Chapitre 1

Diane représentait NovaTech lors d'un déplacement professionnel, mais elle a dû l'interrompre prématurément lorsqu'elle a reçu un avis médical d'état grave concernant son mari, Théo. En effet, Théo avait failli perdre la vie en tentant de secourir une jeune fille dans un endroit qui tenait de l'enfer.

En regardant attentivement la date inscrite sur l'avis, Diane a finalement réalisé que tout cela s'était produit déjà près de deux semaines auparavant.

Diane est revenue en urgence à Paris en pleine nuit. Lorsqu'elle est arrivée à l'hôpital, une fine pluie tombait doucement.

Son assistant lui a ouvert la portière de la Maybach.

« Madame Morel, nous sommes arrivés, Monsieur Laurent est réveillé maintenant, il va bien. »

Diane a simplement hoché la tête. Elle portait une robe longue lilas, cintrée et descendant jusqu'aux chevilles. Son regard était froid et pénétrant, et ses longs cils noirs étaient perlés de fines gouttes d'eau. Ses poignets, fins et pâles, se détachaient avec élégance. Elle a pris le parapluie que l'assistant lui tendait, est descendue de la voiture sur ses talons de huit centimètres, puis s'est avancée sous la pluie. Devant l'ascenseur, elle a appuyé sur le bouton de l'étage voulu. Tandis qu'elle voyait les chiffres monter lentement, son regard gardait cette expression toujours légèrement distante.

Plus Diane se comportait de cette manière, moins son assistant avait le courage de prononcer le moindre mot à ses côtés.

Pour n'importe qui d'autre, le fait que son mari ait failli perdre la vie en tentant de sauver une jeune fille aurait suffi à la rendre folle d'inquiétude ; mais Diane, elle, paraissait totalement indifférente.

Diane s'est tenue devant la porte de la chambre. Alors qu'elle posait la main sur la poignée, elle a aperçu à travers la vitre une jeune fille blottie contre le torse de Théo, pleurant et secouant continuellement ses épaules.

Théo, le visage empreint de tendresse, lui a doucement tapoté l'épaule et parlait d'une voix incroyablement douce : « Pourquoi pleures-tu encore ? Je vais bien maintenant. »

Les émotions de Diane étaient depuis longtemps contenues, mais en voyant cette scène, son visage s'est involontairement pâli, et elle a serré fermement la poignée de la porte.

Diane et Théo étaient liés par un mariage arrangé entre leurs familles, et Théo, qui avait toujours été très respectueux des règles, s'était assuré que, durant leurs six années de mariage, ils se sont toujours comportés avec une grande réserve et un respect mutuel.

Mais seule Diane savait qu'il ne se souciait en réalité pas d'elle.

Parce qu'il ne se souciait pas d'elle, il pouvait l'ignorer complètement.

Dans son esprit, elle n'avait aucune place et ne pouvait susciter en lui aucune émotion.

Théo savait seulement que cette union n'était désirée par aucun des deux, mais il ignorait tout du temps et de l'énergie que Diane y avait consacrés en secret pour que ce mariage tienne.

Le jour de leurs noces, elle avait attendu avec enthousiasme le retour de l'homme qu'elle chérissait, pour finalement entendre Théo lui dire : « Je sais que tu ne voulais pas m'épouser, et moi non plus. Notre mariage n'est qu'un arrangement d'intérêts. Je ne m'immisce pas dans ta vie, et j'espère que tu feras de même. »

Cette nuit-là, elle avait passé la soirée entière dans le bureau.

Après six ans de mariage, Théo n'avait jamais eu de contact physique avec Diane, et elle pensait qu'ils continueraient à vivre ainsi, dans une politesse et un respect mutuel.

Ce n'est que lors de leur cinquième anniversaire de mariage qu'elle avait découvert le côté incontrôlable de Théo : lui qui avait toujours respecté scrupuleusement les règles s'était battu violemment avec d'autres pour cette jeune fille, allant même jusqu'à finir au commissariat.

Diane s'était alors précipitée au commissariat pour le faire sortir, et l'avait vu tenir tendrement la jeune fille dans ses bras pour la consoler. À cet instant précis, Diane avait senti son cœur se briser complètement, irrémédiablement.

Par la suite, Théo, malgré l'opposition de sa famille, avait insisté pour engager cette jeune fille dans son entreprise et la garder auprès de lui comme assistante, afin de pouvoir la protéger.

Le projet dont cette jeune fille était responsable rencontrait des problèmes, et Théo l'épaulait à chaque fois, tandis que Diane s'occupait, derrière lui, de gérer toutes les conséquences.

Elle regardait Théo manifester toute sa tendresse envers cette fille sans aucune retenue, et son cœur semblait se déchirer.

Elle avait tellement voulu lui dire : Théo, si tu pouvais seulement jeter un regard sur moi, tu verrais que mon cœur est brisé au point de ne plus pouvoir être recomposé.

Diane a fermé les yeux un instant et a froncé les sourcils ; sa poitrine était oppressée, comme remplie d'une épaisse ouate.

La voix de la jeune fille s'est de nouveau fait entendre : « Théo, la prochaine fois, tu n'as pas le droit de te mettre en danger comme ça ! Si tu ne prends pas soin de ta vie… je… »

Théo a souri doucement, le regard plein de tendresse, et a répondu faiblement : « Tu feras quoi ? »

« Je te ferai publier sur tous les réseaux sociaux que tu es un idiot ! »

C'était un pari qui n'avait aucune grande importance, mais pour Théo, qui attachait une importance primordiale aux règles de conduite, il lui était très difficile de s'y conformer.

Il était le favori du destin, et autrefois, il s'était mis en colère simplement parce que Diane avait mal choisi sa tenue pour une soirée.

Diane avait donc pensé que, peu importe l'importance qu'il accordait à cette fille, il ne pourrait jamais accepter une telle demande.

Et pourtant, à la seconde suivante, elle a été surprise.

Théo a dit à la jeune fille : « D'accord, je ferai tout ce que tu veux. »

Diane a été figée, son cœur semblant être transpercé par des aiguilles.

Un sourire amer s'est dessiné sur ses lèvres, et elle s'est rendue compte qu'elle avait trop imaginé. Si Théo avait été prêt à risquer sa vie pour elle, comment aurait-il pu se soucier de ces petites choses ?

Tant pis.

Diane a essuyé ses larmes et a poussé la porte pour entrer.

Théo et Amélie se sont tournés vers elle en même temps.

Le visage d'Amélie a changé. Elle a voulu se lever immédiatement, mais Théo a attrapé son poignet pour la retenir.

Le regard de Diane s'est assombri lorsqu'elle s'est rendu compte que Théo, désormais, ne cachait plus du tout ses sentiments pour Amélie.

Elle sentait sa vision devenir légèrement floue.

« Ça va, je n'ai rien. Tu n'as pas besoin de venir, retourne au boulot. La boîte a plus besoin de toi que moi. »

Le ton de Théo n'était plus aussi doux qu'avant. Il était froid et distant, comme si, entre eux deux, ils étaient les étrangers les plus familiers.

Comme c'était risible ! Son mari était en état critique, et c'est après quinze jours qu'elle avait reçu la notification. Autrement dit, pendant ces quinze jours, c'était Amélie qui s'était occupée de lui, et il n'était pas étonnant qu'il se soit passé quelque chose entre eux.

Diane a crispé les doigts dans sa paume, a relevé la tête et a fixé les yeux profonds de Théo. « Théo, j'ai quelque chose à te dire. »

L'assistant, en entendant cela, est parti avec discernement et a fermé la porte.

Amélie s'est levée avec tact, comme une jeune fille bien élevée : « Monsieur Laurent, Madame Morel, je vais m'absenter un moment. »

Théo a regardé Diane : « Dis directement ce que tu as à dire, Amé n'est pas une étrangère. »

Le cœur de Diane a tressailli. Théo ne savait pas encore ce qu'elle allait dire. Si elle allait parler de secrets de l'entreprise, n'allait-il pas laisser Amélie partir ? Leur relation était-elle déjà devenue aussi proche que cela ?

Diane a repris contenance et a regardé Amélie calmement : « Alors écoute aussi. »

Elle a marqué une pause, puis a sorti les documents qu'elle tenait, les a dépliés et les a posés sur la table de chevet de Théo.

Quand Diane a relevé les yeux, son regard était froid et sans émotion. « Théo, divorçons. Je veux vingt pour cent des parts de NovaTech. C'est ce que valent mes efforts. Quant à la maison et à la voiture, je n'en veux pas. Si tu refuses de me céder les parts, je peux te les vendre. Qu'en penses-tu ? »

Diane venait de finir sa phrase que l'atmosphère dans la chambre s'est soudain alourdie.

Amélie a été légèrement surprise et a immédiatement regardé Théo.

Le regard de Théo est devenu plus profond ; son expression était froide, et son visage restait impassible. Une atmosphère oppressante remplissait la chambre.

Amélie, comprenant la situation, s'est levée et a dit : « Je vais juste aller aux toilettes. »

Elle était intelligente et savait qu'en parlant davantage à ce moment-là, elle risquait de faire une erreur. Elle avait donc choisi de s'éclipser.

La porte s'est refermée, ne laissant dans la chambre que Diane et Théo face à face.

Diane attendait que Théo prenne la parole.

Après un moment, Théo a baissé la tête et a ri doucement : « Diane, tu crois que dire ce genre de chose dans une telle situation, c'est conforme aux règles de bienséance ? »

Encore la même phrase… Diane a fermé les yeux. Elle avait assez entendu ce mot sortir de sa bouche. Une agitation est montée dans sa poitrine. « Alors, quand tu étais avec Amélie, as-tu pensé que c'était conforme aux règles de bienséance ? »

Théo est resté silencieux un moment, s'appuyant contre la tête de lit, ses sourcils légèrement relevés, révélant une rare émotion au-delà de son froid habituel.

« Tu es jalouse ? »

Diane n'a pas répondu, se contentant de le regarder fixement.

« Elle n'est qu'une jeune fille qui vient d'entrer dans la vie active. Je l'ai un peu aidée, et cela te déplaît ? »

Théo s'est redressé, un léger sourire aux lèvres.

« Diane, si tu crains que ta place de Madame Laurent soit menacée, rassure-toi : tu as été choisie par papi comme la meilleure. Sans incident, tu resteras toujours Madame Laurent. »