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02 TOURNER LA PAGE

- Toi je t’amènerai demain à la mer. Dit-elle à la bague avant d'éteindre la lampe de chevet.

La nuit se fit longue et tourmentée. Enfin, son réveil sonna, il était 8h. Elle alla se préparer dans la salle de bain. Elle en sortit avec une serviette et se mit à se sécher, puis elle s’habilla sortit en marchant sur la pointe des pieds de peur de réveiller quelqu'un. Elle héla un taxi et partit en direction de la plage. Tout au long du trajet, elle avait les yeux fixés sur la bague, l'esprit ailleurs. Elle avait pris une décision: celle de vivre dans le présent non dans le passé. Elle laisserait derrière elle tous ses souvenirs qui ne lui procurent que de la consternation.

Pourquoi souffrir pour un homme qui ne le mérite pas et ainsi gâcher sa vie? Se demandait-elle finalement.

Arrivée, elle paya la course et alla se poser sur le sable face à la mer. Elle se mit à penser à ce qu'elle avait fait durant ces trois mois à part pleurer. Mais comme on l'imagine rien si ce n'est : s’enfermer et se replier sur elle-même. Elle voulait retrouver son ancienne vie, ses habitudes, son travail mais aussi sa joie. Elle se leva et alla marcher au bord de l'eau. Elle fit plusieurs va-et-vient puis s' arrêta et se décida:

- Tu as été témoin du jour où j'ai accepté de porter cette bague alors soit aussi témoin du jour où je décide de l'enlever!

Elle enleva la bague et la jeta à la mer. Une larme coula sur sa joue, elle l'essuya et entendit une voix derrière elle:

-Bonjour Saphia

Elle reconnut la voix et n’eut pas le courage de se retourner. Elle resta figée quelques secondes à se souvenir de la dernière fois qu'elle avait vu cette personne. Et la douleur se fit plus poignante. Elle releva le menton, rassembla toute sa force pour ne pas céder et sourit en se retourna.

- Bonjour Rama

Une rage folle bouillait en elle mais elle se devait de garder la tête haute, de ne pas céder.

- Comment tu vas? Ça fait un bail!

- Je vais très bien comme tu peux le voir.

- J'étais venu avec mon petit ami. Il m'attend dehors je partais quand je t'ai vu alors je me suis dit que je vais venir te saluer. C'est un chic hôtel, on a passé le weekend ici Mansour et moi.

Elle eut une envie folle de la gifler mais se calma. Elle venait tout juste de tourner la page et elle n'allait pas se rabaisser ainsi.

-Ah bon! Hum j'espère que la nourriture est excellente aussi?

- Succulent même!

- Merci pour la recommandation je viendrai sûrement pour un weekend. Passe le bonjour à Mansour de ma part et bonne journée.

- Je ne pense pas que ça lui fera plaisir mais je lui dirai quand même. Tu sais qu'il ne veut même pas entendre ton nom après tout ce que tu lui as fait.

Saphia commença à perdre patience et son sang-froid.

-Après ce que moi je lui ai fait? Cria-t'elle en s'avança vers Rama. Tu ne manques pas d'air toi. Tu étais mon amie, je te faisais confiance. C'est moi qui t'ai trouvé ce poste de secrétaire auprès de Mon homme, Mon fiancé et tu me l'as pris sans remords. Alors dis-moi qui a fait du mal à....

Une femme accourut, se mit entre elles et dit en se tournant vers Rama

- Allez-vous-en! Partez maintenant

- Mansour est à moi maintenant ne l'oublie jamais. Dit-elle en partant

- Je te le laisse volontiers.

Elle ne pût retenir les larmes qui envahirent son visage. La dame la serra dans ses bras et lui caressa le dos. Quelques secondes après, elle se dégagea de l'étreinte et dit:

- Merci madame!

- Je t'en prie ma chérie et soit forte. Ce genre de fille ne mérite pas de se rabaisser encore moins de se battre avec.

- Oui vous avez raison. Je me suis emportée pour un rien.

-Voulez-vous vous joindre à moi ? On va s’assoir et discuter si cela ne vous dérange pas. Dit-elle en désignant la natte étalée sur le sable

- avec plaisir! Allons-y!

Elles s'assirent à discuter pendant un long moment quand une voix les interrompit:

- Te voilà enfin!

- Mais qu'est-ce que tu fais là toi?

- Tu es conne où tu veux faire mourir ta mère d'inquiétude?

- Oh, Bouba arrêtes! Quand je suis sortie maman dormait toujours donc je ne voulais pas la réveiller.

- A quoi te sert ton téléphone? On t'a appelé plusieurs et à chaque fois c'était la boîte vocale.

- Je l'ai oublié à la maison. La batterie était vide alors je l'ai branché.

Il partit d'un éclat de rire. Cette dernière s'énerva de suite

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle?

- C'est à moi que tu essaies de mentir là? Dit-il d'un air beaucoup plus sérieux

Puis il reprit

- Tu n'es pas du tout convaincante Saphia.

Il n'avait pas du tout fais attention à la jeune dame.

- Excusez-moi madame je ne vous ai même pas salué!

- Ne vous inquiétez pas, je comprends. Vous étiez occupé avec votre sœur. Bon je vous laisse, je dois rentrer moi aussi.

- Non Myriam on y va ensemble et on vous dépose chez vous

- Non je ne veux pas déranger et votre frère à l'air pressé

- Non pas du tout, venez je vous dépose. Allons-y!

Pendant tout le trajet, Myriam ne fit que les observer. Elle se rendit compte qu'ils n'avaient pas de lien de sang. Elle comprit les sentiments de Bouba et sourit béatement sans s'en rendre compte.

- Vous n'êtes pas frère et sœur n'est-ce pas?

- Tu as raison. Je suis fille unique et lui c'est mon meilleur ami

-Ah je vois!

Après dix minutes de route, elle dit en pointant du doigt:

- C'est la maison en bleu, garez-vous devant svp.

- Waouh! C'est une belle maison que tu as là. S'exclama Saphia

- merci c’est la seule chose de bien que mon vaurien d’ex-mari a faite. Vous voulez entrer?

- Non merci on est pressé. La prochaine fois peut être.

Elle lui fit la bise, descendit du véhicule et leur fit un au revoir par la main. Bouba démarra et dit:

- Je crois que je connais cette femme

- Tu connais Myriam?

- oui! C'est ce que je viens de dire non!!!

- D'où la connais-tu? Et pourquoi ne semblait elle pas te reconnaître?

- Parce qu'on ne s'est jamais vu face to face. Je ne l'ai vue que sur des photos. Tu te rappelles mon cousin Mamadou?

- Oui comment oublier ce coureur de jupon?

- C'est lui son mari.

- Comment? Ce pervers est le mari à Myriam? Elle n'a pas de chance.

- Il l'a abandonnée avec leurs deux filles et est en France avec sa maîtresse. Il veut divorcer pour épouser cette gamine qui n'a que vingt ans.

- Mon dieu! Mais lui il a trente...

- 38ans et bientôt 39ans. J'ai fait mine de ne pas la reconnaitre juste pour ne pas la gêner.

- Ou juste parce que tu te sentais mal vis à vis d'elle?

- Les deux. Bon parlons de toi maintenant. Comment tu te sens?

- Légère, je veux aller de l'avant. Et j'accepte d'être ton assistante personnelle.

Il éclata de rire et répondit

- Mais je ne te l'ai jamais proposée?

Saphia ne put s'empêcher de le fixer. Elle n'avait jamais fait attention à ce sourire magnifique. Elle se demanda intérieurement à combien de choses à propos de l'homme assis à ses cotes elle n'avait pas fait attention. Son cœur se serra un peu mais elle se somma de revenir à la réalité. Elle força un sourire.

- Oui je sais mais tu te souviens jamais de tes rendez-vous ni des réunions, or moi j'ai une très bonne mémoire. Laisse-moi t'aider stp et puis ça me changera les idées. Stp dis oui!

- D'accord mais à une condition

- laquelle?

- Ne me vouvoies pas, ne m’appelles surtout pas M. et enfin je continuerai à t'appeler Princesse. Rien ne va changer dans notre relation d'accord?

- J'ai le choix

-non!

- Marché conclu

Après quelques minutes de trajet, ils arrivèrent enfin chez la famille Diarra. Elle tendit les clés à Bouba qui ouvrit la porte et ils entrèrent.

Ils trouvèrent M. et Mme Diarra dans le salon l'air inquiet. Elle se sentit coupable et dit en baissant les yeux

- Diarra, bonjour papa, maman.

Ils se levèrent d'un bon et puis paff, une gifle se fit entendre....

J’attends avec impatience vos avis.

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