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Chapitre 8

Je n'ai pas vu la matinée passer, c'est quand on frappe à la porte de mon bureau, que je détache mes yeux de l'écran de mon ordinateur.

Ça fait longtemps, que je ne me suis pas sentie si vivante, aussi utile, bon je n'ai fais pas grand-chose, monsieur Miller m'a à peine montré mon bureau sans même me dire ce que je devais faire. J'ai pris moi-même l'initiative de reprendre contact avec des écrivains qui collaboraient avec mon mari, enfin surtout un, et j'espère qu'il acceptera de me revoir.

Je jette vite fait un coup d'œil à l'heure sur mon portable, il est déjà midi, il faut absolument que je trouve un moment pour téléphoner à ma mère, de toute façon je ne compte pas sortir de ce bureau.

- oui, entrez.

Je suis presque déçu en voyant le visage de Rosie apparaître quand la porte s'ouvre. Comme si monsieur Miller allait venir toquer à ma porte, pour me demander si tout se passe bien, il doit avoir mieux à faire, que de se préoccuper de la petite nouvelle responsable d'édition.

Rosie sourit timidement et referme la porte après être rentré, bon je sens que c'est maintenant que je vais devoir m'expliquer sur le fait que je ne veuille pas porter le nom de mon défunt mari.

- ta matinée s'est bien passée? me demande-t-elle en regardant autour d'elle.

Tout comme moi, elle doit être surprise que monsieur Miller est choisi de m'installer dans ce bureau. C'est l'un des plus grands après le sien et la vue sur New York est magnifique. Je n'ai juste à tourner la tête à ma droite pour contempler la ville par la gigantesque fenêtre.

- elle s'est plutôt vite passée.

- on va déjeuner, tu veux venir avec nous?

"Nous", j'espère qu'elle ne compte pas me présenter à tout le personnel, je viens à peine d'arriver, et je ne me sens pas encore prête à rencontrer tous mes autres collègues. Et puis comment lui dire que je n'ai même pas de quoi me payer un café.

- je n'ai pas faim et puis j'ai un coup de file à passer.

- tu ne vas pas rester le ventre vide toute la journée, Lilou! Tu n'es même pas sorti prendre une pause pour boire un café, à ce rythme-là, tu ne vas jamais tenir!

Je reconnais là son coté protecteur, quand j'étais enceinte d'Emy et que je venais rendre visite à Franck, c'est limite si elle ne me sautait pas dessus pour s'assurer que j'allais bien et que je me nourrissais bien.

Mon regard est figé sur mon écran d'ordinateur, elle a raison, je ne vais pas tenir en restant sans manger tous les midis jusqu'à ma première paye, mais je ne peux pas non plus aller déjà mendier une avance de salaire à mon patron.

- allez viens Lilou, laisse moi au moins t'offrir un café, et puis ça te permettra de rencontrer l'équipe avant la réunion de cette après-midi

- une réunion? Je ne dois pas y être invité, je ne suis même pas informé

- monsieur Miller a dû oublier de te prévenir, c'est une réunion pour présenter le nouveau responsable d'édition, cela ne peut être que toi, affirme t-elle en souriant.

- je devrais peut-être lui, demander avant de me pointer à cette réunion.

- il doit être dans son bureau, mais il n'aime pas qu'on le dérange pendant sa pause déjeunée.

Il n'aime pas être dérangé, et moi je n'aime pas qu'il s'initie dans ma vie, et puis de le savoir à quelques mètres de moi, c'est plus fort que moi, j'ai envie de le voir, de croiser son regard.

Lilou, tu perds complètement la tête, je te rappelle que sa femme travaille au même endroit et elle n'a pas l'air du genre à laisser une employée rendre visite à son mari dans son bureau.

- monsieur Miller n'est pas informé que...

- non, et personne ne doit le savoir! je la coupe avant qu'elle prononce son prénom.

- je ne connais pas les raisons de ton choix, mais tu vas sûrement être obligé de croiser des personnes qui connaissaient Franck.

- je ferais comme avec toi, je leur demanderais d'oublier que je suis la femme de Franck! Écoute Rosie, c'est la première fois depuis 2 ans que l'on me donne la chance d'essayer de tourner la page, de m'en sortir!

- ne t'inquiète pas, je ne dirais rien à personne.

- je pense que tu peux bien faire cela, après avoir passé deux ans sans même te préoccuper de savoir si j'étais encore en vie! réponds-je sèchement.

- Lilou, je...

Heureusement, on frappe à la porte de mon bureau, sa pitié, je lui ai déjà demandé de se la garder. C'était, il y a deux ans que j'avais besoin d'elle, aujourd'hui je veux juste que l'on me regarde comme une femme normale.

- plus un plus mot sur mon mari s'est bien compris, dis-je en serrant les dents.

Je me lève, puis contourne mon bureau pour ouvrir la porte, et sans que je m'en rende compte un petit sourire se forme sur mon visage.

- monsieur Miller, je peux faire quelque chose pour vous?

À son tour un sourire se forme sur ses lèvres, et son regard brûlant me donne une nouvelle fois, un coup de chaud, je vais finir par lui demander d'augmenter la climatisation même en plein hiver.

- vous n'allez pas déjeuner? me demande-t-il.

Il n'emploie plus son ton autoritaire, je trouve presque dommage, j'avoue que cela le rends encore plus sexy. Mais je me réveille quand j'entends Rosie derrière moi, je l'avais presque oublié, ce mec me fait perdre la tête, il faut vraiment que j'arrête de baver et de fantasmer sur mon patron, bientôt c'est mon cœur que je vais y laisser.

- Rosie est justement venue me proposer d'aller boire un café.

- vous avez déjà rencontré madame Torres? s'étonne-t-il.

- euh oui tout à l'heure, en arrivant.

Il fronce les sourcils, oh non je mens si mal que ça. Il va vraiment falloir que j'apprenne à me taire à partir de maintenant sinon mon secret ne mettra pas longtemps avant d'éclater au grand jour.

- j'ai aidé madame Curtis, elle ne savait plus où se trouver votre bureau.

- vous avez bien fait madame Torres, j'espère que vous aiderez au mieux Lilou, à bien s'intégrer!

Mon coeur s'emballe à la seconde où il emploie à nouveau son ton autoritaire, et en plus il a l'air de s'inquiéter pour moi,  en même temps Lilou, il veut te mettre dans son lit, mais une fois qu'il aura pris son pied, tu redeviendras une simple employée, ça se trouve, il te renverra également, puisqu'il n'attendra plus rien de toi.

- on va le boire ce café Rosie?

- attendez Lilou, vous ne mangez pas?

- je vous remercie de vous inquiéter pour moi, mais je n'ai pas faim!

- Madame Torres, j'ai besoin d'être seul avec Lilou, allez l'attendre en salle de pause!

- les "s'il vous plaît", et "merci", sont vraiment en option chez vous!

Non, mais c'est vrai, déjà pourquoi veut-il se retrouver seul avec moi, et puis il serait temps qu'il s'aperçoive que ses employés sont tous des êtres humains et ils méritent le respect.

- laisse tomber Lilou, tu me rejoins en salle de pause d'accord?

- monsieur Miller, si c'est pour me prévenir qu'il y a une réunion cette après-midi, Rosie m'en a déjà informé!

- très bien! affirme t-il sèchement.

Rosie me fait discrètement un sourire, et s'éclipse, non, mais elle n'a pas compris que je ne voulais en aucun cas rester seule avec lui, je ne vais jamais réussir à me contrôler s'il continue à me regarder comme si j'étais nue devant lui.

Lilou prend ton courage à deux mains et envoie le balader, il doit bien avoir faim, il est midi, il ne veut pas passer sa pause déjeunée à te reluquer dans ton bureau.

Il s'avance vers moi, non, mais Lilou ne le laisse pas faire, il referme la porte du bureau, c'est maintenant que tu dois remettre les barrières entre vous.

- je suis désolé de vous avoir laissé tout à l'heure, j'aurais préféré passer la matinée avec vous, mais j'ai eu énormément de travail, m'avoue-t-il en me regardant dans les yeux.

- c'est tout à fait normal, ne vous inquiétez pas, j'ai trouvé de quoi m'occuper.

- pour être franc je suis venu vous voir, pour vous inviter à déjeuner.

- déjeuner avec vous?

- oui, pourquoi pas.

Je ne sais pas quoi répondre, je n'ai pas du tout envie, d'être privilégié par rapport aux autres employés, je ne pense pas qu'il soit du genre à offrir le déjeuner à son personnel, d'après ce que m'a dit Rosie, ce mec est sans coeur.

- j'ai promis à Rosie, de passer ma pause déjeunée avec elle.

- vous me brisez le coeur Lilou!

- il ne faut pas exagérer monsieur Miller, réponds-je en souriant.

- pourtant c'est vrai et puis cela m'aurait permis de vous parler de ma maison d'édition, de votre travail, j'aime votre compagnie Lilou.

Malheureusement plus je passe du temps avec lui, et plus moi aussi j'aime sa compagnie, même si on a tendance à se vexer et s'énerver facilement, j'ai passé une très agréable journée avec lui au zoo. Mais voilà il était Sean Miller, juste une homme parmi tant d'autre et aujourd'hui c'est mon patron qui se trouve en face de moi.

Il s'approche de moi, avec un immense sourire sur ses lèvres mais je ne dois pas le laisser encore me perturber, dès qu'il se trouve près de moi ou qu'il me touche, je perds tous mes moyens. Je recule, mais je suis prise une nouvelle fois au piège entre l'immense fenêtre et son torse qui vient se coller contre ma poitrine, qui se surélève et se baisse à toute vitesse. Son regard est figé sur ma poitrine, et j'ai chaud, mon dieu, comment je vais réussir à me ne pas succomber, c'est comme si mon coeur reconnaissait instinctivement, son parfum, sa voix, son touché, et il bat immédiatement à toute allure.

- je ne vous laisse pas indifférente Lilou, chuchote t-il.

- monsieur Miller, n'importe quelle femme ne serait pas indifférente à votre charme.

- sauf que je m'en fous des autres femmes, c'est vous que je veux.

- je... monsieur Miller.

- vous savez à quel point je dois me maîtriser pour ne pas vous prendre tout de suite sur votre bureau, rare sont les femmes qui me mettent dans un tel état d'excitation, avoue t-il en passant son bras autour de ma taille.

Alors que j'ouvre la bouche, pour répondre à ses paroles un peu trop déplacées à mon goût, d'un geste, il me rapproche encore plus près de son torse, et je rougis aussitôt dès que je sens son excitation contre ma cuisse. Il n'a pas l'air d'avoir qu'un corps de rêve, mon dieu Lilou, voilà maintenant que tu t'imagines la taille de son sexe, tu es foutue.

- dites moi que vous avez envie de moi Lilou.

- euh... Je me sens très mal à l'aise monsieur Miller, et la pause déjeunée ne doit pas durer une éternité.

Il caresse mes lèvres avec son pouce, je ferme les yeux à ce contact, oui j'ai envie de lui, depuis qu'il est rentré dans mon bureau, je suis excitée comme jamais, mais je ne suis pas ce genre de femme, j'ai un minimum de respect pour moi-même. Et à chaque fois que je m'imagine passer à l'acte avec un homme, le visage de mon mari m'apparaît, et j'ai l'impression de le tromper.

- vous avez envie de quoi Lilou?

- pardon?

- je parle de nourritures, de mon corps, je sais déjà que vous en avez envie.

- non, mais je ne peux pas vous laisser m'offrir ce déjeuné, je ne coucherai jamais avec vous!

- je ne vous offre pas ce repas, pour coucher avec vous!

- très bien, je ne suis ravie que vous comprenez enfin que je ne succomberais pas à vos avances! réponds-je sur un ton sec.

Il dépose un baiser sur mon front, et s'éloigne de moi, dans ma tête, c'est un soulagement, mais dans mon coeur, ses mains sur moi, me manque déjà.

- aucune femme ne me résiste Lilou!

- il faut une première fois à tout monsieur Miller!

- pas vous! je ne veux pas que vous soyez cette première fois!

- votre femme ne vous satisfait pas?

J'ai l'impression d'avoir touché un point sensible, son regard devient noir, et il ne tarde pas à me tourner le dos. C'est officiel, Lilou, il faut vraiment que tu apprennes à te taire. Mon intention n'était pas de le vexer ou autres, c'est juste que j'aimerais comprendre pourquoi il désire tant à coucher avec moi.

- vous avez réfléchi à ce qui vous ferez envie pour ce déjeuner?

Je ferme les yeux, et réfléchi l'image  d'une immense pizza arrive immédiatement, j'ai faim, je ne vais pas refuser sa proposition, je pense l'avoir assez, offenser pour aujourd'hui.

- humm une immense pizza avec une tonne de fromage, réponds-je en souriant.

- une pizza? s'étonne-t-il.

Il se retourne de nouveau face à moi, je crois que je viens de me ridiculiser, ce mec ne doit pas être du genre à traîner dans un snack ou pizzeria pendant ses pauses déjeuné.

- oubliez ce que je viens de dire, dis-je en baissant la tête.

- non, non, c'est juste que cela fait une éternité que je n'ai pas eu l'occasion de manger une pizza, avoue t-il.

- on peut très bien manger autre chose, je ne suis pas difficile.

- je m'écouterai, c'est vous que je mangerai à cet instant Lilou! Mais je vais me contenter d'une pizza pour ce midi, rigole t-il.

Je rougis une nouvelle fois, en entendant ses paroles, il n'a pas l'air de vouloir renoncer.

- il faudra juste que je passe un coup de téléphone à ma mère.

- pas de soucis, aller venez, il ne faudrait que l'on arrive en retard à la réunion.

Je prends mon sac, glisse mon portable à l'intérieur, Sean en véritable gentleman, attrape ma veste posée sur le porte manteau à la gauche de la porte, et m'aide à la mettre. Je prends une profonde respiration et ouvre pour sortir, je ne suis pas prête à sentir tous les regards posés sur moi, mais je ne peux plus faire marche arrière. La curiosité va travailler certains de mes collègues, déjà parce que je sors de mon bureau avec notre patron, mais aussi parce que je pars de la maison d'édition en sa compagnie. Je réfléchis déjà à l'excuse que je vais devoir donner à Rosie, si je me contente de lui expliquer que monsieur Miller m'a offert le déjeuner juste pour être sympa et discuter boulot, elle va avoir du mal à croire, elle qui pense qu'il n'a pas de coeur avec ses employés.

En montant dans la voiture, qui nous attendait dans le parking du sous sol, je suis surprise de voir Carlos, sur le coup je n'ai pas reconnu la voiture, mais c'est celle qui est venu ce matin m'attendre devant chez moi, et en croisant le regard de Carlos je me mets à rire. Le pauvre il ne doit pas comprendre pourquoi je me retrouve à l'arrière de cette voiture avec son patron, alors que ce matin je l'ai envoyé balader.

- je suis heureux de vous revoir madame Curtis, affirme Carlos avec un large sourire.

Je tourne le visage vers monsieur Miller, qui fronce les sourcils.

- je suis désolé pour ce matin, Carlos, je m'excuse toujours en rigolant.

- Carlos m'a raconté que vous l'aviez envoyé balader!

- ce n'était pas vraiment Carlos que je voulais envoyer balader, mais plutôt vous!

- je vous pardonne madame Curtis, réplique Carlos.

- merci, je me suis senti mal une fois que j'ai réalisé que je vous avais mal parlé.

- c'est oublié, et puis monsieur Miller m'a prévenu que vous n'étiez pas facile à convaincre.

- Ça, je ne te le fais pas dire mon cher Carlos, rigole t-il.

Je crois que c'est la première fois que je l'entends rire d'aussi bon coeur, et j'ai cette sensation de bien-être, avec un immense sourire sur mes lèvres qui apparaissent. Cet homme réchauffe mon coeur en quelques secondes,je n'ai plus envie de bouger, je veux seulement profiter de l'entendre rire, l'image de me blottir dans ses bras en l'embrassant lagoureusement, apparaît soudainement.

- allo la terre, on a perdu Lilou!

- hein quoi? bafouillé-je

- vous étiez perdu dans vos pensées.

- excusez moi, monsieur Miller, réponds-je en baissant la tête.

- ce n'est rien, j'avoue être curieux , j'aimerais connaître ce qui vous faisiez autant sourire.

- euh... ma fille, je mens.

Je ne vais certainement pas lui avouer que c'est lui qui perturbe autant mes pensées et mes rêves depuis qu'il a débarqué dans ma vie, je me sens déjà assez honteuse de cette situation, mes joues doivent être rouge écarlate.

- vous mentez très mal Lilou, me murmure-t-il dans mon oreille.

Il pose sa main sur l'une de mes joues enflammées, ma respiration et mon coeur, s'emballent, il rapproche ses lèvres des miennes. Je me mords ma lèvre inférieure, pour ne pas craquer cela devient de plus en plus dur de lui résister, j'ai envie de lui, qu'il m'embrasse. Je ferme les yeux, au contact de son souffle chaud sur ma bouche, j'ai tellement envie qu'il comble ce vide entre nous. Mais la scène à laquelle j'ai assisté ce matin avec sa femme, traverse mes pensées et mon coeur s'arrête net et se serre.

- j'ai faim!

Ce sont les seuls mots que j'ai réussis à sortir, pour l'éloigner de moi, mon coeur me fait assez mal comme ça, d'imaginer ce qui se passera une fois qu'il aura eu la satisfaction de coucher avec moi. 

- Carlos amène nous à la pizzeria la plus proche s'il te plaît!

Pdv Sean

Le temps passe trop vite, on s'est à peine installé pour déjeuner, qu'il va déjà falloir que l'on reparte pour travailler, enfin je dois surtout arrêter la curiosité de beaucoup d'employés, mais aussi de ma femme.

Même si ça va être difficile de lui cacher mon attirance, je dois montrer que Lilou est juste une employée parmi les autres, ma femme se doute déjà qu'elle sera la prochaine que je vais mettre dans mon lit. On ne s'est jamais caché de nos aventures, on est loin d'être le couple parfait et fidèle comme a dû connaître Lilou avec son mari. Et je ne sais pas pourquoi, plus je passe du temps en sa compagnie, plus ce genre de relation m'intrigue comment on peut aimer faire l'amour à une seule femme toute sa vie.

- encore merci pour ce déjeuné monsieur Miller.

Je secoue la tête pour sortir de mes pensées, son sourire bordel, pourquoi j'aime tant la voir heureuse, ce n'est pas moi. Habituellement le bonheur des gens je m'en fous, mais avec Lilou, c'est comme si elle me faisait devenir un autre homme, vivement qu'elle succombe pour que je redevienne le vrai Sean Miller. Le patron froid et autoritaire, qui ne se préoccupe que de son propre bien être.

- j'adore votre sourire, je lui avoue.

- pour être franche, après ma fille, vous êtes la deuxième personne à avoir réussi à me faire sourire depuis l'accident de mon mari.

- et ce n'est pas fini, je compte vous faire sourire et rire, pendant très longtemps.

Bordel, mais qu'est-ce qui me prend, je ne peux pas lui faire ce genre de promesse, je serais obligé de lui faire du mal un jour ou l'autre.

- on va retourner au bureau! ordonné-je subitement.

Son sourire s'efface, j'aurais préféré passer la journée en tête à tête avec elle, mais je dois vite arrêter de lui faire espérer autre chose qu'un simple plan cul.

- je peux vous poser une question?

- je vous écoute Lilou.

- vous pensez qu'en étant gentil, et m'offrant des privilèges dont je pense être la seule à avoir au sein de votre entreprise, je vais finir dans votre lit?

J'avale difficilement ma salive, cette femme m'étonnera toujours, d'habitude les femmes se jettent limite sur moi pour que je leur donne du bon temps, mais Lilou, cherche plutôt à percer les mystères de l'homme que je suis. Alors même si je fais cela dans le but de coucher avec elle, étrangement je fais ça aussi parce que j'aime la voir heureuse, chose de complètement nouveau chez moi.

- j'aime vous voir heureuse Lilou.

- et vous voulez coucher avec moi!

- exactement! réponds-je sèchement

- mais si jamais demain, je vous avoue que j'ai rencontré un homme, que cet homme ne cherche pas seulement à me mettre dans son lit, mais aussi à rendre heureuse ma fille...

- cet homme existe-t-il?

- pas pour l'instant, mais...

- le problème est réglé!

Je n'ai jamais été jaloux, ce n'est certainement pas avec elle, que je vais le devenir, si un autre homme veut lui faire prendre son pied tant mieux pour elle, tant que moi je peux consommer son magnifique corps juste une seule fois.

Je me lève de ma chaise, et l'invite à faire de même, je ne ne sais pas à quoi fait-elle allusion, avec ces suppositions, mais je préfère y mettre un terme, je ne suis pas jaloux.

- monsieur Miller, ne me rendez pas heureuse si pour me rendre malheureuse une fois que vous aurez eu ce que vous désirez, vous n'êtes pas l'homme que je recherche! Vous êtes séduisant, et j'avoue que vous me plaisez beaucoup, mais cela s'arrêtera là, j'ai assez souffert de la perte de mon mari, je ne veux plus jamais ressentir cette douleur! Merci pour le déjeuner mais je vais rentrer à pied et seule! affirme t-elle sèchement.

Elle enfile sa veste, prends ses affaires avant de se diriger vers la porte pour sortir de la pizzeria. Je me contrôle pour ne pas lui courir après, un manque, un vide prend possession de moi, dès qu'elle ne se trouve pas à mes côtés. Mais elle a raison, je devrais tout arrêter maintenant, elle n'a pas l'air de vouloir succomber, même si elle en meurt d'envie. Je ne supporterais pas de la voir verser des larmes à cause de moi, cette femme mérite que l'on s'occupe d'elle, qu'on la console, qu'on la fasse rire et sourire, j'aurais peut-être pu être cet homme si je l'avais rencontré avant d'épouser ma femme.

Je sors à mon tour du restaurant, et la cherche du regard, mais rien, je prends une profonde respiration. Depuis quand je me préoccupe des sentiments des autres, et des miens par la même occasion, il faut que j'oublie cette femme. Comme un con, je lui ai offert ce boulot, comment je vais réussir à l'oublier alors que je vais être forcé de la voir tous les jours.

Commentaires (1)
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nelly knobloch
S’immisce dans ma vie
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