— Je vais commencer par me présenter.
— Allez-y, quel... est votre nom ? demande-t-il en sortant une feuille et un stylo, mettant de côté son MacBook de dernière génération.
— Je m'appelle Jaliah Fringer.
Ces quatre mots semblent résonner fortement dans la pièce. Ai-je parlé trop fort ? Merde, j'en fais des caisses aux premières phrases, génial. Le patron de la boîte garde ses yeux rivés sur la page vierge, totalement tétanisé. Puis il se redresse et pose son regard sur moi. Vraiment bizarre lui... la beauté n'inclut pas toujours la santé mentale. Il me fait flipper, pourquoi j'ai l'impression qu'il me fusille ? Les gouttes de sueur s'emparent de mon cou et du haut de mon front. Il dénoue légèrement le nœud de sa cravate.
— Jaliah Fringer ? Vous vous moquez de moi ?
— Euh... je vous demande pardon ?
Définitivement fou celui-là. Si ça se trouve, je suis tombée amoureuse d'un gros psychopathe. Je le vois se rétracter et s'enfoncer dans sa chaise. Il m'invite ensuite à poursuivre ma présentation.
— Euh... Je suis actuellement donc en études de Design... en fait, j'en suis à ma dernière année de master direction artistique de la mode. Je tends à devenir une Fashion Designer et répandre mon essence partout dans le monde.
Je jette un coup d'œil à Curtis qui continue de me fixer en tapotant son stylo contre la table d'un rythme régulier. Il fantasme sur moi ou quoi ? Mais pourquoi veut-il que je stresse davantage ?!
— Euh... et donc pour se faire, poursuis-je, j'ai trouvé judicieux de venir jusqu'ici afin de vous proposer ma candidature, qui je pense, serait une erreur de la refuser. Euh... car j'ai des qualités qui permettraient de faire perdurer la prospérité de cette entreprise, grâce à la fraîcheur que j'apporterais, la grâce et la créativité, avancé-je en essayant de ne pas le quitter des yeux.
Je sors, les mains tremblantes, un livre qui regroupe toutes mes créations artistiques faites à l'école et dans son temps libre : mon portfolio ! Je les glisse devant Curtis Miller. Il saisit ce grand cahier et commence à le feuilleter.
Cependant, le minuteur commence à sonner. Merde, merde, merde !
— Mince alors, il est déjà l'heure, dit-il ironiquement en refermant d'une traite le portfolio.
— Monsieur Miller, s'il vous plaît, étudiez mon travail.
— Et pourquoi je vous ferai ce plaisir ?
— Je vous... je vous l'ai dit... je...je... bégayé-je.
— Et voilà que ça recommence, erreur 404 Mademoiselle Fringer ! balance-t-il en rassemblant ses affaires pour partir, laissez tomber vous n'y arriverez pas.
Il finit de prendre ses essentiels outils de travail et se dirige vers la porte. Non ! Je veux ce poste ! Je le désire de tout mon cœur, je sais qu'il n'y aura pas d'autres opportunités comme celle-ci ! Je veux tant montrer mon potentiel, je suis une étoile brillante lambda parmi d'autres, mais je compte ! Il ne va pas me retirer ce que j'aime et ce que j'aspire à faire. Même si je suis la pire créature humaine en termes de savoir-vivre, je sais ce que je vaux, et ça, je serai toujours aussi courageuse pour le clamer haut et fort.
D'une traite, je me lève se lève de la chaise et interpelle monsieur Miller. Il se retourne pour me faire face. J'attrape mon portfolio et m'avance vers lui.
— Je vous en prie monsieur Miller... J'ai conscience que votre travail vous prend un temps fou, mais reconsidérez mon travail, je vous en conjure. C'est important pour moi, je sais que j'ai du talent, d'accord ? Donc prenez-le, imploré-je en gardant cette fois-ci le regard rivé dans ses yeux clairs, mais au fond sombre à la fois.
Je lui tends de nouveau le document.
Un instant passe sans que l'un ne dise quelque chose.
Très gênant.
— C'est ok, je vais y jeter un coup d'œil.
Je me retiens de sauter de joie, mais je ne m'empêche pas de sourire. Il reste là, à me regarder avec désolation.
— Quelque chose ne va pas ?
— Non... vous me rappelez quelqu'un.
Je hoche la tête, compréhensive.
— Quelqu'un de très simplet et stupide...
Oh le con...
— Quoiqu'il en soit, merci d'avoir accepté ma demande.
Je souris avec beaucoup de mal, normal : je veux le décimer de cette Terre.
Cependant, je l'avais plutôt bien prédit : ma journée a bien commencé et elle s'est bien terminée
« Grains de sable dorés, poussière d'étoiles féériques, entre avec moi dans une histoire enchantée » — Jaelly LaRose— C'est pour ça que je t'ai repoussée... il hait, il interdit les rapprochements et tout ce qui est "couple" dans la boîte.
Il démarre au quart de tour, me laissant sur le pas de la porte.J'hausse les épaules et sort mes clés pour les insérer à l'intérieur de la serrure, sauf que la porte s'ouvre toute seule. Je fronce les sourcils, inquiète. Je rentre avec prudence dans la maison. Un courant d'air glacial vient caresser mes bras. Il y a un silence monstre qui me procure des sensations désagréables !Je retire mes talons dans le hall, et avance pieds nus afin de diminuer le bruit. Je regarde sur ma droite et mon cœur semble me lâcher : je retrouve Charlotte, étalée sur le sol au milieu des meubles en débris. Tous ces biens que nous avions si durement payés sont en ruines, mais ce n'est pas ç
« Éprouver de l'empathie pour un traitre est un crime contre l'humanité » — Jaelly LaRose.Je me réveille grâce à une mélodie. J'ouvre les yeux et remarque Sullivan. Il vient m'embrasser la joue. Je souris, et je sens que mon moral s'est stabilisé. Cette nuit m'a apportée beaucoup de calme et de fraîcheur, même si je n'arrête pas de penser à Charlotte. Je me redresse et croise mon miroir du mur d'en face. J'affiche une grimace et fais la moue.— Orh... grogné-j
Nous arrivons enfin à l'hôpital. Je sors de la voiture et me rends à l'accueil dans la précipitation. Je n'entends pas Sullivan, je veux m'éloigner de lui pendant rien qu'un moment. L'administration me renseigne le numéro de chambre et je m'y rends la tête baissée.J'ouvre la porte après avoir frappé, et je la vois en train de regarder la télévision accrochée sur le mur. Je la perçois si affaiblie et absente. Les larmes coincées au fond de mon cœur sortent enfin, j'accours à elle et me blottit dans ses bras comme à notre habitude.— Charlotte ! J'ai eu tellement peur pour toi tu n'i
« Montre-moi l'état de ton cœur car tes mots traduisent ta haine » — Jaelly LaRose.Je remarque Sullivan sortir de la chambre d'hôpital suivit du docteur Miller. Je me mets à soupirer.— Désol&eacut
Il lève les yeux au ciel.— Ah... intéressant, vous osez jouer les héros pour elle ? ricane-t-il en me pointant du doigt. Votre père vous a bien appris à jouer la comédie.Je vois une colère sans précédent posséder Sullivan. Donc le mot "Père" est à bannir de mon vocabulaire face à lui... Ça le met en rogne.Il ne faut surtout pas de dégâts, donc je m'empresse de lui saisir le bras pour l'éloigner, mais il reste sur place, animé par la haine.
« J'aurai aimé ne jamais croiser le chemin d'un miroir afin de cotinuer à me voir comme une femme forte » — Jaelly LaRose. J'entends mon réveil sonner comme un malade. Je l'éteins et me roule dans la couette.— Humm... non je veux dormir, ronchonné-je en voyant qu'il n'est que cinq heures trente.Malheureusement, je sens la couverture se retirer de mon corps, dévoilant ma petite culotte rouge et mo
Mon âme se fend. L'eau salée vient me chatouiller les joues. C'est impensable. Mes pensées divaguent à la recherche de réponses, je ne sais même plus à quoi je songe. Je suis absente. Il revient m'embrasser et me pénètre juste après. J'écarquille mes yeux ; il est brutal et violent dans ses vas-et-viens, ce n'est plus la même chose. J'aimerais tant me défaire de lui et de tout ce qui m'entoure, mais je suis paralysée par la peur et l'angoisse me ronge le corps. Je m'en veux de ne pas me débattre... encore une fois, il a sûrement raison, je ne suis pas capable de survivre sans lui. Je n'ai aucun repère, mais j'ai promis à mon être que je sortirai de cette relation coûte-que-