—Et BOUM, elle en a envoyé de ce côté! Et de l’autre! Elle en a balancé un sur le toit, et même que la vitre a explosé! Et ensuite il y avait des ours, des corbeaux, des loups, et des panthères, et…—Ethan, des loups et des panthères? Tu n’as pas un peu l’impression d’exagérer? le coupe Sean, un sourire amusé au bord des lèvres.—Et toi alors, t’as pas exagéré quand tu m’as dit que si je mangeais des pâtes, des bébés serpents allaient pondre des œufs dans mon ventre?On peut dire qu’Ethan a une sacrée répartie. J’avais presque oublié cette blague qu’avait sortie l’Hilarant durant les premiers jours d’Ethan au Majestueux.—Il ne faut pas croire tout ce qu’on te raconte, Ethan. Certaines choses ont pu être exagérées, s’incruste Cassie après avoir paré une attaque de sa sœur.—Maximilien, il ment jamais! réplique Ethan. Il a vu tout ce qu’Evalina elle a fait! Pourquoi tu veux p
Toujours les mêmes murs. Toujours le même mobilier. Tout est sombre. Cela fait des mois que je n’ai pas vu la lumière du jour. Seulement des flammes faisant office de clarté çà et là. Mais vivre dans ce milieu n’est rien comparé au vide que je ressens face à la solitude. Je devrais pourtant y être habitué. Je la connais même par cœur. Elle est ma meilleure amie depuis des années. Elle me suit comme une ombre. Et le plus ironique, c’est qu’elle reste la seule présente à mes côtés. Quelles que soient les circonstances, elle ne me laisse jamais tomber.—Debout, toi!Et toujours la même rengaine le matin. Sa voix, la seule qu’il m’ait été donné d’entendre depuis ces dernières semaines.Je braque mon regard sur sa silhouette longiligne. Provocatrice. Mais je ne dis rien. Je n’ai pas envie de gaspiller de la salive pour elle. J’ai beau la regarder tous les jours, je n’arrive pas à y voir mon double. Comment pouvons-nous sembler à la fois si similaires et oppo
Je ne sais pas quoi faire. J’ai l’air complètement ridicule à attendre ainsi, devant sa porte. Cela doit bien faire cinq minutes que je me dandine sur place. Après cette dure journée d’entraînement à la Colombe, je n’avais qu’une envie, prendre une douche et partir me coucher. Mais lorsque je me suis glissée sous les draps, les vibrations sont apparues. Cette connexion étrange et désormais familière a décidé de pointer le bout de son nez au moment même où je pensais n’avoir plus qu’à fermer les yeux pour profiter d’un repos bien mérité.Je tire sur mon tee-shirt trop long. J’ignore pourquoi je me sens si nerveuse. Je toque deux petits coups et la porte s’entrouvre légèrement. Elle était probablement mal fermée. Le Leader est assis sur le bord de son lit, dos à moi, suffisamment accaparé par quelque chose pour ne pas avoir senti ma présence. Étrangement, il est torse nu. Je ne l’ai jamais vu sans l’un de ses éternels tee-shirts noirs. Je peux donc apercevoir très clairement ses t
—Je peux au moins savoir pourquoi tu m’as soudainement laissé en plan?—Je ne t’ai pas laissé en plan, je suis juste… partie.Angie lève un sourcil moqueur.—À tes yeux, ce sont deux choses différentes?—Exactement.Je repositionne correctement le matelas de mon lit puis laisse échapper un soupir lorsque je me rends compte du ridicule de notre dialogue. Encore une fois, Eléana m’a prise au dépourvu. En revanche, elle ne m’a pas menacé, ce qui est contraire à ses habitudes. Et j’ai respecté ce qu’elle m’a demandé. Le journal est en sécurité.—À moins que tu ne ressentes un besoin soudain et irrépressible de mettre le journal d’Eléana sous ton matelas, ce dont je doute fort, je pense que j’ai de bonnes raisons de croire que tu me caches quelque chose, insiste-t-il.Je me mords la lèvre inférieure. Comment me sortir de cette situation… Je ne peux pas lui avouer que je ne suis pas toute seule dans ma
Je donne un grand coup de poing dans le punching-ball. Expire. Inspire. Et j’enchaîne de nouveau. C’est libérateur. Qui aurait cru que me défouler ainsi me ferait autant de bien? D’habitude, je pleure pour évacuer mes problèmes. Mais aujourd’hui, je n’en ai pas envie. Je veux juste laisser sortir cette rage qui me ronge de l’intérieur. J’assène un ultime coup et le punching-ball valse à travers la salle, s’écrasant violemment contre le mur.—Ev’, tu ne dois pas t’en vouloir… Ce n’est pas de ta faute.Je tourne la tête vers Sean qui est adossé contre l’un des espaces vides du mur d’armes, les bras croisés, le regard inquiet.—Tu m’as suivi? le questionné-je sèchement.—C’est si mal que ça?—Je n’ai pas besoin d’avoir constamment quelqu’un sur le dos.—Je ne voulais pas que tu culpabilises dans ton coin alors que tu n’y es pour rien.—Sean, elle s’est effondrée sous mes yeux! Je n
—C’est une brillante idée!—C’est une très mauvaise idée!Sean et Angie se sont exprimés exactement en même temps. Je me doutais bien que cette idée ne plairait pas beaucoup au Leader. Prendre la Démone de court est peut-être dangereux, mais c’est justement notre meilleur plan aujourd’hui. Bien évidemment, il est inutile de les informer que cette idée ne vient pas de moi. Je doute qu’ils acceptent quoi que ce soit de la part de la toute première Démone, autant garder cette information pour moi. Encore une fois. J’ignore à partir de quel moment je me suis mise à leur mentir aussi facilement. Angie voulait qu’on se voie en privé, mais j’ai préféré réunir tout le monde à la Galerie pour leur faire part du plan. Je devine parfaitement de quoi il voulait parler, seulement notre discussion sur sa condition de métamorphe devra attendre.—Tu t’es trompé d’adjectif, Angie!—Ne commence pas à faire le clown avec moi, Sean. Je
—Alors?—Alors quoi?—Tu vas te décider à m’adresser la parole ou tu préfères rester à bouder dans ton coin?—Je ne boude pas, soupire Angie.—Dans ce cas, tu utiliserais quel mot pour décrire ton entêtement à garder le silence?—N’inverse pas les rôles, Miss.—Tu insinues que je boude?Je croise les bras sur ma poitrine, mais lorsque le draf vire soudainement à droite, je me cramponne maladroitement à la taille du Leader. Il tourne la tête et je peux discerner un petit sourire satisfait éclairer son visage.—Pas à cet instant, non. Mais l’art de bouder quand quelque chose te déplaît, c’est une de tes spécialités, et non l’une des miennes.—Ah oui, et quelle est ta spécialité alors?—Tu ne le sais pas?—Fuir les conversations en te terrant dans ton trou? Oh, bien sûr que si! J’attendais simpl
—Tu ne pourras pas les retenir éternellement…—Tais-toi.—Tu es plus faible que d’ordinaire.—J’ai dit, tais-toi, Isaac! hurle-t-elle, les yeux luisant d’une couleur carmin.Après avoir passé plusieurs semaines en sa compagnie, ses coups de sang ne me font plus le même effet. Je m’y suis habitué. Les choses ne se passent pas exactement comme elle l’avait prévue. Elle n’est pas tranquille et ne parvient pas à le cacher. Ses talons hauts claquent sur le sol de la pièce. Celui-ci est souillé des nombreux litres de sang qui se sont écoulés durant des siècles. Mes yeux se promènent sur les cordes, les lames, les objets bizarres et les torches prêtes à meurtrir n’importe quel morceau de chair sur la peau d’un malheureux. Un râle de douleur résonne dans la pièce.—Toi, la ferme!Mélodie resserre les chaînes du prisonnier et lui lance un regard meurtrier. Je n’éprouve d’ordinaire pas de grande empathie pour les