Chapitre 4

Cela faisait six ans qu'ils étaient mariés, et jamais ils n'avaient partagé un moment aussi intime. Diane est restée un instant sans réagir.

Le souffle de Théo l'a enveloppée, accélérant sa respiration tandis que son esprit commençait à se troubler. Ce n'est qu'au moment où la main de Théo s'est glissée sous son vêtement, quand le froid a effleuré sa peau, qu'elle est brusquement revenue à la réalité.

À ce moment-là, le rire bas de Théo est parvenu à ses oreilles, imprégné d'une légère note de provocation.

« Tu dis que tu veux divorcer ? Diane, regarde-toi, tu crois vraiment ce que tu dis ? »

Théo s'est redressé, a allumé la caméra de son téléphone et l'a dirigée vers Diane.

À l'écran, le visage de Diane a été légèrement teinté de rouge, et ses yeux ont laissé transparaître un éclat de désir. Bien que ses mains aient semblé clairement résister, son apparence à ce moment-là n'a pas pu dissimuler ce qu'elle ressentait réellement au fond d'elle.

Diane a senti un vide soudain l'envahir, aussitôt remplacé par une vague de honte et d'humiliation. Elle a mordu sa lèvre, s'est redressée, et dans son regard s'est lue une colère profonde, mêlée à une détermination inébranlable.

Elle a levé la main et a donné une gifle à Théo. Le bruit sec a résonné dans l'habitacle de la voiture.

Théo a tourné la tête, et ils sont restés tous les deux figés pendant un instant.

Diane s'attendait à ce que Théo l'esquive, mais il ne l'a pas fait. Il l'a simplement laissée le frapper, l'air un peu hébété, appuyé contre le siège.

Le visage de Théo s'est durci, et son regard s'est fait grave. Il a saisi la main de Diane. Un froid soudain a envahi l'habitacle.

Ils se sont regardés ainsi, en silence. Au bout d'un long silence, Théo s'est redressé pour ajuster ses vêtements. Ses doigts longs et fins, empreints d'une certaine élégance, ont fermé les boutons de sa chemise avec une précision tranquille. Même à cet instant, il restait impeccable, comme toujours.

Peu importe l'heure ou le lieu, il n'a jamais pu abandonner la dignité qui revenait à l'homme à la tête de la famille Laurent.

Il s'est appuyé contre le siège, son regard froid, et a dit : « Diane, tu peux faire la scène que tu veux, mais n'oublie pas quel jour nous sommes demain. »

Diane a commencé à se calmer peu à peu. Elle a ajusté ses vêtements, s'est redressée, puis a baissé doucement la fenêtre de la voiture. Le vent s'est engouffré, soulevant légèrement les mèches de cheveux qui tombaient sur son front. En cet instant, sa silhouette semblait dégager une beauté fragile.

Demain, c'était encore le jour où ils devaient retourner au Manoir Laurent pour jouer leur rôle. Théo ne l'aimait pas, mais chaque mois, ils devaient repartir ensemble, feignant d'être un couple amoureux, simplement pour apaiser la grand-mère de Théo et la rassurer.

Bien que les autres membres de la famille Laurent ne l'appréciaient pas, Isabelle, la grand-mère de Théo, l'adorait.

Diane, une fois après l'autre, jouait la comédie devant Isabelle, faisant semblant d'être amoureuse de Théo. Elle se sentait coupable et, surtout, épuisée.

« Non, je sais que tu ne veux pas non plus. Donc, tu peux dire à mamie que je suis en voyage d'affaires, et quand nous serons officiellement divorcés, tu pourras présenter Amélie à la famille. »

Le regard de Théo s'est refroidi lentement. « Diane, je n'ai pas le temps de jouer à ces enfantillages avec toi. En tant que belle-fille des Laurent, tu ne devrais pas perdre ton temps avec des futilités comme celles-ci. Ce n'est pas la place d'une belle-fille Laurent. »

Ses paroles étaient comme des couteaux, s'enfonçant profondément dans le cœur de Diane, et sa poitrine s'est serrée brusquement.

Dans son esprit, elle n'était rien d'autre qu'un être insignifiant, et c'est ainsi qu'il la traitait avec une telle désinvolture.

« Je suis sérieuse, Théo. Pour le divorce, tu ferais bien d'y réfléchir sérieusement. »

Diane n'a pas attendu que Théo réponde, elle a ouvert la porte de la voiture et en est descendue.

Elle a marché quelques pas, et dans le rétroviseur, elle a aperçu Théo qui semblait vouloir sortir, mais juste au moment où il a levé la jambe, il a reçu un appel.

La voix de Théo était douce, mais pressée : « N'aie pas peur, attends-moi là-bas, je viens tout de suite. »

Diane n'était pas encore loin, lorsque la voiture de Théo est partie, frôlant le bord de sa jupe en passant.

Elle est restée là, dans le vent du soir, la chaleur de l'alcool s'éteignant lentement.

Elle a passé ses doigts dans ses cheveux, ne sachant pas depuis combien de temps elle était là. Ce n'est que lorsque la voiture de Théo a disparu de son champ de vision qu'elle a réalisé que sa vue était devenue floue.

Elle a levé la tête et s'est forcée à retenir ses larmes. Elle avait décidé de ne plus verser une seule larme pour des personnes qui ne le méritaient pas.

Diane a appelé un taxi et est rentrée chez elle.

Elle n'est pas retournée dans la maison qu'elle partageait avec Théo, mais elle s'est rendue dans son petit chez-soi, celui qu'elle avait avant le mariage.

Elle a lancé ses chaussures à l'entrée et a jeté son sac sur le canapé, puis elle a pris un bain chaud.

Allongée dans la baignoire, la chaleur qui émanait du fond lui apportait un léger soulagement.

Théo, qui était parti précipitamment, devait sûrement aller retrouver Amélie.

Elle n'avait jamais vu une telle expression d'inquiétude sur son visage.

Une pointe de mélancolie a traversé l'esprit de Diane. Elle a esquissé un sourire, a fermé les yeux. La lumière a vacillé devant elle, et ses yeux étaient légèrement rouges.

Après son bain, Diane a rédigé une nouvelle convention de divorce et l'a directement envoyé à l'adresse mail de Théo.

Le lendemain, Diane ne s'est pas rendue au travail et s'est offert une bonne nuit de sommeil.

Elle s'est réveillée à neuf heures du matin, s'est étirée paresseusement, et a reçu un appel.

C'était Isabelle qui appelait. Diane a hésité un moment, a envisagé de laisser l'appel se couper automatiquement, mais a appuyé accidentellement sur le bouton pour répondre.

Au bout du fil, la voix bienveillante d'Isabelle s'est fait entendre : « Diane, tu es de retour ? »

Diane a mordu ses lèvres, prête à répondre, mais Isabelle a continué, « N'oublie pas d'apporter le parfum que tu m'avais dit de préparer la dernière fois, je dors mal ces derniers temps. »

En entendant ces mots, Diane s'est souvenue enfin de la promesse qu'elle avait faite à Isabelle, et a compris qu'elle devait encore une fois se rendre au Manoir Laurent.

« D'accord, mamie, je vais préparer mes affaires et je viens tout de suite. »

« Est-ce que Théo rentre aussi avec toi ? »

Diane est restée un instant sans réponse. Elle n'avait pas l'intention de contacter Théo, et en plus, il ne serait probablement pas disponible pour répondre à son appel.

Puisqu'elle avait déjà décidé de se séparer définitivement de lui, il n'était pas nécessaire de le prévenir, ni même de retourner ensemble au Manoir Laurent.

« Il est occupé, il rentrera probablement un peu plus tard que moi. »

La voix d'Isabelle est devenue un peu plus pressée : « Vous êtes tous tellement occupés ! Vous ne revenez me voir qu'une fois par mois. Je m'ennuie tellement ici. »

Diane a ressenti un léger sentiment de culpabilité, et a répondu doucement : « D'accord. »

Diane a rapidement fait sa toilette et, comme elle n'avait pas à travailler sur le moment, a décidé de se rendre directement au Manoir Laurent.

Lorsqu'elle est arrivée, Isabelle l'attendait déjà à l'entrée.

En voyant Diane, Isabelle a souri encore plus largement et a attrapé sa main, en disant : « Diane, viens chez moi. »

Isabelle l'a tirée dans la pièce, et Diane s'est arrêtée un instant, surprise de voir que Théo était déjà là.

Il n'était pas censé être encore occupé ? Pourquoi était-il de retour si tôt ?

Cela importait peu à Diane. De toute façon, elle n'avait jamais rien su des emplois du temps de Théo, et elle n'avait pas l'intention de commencer à s'en soucier maintenant.

Isabelle a lancé un regard un peu réprobateur à Théo : « C'était vraiment mal de ta part ! Pourquoi n'es-tu pas allé chercher Diane ? »

Théo a souri légèrement : « D'accord, je le sais. »

Il l'a regardée avec une lueur de malice, comme s'il savait déjà que Diane reviendrait, d'où sa lenteur à se lever et s'installer sur le canapé, nonchalamment.

Il semblait toujours ainsi avec Diane, calme et détaché, une froideur palpable autour de lui.

Diane ne s'est pas tournée vers lui. Elle n'avait même pas besoin de le regarder pour imaginer son expression - il devait sûrement penser : « Tiens, Diane a encore cédé. »

Isabelle a poussé Diane près de Théo, et le parfum de Théo a envahi ses narines.

Les premières notes étaient fruitées, tandis que les arrières notes dégageaient un parfum de rose. Diane l'avait déjà senti sur Amélie, et cela a fait une étrange sensation de malaise.

Elle s'est déplacée discrètement sur le côté, prenant soin de maintenir une certaine distance avec Théo.

Elle n'a même affiché aucune expression. Maintenant, Théo ne pouvait plus jouer avec ses émotions comme autrefois.

Elle a décidé de tourner la page, de ne plus gaspiller la moindre émotion pour lui.

Pendant le repas, Diane a pris place à côté d'Isabelle, gardant une distance palpable avec Théo.

« Mamie, je suis avec toi. »