Goran reprend sa respiration après deux jours de mort fictive.La table sur laquelle il est allongé ne lui paraissait jusqu’alors pas aussi dure. Le moindre de ses mouvements fait craquer tout son corps tandis qu’il aperçoit le mage qui l’a fait voyager. Il vient tout juste d’entrer dans la pièce. Il se sentait redevable suite à une histoire peu nette avec des pirates peu recommandables dans laquelle il s’était embourbé il y a bien longtemps de cela. Goran l’avait alors sorti d’un très mauvais pas. Le mage s’est donc empressé d’aider le jeune homme afin d’effacer définitivement sa dette. Il n’est plus tout jeune et se refuse à périr avant d’avoir réglé ce qu’il doit.Ailec est assise à côté du lit, la tête déposée sur ses bras. Elle s’est assoupie. Goran caresse ses cheveux flamboyants, la réveillant tout en douceur. Elle ouvre un œil, puis deux. Réalisant ce qui se passe, elle se redresse en toute hâte et saute à son cou, heureuse qu’il soit enfin réveillé. L
Célia B. est une jeune auteure passionnée de lecture et d’écriture. Voyageuse dans l’âme, elle aime rêver l’ailleurs et partage ainsi son imagination dans ce premier roman.
À Blanche, sans qui ce texte ne serait pas.À Nini, pour l’aide et les remarques.À mes parents, sans qui toute cette aventure serait impossible.À Co’, pas besoin de mot.PrologueElle regardesa main se poser. Ce n’est pas la sienne. Du moins, c’est tout comme. Elle ne sait plus ce qu’elle sent. La vivacité l’a-t-elle désormais désertée ? Une vague douleur entre les côtes la tiraille pourtant depuis quelques jours.Qu’a-t-elle fait ? Telles ses angoisses nocturnes, ses plans culs s’enchaînent et s’additionnent sans qu’elle puisse en tenir à jour le registre. Trop peu de temps... Entre deux, elle bosse. Elle ne laisse aucun repos à son cerveau. Si elle n’est pas en train de parler avec un nouvel étalon, c’est qu’elle le chevauche. Et si elle n’est pas en pleine course d’équitation, c’est qu’elle a le nez dans ses papelards.
À peine son œil est-il ouvert qu’un semblant de lumière transperce son cerveau, lui assurant ainsi que le soleil est déjà bien haut dans le ciel. Il est tard.Comme chaque jour. Et pourtant, la nuit a été si courte. Elle soupire, se tourne et se retourne. Ses hanches craquent. Elle aura encore un peu de mal à marcher, mais c’est plus fort qu’elle. Elle ne peut pas résister à une bonne séance d’escalade. Dès qu’un rideau se présente, elle veut forcément y grimper.Silence. Silence. Plop. Une goutte tombe. Puis une deuxième. Qu’est-ce donc encore que ce bruit ? Elle ne se souvient pourtant pas s’être levée dans la nuit pour ouvrir le robinet. Et il ne lui semble pas non plus qu’il y ait une fuite. Agacée par le bruit incessant, elle se lève, les cheveux en bataille et le reste de crayon mal démaquillé coulant sous ses yeux.Hmm… ce qu’il fait froid une fois sortie de la couette et de l’oreiller douillet. Un bon chocolat chaud et ce sera réglé. Des chauss
C’est un léger souffle sur le front qui accompagne un baiser qui la réveille. Des papillons dans le bas du ventre, elle ouvre les yeux et voit le visage de Vince, accroupi sur le sol. Il lui caresse la main proche de son visage.« Il est l’heure », murmure-t-il.Nul besoin de le lui dire deux fois, elle est déjà sur ses pieds et se faufile vers l’armoire pour y attraper de quoi partir en expédition. Il s’approche d’elle alors qu’elle tente de nouer un nœud dans son cou. Embrassant son épaule nue, il saisit les rubans et en joint les deux bouts pour faire une boucle.Tout semble prêt lorsqu’ils pénètrent dans la salle à manger.De grandes baies vitrées ornent les murs du côté droit. Elles donnent sur le parking et sa fontaine. Elles sont surmontées par des voûtes de bois sculptées. Cela n’en demeure pas moins très moderne. L’espace est aéré. Une très longue table meuble la pièce en son centre et une cheminée, où brûle un feu réconforta
Vince est à ses côtés lorsqu’Ailec ouvre les yeux. Sa tête lui fait mal. Elle tente de se relever brusquement, comme à son habitude, mais une douleur déchirante dans son abdomen l’en empêche. Elle passe ses mains sur son ventre et sent le bandage. Elle soulève doucement son T-shirt et découvre une large étendue de sang. De toute évidence, il ne l’a pas loupée. Fumier. Perfide, comme à son habitude. Mais son cerveau refuse de s’énerver.« Où est Ruby ? demande-t-elle en tournant légèrement la tête vers Vince.— Elle va bien. Elle est dans la salle à manger. »Ailec se redresse péniblement sur ses coudes.« Je veux la voir.— Non, tu n’iras nulle part. »Il se croit ferme dans son ton mais le regard noir de glace qu’elle lui lance induit qu’il ne tiendra pas longtemps dans les négociations. Elle veut voir Ruby et elle la verra. Elle se contrefiche bien de son avis. Alors, quitte à ce qu’elle descende, autant que ce soit avec l
Ruby est en train de préparer son sac quand Ailec entre dans la chambre.« Tu t’en vas ? s’enquit Ailec.— Tu dois comprendre. Je ne suis pas à ma place ici.— Tu devras porter un masque si tu nous quittes.— Tu es tellement mal placée pour parler… la reprend Ruby. Tu portes un masque depuis des années.— Je peux le gérer, répond Ailec.— Moi aussi.— Ruby… Tu es jeune et…— Oh ça va ! Ne me joue pas le couplet de l’ancêtre. Tu n’as que cinq ans de plus que moi. Quant à ce qui est de l’expérience… toi aussi tu les as quittés. Plus d’une fois.— Et comme tu peux le constater, je reviens inévitablement ici. Je ne peux pas rester loin bien longtemps. »Ruby tombe sur le lit. Elle place sa tête entre ses mains, les coudes sur les genoux. Ailec prend place à ses côtés. Elle lui caresse l’épaule. Ruby pose alors ses yeux de verre sur son aînée.« Tu devras aussi porter des lenti
La soirée s’est bien passée. Les sourires qui s’affichent sur les visages radieux des deux tourtereaux en attestent. Ils entrent silencieusement dans le Manoir en espérant ne réveiller personne. JC les attend dans le salon, un livre à la main.« La Philosophie dans le boudoir, hein ? se moque Ailec qui s’avance vers lui. C’est sûrement la seule philosophie que tu peux comprendre. »Il tire la langue et l’attire contre lui pour la forcer à s’asseoir sur ses genoux. Elle se débat en rigolant.« Allez, viens on essaye pour voir si ce qu’il décrit est réalisable. »Ailec, toujours tout sourire, parvient à se relever.« Ne t’en fais pas JC, ce que dit Sade est parfaitement réalisable. »Elle lui lance un clin d’œil qui en dit long sur ses activités passées.« Les autres sont couchés ? » s’enquit Vince.JC hoche la tête en guise d’acquiescement.« Je monte enfiler quelque chose de plus confortable, annonce Ailec en s’approchant du hall d’entrée. Voyez comment vous voulez pro