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LA MAFIA DE MONTE CARLO
LA MAFIA DE MONTE CARLO
Auteur: Les histoires de Mistpa

CHAPITRE 01

Pablo

Je m'appelle Pablo Davila, j'ai trente ans. 

Mon histoire est beaucoup trop longue pour être racontée en un seul clic. Je vous laisse la découvrir à travers ses lignes.

Il est six heures du soir. Assis dans mon véhicule, j'observe le soleil se coucher à travers cette montagne. 

À côté de moi, sur le siège passager, se trouve mon sac de voyage.

Oui, je voyage. J'ai attendu beaucoup d'années pour en arriver à ce jour. Cette fois-ci, l'heure a sonné.

Je soupire.

Moi : Adriana, nous y voilà. Je vais te faire voir de toutes les couleurs. Je vais te faire payer toutes ces années de souffrance.

Je souris et démarre la voiture. Le moteur ronronne dans un bruit sourd.

Adriana

Je suis débordée par toute cette paperasse. 

Essoufflée, je m'assieds dans mon fauteuil pour siroter un jus.

Je m'appelle Adriana Santos, veuve de Carlo Santos. J'ai quarante-cinq ans mais je ne fais pas mon âge, on m'en donne trente. Mon mari était à la tête de la Mafia Monte Carlo, une mafia très puissante. Depuis sa mort, je me charge de toutes ses affaires.

Je suis  devenue une femme influente que tout le monde craint. 

J'ai deux enfants fabuleux qui font ma fierté : Mon aînée Patricia et Félix. Patricia a vingt-huit ans et fait des études d'expertise comptable. Quant à Félix, il continue de s'amuser avec mon argent. 

Patricia :Maman! 

Elle vient d'entrer dans mon bureau.

Moi : Chérie !Ça va ?

Patricia: oui, ça va. Tu as l'air fatiguée, je t'ai plusieurs fois dit de prendre du temps pour toi.

Moi :Je le ferai chérie, t'inquiètes pas.

Je l'observe me raconter sa journée. Elle est tellement passionnée par ce qu'elle fait. C'est une vraie pépite. 

Nous continuons par discuter pendant vingt minutes et elle quitte mon bureau.

Je pense à toutes ces années, je pense à tout ce que j'ai bâti au bout de sacrifices  et d'efforts et surtout d'erreurs. Oui, j'ai commis des erreurs très graves mais j'essaye de me consoler avec tout ce que j'ai de positif.

Mon homme de mains, Juan vient d'entrer dans mon bureau. On discute à propos des nouvelles recrues.

Moi : Juan, tu es sur de leur efficacité ? 

Juan :Oui, Madame.

Moi :Ok.

Il sort et je me replonge dans l'étude de mes documents.

Soudain, la porte de mon bureau s'ouvre brusquement dans un bruit sourd.

Je sursaute tout en déposant rapidement ma main sous ma table de bureau pour prendre mon arme.

Félix: Comment va la plus belle maman du monde ?

J'expire en essayant de retrouver mes esprits.

Moi : Combien de fois t'ai-je dis de ne plus rentrer dans mon bureau de cette manière ?

Félix : Désolée,maman.

Il se met à rire bruyemment lorsqu'il observe mon arme dans ma main.

Félix : Madame Santos en mode survie!

Moi :Ne me refais plus jamais ça.

Il continue de rire. Nous nous mettons à discuter à propos de tout e rien. 

Félix est tout l'opposé de ma fille Patricia. C'est un garçon tête en l'air qui ne pense qu'à s'amuser et à faire la fête.

Il est en train de me demander de l'argent à l'instant.

Moi : Quand vas-tu te décider à trouver quelque chose de concret à faire ?

Félix : Mais je travaille déjà ici avec toi.

Moi : Je sais, je sais aussi que ton père aurait adoré que tu lui succède mais il faudrait bien que tu ais une couverture dans l'avenir. Par exemple ta sœur…

Il me coupe.

Félix : Ah non, maman, ne me compare plus à Patricia. Elle c'est elle et moi c'est moi.

Moi : Je ne te compare pas à ta grande sœur, chéri. Je veux juste que tu prennes ta vie en mains. Dans deux jours, tu auras vingt ans. 

Félix : Oui, mais on aura cette discussion plus tard. Allez à plus.

Il me fait une bise sur le front. 

Félix : Je t'aime, maman.

Moi : Je t'aime aussi chéri.

Il sort de mon bureau.

Je soupire.

Félix ressemble beaucoup à cet enfant que j'ai eu dans mon passé.

Je me lève et observe la ville à travers ma baie vitrée, une verre de vin en main.

J'avais quinze ans lorsque je suis tombée enceinte. J'étais une jeune fille très rebelle qui ne voyait que le bout de mon nez. Je n'ai jamais connu mes parents, ils étaient deux jeunes adolescents qui n'étaient responsables de rien. Je vivais chez mon oncle. Il a tenté d'abuser de moi. Je me suis enfuie de la maison. 

Il y avait un monsieur plutôt gentil qui m'avait miroité bonheur et moult merveilles. Je voyais en lui une porte de secours. C'était sans savoir que dans cette vie, absolument rien n'est gratuit, que tout se paye. 

Il a commencé par abuser de moi chaque nuit en me faisant croire que c'était normal et que je l'aimais. Je suis tombé enceinte. 

Comme si celà ne suffisait pas, ce monsieur a voulu me vendre à ses amis. Il voulait que je couche avec eux contre quelques billets sans grande valeur.

C'était la goutte de trop. Je n'ai pas pu le supporter. Je me suis enfuie un soir pluvieux.

J'ai erré de bas quatiers en bas quatiers. J'ai souffert le martyre. 

J'ai finalement accouché quelques mois plus tard. La douleur était atroce et lancinante. 

Une fois le travail terminé, je regardais cet être qui n'a rien demandé. Cet enfant innocent qui était arrivé dans un monde où tous les vices régnaient. 

J'avais quinze ans, sans toit, sans argent. Je ne pouvais pas m'occuper de moi même, alors qu'en était-il d'un enfant ? Non, je ne pouvais pas. 

J'ai décidé de me séparer de lui. 

La vérité c'est que quand je le regardais, je voyais en lui le viol incessant que j'ai subi par une personne en qui j'avais confiance. Il me rappelait tous ces moments de torture et de pleurs. 

Je ne pensais pas pouvoir lui donner un jour tout cet amour qu'il mérite.

J'ai décidé de me séparer de lui.

C'était un soir où le ciel était plus sombre que jamais.

Sur la pointe des pieds, je suis allée le déposer devant cet orphelinat que j'ai repéré depuis plusieurs jours. 

Enveloppé dans un drap énorme, je l'observais. Il dormait les yeux clos.

Je suis restée debout dans l'ombre, derrière un buisson pendant près de trente minutes. 

Il s'est mit à pleurer. Ses cris ont alerté les sœurs de l'orphelinat qui sont venus le prendre.

Elles s'offusquaient à propos de la personne qui avait laissé l'enfant là. Elles s'indignerent visiblement. 

C'est facile de juger les autres lorsqu'on n'est pas à leur place et dans les mêmes conditions qu'eux.

Il est très facile de s'élancer dans des accusations sur les personnes. Mais qu'aurait-on fait à leur place ? Quelles décisions aurait-on prit?

Un an plus tard, j'ai rencontré Carlo Santos, mon défunt mari. 

Il a été un bienfaiteur pour moi. Il a été la preuve que le monde est certes rempli de méchants mais qu'il comprend également de bonnes personnes.

Nous avons très rapidement commencé une relation. 

Au début, je cherchais juste une porte de sortie, un moyen d'échapper à la pauvreté dans laquelle je vivais. 

Mais Carlo était un homme charmant, il savait valoriser la femme et lui donner la place qu'elle mérite. 

Carlo aurait pu me maltraiter vu que je ne venais pas d'une famille aisée ou que je n'étais pas moi même riche mais il m'a traité comme une véritable princesse.

Son bon cœur et sa bienveillance ont fait que je suis tombée amoureuse de l'homme qu'il était. J'ai appris à me construire auprès de lui et à devenir la femme que tout le monde craint aujourd'hui.

Sans aucun doute, Carlo a fait de moi la femme que je suis aujourd'hui. 

Il n'a pas voulu attendre, il a toute suite fait de moi sa femme. À seize ans, j'étais mariée. 

Tout se passait bien dans mon mariage. J'étais choyée et je vivais une vie digne d'une princesse. J'avais réussi à oublier les mauvais souvenirs de mon passé. 

Six mois, un an de mariage plus tard, je n'ai toujours pas pu tomber enceinte. Je me sentais seule dans ce grand château que j'habitais. Mon mari était tout le temps en mission et occupé. Il était occupé à bâtir ce grand empire sur lequel je règne aujourd'hui. Il y a sacrifié beaucoup de choses. Il s'y est donné corps et âme.

Moi, j'avais besoin d'un enfant. 

En concertation avec mon mari, nous avons décidé d'adopter Patricia. 

Patricia est un enfant adopté mais ça personne ne le sait. Mais je l'aime encore plus que si je ne l'avais porté dans mon ventre. Les seules personnes qui sont au courant de ça sont Carlo et moi. Carlo est mort donc je suis la seule qui est au courant de ce lourd secret. Un secret que je compte emmener dans ma tombe.

Félix, quand à lui, est l'enfant que Carlo et moi avions eu. 

J'ai tellement cherché à tomber enceinte que cette grossesse est survenue au moment où je m'y attendais le moins et où j'avais perdu espoir. 

La différence d'âge entre Patricia et Félix est de huit ans, ce qui montre parfaitement combien de fois mon attente a été longue.

Bien évidemment, je pense à cet enfant que j'ai eu dans les moments les plus sombres de ma vie mais je ne sais pas ce qui me retient d'aller le chercher, d'essayer de recoller les morceaux. 

Je soupire et m'assieds dans mon fauteuil. 

Je repense à ce jour où j'ai perdu mon mari, mon confident, mon roc. Celui là sur qui je me reposais. Celui là que j'aimais plus que tout. 

Ça fait un an qu'il est mort. La douleur est toujours présente mais je vis avec. Je sens les enfants abattus et tristes de par son absence mais j'essaye de leur remonter au mieux le moral. J'essaye d'être à la fois leur père et leur mère. Patricia tient le coup : c'est une fille forte. Mais j'ai peur pour Félix, j'ai peur qu'il ne se noie dans l'alcool pour éponger la douleur. 

Je fais de mon mieux mais il arrive que me sente impuissante face à certaines situations.

Je lis les rapports concernant les ventes. Les chiffres sont au beau fixe. Mon mari serait très fier de moi. 

Je me suis armée de courage et de détermination pour donner le meilleur de moi afin que tous ses sacrifices n'aient pas été vains.

Je suis encore plus fière moi-même de la femme que je suis devenue aujourd'hui. Je ne suis plus cette petite fille abusée et qui passait son temps à pleurer. 

Aujourd'hui, je suis Madame Santos, celle qui règne à la tête de la Mafia de Monte Carlo.

Pablo

Je viens de me garer devant cette architecture. Elle est située dans ce coin reculé de la campagne.

Je donne mon identité aux gardes qui surveillent la maison. 

Je me dirige sur l'allée dans ma voiture. 

Une fois la voiture garée, on vient m'aider à décharger mes effets. 

Je suis impatient et très enthousiaste.

On m'installe dans ma chambre, comme tous les employés de la maison. 

J'aurais voulu rencontrer sur le champs ma patronne mais on me dit qu'elle est occupée. 

Je prends mon mal en patience et mange la nourriture qui m'est servie.

Je prends une douche et m'endors.

Le lendemain, je m'apprête.

Il y a une réunion pour accueillir les nouvelles recrues. À ce que j'ai pu entendre, on est au nombre de trois : Deux hommes et une fille. 

Je descends prendre mon petit déjeuner lorsqu'on nous informe de ce que la patronne voudrait faire connaissance avec nous mais séparément. 

Nous avons à peine eu le temps de faire connaissance entre nous mais je sais que le second garçon s'appelle Anthony et la fille Marita.

Je ne sais pas pour quelle raison exactement mais je suis passé en dernière position faire connaissance avec ma patronne.

Je monte les marches des escaliers d'un pas assuré.

Je toque à son bureau et entre.

J'ai devant moi une dame qui ne fait pas du tout son âge. Je pensais qu'elle devait avoir quarante-cinq ans mais je lui en donnerai trente. Elle est très belle avec ses cheveux blonds attrapés en un chignon. 

Elle a le regard dur et strict.

Adriana : Bienvenu parmi nous, moi c'est Adriana Santos, c'est moi qui vous ai recruté pour le compte de nos affaires, Monsieur….?

Moi : Pablo, Pablo Davila…. Enchanté, Madame. Je suis heureux de travailler avec vous.

Je souris et serre la main qu'elle me tend.

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