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Chapitre 2

À LA RENCONTRE DE MON ESSENTIEL

Chapitre 2

Me voici face à mon destin,le portail est tout bleu la façade de l'immeuble est toute vitrée l'intérieur doit être agréable pour le travail. Le vigile me demande ma carte nationale d'identité et me dirige vers la porte principale,je me retrouve dans un hall très vaste et très propre en face de moi se trouve une réceptionniste très brune on dirait une métisse toutes les dents dehors on dirait elle fait la publicité d'une marque de de dentifrice en tout cas très beau sourire et très sophistiquée. 

Elle est derrière un très grand comptoir je me présente à elle, moi-même je sais que je ne suis pas mal dans mon tailleur pantalon tout bleu malgré la tâche d'eau sur l'un des pieds je ne peux que gérer, j'ai fait un léger maquillage je ne vais tout de même pas en boîte de nuit, j'ai tiré mes cheveux en arrière qui sont naturels c'est la mode en ce moment ça me donne un air strict, le miroir qui couvre un grand pan du mûr de la réception me renvoie une très belle image de moi. Le sol n'est pas en reste ses carreaux sont très brillant on doit l'astiquer sûrement tous les jours, j'ai peur de salir ce sol. Elle est très éloquente, elle ne ressemble en rien aux femmes que j'ai l'habitude de rencontrer dans certaines structures qui écoutent à peine et sont très impolies, elle passe rapidement un appel et m'accompagne devant un ascenseur à qui elle fait appel grâce à un badge, elle me dit de m'arrêter au troisième étage ce qui se fait rapidement. En y sortant je tombe directement sur la salle d'attente toute claire elle laisse suffisamment passer la lumière grâce à ses baies vitrées,il fait frais ici. Trois personnes sont assises pas très loin de là ce qui semble être la salle d'attente,une jeune femme sûrement une employée toute belle et fraîche on dirait qu'elle a été dessinée me demande si je viens pour l'entretien d'embauche  j'y réponds positivement, elle me conduit près des trois autres je dis bonjour à l'Assemblée et je prends place. Ils sont tous très bien mis en tout cas trouver du travail en ce moment n'est pas facile donc on met toutes les chances de notre côté.

Les candidats commencent à être appelés, là je prends conscience de la chance et de l'importance que ça aura pour moi d'avoir cet emploi,  j'ai intérêt à assurer c'est à mon tour d'être reçue. J'entre dans une salle où il fait encore plus frais la climatisation ici ne blague pas. Je grelotte un peu et où se trouve trois personnes autour d'une table face à moi donc une femme d'un très beau teint noir au centre et deux hommes aux extrémités alors commence les présentations. Ce sont des responsables des ressources humaines,de la direction générale ainsi que de la comptabilité, l'affaire ci ne sera pas facile je donne tout. Je réponds aux différentes questions comme si ma vie en dépendait même si au début ma voix trembait au fil des questions je prends de l'assurance surtout lorsqu'il me parle de tout ce qui est organisation du travail,de l'événementiel je me lâche j'aime ce travail s'il ne m'arrête pas je risque leur faire tout un exposé. L'entretien tire à sa fin après toutes les politesses d'usage je sors rapidement de ce bureau j'ai besoin de reprendre mon souffle. J'ai trop parlé on aurait dit que ma vie en dépendait surtout que je n'ai pas pu déceler une seule expression de joie ou de mécontentement sur leur visage ils n'étaient pas expressifs, peut-être aurais-je dû moins exprimer mes émotions. 

Je reprends l'ascenseur et traverse le hall assez rapidement j'ai besoin d'air frais,en traversant le portail je continue à marcher tout en pensant à ce travail. C'est des coups de klaxon qui me ramènent à la réalité je m'arrête la voiture gare à mon niveau, cet inconnu je l'avais complétement oublié.

Vous m'avez oublié ! Montez, j'ai promis vous attendre je tiens toujours mes promesses.

Ce que je fais rapidement.

C'est ce que je constate.

L'entretien s'est bien déroulé ?

Je l'espère. Je pense avoir mis trop d'émotions peut-être ça paiera ou pas.

Certainement ça va payer. Avant de vous conduire chez vous, ça vous dirait d'aller prendre un bout de pain avec moi pour vous remettre de vos émotions et me faire encore pardonner pour cette tâche ( tout en regardant le bas de mon pantalon partiellement sec)?

Oh!!! C'est si gentiment demandé, mais ne vous sentez pas obliger vous l'avez déjà fait.

J'insiste.

D'accord, allons-y ! ( qui va refuser un plat gratuit? Ce n'est pas moi en tout cas)

Vous avez une préférence pour un restaurant ?

Il a dit un bout de pain ou je me trompe maintenant il parle d'un restaurant moi je connais juste les coins de dakéré chez les Sénégalais, il me regarde faut répondre.

Euhhh… Je vous laisse le choix, je pense que je peux vous faire confiance sur ce coup là.

Il sourit ( ce sourire fait fondre mon cœur), s'adressant au chauffeur 

Conduis nous au restaurant " Le Cirque" c'est proche d'ici.

Le trajet se passe dans le calme et nous y arrivons assez rapidement. Le maître d'hôtel qui est devant le restaurant comme s'il nous attendait nous reçoit avec le sourire et nous conduit à une table au  fond de la salle assez intime les lumières y sont tamisées dans la journée, les choses des riches ce genre de restaurants je les vois à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Le bel inconnu m'aide à prendre place quelle galanterie,on nous apporte la carte des menus j'ai peur de la tenir elle est si belle, le bel inconnu m'y encourage avec son regard. 

Il me demande de faire mon choix les noms sont d'abord compliqués pour des choses même simples, du poulet dans la sauce tomate reviens à une volaille couchée sur son nid de légumes accompagnée d'une sauce à la crème rouge tout ça même pour quelle raison ça ira toujours dans le ventre. Je ne veux pas sortir d'ici avec une indigestion et les prix alors c'est une autre dimension.

 En baissant la carte des menus je tombe sur le regard du bel inconnu,  on dirait qu'il a compris mon malaise il me propose de faire le choix pour moi.

Quelque chose de simple s'il vous plaît, avec tous ces noms de plats je ne me retrouve pas en plus les prix me donnent les vertiges.

Ékié!!! Il se met à rire à gorge déployée, il est très beau ainsi avec une très belle dentition.

Ne vous inquiétez pas, vous allez bien manger certes les prix sont élevés mais la qualité y est.

Chez moi c'est la quantité qui est souvent importante hhhheeeeiiinnnn, mais aujourd'hui mangeons la qualité faudrait pas que mon estomac se colle à mon dos en mangeant la qualité tout à l'heure.

Le prix d'un seul plat ici me permet de faire la cuisine de deux mets pourquoi pas trois en une semaine.

Il rigole encore.

Vous êtes certainement une bonne cuisinière, j'aimerais bien manger un de vos mets.

Son regard s'attarde sur mes doigts, je voudrais savoir pour quelle raison mais je m'abstiens de poser la question.

Ça me ferait plaisir, vous jugerez par vous même.

Il passe nos commandes nous sommes servis comme des rois c'est bien de côtoyer la haute société, nous mangeons tout en discutant des banalités de la vie et nous sortons du restaurant une heure plus tard. Il veut me raccompagner chez moi mais je refuse et monsieur insiste alors nous montons dans le véhicule direction mon quartier qui est loin du centre ville. 

Dans le véhicule Monsieur brise le silence.

Nous nous vouvoyons depuis cet après-midi, nous avons oublié de nous présenter et si on le faisait maintenant ?

Je suis d'accord.

Je suis Yves Mba et toi?

Même son nom invite au péché en pensée, reprends toi ma chère tu n'es sans doute pas son genre.

Léonie Aubang, enchantée.

Très beau prénom, il vous va bien. 

Ce regard en dit long, j'indique le carrefour au chauffeur il s'y arrête et descend du véhicule. Yves veut faire de même ce que je refuse trop de curiosité dans ce quartier, déjà cette voiture luxuriante est une curiosité. Il demande mon numéro pour se rassurer plus tard que le pressing s'est bien occupé de mon pantalon. On drague encore ainsi de nos jours ? Ça m'arrache un sourire, je le lui donne et sort du véhicule tête haute et droite devant moi je sais qu'ils sont toujours là. Il me regarde. 

Mes parents ont quand-même fait du bon travail, si je le dis devant ma mère je recevrai cette réflexion comme quoi le fait que j'ai des formes comme une guitare vient d'elle parce que mon père n'a rien à donner c'est un faible. Dieu seul sait de quelle faiblesse elle parle souvent. En bonne mère beti et africaine qui se respecte le bavardage et les insultes sont ses domaines de définition. J'arrive devant la maison et pousse notre petit portillon, le spectacle que je vois ne me surprend pas.

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