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03 ALLER DE L'AVANT

Ils se levèrent d'un bond et puis paff, une gifle se fit entendre....

Mme Diarra, choquée, mit sa main sur sa bouche et Saphia se mit à pleurer. Jamais son mari n’avait levé sa main sur leur fille. Frapper ne faisait pas partie de l’éducation. Pour eux on pouvait tout inculquer à un enfant sans avoir à utiliser le bâton et ils en étaient extrêmement fiers.

Un lourd silence gagna l'atmosphère. Puis M. Diarra demanda:

- Pourquoi as-tu pris cette gifle à sa place? Tu ne vois pas qu'elle dépasse les bornes?

- Papa, je....

- Fermes la et vas dans ta chambre tout de suite! Lui cria-t ’il d'un ton sec.

Elle regarda Bouba l'air honteuse et courut dans sa chambre.

Elle se jeta sur le lit et se mit à penser au geste de Bouba.

Saphia, faisant les cents pas, se parlait à elle-même

- Il a pris une gifle pour moi. Ça a été si rapide, tout ce dont je me souviens c'est qu'il m'a poussé en arrière et puis paff. Je n'oublierai jamais cela. Et puis mon père voulait me frapper pour si peu, lui qui n'a jamais levé la main sur moi. Je n'aurai jamais cru cela, jamais. Ils croyaient quoi? Que j'allais me suicider ou faire du n'importe quoi pour cet imbécile de Mansour qui ne le mérite pas. Non! S'en est fini du temps où je me morfondais pour lui, maintenant c'est ma vie à moi sans lui qui compte. Il faut que je remercie Bouba.

Elle prit son téléphone et lui envoya un texto

- Je n'oublierai jamais! Merci

De l'autre côté, Bouba leur racontait où il avait trouvé leur fille et ce qu’elle faisait. Quelques minutes après, il prit congé et s'en alla. M. et Mme Diarra allèrent dans la chambre de leur fille. Ils frappèrent mais elle ne répondit pas et fit semblant de dormir. Sa mère ouvrit la porte, alla s'assoir près d'elle et dit :

- Je sais que tu ne dors pas. Lèves toi, il faut qu'on parle et tous les trois.

- Papa a voulu me frapper maman Dit-elle en pleurnichant

- J'en suis navré. Je croyais que tu...

- Que je quoi papa? Tu pensais que j'étais partie de la maison pour me tuer ou faire des bêtises. J'ai tourné la page papa tu sais, j'avais juste besoin de faire une dernière chose avant de recommencer une nouvelle vie.

-Tu as eu tort de sortir sans prévenir. En plus on t'appelle et c'est à chaque fois la boite vocale. Tu avais éteint ton téléphone et l'avait laissé sur le lit. J'ai dû l'allumer pour prendre le numéro de Bouba. N'importe quel parent aurait peur. Et tu sais que ta mère a le cœur fragile.

- Excuses moi maman ça ne se reproduira plus. Je suis désolée papa

- Maintenant parlons de ta punition. Dit son père

- Une punition? Mais Pa j'ai rien fait.

- Justement c'est pour cela que tu es punie. Tu es privée de sortie pendant une, non deux semaines.

- D'ailleurs je ne sors jamais.

- Je sais. Rétorqua_t_il en partant.

Au même moment, le téléphone de Saphia signala la réception d'un message. Elle le prit et l’ouvrit, c'était un texte de Bouba qui disait:

- Je ferai n'importe quoi pour toi princesse.

Elle sourit béatement sans s'en rendre compte. Sa mère qui était toujours là lui tint la main:

- Tu vois comment il peut t'aimer ce garçon! Il a pris une gifle pour toi. Il aurait pu l'esquiver seulement mais il sait que ça aurait plus énervé ton père. Il doit vraiment t'aimer pour faire cela.

- Oui Man je sais.

- Alors qu'est-ce que tu attends?

- Je ne veux pas lui donner de faux espoirs. En plus je ne suis pas amoureuse de lui, du moins je ne sais pas ce que je ressens pour lui. Je ne sais pas si c’est de l’amour ou de l’affection amicale.

- Peut-être qu'il faut d'abord que tu le regardes autrement qu'un simple ami ou frère.

- Donc comment dois-je le regarder?

- Comme un homme! Au fait Fanta va venir passer quelques jours ici. Elle arrive ce soir OK

- Umh et pourquoi?

- Elle veut passer du temps en famille et tu lui manques beaucoup. Ne me dis pas que tu lui en veux toujours?

- Bien sûr que non. J'ai trouvé du travail, je commence demain.

- Oui je sais Bouba me l'a déjà dit. Mais tu ne commenceras pas demain parce que tu dois tenir compagnie à Fanta. Dit-elle en sortant.

Elle prit son téléphone et envoya un message à Bouba:

- Fanta arrive ce soir et tu as intérêt à te tenir loin d'elle.

Bouba la rappela de suite:

- Tu ne veux pas grandir un peu et oublier tes idioties?

- Ceux ne sont pas des idioties ni des enfantillages. Après tout le mal qu'elle m'a fait, tu veux que je tourne la page d'un coup. Non, ce serait trop facile. Elle m'a abandonnée, laissée tomber. Elle était plus qu'une simple amie pour moi, c'était ma sœur, ma jumelle. Et du jour au lendemain, elle s'en va et sans rien me dire. J'ai eu un choc quand je suis rentrée le soir et qu'elle n'était plus là. Je l'ai suppliée de revenir mais elle a dit niet. Elle avait choisi de briser nos liens alors qu'elle assume jusqu'au bout.

- Elle n'aurait pas dû partir sans te prévenir mais si elle te l'avait dit tu l'en aurais empêchée. Et tu ne crois pas que tu es un peu égoïste? Elle est partie pour continuer ses études et......

- Elle aurait pu le faire ici non. Je vois bien que tu es de son côté.

- Mdr non, je ne suis du côté de personne. Je te dis juste la vérité. Elle ne mérite pas que tu lui en veuilles encore et que tu l'écartes de ta vie. C'est ta meilleure amie voyons!

- non c'était. Et je n'ai plus qu'un seul ami même s'il ne me soutient pas en ce moment. Et je t'aurais prévenu, gardes tes distances avec elle.

- Mais...

Elle lui raccrocha au nez

Il rappela de suite et elle décrocha à la première sonnerie

- Arrêtes de me raccrocher au nez, c’est irrespectueux et enfantin

- C’est de ta faute

- Umh

- Ok désolée, je ne le ferai plus c’est bon ?

- Tu as intérêt ! tu prépares quoi aujourd’hui ?

- Je ne sais pas. C’est maman qui prépare aujourd’hui, son chéri est à la maison. Dafa nobaté torop lol (elle est trop amoureuse)

- Lol impolie va, si elle t’entend tu vas voir. Bon je retourne au taf, on se parle après

- D’accord bonne journée bisous

- A toi aussi bye

Elle raccrocha et alla aider sa mère dans la cuisine.

De l'autre côté, Myriam préparait le déménagement de son mari, le cœur meurtri. Elle aimait cette maison, la demeure dans laquelle elle a passé les plus beaux jours de sa vie. Là où sont nées ses deux merveilleuses filles. Elle se demandait si elle pouvait encore l’aimer s’il n’est plus là. Elle se souvient encore de ses éclats de rire dans les bras de son mari. Il lui a non seulement brisée le cœur mais lui vole aussi ses souvenirs de bonheur, tout ce qui lui restait de beau. Comment avait-il pu la trahir ainsi et l’abandonner pour une jeune fille. Elle avait arrêté son travail pour être femme au foyer, s’occuper des enfants et de son mari. Et c’est ce même homme aujourd’hui qui s’attèle à tout lui enlever, l’homme pour qui elle s’est battue, pour qui sa mère à refuser de lui parler pendant des années, celui qui lui a demandé de rester à la maison et qu’il s’occuperait toujours de tout. Aujourd’hui il a donné raison à tous leurs détracteurs, tous ceux contre qui ils se sont battus doivent rire de son malheur. Elle avait préféré écouter son cœur plutôt que sa tête et en voilant les résultats, douze années de mariage jetées par la fenêtre. Elle avait tant de regrets. Si hier était aujourd’hui ; elle n’aurait pas tenu tête à sa mère, n’aurait pas arrêté son boulot, elle ne se serait jamais mariée avec lui. Elle regretta de suite cette, c’était comme vouloir effacer l’existence de ses enfants, non elle ne pouvait pas, ses filles sont la seule source de bonheur qui lui reste

Ses larmes envahirent son visage et elle se laissa tomber sur le fauteuil. Elle avait envie de se confier, de parler à quelqu'un. Elle prit son téléphone et fit défiler les contacts. Elle s'arrêta quelques secondes et composa un numéro:

- Allô Myriam comment tu vas?

- Je vais bien. Dit-elle la voix cassée

- Qu'est-ce qu'il y'a? Tu pleures?

- Tu peux venir chez moi stp

- Là, tout de suite?

- Oui stp je ne supporte plus cette solitude, j'ai envie non j’ai besoin de parler à quelqu’un, de me confier à quelqu'un. Stp viens me voir. Dit-elle entre deux sanglots.

- D'accord j'arrive tout de suite

Elle raccrocha et se tourna vers sa mère qui la questionnait du regard.

- Elle ne va pas bien. Je dois vraiment y aller.

- Tu sais Fanta arrive bientôt

- Oui je sais Man et je ne suis pas prête de l'oublier

- Hey n'oublie pas que tu parles à ta mère!

- Désolé! Je peux y aller stp

- Tâche de rentrer tôt. Ça veut dire avant l'arrivée de Fanta c'est clair

- Oui Man allez bisous

Elle lui fit une bise, se lava les mains et alla prendre son sac dans sa chambre.

Elle sortit et fit face à ....

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