Chapitre 45
Extrait du journal de Gabriela
Cela fait une éternité que je suis là : des semaines, des mois, le temps n’a plus d’importance. J’ai fini par parler, je n’ai pas pu tenir indéfiniment. Isabel a eu ce qu’elle voulait : sa déclaration m’a anéantie, et quelques jours après sa visite, je lâchai tout : réseau, personnes impliquées... J’ai honte de l’avoir fait, mais j’espère que le laps de temps a été suffisant pour que chacun prenne la fuite et se prémunisse des représailles.
Par moments, j’entends la voix d’Isabel résonner dans les couloirs : vient-elle rencontrer d’autres prisonniers qu’elle a elle-même fait arrêter, cette immondice ?
En tout cas, elle n’est jamais revenue me voir, je ne l’aurais pas supporté.
Mon existence ici n’a pas tellement changé depuis que j’ai donné mes camarades : les temps passés en salle de torture sont moins nombreux, mais je reçois les coups de Klaus et j’ai longtemps subi les viols de Sebastian plu