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Chapitre 5

Épisode 5

J’avais couru jusqu’à la maison. Les larmes aveuglaient ma vision, cette trahison était insupportable. J’avais écarté mes jambes pour un moins que rien. À la porte, ‘’Nadine’’ criais-je. Elle sortit me rejoindre et je m’écroulai dans ses bras. 

Anna : c’est un menteur, il voulait juste me voler mon corps. Il m’a menti Nadine, je veux mourir.

Elle m’amena à l’intérieur, me calma comme elle pouvait mais rien.

Nadine : cesse de pleurer et raconte-moi ce qui s’est passé. 

Anna : il a parié pour coucher avec moi, comme j’ai été stupide

Nadine n’avait pas l’aire surprise, elle semblait être déjà passée par là.

Nadine : ça va passer ma chérie, ce n’est qu’un idiot. Il va payer de te faire souffrir ainsi. Je vais lui faire sa fête

Anna : je l’aime Nadine, je l’aime fortement. Je ne veux pas être loin de lui.

Je ne mangeais plus, je n’avais plus faim. Je m’enfermais à longueur de journée, j’avais peur du soleil. Nadine ne savait plus par quel moyen me consoler de mon chagrin.

Nadine : c’est la vie ma chérie, les hommes sont comme ça. Tu en trouveras un qui reconnaisse ta valeur mais cesse de te morfondre. Maman m’a fait comprendre que papa arrivai ce soir. Doit-il te trouver dans cet état ?

Anna : pourquoi ? Je leur ai fait quoi de mal pour qu’ils jouent avec mon cœur de cette manière ? Sans même se soucier de ce que ça peut me faire.

Nadine : ce genre d’homme se fiche de tout. Ce sont des monstres. 

Cette journée passa comme les deux dernières depuis que mon chagrin avait commencé. J’attendais à longueur de journée que Charles m’appelle et me demande pourquoi je devenais aussi distante mais rien. J’avais l’impression qu’il ne s’en était même pas rendu compte. Toujours sur la même position depuis le matin, j’entendis frapper à la porte. ‘’Entrez’’ criais-je. C’était papa. Je devais forcer le sourire, faire celle qui n’avais rien. J’allais l’accueillir comme il le fallait, j’installai ses affaires et lui fit couler un bain froid. 

Une fois devant son plat de nourriture qu’avait fait Nadine le matin, il me regarda quelques secondes avant de prendre la parole.

Papa : je me souviens quand je courtisais encore ta mère, c’est la seule de toutes mes femmes que j’ai dû courtiser pendant des semaines. Je lui avais fait savoir que j’avais la plus grande des plantations au village.

Anna : pourquoi tu me racontes encore ça papa ?

Papa : elle s’était vraiment mise en colère lorsqu’elle avait découvert que je ne possédais même pas un mètre carré de terre à moi seul.

Anna : je connais cette histoire papa

Papa : elle m’a quand-même pardonné et on s’est marié. Les peines de cœurs ne se résolvent que par le dialogue et le pardon. Sinon tu vas pleurer toute ta vie.

Anna : humm papa…

Papa : depuis que je suis entré ici tu retiens tes larmes et te cache pour te moucher. Je vois bien tout ça. Je suis certain que c’est un homme qui te met dans cet état.

Anna : ça va aller papa ne t’en fait pas.

Papa : j’espère qu’il ne t’a pas trop blessé sinon… Hummm…

Pendant qu’on parlait, Nadine rentra des cours.

Nadine : mon papa chéri d’amour est arrivé (en laissant tomber son sac)

Papa : viens dans mes bras princesse

Je me sentais toujours triste malgré l’ambiance alors je me mis à l’écart en sortant. Le vent qui me tapait dessus me demandait d’aller voir Charles pour qu’il me dise que rien de tout ce que j’avais entendu n’était vrai. Je me convainquais qu’il puisse y avoir un mal entendu alors je composai son numéro.

Anna : dis-moi que c’est faux Charles, dis-moi que tu m’aime.

Charles : tu es jusqu’ici la fille la plus bête que j’ai rencontré. Comment tu peux croire un seul instant que je veuille aller voir tes parents alors que je suis en pleine érection ? Hahaha…

Je me sentais détruite, comment avait-il pu ? Je savais que cette histoire ne pouvait pas se terminer de la sorte. Je retournai à l’intérieur et me jetai sur le lit. Nadine avait fait un briefing de ma situation à papa. Il ne pouvait que me consoler en attendant de mettre main sur Charles.

Papa : tu sais ma fille, quand on tombe on doit se relever encore plus fort. Ne te morfond pas de la sorte. 

Nadine ne lui avait certainement pas dit que cet homme avait eu mon corps servi sur un plateau pour une nuit entière. Papa en serai devenu fou de rage. Les conseils de papa finirent pas m’ensommeiller. À minuit, je sentis ma vessie déborder alors je me dirigeai vers les toilette. Quelqu’un y était déjà et avait bloqué. Je restai là à attendre mais curieusement, je constatai que papa était sur le canapé en train de dormir et Nadine sur le lit. LA douche était bien fermer de l’intérieur et quelqu’un y lavait les mains. Nous n’étions que trois dans cette chambre et la porte était très bien verrouillée. La panique m’envieillissais, était-ce un malfrat ? Je voulus réveiller papa mais je sentis cette main froide me prendre par la hanche et me tirer vers la douche.

-tu voulais uriner alors urine (cria cette voix mis femme mis homme)

Je criais de toutes mes forces mais je ne m’entendais pas, je gesticulais mais tous les bruits étaient sourds. Je finis par sauter du lit en bousculant Nadine. Ce rêve m’avait donné la chair de poule. Était-ce un rêve ?

Nadine : merde on t’appuyait dans ton rêve ? 

Je me levai brusquement pour aller regarder si personne n’était à la douche. Nadine me suivit. C’était encore fermé de l’intérieur mais personne n’y était. On essaya d’ouvrir mais impossible.

Nadine : que ce passa-t-il ?

Anna : j’ai rêvé qu’il y avait une autre personne dans ces toilettes, on devra réveiller papa.

On se retourna vers papa mais il n’était plus sur son fauteuil. La chambre faisait des tours sur elle-même en nous balançant de haut en bas. On criait ‘’papa’’ mais on ne l’entendait pas. On posa à nouveau l’œil sur cette mystérieuse personne qui était dans la pièce avec nous. Nadine réussit à lui attraper la main et la tira vers nous.

Nadine : qui es-tu ? Que veux-tu ?

Elle se mit à murmurer à répétition ‘’réveillez-vous ce n’est qu’un rêve’’. Je sursautai du lit et vit Nadine faire pareil. On transpira à en remplir les bouteilles vides de la maison.

Papa : ce n’était qu’un rêve mes chéries

On plongea dans les bras de papa en fouillant une respiration plus profonde. On avait l’impression de manquer d’aire. Papa ouvrit toutes les fenêtres et alluma le ventilateur.

Papa : ça va mieux ?

Nadine : merci papa

Papa : racontez-moi vos rêves

Nadine : moi j’ai rêvé d’Anna qui rêvait. Dans se rêve elle se réveillait pour se mettre à l’aise mais trouvait une personne autre que nous dans la douche. Elle se titilla un peu avec la personne avant de se réveiller brusquement ce qui me réveilla également…

Anna : on a quasiment fait les mêmes rêves

Nadine racontai exactement ce que je venais de vivre dans mon songe. Papa semblait comprendre ce qui se passait et en avait très peur.

Papa : vous vous êtes disputé ?

Anna : un peu mais c’est déjà passé, n’est-ce pas Nadine ?

Nadine : c’est déjà oublié.

Ça ne le rassurait pas, il était de plus en plus inquiet. Il n’était que deux heures du matin alors on s’endormit à nouveau jusqu’au matin. Au réveil, je trouvai des messages de Charles dans mon téléphone.

Charles : ça ne sert à rien de me menacer dans les rêves, Dieu est avec moi. Il est plus fort que vos sorciers du village.

Je m’étais laissé croire qu’il avait confondu de destinataire. Ma journée commença beaucoup mieux que les précédents, je voulais profiter de mon weekend pour mettre un terme à mon chagrin. Nadine ramassa son portable et je vis une goutte de larme traverser sa joue.

Anna : c’est quoi le problème ? Tu as vu quoi dans ton téléphone ?

Nadine : non c’est… 

Je lui arrachai le portable des mains. C’était moi, c’était une vidéo de moi, les jambes écartés à cet homme de malheur. Je n’y croyais pas.

Anna : il n’a pas fait ça

Nadine : calme toi ma puce, respire un grand coup…

Elle me fit asseoir et m’apporta un verre d’eau.

Nadine : ressaisi toi avant que papa ne revienne de la boutique, ne pleure pas on va bientôt arranger ça.

Anna : mon corps fait le tour des réseaux et tu veux que je me calme ? Ai-je mal fait de tomber amoureuse de cet homme ? Était-ce un péché ? Pourquoi je n’arrive même pas à lui en vouloir ?

Nadine : je vais aller lui parler tout à l’heure. Reste calme Anna

Anna : calme ? Calme ? Mon Dieu pourquoi tu as même amené cet homme ici ? Hein Nadine ? Pourquoi avoir mis cet homme sur ma route ? Je t’avais bien dit que je ne voulais pas d’homme dans ma vie mais tu as tout fait pour que je l’accepte. 

Nadine : je ne savais pas qu’il était comme ça au début. Quand j’ai compris le genre d’homme qu’il pouvait être je t’ai demandé de rebrousser chemin mais tu n’en a fait qu’à ta tête.

Anna : tu m’as d’ailleurs souhaité le pire dans cette relation, j’espère que tu t’en réjouis maintenant.

Nadine : ne me fait pas passer pour la responsable de ce qui arrive car tu sais que je n’y suis pour rien.

Anna : tout ça c’est de ta faute. Qu’est-ce qui me dit que tu n’es pas aussi derrière tout ça ?

Nadine m’avait donné une gifle. Je la lui avais rendue. On s’était prise par les cheveux et pour la première fois de notre vie, on bagarra à s’en déchirer la peau. Papa entra en donna une claque à toutes les deux. Il nous fit asseoir aux extrémités du lit et s’assit entre nous.

Papa : depuis que vous êtes né je n’ai jamais vu une connerie pareille. Je veux… Non j’exige que l’une d’entre vous prenne la parole et m’explique ce qui se passe dans cette maison. Qu’est-ce qui peut bien vous amener à faire comme des poules ?

Un silence mortuaire laissait place au bruit des moustiques de cette ville. Papa se tourna vers Nadine. Elle baissa la tête en larme. Il se tourna vers moi. Je fis pareil que ma sœur.

Papa : personne ne veut parler ? Je vais aller au village chercher votre mère. On va voir si vous allez continuer à ne rien dire.

Anna : on ne va pas recommencer papa

Papa : vous n’avez pas pitié de mon état de santé ? Vous savez très bien que c’est ce qui m’amène mais vous me sortez des cartouches inconnues ? Je veux savoir ce qui se passe.

Nadine : elle a utilisé tout mon savon et a refusé de m’en acheter un nouveau. Je n’aime pas le savon Macao.

Papa : ferme ta bouche. C’est une raison pour vous disputer ? Vous savez ce qui se passe quand vous vous disputez ?

Anna, Nadine : non papa

Papa : ma’a Maria change de position dans sa tombe et pleure jusqu’à ce que vous reprenez vos esprits. Elle ne peut pas reposer en paix quand vous faites autant de bruits inutiles. Vous oubliez déjà ses conseils ou quoi ?

Il avait su nous toucher. Nadine m’avait regardé et avait souri, on s’était souri. JE ne savais pas ce qui m’avait pris de lui dire autant de méchanceté. On se rapprocha de papa et s’excusai de ce comportement.

Papa : j’espère vraiment que vous n’allez pas recommencer. Beaucoup de chose pèse sr vous et ne voudrai pas que…

Il avait coupé sa phrase.

Anna : continue papa, on t’écoute

Papa : faites la paix et ne recommencez pas je vous en prie.

On était beaucoup plus calme lorsque papa est parti à son rendez-vous. Il refusait qu’on l’y accompagne. Nadine s’était couchée pendant que je faisais la cuisine. JE ne cessais de me voir toute nue dans une position de cheval avec Charles me chevauchant. En fouillant dans ma tête je ne me souvenais pas avoir pris une position autre que celle du missionnaire avec lui. Je n’avais non plus mis de sous vêtement rouge, je n’en avais d’ailleurs pas de cette couleur. Je courus vers Nadine qui revoyait la vidéo.

Nadine : mais tu n’as pas de sous-vêtement rouge. 

Anna : en plus on a juste pris la position du missionnaire jusqu’à la fin. 

Nadine : mai cette fille c’est toi, elle te ressemble trait pour trait.

Anna : ça doit être un montage, en plus regarde l’heure du tournage. Deux heures et trente minutes de cette matinée. JE te signale qu’on venait de se remettre au lit après ce rêve bizarre.

Nadine : tout ça sent très mauvais. On vient de se bagarrer pour un rien du tout en sachant que papa est là. Ça n’était jamais arrivé avant.

Anna : regardons encore cette vidéo

On remit la vidéo mais quelque chose avait changé, ce n’était plus moi. C’était Nadine, sur la même position. Elle souriait et nous regardait. Nadine lâcha le téléphone, que se passait-il ? On n’était plus dans un rêve, cette fois on était très bien éveillé.

À suivre…

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