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CHAPITRE 3

COUP DE FOUDRE PROFESSIONNEL

    Gaëlle : Charline ?! C'est ça ?

    Charline a été interrompu par sa voisine de banc qui la toucher au coude. 

_Charline : oui

_Gaëlle : il faudrait te rapprocher du délégué de la rédaction pour qu'il insère ton nom dans liste des effectifs.

_Charline : d'accord. Et où pourrais-je le rencontrer s'il te plaît ?!

_Gaëlle : t'inquiètes, je vais te le montrer après la conférence. Il préfère recevoir dans son bureau qu'ici à la rédaction.

    Charline était d'accord. 

    La conférence de rédaction était sacrée. Elle était une séance assez particulière où tous les journalistes se réunissaient pour discuter et échanger autour des articles qui passeront aux différents programmes de télévision tels que les émissions et le journal de la mi-journée et du soir. Hormis le weekend, la conférence se faisait tous les jours et aucune absence n'était tolérée, sauf en cas d'extrême urgence. Le rédacteur en chef s'appelait Dimitri Atangana. C'est un homme élancé, toujours tiré à quatres épingles qui connaissait son métier. À ses côtés, il y avait son adjoint dénommé Charles Mendo. Les deux hommes formaient un duo d'enfer. 

    4h de temps écoulées, la séance était levée. Il était 10h. Chaque journaliste s'empressait d'aller sur le terrain pour faire ce qu'il avait à faire. Charline et Gaëlle se sont entendues d'aller d'abord sur le terrain avant de revenir rencontrer le délégué de la rédaction. Elles étaient sur le point de sortir de l'entreprise afin de prendre le taxi, lorsque Charline s'est rendue compte qu'elle avait oublié de signer à la guérite avant de sortir.

C'était la règle, en fait. Nul ne sortait de l'entreprise après avoir signé dans le cahier de décharge. Cela permettait de contrôler les entrées et sorties du personnel de la société. Elle a demandé à Gaëlle de l'attendre devant, le temps pour elle de vite rentrer pour signer et de revenir. 

Lorsqu'elle y arrive en courant sur ses petits talons, elle se heurte maladroitement à une personne qui venait également avec la même vitesse dans sa direction. Les deux se sont cognés le front et sont tombés..

_Charline : Aïe ! (En posant sa main sur son front)

    C'était douloureux, il faut l'avouer. Lorsqu'elle lève les yeux pour voir à qui elle s'est cognée, elle est étonnée de voir..

_Charline : encore vous ?! (En essayant de se lever)

    Il s'agissait de l'homme de la voiture dont elle a refusé les excuses au marché. Lui-même était stupéfait. Il massait son front tout en regardant Charline.

_Charline : je constate que c'est une habitude chez vous d'indisposer les gens.

     Ne la quittant pas du regard, il s'est levé et lui a dit :

_je m'excuse mais il faut aussi reconnaître que vous avez votre part de responsabilité

_Charline : ah oui ?! Et comment ça?

_parce que vous courriez !

_Charline : je vous signale que si je l'ai fait, c'est parce que je savais que devant moi, il n'y avait personne. Et comme toujours, vous apparaissez de nulle part comme par magie pour causer des dégâts ! Je demande hein, c'est le "famla" ? (Pour dire sorcellerie) ; on vous a envoyé ?!

    Le jeune homme a ri.

    Elle s'est dirigée vers le vigile. Elle lui a demandé le cahier de décharge pour signer. Ce qui a été fait. Pendant ce temps, le jeune homme ne faisait que la regarder jusqu'à ce qu'elle termine. Puis, lorsqu'elle se tourne pour partir, elle le voit direct devant elle. Il s'était levé tout doucement pour se placer derrière elle sans qu'elle ne le sache. 

A cet instant, il y a eu comme une connexion entre eux. Pendant une dizaine de secondes, ils se regardaient droit dans les yeux sans animosité. Le jeune homme ressentait l'agréable parfum de Charline qui se dégageait au niveau du pouls de son cou qui battait très fort. Elle sentait divinement bon. Elle par contre, pouvait suivre la forte respiration de ce dernier qui le dévorait du regard.

    Ce qui a fini par rompre le silence, ce sont les gens qui circulaient autour d'eux pour avoir accès au passage. Charline est revenue à elle-même, elle a poussé légèrement le jeune homme pour se dégager de lui et est allée rejoindre Gaëlle sans rien dire. Mais qui était-il ?! Comment a-t-il fait pour se retrouver ici ?! Voilà les questions auxquelles elle se posait lorsqu'elle était dans le taxi. Elle était pensive à la fois troublée par ce qui venait de se passer. 

    De son côté, le jeune homme en question a rejoint son ami dans la voiture pour aller également sur le terrain. Ce dernier lui a demandé pourquoi il avait autant traîné comme ça et il lui a répondu qu'il a été retardé par "une agréable distraction". Son ami ne comprenait pas de quoi il parlait..

_hein ?! Tu parles même de quoi, gars

    Le jeune homme a juste souri puis il a dit :

_non, c'est rien. 

_okay !

    Ils ont pris la route de leur côté.

    Charline et Gaëlle étaient en pleine action au quartier Intendance ; un des endroits situé au cœur du centre-ville de Yaoundé. Là-bas, il y avait de l'affluence. On pouvait voir les gens qui montaient et descendaient, d'autres qui faisaient des achats et surtout des boutiques succinctement alignées où des commerçants faisaient la promotion de leurs produits. À l'aide de leurs magnétophones, les filles se sont rapprochées auprès des vendeurs et de certains clients pour leur poser une série de questions. 

    Après cela, elles sont rentrées en Nsam pour exploiter et interpréter les données qu'elles ont recueillies. Elles ont trouvé que presque tout le monde était déjà là, et ça allait dans tous les sens dans la salle de rédaction. Il y avait du grabuge, certains journalistes qui faisaient des aller et retour en tenant leurs téléphones en mains et d'autres qui étaient devant leurs machines. 

Gaëlle a rassuré Charline que c'est cette ambiance qui règne toujours en salle. Donc, elle devra s'habituer. Cette dernière était obligée de travailler avec les bruits pour rédiger son article. C'est ainsi qu'elle s'est concentrée pour le faire. Ses yeux se baladaient entre son téléphone et sa machine. Elle avait aussi les écouteurs pour décrypter les enregistrements qu'elle avait faits. 

1h30 plus tard, elle avait terminé et Gaëlle aussi. Par la suite, elles sont descendues à la régie de la télévision pour poser leur voix afin d'enregistrer leurs articles qui devaient passer au journal dans 30 minutes. 

Charline est arrivée dans la cabine d'enregistrement et s'est amusée à lire son papier. Sa voix était douce et sensuelle, et elle le savait. C'était l'un de ses points forts. Elle qui avait un accent Béti dominant, s'en sortait très bien. 

    Il ne restait plus que 10 minutes avant le lancement du journal. Tout le monde avait regagné la salle de rédaction pour visionner le journal de 12h présenté par la belle Viviane Andréa Bessala. 

    C'était l'heure du journal et chacun était attentif. Certains prenaient des notes. Lorsque la présentatrice a annoncé le reportage de Charline sur les commerces illicites, l'assemblée était davantage concentrée pour savoir si elle l'avait bien fait ou pas. Cette dernière était elle-même surexcitée et à la fois stressée, du rendu du travail qu'elle avait abattu tout au long de la matinée. C'était une première pour elle.

    A la fin du reportage, toute la salle était bluffée par sa voix sensationnelle et son éloquence à présenter logiquement les informations. Ça murmurait un peu partout. 

    Quand le journal est terminé, le rédacteur en chef et son adjoint ont fait une mini conférence pour faire la critique. Celle-ci consistait à évaluer les atouts et les failles du journal pour l'améliorer à la prochaine diffusion. Le Rec Dimitri Atangana a relevé deux failles que deux journalistes ont fait dans leurs reportages. Il leur a donné des orientations et leur a dit de mieux faire la prochaine fois. Puis, il a dirigé son regard vers Charline et a souri. Il l'a félicité pour son brillant reportage..

_Rec Dimitri : pour une première, c'est pas mal. Vous avez une voix douce mais percutante ! Et vous agencez bien les idées selon une chronologie. Continuez comme ça !

_Charline : merci Rec (en souriant)

    Le Rec adjoint l'a aussi félicité en relevant tout de même certaines petites remarques, qu'elle devait corriger la prochaine fois. 

    Après la réunion, c'était la pause. Les filles sont allées déjeuner à la cafétéria. Elles ont passé leurs commandes et ont mangé. Elles ont profité pour apprendre à se connaître. Car, le courant passait bien entre elles. Gaëlle, contrairement aux autres filles, était simple, bien éduquée, mâture et sympa. C'était une jeune femme âgée de 27 ans. Elle était mariée et avait deux filles. 

    Ensuite, les deux femmes sont montées au bureau du délégué de la rédaction pour que Charline enregistre ses coordonnées. Il est certes vrai, le directeur lui avait montré une partie des locaux de l'entreprise, mais elle ne maîtrisait

pas encore le reste. Gaëlle lui servait donc de guide pour l'accompagner et lui montrer d'autres bureaux, vu que cette dernière était une habituée des lieux depuis près de cinq ans. 

Arrivée au bureau, Charline a frappé à la porte. Elle suivait des brouhaha à l'intérieur, un peu comme si des gens discutaient sur un sujet et n'étaient pas d'accord. Elle a encore frappé et quelques secondes plus tard, la porte s'est ouverte. Elle fit une de ces têtes lorsqu'elle a vu..

(La suite)

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