Chapitre 3

Théo n'avait presque pas dormi de la nuit et, le lendemain, il est allé au bureau le visage livide.

L'assistant de Théo, Lucas Moreau, lui a fait un compte rendu des récents progrès de NovaTech dans le développement des robots intelligents.

Théo a froncé les sourcils et a demandé : « Depuis quand ça se passe ? »

Lucas a répondu avec prudence : « C'est Madame Morel qui a négocié cela. »

Dès qu'il a entendu le nom de Diane, Théo a ressenti une irritation soudaine : « Fais venir Diane dans mon bureau. »

Lucas a été surpris un instant et a pincé les lèvres.

Théo a de nouveau froncé les sourcils : « Qu'y a-t-il ? »

Lucas a ouvert la bouche lentement : « Monsieur Laurent, Madame Morel a déjà présenté sa démission hier et a cédé ses parts de la société. »

Au fur et à mesure qu'il parlait, la voix de Lucas s'est faite de plus en plus basse, et le visage de Théo s'est assombri.

Après un moment, Théo a éclaté de rire, mais ce rire dégageait une aura glaciale et inquiétante.

« Diane, tu es vraiment redoutable. »

On pouvait deviner que ces six années de vie rangée avaient laissé des frustrations en elle, et que ce n'est que maintenant qu'elle avait choisi une action aussi radicale pour se venger, ou plutôt pour attirer son attention.

Il fallait reconnaître que ce coup de Diane avait effectivement porté ses fruits.

Amélie a frappé timidement à la porte, puis est entrée dans le bureau : « Monsieur Laurent, je te prie de bien vouloir approuver. »

Amélie a posé un document sur le bureau. Théo l'a regardée et a demandé : « Qu'est-ce que c'est ? »

Amélie a mordu sa lèvre : « Ma lettre de démission. »

Théo a froncé les sourcils, a fait asseoir Amélie sur ses genoux et a doucement replacé derrière ses oreilles les mèches de cheveux qui tombaient sur ses tempes, puis il lui a demandé d'une voix douce : « Pourquoi veux-tu démissionner ? »

Les yeux d'Amélie brillaient de larmes : « Hier, j'ai vu que Madame Morel avait présenté sa démission. Je suis désolée, Monsieur Laurent, je ne pensais pas que les choses seraient si graves. Madame Morel est très importante pour l'entreprise, et je ne peux pas la laisser partir à cause de moi. »

Théo lui a essuyé les larmes avec tendresse, le visage grave : « Elle est importante pour l'entreprise, mais tu es encore plus importante pour moi. »

D'une voix à la fois chaude et rassurante, il lui a dit, comme pour calmer un enfant : « Tu comprends ? »

Amélie est restée figée, et elle a hoché la tête d'un air à moitié compris.

Théo a déchiré la lettre de démission et l'a jetée à la poubelle, puis il a pris sur le bureau une petite boîte noire : « Ouvre et regarde. »

Amélie a été surprise : « Qu'est-ce que c'est ? »

Théo a souri : « Tu verras par toi-même. »

Amélie a ouvert la boîte et y a trouvé un collier d'une beauté cristalline, brillant de mille feux, qui imposait son luxe rien qu'à le regarder.

« C'est trop précieux, je ne peux pas l'accepter. »

Théo a pris sa main : « C'est pour compenser ta peine. Je l'avais choisi un mois à l'avance. Tu aimes ? »

Amélie a répondu avec un peu de timidité : « Oui, j'aime. »

Théo lui a demandé de se lever : « Tant que tu aimes, c'est parfait. Va t'occuper de tes affaires, et n'évoque plus cette histoire de démission. »

…

Diane avait éteint son réveil et mis son téléphone en mode silencieux, elle avait dormi profondément toute la nuit.

Pourtant, elle a quand même pris son téléphone par réflexe pour vérifier ses messages. Ne voyant aucun message de Théo, elle s'est sentie un instant déçue.

Elle s'est tapé doucement le visage, se rendant compte avec un mélange d'ironie et d'incrédulité qu'à ce stade, elle pensait encore à tout cela.

Après s'être levée et être préparée, Diane a reçu un appel de sa petite sœur Claire. La voix de Claire était un peu basse, comme si elle cherchait à éviter quelqu'un.

« Diane, tu m'as appelée ? »

Diane a hésité un instant. En pensant que Claire était déjà mariée, elle n'a rien dit.

À l'époque, elle et Claire avaient choisi en même temps leurs futurs époux dans le cadre d'un mariage d'alliance : l'une avait opté pour la famille Laurent, l'une des dynasties les plus influentes de Paris, tandis que l'autre avait choisi la famille Chevalier, réputée pour être l'un des plus grands noms du milieu des médecines douces.

Diane s'était mariée avec Théo, l'homme qu'elle aimait, tandis que sa sœur cadette avait épousé Antoine Chevalier.

Nées dans une telle famille, elles n'avaient pas vraiment le droit de choisir.

Diane n'avait pas encore parlé de son divorce imminent à sa sœur, car elle savait que Claire ne vivait pas bien au sein de la famille Chevalier.

« Ça va, je t'ai appelée juste parce que tu me manquais. »

Claire a marqué une pause de quelques secondes, puis sa voix est devenue plus forte : « Antoine est en voyage d'affaires, rencontrons-nous ce soir. »

Diane a accepté. De toute façon, elle n'avait rien de prévu.

Le soir, Diane est arrivée à l'endroit indiqué par Claire et a découvert que c'était un bar.

Elles ne s'étaient pas vues depuis un moment. Après avoir échangé sur le passé, Diane a réalisé que la vie de Claire semblait encore pire que ce qu'elle imaginait.

Claire, cependant, s'est mise en colère à la place de Diane : « J'ai entendu dire que Théo avait amené cette femme au bureau, qu'il la gardait près de lui pour la protéger. Il est vraiment fou! Tu es encore là, et il ose déjà la ramener ! »

Diane a souri avec indifférence, elle n'en avait plus rien à faire.

Claire avait aussi un peu trop bu et commençait à se laisser aller en parlant de son mari Antoine devant Diane, lui reprochant qu'après leur mariage, il continuait à traîner dans les bars, à boire et à flirter avec d'autres femmes, sans jamais la considérer comme sa femme, et qu'il ramenait même d'autres femmes chez eux.

Claire s'est effondrée en pleurant dans les bras de Diane : « Diane, je ne veux plus jamais l'aimer. »

Diane a eu un serrement dans la gorge et une sensation amère dans la poitrine : « D'accord, nous ne les aimons plus, je vais te raccompagner chez toi. »

Alors que Diane soutenait Claire pour partir, quelqu'un l'a bousculée par derrière. Elle s'est retournée et a reconnu un visage familier. Au moment où elle essayait de le regarder attentivement, le visage séduisant de Théo est apparu devant elle.

Elle devait être trop alcoolisée. Théo devait être avec Amélie, en train de la réconforter, il ne pouvait pas être là.

Pourtant, l'instant d'après, alors qu'elle allait s'éloigner, quelqu'un l'a soulevée.

« Ah ! »

Le monde s'est mis à tourner devant ses yeux, et à la seconde suivante, elle a entendu Claire crier derrière elle : « Antoine, dégage ! »

Diane a été portée hors du bar par Théo et installée dans la voiture.

Elle avait également bu et sa conscience était un peu trouble, mais même ainsi, elle reconnaissait parfaitement le visage de Théo.

Diane a froncé les sourcils et a instinctivement gardé ses distances, ne voulant plus être blessée. Elle a tendu la main vers la portière.

« Laisse-moi descendre ! »

Dans la seconde suivante, Théo a saisi ses bras d'une main, les bloquant derrière son dos. Diane n'a pas eu le temps de réagir, et Théo s'est penché en avant, sa voix, pleine de colère contenue, résonnait dans la voiture :

« Diane, tu es vraiment incroyable, tu te balades en tant que madame Laurent, menant une vie de débauche, et si ça finit dans les médias, tu sais quel genre de conséquences ça pourrait avoir ? »

Diane a lutté et s'est mise en colère.

« Théo, lâche-moi ! On est presque divorcés, même si ça se fait prendre en photo, ça n'a rien à voir avec toi ni avec la famille Laurent ! »

Le visage de Théo s'est assombri. Mariée depuis six ans, Diane avait toujours été obéissante et sage, mais récemment elle avait défié ses limites. Peut-être l'avait-il trop laissée faire.

Il a tiré sur sa cravate, a abaissé le siège de Diane et a enlevé sa veste de costume.

« Diane, tu devrais comprendre qu'on a des intérêts communs. Le divorce n'est pas envisageable. Ne me menace plus avec ça. Une jeune fille t'a fait perdre autant de contrôle, ce n'est pas digne de ton rôle. Alors dans ce cas, faisons un enfant. Comme ça, tu arrêteras d'avoir des idées absurdes. »

Après avoir parlé, Théo s'est jeté sur elle et l'a embrassée avec frénésie.