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Chapitre 3 / Partie 2

Je le regarde de haut en bas. Je dois admettre qu'il est encore plus beau que le soir où nous nous sommes rencontrés. Ses yeux sombres me font encore de l'effet, et sa carrure athlétique ne me laissera jamais indifférente. En fait, c'est une vraie attraction que j'éprouve... je ressens en particulier de l'excitation pour lui, pas de l'amour ou quelque chose comme ça.

Il est sexy, il a tout pour me plaire, et ça, je ne pourrais pas lui enlever. Cependant, nous nous ne pouvons pas tomber amoureux d'une personne même si elle est séduisante. Je pourrais passer la journée à l'hôtel, mais jamais je ne serai capable de faire ma vie avec lui. C'est comme ça.

— Merci, c'est adorable de ta part. Je peux voir le... genre le PDG ? Je ne l'ai pas l'avoir encore vu.

— Oui, je t'y emmène, je pense qu'il n'est pas trop occupé...

Sullivan prend ma main et m'entraîne jusqu'à l'ascenseur. Les employés nous dévisagent avec stupeur et d'autres avec dégoût. Qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui ? Et pourquoi il me tient comme ça, lui ? Seuls dans la cage métallique, je sens ses doigts glisser sur ma taille et se pencher pour m'embrasser langoureusement. Voilà, ce que j'aime avec lui, personne ne lui a demandé, il le fait. Je mets une jambe contre son flanc, et le serre contre moi.

Une envie pressante joue sur mon bon sens. J'ai envie de commettre des choses contraires aux valeurs sociétales dans un lieu inapproprié, mais ça me plaît. Je croise son regard entre deux baisers, et c'est sûr : il veut me baiser. D'ailleurs, il vient près de mon oreille et me le fait savoir avec un air provocateur. Malgré tout, il se détache de mes lèvres et expire un souffle chaud et agréable dans mon cou.

Nous restons là à se câliner, sans rien dire.

— Il faut que tu te concentre sur ton entretien.

— Tu as raison... soupiré-je. Oh ! D'ailleurs j'ai adoré voir les collections quasi rares des plus grands couturiers dans le hall d'entrée ! C'était incroyable, j'ai vu la robe sequin plissée d'Emilio Pucci aussi !

— Je dois te dire quelque chose...

Je suis tellement dans la joie, et j'en oublie ce que Sullivan tente de me partager. Nous arrivons donc au dernier étage, devant une énorme porte massive.

— Jaliah... recommence-t-il.

— T'inquiète pas Sullivan, tout va bien se passer ! Ma journée a super bien débuté, elle va bien se finir, promis ! le rassuré-je. C'est quoi son nom ? Histoire que je ne bégaye pas trop.

Je sais que je vais cartonner ! Quand une bonne chose va arriver, nous le ressentons toujours. Mes joues me font mal tant je souris. Mes mains commencent à trembler de bonheur, et un pic de confiance fuse dans mon égo. Ce sentiment m'a tellement manqué. Je pensais ne jamais le ressentir de nouveau, mais si, il est là, en moi ! Je vais pouvoir décrocher ce poste avec brio.

— Miller... Curtis Miller, soupire-t-il, je rentre avec toi ne t'inquiète pas.

Je hoche la tête et frappe deux coups. Une voix particulièrement renversante transperce la porte. Je regarde Sullivan pour vérifier s'il n'a pas remarqué la décharge électrique que j'ai eue. Bref ! Pas le temps de rêvasser ! J'actionne la poignée de couleur or et un grand espace s'ouvre à moi.

Une partie de la pièce est décorée avec des mannequins portant de très jolies tenues de collections, encastrées dans des vitrines quasi-incassables. Cependant, à part ça, il n'y a rien de bien plus intriguant si ce n'est le beau bureau en bois de frêne de couleur noire et deux chaises : celui du client et celui du boss.

Je lève mes yeux vers le chef, et mama mia, qu'il est... beau ? Non, ce n'est même pas le bon adjectif. Que pourrais-je dire ? Magnifique ? Séduisant ? Irrésistible ? Non, toujours pas... Il a le regard fixé sur son appareil, et je sens tous mes membres s'alourdir, et mon estomac se contorsionne. Mon cœur bat si vite comme s'il le reconnaissait. Je n'ai jamais vécu ça, du moins je ne m'en souviens pas. Une brûlure aigue attaque mon âme, mais cette douleur est si délicieuse.

J'ai l'impression d'avoir reçu un énorme coup sur la tête, me rendant étourdie et dénuée de raison. Un vent agréable semble fouetter tous mes sentiments, les détournant vers lui, Curtis Miller. Je suis envoûtée par sa simple présence. C'est quoi ce que je ressens ? Il me semble avoir déjà rencontré ces émotions de souffrance et de bonheur absolu à la fois... mais où et avec qui ? Ce n'était pas avec Denver ni aucun autre, j'en suis persuadée !

C'est tellement violent, je me sens transportée dans une autre dimension. Mon cœur sait ce qui se passe en évaluant toutes mes réactions : mes joues brûlantes, les palpitations à tout va, et les bouffées de chaleur... ce n'est rien d'autre que l'Amour avec un grand A. Plus précisément, le coup de foudre.

Il claque des doigts et me sort de ma rêverie. Sullivan en profite, et me dirige jusque devant monsieur Miller.

— Bonjour monsieur, je vous amène une candidate pour le poste de directeur artistique.

— Dis-moi, Sullivan... débute-t-il, en ne quittant pas des yeux son ordinateur.

Il se met à caresser sa belle barbe écourtée.

— Quelles sont les principales qualités pour la réussite d'une entreprise ? poursuit-il.

— L'efficacité, l'esprit stratège et la rapidité, monsieur.

— Bien, alors pourquoi tu m'amènes une personne qui met autant de temps à réagir et qui n'a pas l'air sûre d'elle ? Tu penses qu'on a le temps pour rééduquer ?

Je sens mon cœur se retourner. Qu'est-ce qu'il insinue là ?

— Je vous-

Sullivan saisis de nouveau ma main. Je le regarde, étonnée.

— Qu'est-ce-que tu fous... murmuré-je, entre mes dents.

— Hum... vous vous connaissez en plus ? Quel couple de bras cassés... ricane le chef. En plus de ça, vous osez enfreindre la règle monsieur King devant moi ? Intéressant.

— Non, je... je ne la connais pas monsieur, je vous assure.

Il lâche son emprise. Wow, quel lâche, où sont parties ses boules qu'il m'a fièrement montré hier soir ?

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