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Chapitre 7

Épisode 7

Nadine et moi restions sans voix face à ce genre d’évènement. Le docteur semblait en savoir beaucoup sur la situation.

-quand j’étais plus jeune j’ai entendu parler du rituel selon lequel on unis une orpheline de père et de mère à une des jeunes filles du village ayant tous ses parents vivants. Ce rituel permet à l’orpheline de ne jamais être seule dans sa vie, les deux filles seront à jamais liées et s’aideront en toutes situations. Mais comme tout pacte démoniaque il appelle les mauvais esprits.

Nadine : continuez docteur.

-pour le moment j’ai plusieurs patients qui m’attendent mais je peux vous recevoir en soirée chez moi. Je vais faire plus de recherche sur le rituel et on en reparlera ce soir. Mon numéro est sur le carnet d’Anna.

Anna : vous pensez vraiment que nous appelons des démons ?

-vous ne les appelez pas, ils vous cherchent, on va en reparler. Pour votre santé tout va bien, dans l’après-midi vous sortirez.

C’était un film d’horreur. Nadine avait très peur et décida d’aller nous chercher à manger. Il sonnait huit heures du matin lorsque je vis une silhouette d’homme de grande taille me recouvrir de son ombre. C’était Charles.

Charles : je ne pouvais pas aller au travail sans savoir comment tu vas. Je suis désolé pour tout

Anna : je suis enceinte Charles, on va avoir un bébé.

Je n’avais pas titubée, je n’y comptais pas. Il devait assumer. Charles avait nié cette grossesse de toutes ses forces. Il n’avait que raison mais il était le seul à m’avoir touché. Assis sur mon lit d’hôpital, il ne cessa de me menacer par peur de perdre sa femme et sa fille si jamais notre relation se découvrait.

Charles : j’aime ma femme et elle m’aime. J’ai une fille avec elle et pour rien au monde je ne permettrais que tu viennes tout détruire. Cherche le père de ton bavard et laisse-moi en paix.

Chacune de ses phrases faisaient monter ma colère. Je le fixais sans cligner des yeux, je voulais lui arracher les tripes en ce moment. Je ne me reconnaissais pas.

Anna : tu vas assumer cette grossesse Charles car tu es le seul à m’avoir touché depuis ma naissance. Je suis désolé pour ton mariage mais ta femme n’aura qu’à accepter. C’est aujourd’hui que tu sais que ton mariage existe ?

Charles : je te déconseille de me chercher Anna, je suis très dangereux.

Anna : on verra qui est plus dangereux. Tu vas m’épouser Charles, que tu le veuilles ou non. 

Je ne contrôlais plus les paroles que je lançais. Cet homme ne pouvais pas m’enceinter et s’enfuir me disais-je mais au fond je voulais demeurer près de lui. 

Charles : tu veux faire un tour en enfer Anna, je te conseil d’oublier ce que tu viens de dire. 

Anna : je suis Lucifer Charles, l’enfer c’est ma maison. Il est hors de question que tu m’enceinte et t’enfuis. Je ne suis pas du n’importe quoi.

Charles : toi et moi savons très bien que je ne suis pas le père de ton enfant.

Anna : je n’ai couché qu’avec toi Charles, ne me fait pas déshonorer ma famille.

Ayant reçu un appel sans doute important, il me laissa seule un moment et alla le prendre à l’extérieur. Au bout d’une dizaine de minute, il revint en avançant comme un robot. On aurait cru qu’il fut possédé. Il me regarda dans les yeux et je revis le Charles de la première fois. Mon cœur se remit à battre très fort. Il s’assit devant mon lit.

Charles : si tu insistes je t’épouserai.

Il esquissa un sourire mesquin en posant la main sur mon épaule. 

Charles : je ne laisserai pas mon enfant grandir sans père

Cette façon de parler tout à coup m’était inconnu. Ce Charles était différent du Charles d’il y’a quelques minutes. Je ne voulais plus réfléchir, j’étais prête à me marier avec lui en me fichant de sa femme et de sa fille. Il ne pouvait pas s’en tirer comme ça. On changea de sujet de conversation. Naïvement, je lui reparlai du pari et de la vidéo.

Charles : pour le pari c’était une blague comme tu le sais mais plus tard je suis tombé amoureux de toi. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais je t’aime plus que je ne l’avais prévu.

Anna : et la vidéo

Charles : je ne sais vraiment pas de quoi tu parles, je ne vais jamais nous filmer pendant qu’on fait l’amour. Je t’aime trop pour ça.

Cette phrase était ce dont j’avais besoin en ce moment, mon Charles revenait à moi mais d’une façon brusque. Pendant qu’on échangeait en riant, sa femme et sa fille arrivèrent avec un repas pour moi. Elle était d’une bonne chaire de graisse sans aucune forme, une large bouche sur un minuscule visage. Elle ne marquait des points que sur sa poitrine et son fessier considérablement volumineux. Elle fut étonnée de voir son mari qui était censé être au travail assis sur mon lit, rigolant avec moi en me tenant par la taille.

-c’est quoi ça chéri ? Tu m’as dit hier que…

Charles : je suis le père de l’enfant qu’elle porte et que tu le veuille ou non je vais l’épouser.

Elle n’en croyait pas ses oreilles, moi aussi j’étais étonné. 

-non tu ne… Mais… Charles

Charles : si tu ne veux pas d’une coépouse alors plis bagages et vas-t-en. 

Elle était bien trop sentimentale et calme pour se disputer avec lui. Elle me regarda, je sentais la déception. Je m’en moquais. Elle regardait sa fille et pleurait. Je me sentais sans cœur mais je ne voulais pas être loin de Charles. Elle s’en alla en emportant sa nourriture avec elle. Après son départ, Charles devint bizarre. Il baissait doucement sa tête et la relevait brusquement. Il fit le même geste plus de deux fois ce qui m’inquiéta.

Anna : Charles ça va ? 

Charles : très bien chérie, demain matin on ira au village. On va voir ta famille.

Anna : tu m’avais menti la dernière fois 

Charles : je ne te mentirai plus jamais.

Il s’approcha pour m’embrasser sans se soucier des autres malades dans la salle, j’étais prête à le recevoir. Nadine nous interrompu.

Nadine : comme tu as parié sur son corps là ça ne t’a pas suffi ? Tu viens chercher quoi ici ? Et toi Anna tu fais semblant d’être bête ou tu l’est vraiment ? Tu ne vois pas que c’est un Salo ?

Comme à chaque fois que Charles se mettaient en travers de notre chemin, on se disputa considérablement.

Anna : je suis désolé si tu n’as toujours eu que des hommes d’un soir. Moi je vais me marier avec Charles et ceux le plus tôt possible. Je ne vais pas déshonorer ma famille.

Nadine : Anna qu’est-ce qui nous arrive ? 

Anna : demande-toi ce qui t’arrive, jalouse va… Tu pensais qu’il n’allait pas assumer ma grossesse ? Confirme par toi-même.

Nadine : en tout cas faites comme vous voulez, je ne suis plus là. 

Elle avait laissé le déjeuner et avait tourné ses talons. Charles resta quelques minutes supplémentaires et s’en alla pour le travail. Dès son départ, je sentis un poids se jeter sur ma tête. Pourquoi avais-je parlé à Nadine de cette manière ? Qu’est-ce qui m’arrivait ? Je ‘appelai sur son portable mais elle ignora. À l’heure de sortie, elle vint me chercher et sans dire un mot, on rentra. Le rendez-vous avec le docteur était prévu pour 18h et il comptait venir à la maison. Nadine révisait ses cours en se laissant s’emporter par moment. JE devais ouvrir un sujet.

Anna : Charles veut qu’on aille au village demain

Nadine : bon pieds la route.

Anna : tu ne viendras pas avec nous ?

Nadine : je ne cautionne pas les bêtises.

Anna : tu veux que je sois une mère célibataire ? 

Nadine : c’est mieux de l’être plutôt que d’épouser cet homme. Tu ne vois pas que rien n’est clair chez lui ? Un jour il est clair et un autre jour il devient méconnaissable. Réfléchit Anna.

Anna : je ne veux plus qu’on se dispute Nadine, je ne le supporte pas.

Nadine : constate également qu’il n’y a qu’en présence de ce Charles que nous nous disputons. C’est après l’avoir vu ou l’avoir parlé que nous faisons ces cauchemars sans tête ni queue. Rien qu’en le mentionnant tout change entre toi et moi.

Anna : tu veux par-là dire quoi ?

Nadine : je veux par-là te dire que cet homme est l’un des démons dont nous parlait Maria. Il est là pour nous séparer, ouvre les yeux.

Anna : je pense plutôt que tu deviens folle. Attendons le docteur pour avoir plus d’information sur ce qui se passe.

Nadine : comment tu expliques la vidéo ? D’abord c’est toi à cheval avec Charles et ensuite c’est moi. Tu expliques ça comment ?

Anna : depuis notre enfance toi et moi avons des imaginations débordantes, ça doit être l’une d’elle.

Nadine : j’ai bien peur que cet homme soit en train de te posséder. Tu ne veux plus m’écouter et pire encore tu ne sais plus réfléchir.

Anna : je pense plutôt que tu m’envie. Tu pensais certainement que j’allais avorter comme toi et que…

La goutte d’eau venait de déborder le vase, Nadine me donna une gifle qui me projeta de l’autre bout de la pièce. 

Nadine : tu sais mieux que quiconque qu’on m’a volé mon bébé. Tu sais très bien ce qui s’était passé alors comment oses-tu ? Pourquoi tu remue le couteau dans la plait ? 

Anna : je suis désolé Nadine, je n’ai pas réfléchi

Dès notre arrivé en ville, Nadine avait rencontré un jeune entrepreneur qui lui avait promis ciel et terre, lune et soleil y compris. Nouvellement amoureuse, elle se jette à ses pieds en se donnant corps et âme dans cette relation qui au bout du compte était sans lendemain. Leurs ébats sexuels sans précaution ne manquèrent pas de porter leur fruit, Nadine se retrouva enceinte. Cet homme lui avait promis comme toujours de prendre soin d’elle malgré la situation. Il était d’après ses dires prêts à aller demandé sa main une fois sa licence obtenue. 

Grâce à ces promesses, Nadine était heureuse d’être enceinte, elle voulait en parler à la famille. Un soir, son amoureux nous invita à une soirée mais je décidai de rester à la maison. À six heures du matin, je retrouvai Nadine étendu devant la maison. Son intimité était inondée de sang. Une fois à l’hôpital, on nous fit comprendre que quelqu’un avait provoqué son avortement. Deux jours plus tard, son amman revint à la maison en prétextant vouloir s’excuser.

-je ne suis pas encore prêt à avoir un enfant c’est pour ça que je t’ai fait avorter après t’avoir drogué. Je veux que nous patientions un peu, pour le moment on doit encore attendre un peu.

Ce jour Nadine l’avait presque poignardé mais les voisins étaient venus à sa rescousse. Elle avait pleuré nuits et jours son bébé jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de larme en elle. Son comportement vis-à-vis des hommes n’est plus ni moins qu’une conséquence de cette fâcheuse expérience. Lui rappeler cet épisode de sa vie sur un coup de tête n’était vraiment pas mon intention.

Anna : je ne le pensais pas Nadine, je suis vraiment désolé ma puce. 

Impossible de la calmer, elle pleurait de plus en plus. Chacune de ses larmes rendaient la chambre de plus en plus froide. On aurait cru être dans un congélateur.

Nadine : tu sens ce froid ?

Anna : j’ai cru que j’étais la seule

Je m’avançai vers la porte pour la fermer mais elle se ferma et se verrouilla toute seule. On entendit des voix de bébés hurler de plus en plus fortement. Tout avait l’air de tourner autour de nous. Nadine vint se mettre à mon niveau en séchant ses larmes. On était face à la porte principale, on ne pensait qu’à une chose : sortir de cette chambre. Dès qu’on lança la main sur le poignet, on sentit comme un liquide s’écouler sur nos épaules exposer par les démembrés que nous portions. Nadine se retourna brusquement et se mit à crier, je me retournai à mon tour et eu le sang glacé. Cette silhouette qu’on voyait dans nos rêves était là, à nous fixer sans nous permettre de distinguer sa nature.

De toutes nos forces on cria en essayant de libérer nos poignets qui étaient scellées dans ses mains. Nadine prit le courage de lui parler en se débattant, en hurlant.

Nadine : qui es-tu ? Que veux-tu ?

-je veux les sœurs de sang, je dois vous amener avec moi.

Nadine : mais qu’avons-nous fait ?

La chose s’était laissée distraire alors mon poignet fut libéré. Je me retrouvai devant la porte à la déverrouiller sans succès. Je me sentis à nouveau au milieu de ces gens couvert de blanc à l’hôpital. Je me revis face à ce monstre dans la douche, c’était un cauchemar. Lorsque je me retournai, je vis la chose entrée en Nadine, elle n’arrivait pas à la repousser. Sur la cuisinière je ramassai le couvercle de la marmite et donnai un coup bien appliqué à ce monstre. Je vis un liquide noir s’écouler de son visage et il s’en alla en laissant Nadine s’écrouler au sol. La porte s’ouvrit et le docteur couru vers nous.

-ho mon Dieu ! J’ai tout fait mais la porte ne s’ouvrait pas.

Cette fois nous n’étions pas dans un rêve, tout s’était passé. On avait passé quelques minutes en enfer.

À suivre…

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