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Entre Cachotteries et Mensonges
Entre Cachotteries et Mensonges
Author: Bella Cullen

01 DOULEUR

Le ciel était sombre ce soir-là. De grosses gouttes d'eau fouettaient le sol avec vivacité. L'odeur de la terre mouillée parfumait l'atmosphère et un doux vent soufflait. Elle, debout près de la fenêtre, contemplait le vide l'air ailleurs. Les grondements du tonnerre déchiraient le silence de son âme mais n'éveillaient plus la peur en elle. Elle était triste et désespérée, elle voulait oublier mais ne pouvait pas. Ses souvenirs la tourmentaient et refusaient que ses blessures se cicatrisent. Elle referma la fenêtre et sortit. Elle alla dans le jardin, sous la pluie et s’assit, insouciante de ce qui pouvait lui arriver. Tout ce qu’elle voulait c’est que l’oubli l’enveloppe et la plonge dans la joie. Ce bonheur qu’elle n’a plus ressenti depuis un moment. Ses souvenirs se mirent à refaire surface et ses larmes à couler, cachées par les gouttes de pluie.

Soudain, une voix masculine s ' écria

- Saphia! Mais qu'est-ce que tu fais sous la pluie? Tu vas attraper froid.

- Laisses moi seule stp!

- Si tu ne viens pas je vais appeler ta mère. Allez viens stp!

Elle se leva et se dirigea vers lui

- Qu'est-ce que tu fais là à cette heure et avec cette pluie?

- Bin j'ai eu envie de te parler comme tu ne décrochais pas je suis venu te voir.

Elle lui sourit

- Attends-moi dans le salon, je me change et j'arrive.

- Non je rentre! J'avais juste envie de te voir et te serrer dans mes bras.

- Bouba, tu sais que...

- Que tu ne m'aimes pas et que c'est à lui que tu pensais? Oui je sais. Mais en tant qu'ami je peux quand même te serrer dans mes bras.

Elle lui décocha un sourire et répondit

- Mais tu vas te mouiller et tu...

- Je m'en fou lui coupa-t-il la parole

Il l'attira et la serra tendrement dans ses bras. Elle s’y blottit, trouvant en lui la force qui lui manquait. Elle se mit à sangloter sans pouvoir se retenir. Elle avait trop souvent fait semblant d'aller bien mais là elle ne pouvait plus.

Elle s’accrocha fortement à lui et se mit à pleurer de plus belle. Toutes les larmes étouffées, tous les cris étouffés prenaient enfin voix. Elle pouvait enfin les laisser sortir, apaiser son âme.

Il se mit à lui caresser le dos en disant:

-C'est bien, pleures, libères toi, sorts toute cette amertume....

- Je me sens tellement vide. Je n'y arrive plus, je ne peux plus aller de l'avant. Peu importe ce que je fais ou dis, je ne peux me le sortir de la tête. Qu'est-ce que j'ai fait de mal? Où est ce que j'ai échoué? Tu le sais non tu le sais j'ai fait de mon mieux

Elle se dégagea de l'étreinte et lui tourna le dos

-Pourquoi m'a-t ‘il fait cela après tous les efforts que j'ai fourni? Je l'ai aimé plus que quiconque et lui du jour au lendemain il m'abandonne. Je voyais mon avenir avec lui, il était dans tous mes projets d'avenir. Je l’ai aimé, je l’aime et lui il m’a si lâchement abandonné et avec un texto. Comment on peut rompre ses fiançailles par texto et à quelques jours du mariage ? m’a-t ‘il vraiment aimé ? Ai-je vraiment compté pour lui ?

-Princesse stp calmes toi. Tu sais que je ne supporte pas de te voir ainsi

-Dis-moi donc comment faire pour oublier. Dis le moi cria-t'elle

Il l'attira et la serra dans ses bras

-Ce n'est pas en te faisant du mal que tu y arriveras. Ce n'est pas comme ça.

- Je me sens tellement faible et lasse. Je ne veux qu'oublier, l'oublier.

-Allons à l'intérieur c'est mieux. Tu vas prendre un bain et aller te reposer. Imagines si ta mère te voyait ainsi! Elle ne le supporterait pas.

Elle essuya ses larmes et lui demanda:

-Tu as déjà diné?

- Je venais aussi pour ça. On m'a dit que tu as préparé des œufs aux tomates accompagnés d'une salade de fruits alors je me suis invité. J'espère que tu m'en as gardé!

- lol je savais que tu viendrais c'est pour cela que je t'ai attendu pour qu'on dine ensemble.

- Tu es un amour tu sais!

- Oui je sais. Et qui te l'a dit?

- C'est Ton père qui a vendu la mèche lol.

-Tu sais que tu as de la chance! Tu es le seul homme qu'il laisse venir me voir librement. Bon assez bavarder, je me change rapidement et je sers le dîner. Il doit être dans le salon vas lui tenir compagnie, il sera ravi de discuter avec toi.

- D'accord Princesse mais fait vite j’ai trop faim.

- Toi qui disais venir juste par envie de me voir! Menteur va!

Sur ce commentaire elle alla se changer dans sa chambre. Lui alla discuter dans le salon avec M. Diarra.

Quelques minutes s’étaient déjà écoulées quand elle les interrompit:

-Hé le gourmand le dîner est servi. Tu viens?

-Excuses moi tonton dit-il en se levant

-oui vas-y.

Ils passèrent à table, dînèrent et discutèrent de tout et de rien. Elle riait aux éclats, son visage était rayonnant comparé à tout ç l’heure.. En lui racontant des blagues, il a réussi à changer son humeur. La joie se lisait sur son visage. Elle lui souriait de tout son âme alors comme un réflexe il dit sans le vouloir:

- Je t'aime tant tu sais.....

Il s’en voulut d'avoir cédé alors il baissa la tête, l'air de s’en vouloir. Elle comprit, se leva, lui fit une bise et dit:

- Je t'aime beaucoup aussi, tu le sais non? Aides-moi à débarrasser la table stp!

Il s’exécuta. Quelques minutes plus tard, il prit congé. Elle le raccompagna jusqu'à la porte et le serra dans ses bras en murmurant:

- Tu es le seul qui réussit à me changer les idées. J'ai passé une agréable soirée en ta compagnie.

- C'est réciproque princesse et je commence à étouffer là. Dit-il sur un ton narquois.

Elle desserra l'étreinte en souriant.

- Bonne nuit et fais attention sur la route d'accord? Et appelles moi dès que tu arrives!

- D'accord maman, bonne nuit.

Il lui fit une bise et s’en alla. Elle ferma la porte, se retourna et fit face à sa mère qui suivit la scène.

- Personne, aucun homme ne t'aimera comme lui!

- Je sais Man mais...

- Mais quoi? Pourquoi tu ne lui donnes pas sa chance?

- Tu sais ce que j'ai vécu avec Mansour et c'est trop tôt pour que j'entame une nouvelle relation.

-Trop tôt? Ça fait trois mois déjà, trois longs mois que tu pleures sans cesse et vis dans tes souvenirs. Il est avec une autre et t'a sûrement oubliée alors fais de même. Je sais que je suis un peu dure mais c'est parce que je ne veux plus te voir pleurer et ne rien pouvoir y faire. Aucune mère ne supporte de voir la souffrance de son enfant. Et si tu ne te décides pas, une autre te prendra Bouba aussi et là tu seras vraiment seule ma fille.

- Je sais tout ça mais je ne contrôle pas mon cœur!

- Je sais mais c'est toi qui ne veux ni l’écouter ni oublier. Tu te contentes juste de vivre dans le passé. Tu n’avances pas car tu es accroché à tes souvenirs. Et j’ai peur que ce soit trop tard quand tu ouvriras enfin les yeux.

Avec ses mots, elle s’en alla la laissant seule dans ses pensées.

Elle resta longtemps à réfléchir sur les paroles de sa mère.

« Perdre Bouba? Je ne le supporterai jamais. Il est mon meilleur ami, ma moitié, celui à qui je raconte tout. Non il ne me laissera jamais tomber, jamais. »

Elle se dirigea dans sa chambre, prit son bain, se coucha et attendait l'appel de Bouba en vain. Elle hésita à l'appeler. Elle repensait aux conseils de sa mère qui lui semblait être un avertissement qui la rongeait. Le sommeil se refusa de venir. Morphée lui en voulait sûrement se disait-elle.

Elle s’imaginait dans les bras de Bouba mais ça ne collait pas, c’était impensable pour elle-même si une partie d’elle ne rejetait pas carrément cette idée. Mais si elle le faisait elle donnerait raison à Mansour.

- Non! Il dira qu’il avait raison et que je le trompais avec Bouba.

Elle s’en voulut de penser à lui et de prêter attention à ce qu' il dira.

- Je devrais m’en foutre de ce qu’il pensera non? Oh mon Dieu pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me le sortir de la tête? Après m’avoir quitté deux semaines avant notre mariage et l’avoir trouvé avec sa secrétaire qui n'est autre que ma meilleure amie je devrais le haïr de toutes mes forces mais non moi je continue à l’aimer comme au premier jour.

Une larme coula sur sa joue et elle l’essuya. Elle se leva et sortit sous le lit une boite. Elle l’ouvrit et en sortit des photos et une bague. Elle les regarda une à une puis les déchira toutes. Elle prit la bague, la mit et regarda sa main en disant:

- C'est la dernière fois que je pleure pour toi Mansour.

Elle prit les morceaux de photos, les remit dans la boite, alla les jeter dans la poubelle et alla se recoucher.

- Toi je t’amènerai demain à la mer. Dit-elle à la bague avant d'éteindre la lampe de chevet.

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