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Partie I Les Trois Cités 1 Veil

Le vent soufflait doucement dans les rues sales du Gouffre, charriant les odeurs de pourriture des poubelles à l’air libre. Veil Deylor remonta le foulard qui couvrait sa bouche en plissant le nez. Son sac de toile élimé pesait sur son dos et un morceau de métal lui rentrait entre les côtes. Les allées sombres se densifiaient à l’approche du marché. Il espérait que ses trouvailles du jour soient suffisantes… Un clochard le bouscula, mais Veil ne réagit pas. Il connaissait les techniques de vol, mais il n’avait rien de valeur sur lui. Il s’approcha d’un mendiant édenté à l’odeur si pestilentielle que les ordures évoquaient d’agréables eaux de toilette.

— Loy, est-ce que tu sais si Issam est déjà passé ?

— J’l’ignore, répondit Loy. Tu as quelque chose pour moi ?

— Toujours, sourit Veil, en lui tendant un quignon de pain rassis.

Loy se jeta dessus comme si l’on venait de lui offrir le meilleur mets au monde.

— Issam a installé son stand au marché, lui assura Loy entre deux bouchées. Ela est déjà en train de rameuter les pigeons… heu les clients.

— Merci, à demain Loy. Reste pas là, les Inquis vont rappliquer.

Loy le salua d’un signe de la main. Veil secoua la tête. Seulement quelques années auparavant, c’était Loy qui les aidait lui et sa mère à survivre et maintenant le voilà… J’aimerais en faire plus, se dit-il en s’éloignant. Mais les temps étaient plus durs que jamais, et les impôts des Royaux plus lourds de mois en mois.

Il ravala son amertume et s’engouffra dans l’immense marché qui tenait plus du dépotoir organisé. L’odeur d’une rôtisserie fit gargouiller son estomac, lui rappelant qu’il était désespérément vide. D’innombrables personnes se bousculaient dans les allées, pour s’arracher quelques frusques, un bout de métal tordu ou un morceau de viande rassis. Quelques griffes de bonze, la monnaie la plus faible, circulaient de mains en mains. La plupart des échanges reposaient sur le troc, l’argent étant rare et précieux.

Il dépassa une folle se prétendant voyante qui lui hurlait que son destin résidait dans les entrailles de la Pyramide. Il n’y avait rien de tel que le destin. Dans les Gutters, c’était naître, travailler et mourir. Et les deux derniers étaient parfois synonymes.

Un autre stand vendait des miroirs de gabarits différents fabriqués en assemblant des bris de glace des Royaux. Veil ne jeta même pas un regard à son reflet. Il savait très bien à quoi il ressemblait. Il marchait toujours les épaules voûtées pour cacher sa taille. Il était bien trop grand. Ses cheveux noirs coupés ras dégageaient son visage à la mâchoire carrée et aux traits étonnamment doux. Son corps, comme chaque habitant du Gouffre, était recouvert de crasse, assombrissant encore plus sa peau d’ébène. Seuls détonnaient deux yeux d’un bleu perçant, qui prenaient la couleur de l’orage dans la pénombre quasi constante des Gutters.

Il arriva enfin au stand d’Issam. Il était à l’autre bout du marché et grand comme il était, il fallait bien vingt minutes de marche pour l’atteindre. Veil soupira en déposant son sac au sol.

— Des cadeaux pour moi ? demanda malicieusement Issam.

De deux têtes plus petit que Veil, Issam était physiquement l’opposé de son ami. Il était maigre et frêle, si bien que Veil avait toujours peur qu’une brise l’emporte. La carrure d’un parfait voleur, en somme. Ses yeux d’un noir parfait étaient constamment moqueurs, ce qui lui avait valu des ennuis à plusieurs reprises.

— Littéralement une tonne, répondit Veil en se massant le dos.

Issam plaqua ses cheveux de jais sur son front et releva ses manches.

— Alors… voyons ce que les poubelles des Royaux recèlent aujourd’hui.

Il plongea les mains dans la pile de divers bouts de métaux déglingués, étoffes déchirées ou poteries brisées, triant les éléments, pistant l’éventuelle perle du jour. Depuis son plus jeune âge, Veil passait chaque matin à fouiller chaque recoin des entrailles du Gouffre à la recherche d’un trésor refoulé par les vents qui soufflaient sans interruption, charriant les cendres du ciel. Il traversait ensuite la ville, son butin sur le dos pour le vendre sur le marché.

Veil observait Issam marmonner en travaillant, espérant qu’il trouve quelque chose à son goût.

— Tu n’as toujours pas le placement que tu voulais ?

— Ne m’en parle pas ! Les frères Lumières m’ont « très subtilement » fait comprendre que je n’étais pas le bienvenu et que c’était leur territoire. On ne peut pas sérieusement appeler ce qu’ils font de la liturgie, sans blague. Aucun talent…

Veil réprima un sourire en glissant un regard vers le stand des deux frères cités par Issam. Deux colosses de près de deux mètres de haut, à l’air inversement aussi intelligent qu’ils étaient patibulaires. En voilà qui ne portent pas bien leurs noms…

— Toujours à te plaindre, Issam ?

Veil se retourna dans la direction de la voix. Une jeune femme venait d’apparaître derrière lui. Petite et menue, elle arborait le même teint hâlé et les mêmes yeux rieurs que son frère. En voyant Veil, elle esquissa un sourire timide et essuya les plis de sa robe. Si Issam était son meilleur ami depuis son enfance, ils avaient toujours été inséparables tous les trois.

— Si tu embauchais Veil comme garde du corps, il n’aurait pas à faire les poubelles chaque jour et tu tiendrais enfin le « grand » stand que tu veux depuis si longtemps.

Veil repensa aux bras couverts de tatouages des deux frères et réprima une moue peu convaincue.

— De toute façon, nous n’avons pas les moyens, ma chère sœur. Si j’offre un travail à Veil, c’est le tien !

— Et ça me ferait bien des vacances, glissa Ela à Veil.

Issam lui adressa un geste qui était tout sauf amical.

— Ah ! cria-t-il, en retirant ses mains d’un morceau de métal.

Il avait l’air d’avoir appartenu à un mécanisme horloger complexe où plusieurs aiguilles, désormais brisées, tournaient en sens opposé. Issam inséra ses doigts fins dans l’engrenage et un petit déclic retentit. Il en arracha une minuscule gemme bleue qu’il fit rouler entre son index et son pouce.

— Une Essence de Foudre, s’exclama-t-il, les yeux brillants.

C’était une des plus courantes avec l’Essence de Feu. Mais dans le Gouffre, c’était une des plus précieuses. Veil soupira intérieurement. Il aurait suffisamment d’argent.

— Elle a été complètement drainée ?

Issam hocha la tête et tourna le saphir marqué d’une rune vers lui. Sombre.

— Je t’en donne trente griffes.

Le cœur de Veil tomba dans sa poitrine. Issam avait pourtant toujours été excessivement généreux avec lui…

— Seulement ? J’ai à peine de quoi acheter les herbes dont j’ai besoin !

— Désolé Veil, mais regarde… La pierre s’est brisée à l’exact endroit de la rune. Ça va me demander des heures de travail pour la réparer avant de pouvoir la faire réimprégner.

— Allez, Issam, s’écria Veil en lui saisissant le bras. Je sais que tu as les moyens de mieux faire !

— Ce n’est pas une question d’amitié, intervint Ela. Les affaires sont les affaires, c’est comme ça.

Veil soutint le regard d’Issam. Il s’aperçut qu’à son insu, leur échange était le centre d’attention. Celui des frères Lumières, tout particulièrement.

— Soit.

Issam le remercia d’un signe de tête en s’engouffrant dans l’arrière du stand pour lui chercher son dû. Veil empocha les petits croissants de bronze et les rangea dans la bourse de cuir attachée à son cou. Il rendossa son sac à peine délesté et lui tourna le dos. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond avec Issam. Il chassa cette pensée de son esprit en s’éloignant. Il lui en parlerait quand ils seraient moins entourés.

*

— Six corolles de thulle, un sachet de graines de kodri et un peu de ricine, décrivit Logia en tendant à Veil un flacon rempli d’un liquide jaune pâle.

— Merci ! lui sourit-il, en déposant le compte de griffes entre ses mains.

La bourse était soudain bien plus légère. Après son échange avec Issam, il avait parcouru le marché tout le reste de l’après-midi pour réussir à écouler, petit à petit, ses trouvailles. Ce qui avait été bien moins rentable que l’Essence de Foudre.

Avant de retourner chez lui, il avait fait un crochet par la boutique d’herboristerie de Logia. La meilleure de la ville, dans le simple sens où elle ne vendait pas du poison à des prix exorbitants. Il avait fait un écart à l’apothicaire à une unique occasion pour un concurrent moins cher, ce qu’il avait très vite regretté. Quelques plantes pour soigner des maux de crâne l’avaient cloué au lit pour trois jours. Il était toujours revenu voir Logia après.

— Tiens, je te rajoute une petite recette que je suis en train de développer, compléta-t-elle. Ça devrait aider à réduire les tremblements.

— Combien je te dois ?

— Rien, répondit-elle en le repoussant d’un signe de la main. Cadeau de la maison.

— Merci. Tu es un ange !

L’apothicaire aux traits marqués par l’âge sourit, donnant vie aux rides entourant ses yeux verts.

— C’est normal, tu es mon meilleur client. Ou plutôt mon plus régulier !

Il sortit de la boutique, ses nouvelles emplettes en main. Il s’enfonça directement dans une rue encore plus sombre que le reste du Gouffre. Presque aucun rayon de lumière ne filtrait. Il déplia le morceau de papier qu’il avait retrouvé collé à une griffe et plissa les yeux.

Ils nous écoutent, ils sont partout. Rendez-vous chez moi ce soir.

Un frisson parcourut sa nuque. Issam n’avait pas pour habitude d’être aussi mystérieux. Ni dramatique. Veil avait un mauvais pressentiment. Deux Inquisiteurs ralentirent le pas en l’apercevant seul, arrêté en plein milieu d’une rue sombre. Veil baissa la tête et accéléra. Mieux vaut ne pas attirer leur attention.

Les hommes étaient entièrement vêtus d’une armure écarlate, le visage caché dans les ombres de leur casque. Le métal de la cuirasse semblait fait de milliers de petites écailles entremêlées les unes aux autres. Lance au poing, des escouades d’Inquisiteurs quadrillaient la ville en veillant à ce que ni l’ordre civil ni l’ordre religieux ne soient perturbés.

Veil avait eu de nombreuses fois affaire aux Inquis. Il s’était dressé contre eux un après-midi où ils avaient débarqué pour reprendre le stand d’Issam et d’Ela. Leurs parents venaient de mourir peu de temps avant, dans des circonstances insolites, même pour le Gouffre. Et les Royaux voulaient déjà se réapproprier leurs possessions, deux jours après sous le prétexte de « redistribuer » les richesses.

Une semaine de plus passée au lit, immobile, perclus de douleurs.

Il leva les yeux au-dessus de lui. Noyant le Gouffre dans une pénombre qui ne s’éclairait qu’une minute par jour, une immense Pyramide flottait dans le ciel. La demeure des Royaux, où siégeait, à la pointe, le Régent. Le séculaire gouverneur d’Arystra réputé pour avoir survécu à la Grande Dévastation deux siècles plus tôt.

La pierre blanche, éblouissante rivalisait d’éclat avec le soleil. Elle était d’autant plus flamboyante que le Gouffre était négligé, maculé de suie noire. Chaque pan de la Pyramide était cerclé d’argent, qui s’immobilisait à mi-chemin de l’arête supérieure, formant un triangle imparfait. Au milieu, une flamme de métal poignardée par une épée brillait sous les rayons de l’astre solaire. Le centre religieux du continent.

Je les déteste… plus que tout au monde, pensa Veil. Plus que la faim qui lui tiraillait le ventre, plus que les injustices et les brimades quotidiennes. Les Royaux étaient pires qu’une élite despotique. Ils étaient… indifférents.

À force de ruminer, Veil s’aperçut qu’il était déjà devant chez lui. Il avait traversé les méandres de la ville tentaculaire sans s’en rendre compte. Il monta l’escalier de pierre, taillé à même la montagne, pour atteindre son niveau. Il poussa la lourde porte de fer forgé, rouillé par les âges et pénétra dans la fraîcheur de sa demeure. Après la chaleur étouffante qui régnait dans les Gutters, il soupira d’aise.

— Rémy ?

Veil serra la mâchoire. Ça empirait. Elle avait vraiment besoin des médicaments. Mais les effets se dissipaient de plus en plus vite…

— C’est moi, Maman.

Il entendit des pas traînants se diriger vers lui, et sa mère apparut. Enveloppé dans un châle, son visage s’éclaira quand elle le reconnut. Son sourire étira les quelques rides qui parsemaient ses traits encore gracieux.

— Ah ! Veil ! Tu as l’air différent…

Ses yeux bleus fixaient un point derrière lui, qu’elle seule pouvait distinguer. La voir ainsi lui serrait le cœur.

Elle a déjà été plus mal que ça, se dit-il comme pour se rassurer. Au moins, elle me reconnaît.

Elle avait failli l’assommer un jour, lorsque prise d’une crise, elle avait cru qu’un intrus avait pénétré chez elle. Ça avait été à ce moment qu’il avait compris. Jusqu’alors, il savait qu’elle était malade, mais ne saisissait pas la gravité de l’affection qui la touchait.

Il installa sa mère sur son fauteuil à bascule, celui-là même sur lequel elle le serrait dans ses bras quand il était encore haut comme trois pommes, et se dirigea vers la cuisine pour lui concocter son traitement.

En pétrissant les graines que Logia lui avait fournies, il commença à siffler. Depuis sa plus tendre enfance, la musique avait toujours égayé son humeur. Il avait hérité cette passion de sa mère. Ses premiers souvenirs d’elle étaient sa voix claire et douce au-dessus de son berceau. Mais c’était avant que son mal ne le lui enlève, morceau par morceau.

Il lui versa dans la gorge le liquide amer, qui la fit grimacer. Il resta auprès d’elle, lui tenant la main, le temps que le médicament fasse effet. Au bout d’une demi-heure, ses traits s’apaisèrent et ses yeux retrouvèrent leur éclat.

— Tu as maigri, souffla-t-elle en lui glissant ses doigts dans les cheveux.

Veil sourit. C’était bien sa mère qui parlait et pas la maladie.

— Combien de temps… ? demanda Esther.

— Ton état s’est détérioré il y a une semaine. Logia m’a avancé certains frais, mais je n’ai pas pu réunir les fonds plus vite.

Une expression soucieuse passa sur ses traits.

— Tu ne devrais pas avoir à t’occuper de ta folledingue de mère tout le temps à ton âge, soupira-t-elle.

Veil haussa les épaules. Il ne lui en voulait pas d’être malade. Il ne blâmait pas le monde d’être injuste ou son père d’avoir disparu avant sa naissance. Les choses étaient ainsi, il fallait vivre avec.

— Allez, viens, continua-t-elle en retrouvant le sourire. Je vais te préparer ton plat préféré !

Veil se leva, regagnant son entrain, et la suivit dans la cuisine vétuste.

— Tu apporteras ça à Issam, lui dit-elle en lui donnant un pot de terre cuite, rempli d’un ragoût fumant. Pour le remercier. J’imagine qu’il a été d’une grande aide pour trouver les fonds, comme toujours.

— Merci.

Le message d’Issam hantait son esprit. Il avait hâte que la nuit tombe pour le rejoindre.

— Et comment va la petite Ela, d’ailleurs ? le taquina-t-elle.

— Oh tu sais, toujours à s’occuper d’Issam. Un vrai bébé, celui-là.

— Il serait temps que tu abandonnes ta vieille mère et que tu te dégotes une épouse, le morigéna-t-elle.

Veil haussa les épaules et entoura de ses bras larges celles d’Esther.

— Jamais ! Sauf si tu lui apprends à cuisiner comme toi !

Esther sourit. Veil fit mine de ne pas apercevoir le voile de tristesse qui avait recouvert son regard pendant un bref instant. Ils savaient tous deux que ça ne durerait pas indéfiniment. Mais il préférait s’accrocher à chaque moment de lucidité et bonheur tant qu’il le pouvait.

*

Des Inquisiteurs devant la porte d’Issam ? Il jeta un œil par l’ouverture et dut se retenir de pousser un cri. Les yeux morts d’Issam fixaient le mur, tandis qu’un flot de sang s’échappait de sa gorge déchiquetée. Ela était au sol un peu plus loin, ses cheveux noirs autrefois soyeux, poisseux par l’hémoglobine.

— Le pendentif est là, souffla un Inquisiteur.

La bile lui monta à la gorge bientôt remplacée par un déferlement incontrôlable de colère. Veil avait déjà été sujet à des accès de rage, mais aujourd’hui, il ne voyait que le rouge. Celui du fluide vital de ses amis, celui des amures de leurs assassins.

Sans même comprendre ce qui lui arrivait, il pénétra dans la maison, où reposaient certains de ses plus beaux souvenirs.

— Fumiers ! cria-t-il en saisissant un vieux tube rouillé qui traînait au sol.

Les deux gardes se retournèrent, surpris. L’expression hébétée du premier se figea quand le tuyau se planta dans sa gorge. Veil ne s’étonna même pas de la force qu’il avait dû déployer pour réussir cela. Le corps sans vie s’effondra. Une gemme de la même couleur vermeille que l’armure sauta et roula aux pieds de Veil.

Il se tourna vers l’autre soldat. Celui-ci sortit de sa stupéfaction et se mit en garde, lance en avant.

Pris d’une rage noire, Veil se jeta sur lui.

L’Inquisiteur l’accueillit avec la hampe de sa lance dans le thorax. Son souffle coupé, Veil s’effondra au sol. Un nouveau choc le frappa, dans le ventre cette fois. Impuissant, Veil resta en position fœtale tandis que l’Inquisiteur le rouait de coups de sa botte ferrée.

Qu’est-ce qui m’a pris ? se dit-il. Quel idiot je suis de penser vaincre à moi seul deux foutus Inquis ?

Baignant dans le sang de ses amis, ses yeux plongés dans ceux d’Issam, Veil attendait la fin. Un rayon de soleil apparut par le cadre de la porte, comme pour le guider vers la paix. Il éclaira de sa splendeur le liquide vermeil dans lequel les doigts de Veil trempaient. Les coups continuaient, mortelle rythmique, mais il ne souffrait plus. Au contraire, une douce chaleur se répandait en lui, comme un brasier depuis trop longtemps retenu qui menaçait de jaillir.

Veil ferma les yeux. Un cri de douleur résonna. Il les rouvrit, surpris. Ce n’était pas le sien. Il mit une main puis un genou à terre et se releva. Autour de lui, un déluge de flamme se déchaînait, consumant l’Inquisiteur. La pierre craquait, les cendres volaient. Et le feu rugissait. Veil, indemne, sentait la tempête hurler.

Puis, il posa les yeux sur Issam et Ela et le torrent se tarit.

Quand l’Inquisition pénétra dans ce qui restait de la maison, Veil pleurait en silence, entouré d’un linceul de flamme.

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