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Chapitre 9

Pdv Lilou

Le déjeuné s'est plutôt bien passé, je dirais même qu'à son habitude, je n'avais plus mon patron en face de moi, mais juste Sean Miller, l'homme que ma fille a interpellé dans Central Park. Cet homme est rempli de mystère et de sous-entendus incompressibles, il ne veut que de moi pour une simple aventure, mais pourquoi se sent-il obliger de vouloir me rendre heureuse, ce n'est pas digne d'un mec qui désire seulement prendre du bon temps.

Je marche, l'air frais sur mes joues me fait un bien fou, j'ai l'impression de respirer à nouveau. Dans cette pizzeria, je n'étais captivé que par son regard, sa voix et son sourire, et mon coeur ne s'arrêtait plus de s'emballer encore plus vite, plus fort. Je lève les yeux vers cet immense immeuble où logent les bureaux du Porter Books, pourquoi faut-il que le seul homme qui arrive à mettre Franck dans un coin de mon coeur, soit marié, et n'attende qu'une chose de moi. Mon corps.

Je rentre et je me dirige d'un pas déterminé vers mon bureau, j'entends la réceptionniste prononcer mon prénom, mais je m'en fous, je veux juste m'enfermer dans mon bureau et ne parler à personne.

Je ne suis pas le genre de femme, à faire semblant, de sourire devant une personne que je n'apprécie pas et cette réceptionniste, je ne l'aime pas. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule, et elle me regarde comme si je venais de commettre un meurtre, mais oui pendant ma pause, j'ai assassiné notre cher beau patron, non, mais pour qui elle se prend cette meuf.

Une voix familière m'interpelle, je pensais attendre avant de lui donner une explication sur mon déjeuné avec monsieur Miller. Je tourne le visage sur ma gauche, et je vois Rosie appuyé contre une machine à café en compagnie de deux hommes. En plus de devoir me justifier comme une gamine de 15 ans comme si elle venait de faire le mur, c'est le moment des présentations avec mes autres collègues. Ce premier jour est loin d'être tranquille comme je l'espérais.

Je retourne sur mes pas, et rejoins Rosie, elle doit sentir que je ne suis pas vraiment en confiance et son sourire s'efface, j'aurais vraiment aimé attendre avant de rencontrer tout le personnel de cette maison d'édition.

Je baisse la tête, cet homme juste à sa gauche, un grand blond, plutôt charmant, très bien habillé, pas aussi bien que monsieur Miller, de toute façon peu d'hommes peuvent rivaliser avec monsieur Miller, il est beaucoup plus, sexy et très très bien foutu. Et voilà encore une fois, c'est ce mec qui envahit mes pensées, et bien évidemment il faut que je fantasme, il faut vraiment que je contrôle mon cerveau, il me rends assez dingue comme ça.

Ce collègue me regarde de la tête aux pieds, il n'est pas moche, mais son sourire sur le coin de ses lèvres, en dit long et lui non plus ne veut pas juste profiter de mes compétences professionnelles.

- tu m'as abandonné ce midi, affirme Rosie en faisant la moue.

- humm je suis désolé, monsieur Miller devait m'expliquer quelques bricoles sur mon travail.

- c'est toi la nouvelle responsable d'édition? demande l'homme qui me dévore des yeux.

- oui, c'est moi, réponds-je en jouant avec mes doigts.

- Lilou, je te présente Jorys Hood, il est également responsable d'édition.

Il s'avance vers moi, tel un lion qui a envie de sauter sur une gazelle, sauf qu'il va vite se rendre compte que je suis loin d'être une petite bête sans défense.

Il prend délicatement ma main et la porte à sa bouche, non, mais il s'est cru au Moyen Âge, je me retiens de ne pas bouffer de rire.

- enchanté Lilou, dit-il en se relevant et fixant mon regard.

- et je te présente Patrick Sullivan.

Il me fait un signe de la tête pour me saluer, il est vraiment moins entreprenant que son autre collègue qui ne va pas tarder à se prendre une gifle, s'il continue à se rincer l'oeil dans mon décolleté. Ce Patrick me fait plus penser à un jeune mathématicien, boutonneux, à lunettes du lycée. Il joue nerveusement avec ses doigts, et baisse la tête, ce mec n'a pas du tout confiance en lui, je m'entendrais surement mieux avec lui que l'autre lourdaud.

- madame Curtis!

Je sursaute au son de sa voix autoritaire, je n'ose même pas me retourner, je sais et je sens qu'il est derrière moi, mais vu la façon dont je l'ai envoyé balader, j'ai peur qu'il ne me dise de rentrer chez moi.

- dépêchez vous la réunion va commencer!

Je fais une nouvelle fois un bond, et jette un coup d'oeil par-dessus mon épaule. Je suis surprise qu'il est déjà disparu.

- on devrait y aller monsieur le tyran, n'a pas l'air de bonne humeur, affirme Jorys.

- il est si horrible que ça? m'étonné-je en fronçant les sourcils.

- son surnom lui va bien, quoique sa femme est encore plus pire que lui, rajoute Patrick.

- ils se sont bien trouvés! réplique Rosie en rigolant.

- bienvenue chez Porter Books! M'informe ironiquement Jorys.

Je n'arrive pas à croire que Sean soit aussi méchant, certes, il a l'air autoritaire, mais un tyran, il ne voudrait pas me rendre heureuse s'il était si horrible. Par contre, sa femme, cela ne m'étonne pas, la façon dont elle m'a fusillé du regard ce matin, elle aurait pu m'abattre sur place, elle aurait sûrement fait sans hésitation.

Je suis mes collègues, en faisant comme si je ne sais pas où se trouve la salle de réunion, pourtant je la connais parfaitement. Sauf Rosie le sait d'ailleurs , elle marche à côté de moi, tout en jetant un coup d'oeil dans ma direction. Même si je connais les moindres recoins de cette maison d'édition, j'ai l'impression d'être dans de nouveaux locaux, et je ne peux m'empêcher de regarder partout autour de moi.

On arrive devant la salle de réunion, mais ma respiration se coupe, mes larmes me montent et sont prêtes à couler, je reste figé sans dire un mot, sans bouger. En plus de devoir revivre tous les souvenirs que j'ai avec mon mari, je vais devoir passer tous les jours devant ce magnifique portrait de Franck, lui rendant hommage.

- ça va aller Lilou, me chuchote Rosie.

- il... Il me manque tellement, soupiré-je les larmes aux yeux.

Je ne dois pas me laissé aller, il ne faut pas que je pleure, ou que je ne trouve plus la force de travailler dans cette entreprise, mon appartement est pourtant rempli de photos de Franck.

Mais ce portrait, me rappelle encore une fois, à quel point il était heureux d'avoir réalisé son rêve, je me souviens le nombre de fois, qu'il m'a remercié d'avoir cru en lui, de l'avoir soutenu et aider.

Je sens une main se poser sur mon épaule, et je souffle un bon coup, il faut que je me reprenne avant que quelqu'un ne se rende compte de quelque chose.

- il y a un problème Lilou?

Encore une fois, je suis prise de surprise, j'étais tellement perdu dans mes pensées, que je croyais que c'était Rosie qui avait sa main posée sur mon épaule, mais non c'est lui, encore lui et toujours lui.

Je lui sors immédiatement sa main, regarde à nouveau le portrait de Franck et rentre dans la salle de réunion sans dire un mot, ni même le regarder. J'ai encore ce sentiment, de trahison envers Franck qui m'a envahi. En plus de craquer pour un homme marié, c'est le mec qui a racheté l'entreprise de mon mari, je n'ai vraiment aucun respect.

Rosie me fait signe de la main, pour que je m'installe à côté d'elle, j'hésite un peu, déjà parce que je ne veux pas que l'on se rende compte que je connais ma collègue depuis de nombreuses années, mais aussi parce que Jorys aux yeux pervers s'est assis sur la chaise à côté de celle que Rosie m'a indiquée. Je n'ai vraiment pas envie qu'il passe le temps de cette réunion encore plongé son regard dans mon décolleté.

Je m'avance timidement, d'autres employés ont pris place, et me dévisagent, j'ai l'impression d'être une extraterrestre venue de la planète mars.

Monsieur Miller, mais également sa femme prend place au bout de la pièce, les tables forment un "u" et si je me mets entre Rosie et monsieur pervers, je serais juste en face de l'homme qui envahit mes rêves.

- installez vous Lilou ! dit mon patron en me montrant la chaise à coté de Rosie

Son regard sur moi me donne une nouvelle fois une bouffée de chaleur, il faut que j'arrive à ne voir en lui que mon patron, bon avec sa femme à côté de lui qui me lance un regard meurtrier, je pense que pendant cette réunion, je ne vais pas avoir de mal. La seule chose que je dois éviter, c'est de regarder Sean, dans les yeux, c'est ce qui me fait perdre complètement le contrôle sur moi-même.

Je m'assois, croise mes jambes, et baisse la tête, je ne sais pas, combien de temps va durer cette réunion, mais il me tarde déjà qu'elle se termine. Son regard brûlant ne cesse de se poser sur moi, à croire qu'il n'a pas compris ce que je lui ai dit avant de quitter la pizzeria. Et puis s'il pouvait éviter de me dévorer du regard devant sa femme, elle n'a déjà pas l'air de me porter dans son cœur, et je n'ai pas envie d'avoir des problèmes.

Cela fait une heure, qu'on écoute vaguement ce que monsieur Miller et sa femme nous racontent, à vrai dire à part ma brève présentation à l'équipe, je n'écoute pas grand-chose, je suis une nouvelle fois perdue dans mes pensées.

Mon regard est fixé sur Rosie, elle n'a pas changé, même après toutes ces années, c'est comme si on avait fait un bond dans le passé sauf qu'à la place de Franck, il y a ce nouveau patron tout aussi sexy.

J'ai un sourire qui se forme sur ma bouche, Rosie porte ses lunettes, sur le bout de son nez, et fronce les sourcils, elle a toujours eu cette mimique quand elle se concentre pour écouter quelque chose.

- on vous dérange madame Curtis!

Je secoue la tête pour sortir de mes pensées, j'en avais presque oublié que je suis censé écouter ce que me raconte cette bimbo, qui me prend un peu trop de hauts à mon goût. Comment Sean peut s'intéresser à une femme comme moi, alors que sa femme est tout l'inverse.

- excusez moi, dis-je à voix basse.

- je te l'avais dit, c'est une vraie peau de vache, cette femme, me chuchote Jorys.

Je fais comme si, je n'ai pas entendu, je pense que je me suis faits assez remarqué pour aujourd'hui. Mais mon voisin, en a décidé autrement, je sens que la question que je redoute, il ne va pas tarder à me la poser, vu à la façon dont il fixe ma main gauche et plus particulièrement mon alliance.

- tu es marié? me demande-t-il à voix basse.

Je laisse sortir un soupir d'agacement et encore une fois tous les regards se posent sur moi, mais surtout celui de Sean, pour tout dire, je me demande si lui aussi est intéressé par cette réunion, il ne m'a pas quitté des yeux depuis que, je suis rentrée dans cette salle.

- oui! réponds-je sèchement

- ah d'accord.

Je lève ma tête et regarde mon patron, il n'a pas l'air d'apprécier le comportement envahissant de mon collègue à ma droite. Il fronce les sourcils, et son regard ne lâche pas le mien.

- il fait quoi comme métier ton mari? me murmure dans l'oreille mon voisin.

Ma bouche s'ouvre mais aucun son, aucun mot n'arrive en sortir, mon cœur vient de se briser une nouvelle fois, je me doutais que l'on me poserait tôt ou tard des questions sur mon mari, mais c'est beaucoup trop tôt. C'est pour cela que je voulais éviter de rencontrer mes collègues.

- il... Mon mari... je suis veuve, bafouillé-je avec les larmes aux yeux.

- monsieur Hood, vous avez besoin d'aide? demande monsieur Miller.

- pardon? Besoin d'aide pour? réponds t-il d'une voix tremblante.

Je lève la tête, et nos regards sont attirés à nouveau comme des aimants, et mes joues ne tardent pas à rougir, cet homme me procure un effet que je n'ai jamais connu jusqu'à présent. C'est comme si le temps s'arrêtait, et que nous nous retrouvons seuls, plus rien n'existe autour de nous, jusqu'à ce que je tourne mon visage pour regarder mon voisin de droite qui ne comprend pas l'interpellation de notre patron.

- Cela fait une heure, que vos yeux sont plongés dans le décolleté de madame Curtis! réponds-il sèchement

Je rougis de honte, et baisse la tête. Je ne suis pas surpris que mon voisin reluque ma poitrine, mais que monsieur Miller en fasse la remarque me mets très mal à l'aise. Et puis en quoi ça le gêne, il fait exactement la même chose, alors que lui il y a sa femme juste à côté de lui.

- concentrez vous sur la réunion, et non sur Lilou, c'est bien compris monsieur Hood! rajoute t-il en haussant la voix.

- excusez moi monsieur Miller, supplie Jorys

Il joue à quoi, il m'a pourtant fait comprendre durant notre déjeuné, que cela ne le dérangerait pas qu'un autre homme s'intéresse à moi, alors pourquoi reprocher à Jorys de mater ma poitrine. Bon, j'avoue que d'un côté, il me rend service, mais il aurait pu éviter ce genre scène honteuse devant tout le monde et surtout devant sa femme.

- vous avez quelque chose à rajouter madame Curtis? demande sèchement sa femme.

- pardon?

Non, mais elle est sérieuse cette pétasse, qu'elle ne me cherche pas trop, par ce que je risque de lui faire regretter de prendre son air hautain avec moi. Je suis loin d'être comme tous les autres les employés qui tremblent devant cette mégère. C'est plutôt avec son mari qu'elle devrait avoir une explication, je n'y suis pour rien s'il a interrompu la réunion, à cause du regard envahissant de mon voisin.

- elle n'a rien à rajouter! dit-il sur un ton autoritaire

- ce n'est pas à toi que je m'adresse Sean!

- je pense que ce n'est ni le lieu, ni le moment pour ce genre de scène Pauline! affirme-il en haussant le ton.

- très bien! Madame Curtis sachez que si vous avez votre beau petit cul assit sur cette chaise, c'est parce que mon mari a longuement insisté, mais au moindre faux pas, à la moindre erreur et vous repartez immédiatement d'où vous venez!

- ah oui je viens d'où? demandé-je en la regardant.

Je prends une profonde respiration, comment cette femme peut être aussi horrible et parler comme si je n'étais qu'un objet que l'on se débarrasse à la moindre occasion.

- vous n'avez aucun respect pour cette maison d'édition! je reprends en secouant la tête.

- je ne vous permets pas, vous n'êtes qu'une...

- une employée, donc jusqu'à preuve du contraire un être humain!

Rosie me donne discrètement un coup de coude, elle me connaît et elle sait que je suis sur le point de dire ce que je pense à cette femme, dont je regarde avec le plus noir des regards.

- arrête Lilou, chuchote Rosie en serrant des dents.

- non, je ne me tairais pas, je veux bien être gentille, et donner le maximum de mon travail pour cette maison d'édition, mais je n'accepterai jamais d'être traité comme un moins que rien! Franck Porter a bâti est fondé cette entreprise avec son coeur, et il serait sûrement horrifié de voir ce qu'est devenu cet endroit!

- Lilou..., souffle monsieur Miller.

- non! J'ai eu la curiosité de regarder quels sont vos clients, les écrivains que vous éditez en ce moment, et je me suis aperçu que les plus grands que monsieur Porter a déniché, qui a aidé à bâtir la réputation de cette entreprise ne sont plus édités par Porter Books, pourquoi?

- n'oubliez pas que vous êtes une simple responsable d'édition madame Curtis!

Elle ose encore me rabaisser, elle a vraiment de la chance que je ne veuille pas dévoiler que c'est mon mari qui a déniché les plus grands écrivains de ce pays. Elle fermerait sûrement sa grande bouche.

- certains de ces écrivains ont préféré faire confiance à d'autres maisons d'édition, avoue monsieur Miller.

- pourquoi?

- Cela ne vous regarde pas! rajoute sa femme.

- bien sûre que si, comme vous me l'avez rappelé, je ne suis qu'une simple responsable d'édition! C'est donc à moi de vous trouver les meilleurs écrivains de ce pays vrai ou faux?

- sauf que vous êtes ici uniquement grâce à mon mari, et rien d'autre! Vous n'avez aucune compétence professionnelle, aucune expérience, vous n'avez rien, vous n'êtes personne à part le prochain jouet de mon mari! Redescendez sur terre, aucun écrivain ne voudra de votre madame Curtis!

Je me lève de ma chaise, ramasse mon sac et pars de cette salle en claquant la porte. Sa femme a très bien compris pourquoi monsieur Miller m'a engagé, elle vient de l'avouer, ce ne sont pas pour mes compétences professionnelles, il veut juste s'amuser avec moi.

Je m'enferme sans plus attendre dans mon bureau, qui ne le restera pas longtemps, après la scène que je viens de faire devant tous les employés de cette maison d'édition, monsieur Miller va sûrement me virer. Et je me sens honteuse pour affronter les regards de mes collègues, ils ont tous compris que notre patron voulait juste passer du bon temps avec la simple responsable d'édition dont il a eu pitié dans Central Park.

Je souffle un bon coup, et m'approche de la gigantesque fenêtre qui donne sur New York, je ferme les yeux et pense à ma fille, ma mère, mon frère, mon mari et je laisse échapper sans m'en rendre compte une larme, qui finit son chemin sur mes lèvres.

On frappe à la porte de mon bureau, mais je ne réponds pas, je n'ai pas envie de parler à qui que ce soit, je veux seulement réfléchir et penser à mon avenir, qui ne sera sûrement pas dans cette maison d'édition.

- Lilou....

Je n'ai même pas entendu la porte s'ouvrir, ni se refermer, et je ne suis pas surprise que ça soit monsieur Miller, c'est juste le ton qu'il a employé pour prononcer mon prénom qui me serre le cœur. Sa voix est douce et hésitante, et cela me donne l'envie de fondre en larmes, il vient m'annoncer de rentrer immédiatement chez moi. Même si le regard gênant de mes collègues m'aurait mis mal à l'aise, j'aurais aimé pouvoir continuer à travailler dans cette maison d'édition pour ma fille, mais aussi pour rendre fier mon défunt mari.

- ne vous fatiguez pas monsieur Miller.

Je me tourne et m'avance à mon bureau, je rassemble le peu de mes affaires éparpillées, et les mets au fond de mon sac.

- je peux savoir ce que vous faites!

- ça ne se voit pas, je libère ce bureau.

- je peux savoir pourquoi?

Je lève mon visage, et je suis sur le point de m'évanouir quand son regard est attiré par le mien. Mais j'ai également encore plus l'envie de libérer mes larmes, mon cœur me fait atrocement mal, cet homme ne me laisse pas indifférente, je crois même que j'ai vraiment des sentiments pour lui, mais voilà lui ne me voit comme un simple jouet.

- votre femme a été très claire, je n'ai pas ma place ici! Et puis avec la scène que je viens de faire, je ne pense pas que vous ayez envie d'avoir une employée impulsive, qui dit tout haut ce qu'elle pense tout bas!

Il contourne mon bureau, je suis prise d'un frisson dès qu'il s'approche de moi et prend ma main dans la sienne, nos regards ne se quittent plus, et ma respiration s'affole comme jamais. J'ai du mal à croire que cet homme est un tyran, comme le prétendent mes autres collègues, je ne vois pas de la méchanceté dans son regard.

- vous êtes ce que je recherche depuis longtemps Lilou.

- oui, un jouet avec lequel vous voulez passer du bon temps, je rajoute d'une voix tremblante.

Il caresse ma joue avec son pouce, et essui l'une de mes larmes qui vient de s'égarer. Je ferme les yeux, c'est comme si dès qu'il pose ses mains sur moi, je ressens une délivrance et je ne veux pas être juste une femme avec qui il veut passer du bon temps. Mon coeur me fait ressentir, qu'il a besoin de lui, de son regard, de ses caresses, de sa voix, et là à cet instant qu'il m'embrasse.

- pourquoi je n'arrive pas à rester loin de vous? murmure t-il.

- Peut-être parce que je repousse vos avances.

Il ne répond pas et j'ouvre à nouveau les yeux, mon cœur, va sortir de ma poitrine tellement, il bat fort.

- je ne supporterais pas de vous faire du mal, m'avoue-t-il.

- je ne veux pas que vous vous sentiez obligé de me garder par pitié monsieur Miller.

- c'est loin d'être de la pitié, vous m'avez montré dans la salle de réunion, que l'on va former une belle équipe, réponds t-il en souriant.

- même si je ne couche jamais avec vous?

- il ne faut jamais ne dire jamais Lilou.

Je lui fais un timide sourire, il a raison, je ne dois pa dire jamais, alors que la seule chose à laquelle je pense, c'est qu'il pose ses lèvres sur les miennes. J'ai chaud, cela fait longtemps que je n'ai pas ressenti cette sensation de chaleur et de manque qui envahit de plus en plus mon corps. Pour le moment, j'arrive à le repousser, mais je ne sais pas si j'arriverais à lui résister encore longtemps.

- vous allez rentrer chez vous, et profitez de votre fille, demain sera un nouveau jour.

- je suppose que je ne suis pas viré?

- je crois en vous Lilou, pas seulement parce que vous me plaisez, mais vous êtes déterminé et courageuse, je sais que vous allez donner le meilleur de vous-même pour cette entreprise.

Il se colle contre moi, l'une de ses mains, caresse délicatement mon dos, jusqu'à ce qu'elle se loge sur le creux de mes reins. Je ne bouge pas, je ne le repousse pas, alors que dans mon cerveau, j'ai une pancarte qui s'éclaire avec écrit dessus en grosse lettre, "NE TE LAISSE PAS FAIRE LILOU".

- montrez à ma femme ce que vous avez dans le ventre, me chuchote-t-il.

- vous risquez de le regretter, je n'apprécie pas du tout votre femme, avoué-je en souriant.

- je vous rassure, elle ne vous apprécie pas non plus, sûrement parce qu'elle s'aperçoit que vous n'êtes pas un simple jouet avec lequel j'ai envie de m'amuser, comme je vous l'ai avoué ce midi, j'adore vous voir heureuse Lilou, et vous êtes la première femme qui me fait ressentir ce besoin.

Je rêve où il est en train de m'avouer, qu'il ne veut pas juste coucher avec moi, je secoue la tête pour réaliser ce qu'il vient de me dire, ce qui le fait sourire. Il doit me prendre pour une folle, mais en même temps, je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise que je sois la première femme qu'il a envie de rendre heureuse. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de le laisser faire, tant pis où va me mener cette histoire. Je vais sûrement y laisser mon cœur, mais cela fait si longtemps que je ne suis pas senti aussi bien et vivante grâce à un homme.

- je vais aller chercher Emy à l'école, cela vous dit de nous rejoindre au parc avec Sarah?

- avec plaisir, réponds t-il en souriant.

Je m'approche tout doucement de sa joue, et dépose un tendre baiser, puis je m'éloigne, en me dirigeant vers la porte de mon bureau.

- à toute à l'heure Sean

Un large sourire se forme sur sa bouche et je sors de mon bureau. Je suis à la fois apeuré, heureuse, et soulagé. Et la seule chose qu'il me tarde c'est de vite retrouver ma fille, mais aussi Sean dans ce parc où tout à commencer. 

Commentaires (1)
goodnovel comment avatar
angela michele rat
Belle histoire dommage peut pas en profité jusqu'à la fin trop de pièce pour débloquer une chapitre
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