Chapitre 68

lundi 21 mai 2108

Une brusque agitation me sort doucement de ma léthargie. Des gonds qui grincent. Des bruits de pas qui claquent sur le sol. Des chaînes qui teintent. Et une douleur. Soudaine. Violente.

J’ouvre les yeux et me retrouve nez à nez avec Zaïd. Encore lui ? Il n’a pas encore compris ? Un rictus déforme son visage et je sens une haleine chargée d’alcool me balayer le visage. Je fronce le nez. Son poing s’écrase sur ma mâchoire. À présent je suis parfaitement réveillée.

Un deuxième homme passe derrière moi et tire à nouveau sur les chaînes. Mes épaules se tordent un peu plus et je retiens les larmes qui me montent aux yeux. À l’éternelle question de Zaïd, je reste une fois de plus silencieuse. Je ne dirai rien. Sept personnes y ont laissé la vie. Ce n’est pas maintenant que je vais céder.

Je tourne la tête pour contempler leurs cadavres qui pourrissent dans un coin de la pièce. L’odeur est à peu près supportable parce que l