. Je lui conseille juste d'aller voir ce qu'elle a se défendit-elle

-Parce que tu sais mieux que lui ce qu’il doit faire ou pas concernant sa femme 

-Shiiiii maman, tu es compliquée. J’ai le droit de lui conseiller quand même

-Laisse la parler maman. Elle donne juste son avis

-Je ne sais pas ce que je vais faire de vous deux là

Rougui a refait son entrée dans la salle à manger à ce moment

-Ismaël ? Où étais-tu ou dois-je demander avec qui tu étais ? dit

-Tu ne vois pas que je mange là 

-Réponds-moi et tu n’as pas intérêt à me mentir me menaça-t-elle

-Ce n’est pas ici qu’on va parler de ce genre de choses donc si tu as quelque chose à me demander tu attends que l’on soit seuls pour le faire dis-je très agacé par son comportement plus que puéril

-C’est ici même qu’on va en parler. Dis moi avec qui tu me trompes Ismaël. J’ai bien senti un parfum de femme sur la chemise que tu portais il y a quelques heures. Dis moi qui est-elle ? 

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