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Chapitre 3 - Dans un Coin Sombre

J'étais assise sur les genoux d'un inconnu en train de faire des choses qu'aucune fille raisonnable ne ferait, sur le lieu de travail, parmi les personnes les plus influentes du coin, et je m'en moquait complètement.

J'ai eu des amis qui m'ont parlé de leurs mates et du fait que ça ne ressemblait en rien à qui ou quoi que se soit d’autre. Et les histoires semblaient toujours surréalistes, exagérées, au mieux des fantasmes de fillettes. Oh, à quel point avais-je tort ?

Après le lycée, mon frère m'a donné un ultimatum, école ou travail. Kaden était toujours celui qui donnait les ultimatums. Il était plus âgé que moi de quinze ans et était déjà Alpha quand je soit né. Quand j'étais jeune, j’était exaspéré par le fait qu'il était toujours celui qui faisait la discipline, me disant non. Ce n'est qu'après la naissance des triplés, et j'étais un peu plus âgé, que je me suis rendu compte à quel point les choses pouvaient devenir chaotiques à la maison sans discipline. Papa avait eu des problèmes de santé et était devenu super décontracté avec nous. Ou peut-être que c'était une question de filles versus garçon, ou une question de responsabilité. D'après ce que j'ai appris, il a toujours été très dur avec Kaden. Mais mes sœurs et moi, nous étions comme des petites princesses et maman était à peine moins indulgente. Ils avaient leur deuxième chance à une famille, papa n'était plus Alpha—abandonnant le poste quand il pensait qu'il était sur le point de le mordre la poussière—et il agissait comme s'il était constament en vacances.

Mais quand j'ai commencé à travailler après l'obtention de mon diplôme, et que j'ai vu un peu ce qui se passe réellement derrière le rideau, j'ai été époustouflé.

Kaden ne m'a jamais demandé de suivre son emploi du temps, merci au ciel, car je ne pourrais jamais faire 80 heures par semaine, sept jours par semaine. Certaines semaines sont plus calmes, mais certaines sont encore pires. En plus de ça, il s'entraîne et le fait chaque fois qu'il le peut, et il le fait depuis qu'il est adolescent. Étudier tout en travaillant, et expensionner les entreprises et la meute. Les dernières générations d'Alphas avaient faitbeaucoup pour notre meute, mais aucun à l'échelle de Kaden. Et snad mentionnner pas de tout le temps qu'il passe à l’extérieur.

Peu importe le nombre de fois où il m'a dit, à moi et aux filles, de nous ressaisir et de faire quelque chose de plus utile que faire du shopping, faire la fête, bavarder ou se gâter constament, je n'ai jamais reçu de réveil comme celui de le regarder travailler.

Ça m'a fait me sentir tellement comme si j’avais gaspillé mon temps et de mes efforts. Ça a rendu la plupart de mes conversations, de mes activités et de mes loisirs soudainement si stupides et inutiles.

La transition vers le travail a été difficile. Comme, vraiment dur. Et j'ai continué à tout gâcher. Il était étonnamment gentil avec moi. Je l'ai vu aboyer des ordres toute la journée et se mettre en colère contre les erreurs stupides des autres. Mais il m'a dit : « fais l’éffort, et je vais t'aider, déconne et je te jetterai dehors sans hésiter », et je l'ai cru.

Çaa fait deux ans maintenant, et c'est plutôt amusant. Et j'aime vraiment le côté ambassadeur. Je pense que cela joue sur mes points forts. J'ai fait des efforts, appris les visages et les noms, peaufiné mon apparence pour quelque chose de plus mature, appris le jargon. Et depuis, j’assure.

C'est de plus en plus difficile pour moi d'imaginer faire autre chose.

J'allais me procurer une autre flûte de Champagne, dans une belle salle, entourée de gens importants, et je faisait ça comme un experte.

Et puis je l'ai senti.

C'était comme ma maison, et le soleil, les rires et la nature, embouteillés dans l'eau de Cologne la plus puissante que j'aie jamais sentie. Mais plutôt que de submerger mes sens et de me donner mal à la tête—comme le ferait un parfum trop fort—au lieu de ça, il m'a attiré comme une putain de publicité pour le spray corporel Axe. Comme des phéromones, et l'hypnotisme, et la libido condensée dans un courant d'air irrésistible. J'avais l'impression que Pépé Le Pew flottait dans les airs en suivant quelqu'un que je n'avais jamais même vu.

J'ai essayé—vraiment essayé—de ne pas me ridiculiser. Ne pas commencer à pousser les gens à l'écart. J'ai fait une excuse rapide et polie quand quelqu'un bloqua mon passage pour parler. À un moment donné, j'ai pensé que je pouvais le sentir partout et je suis devenu tellement confus.

Avais-je perdu sa trace ?

Je commençais à hyperventiler quand une brise venant de l'extérieur m'atteingni.

Je me suis précipité dehors.

Il était là, juste là, devant moi.

Je dirais un cheveu en dessous de six pieds, donc avec mes talons hauts, nous étions à peu près à la même hauteur. Cheveux châtains foncés, yeux marrons. Ses cheveux étaient artistiquement décoiffés, son costume impeccable, sa peau naturellement bronzée et son sourire contagieux.

J'avais du mal à croire que j'étais enfin devant mon mate. J'essaya de me rappeler tout ce que les gens me disaient sur les mates, mais c'était comme si mes pensées nageaient dans du jello à la vodka.

J'ai essayé de continuer à agir comme une femme respectable et j'avais à moitié peur de faire quelque chose de ridicule ou de stupide qui le ferait reculer. Je supposa qu’il avait quelques années de plus que moi, et n'aimait probablement pas les femmes-enfents. J'ai donc tout gardé sous contrôle.

Jusqu'à ce qu'il mentionne de m'embrasser.

Mes jambes sont devenues comm des pâtes froides qui fit du fait que j'étais assis une bénédiction, mais ce qui a suivi… Quelle que soit la grâce, la dignité et la maturité dans lesquelles je m'étais enveloppé ce soir, avais complètement disparu. Il a fallu tout en moi pour ne pas gémir face aux pensées qui me traversaient l'esprit.

« Éva ! » dit une voix familière et je me figeai avec mes mains sur les épaules de Darren, ses lèvres juste au-dessus de mes seins. Comme s'il pouvait lire dans mes pensées, il s'arrêta et me regarda pendant que je regardais Mads près de la porte.

Ses yeux étaient un larges gros et inquiets.

« Est-ce que ça va? » demanda Mads en venant vers moi.

« Oui! » dis-je rapidement.

Puis j'ai remarqué que les cheveux de Darren allaient dans tous les sens. On aurait dit qu'il c’était coiffé avec une tondeuse à gazon. J'ai essayé d'atténuer les dégâts que j'aivais causés, puis j'ai remarqué à quoi tout ça ressemblait du point de vue de Mads. Et j'étais toujours à cheval sur Darren, ma robe remonter sur mes cuisses. Rien ne criait dignitaire respectable à mon sujet en ce moment. Et je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il pensait en regardant la petite sœur de son patron devenir dévergondée dans la cour, avec le fils de notre hôte en plus.

Il marcha vers nous, et je me suis rapidement levé, je baissa ma robe et essaya de remettre mes cheveux en place. Darren comprenant que quelque chose se passait, se leva et jeta un coup d'œil vers Mads.

Mads me regarda avec suspicion puis a dit, « Je suis juste venu t’informer qu'Alpha Devon arrive en ce moment et aimerait te voir, avant de faire sa rencontre avec Alpha Bjornson. »

« Oh, merde ! » Marmonnai-je. “J’y vais tout de suite.”

Il me fit un signe de tête, puis recula sans épargner un regard à Darren, mais je savais qu'il restait proche. C'était plutôt son boulot de le faire.

« Euh. » Je me suis tourné vers Darren.

« Tout va bien? »

« Oui. »

« Qui est-il? »

« Mon garde du corps. »

Il haussa un sourcil vers moi.

« Mon frère n'aime pas que je voyage seul, surtout pour affaires », expliquai-je.

« Je suppose que tu as du travail à faire ? » Il fit un geste vers la porte. Il avait l'air un peu triste de couper ça court. C'était mignon. Et flatteur.

« Oui. Je ne pensais pas qu'il arriverait si tôt. »

Il consulta sa montre. « Il est assez tard en fait. »

Je souria d'un air penaud, ce qui a amené ses yeux à s’abaisser sur mes lèvres, ce qui a fait faire un saltaut arrière à mon estomac. Mais je ne pouvais pas contenir mes rires devant son apparence ridicule.

« Quoi? » demanda-t-il confus.

« Ce sont tes cheveux. J' ai fait le bordelle. »

Il passa ses doigts dans ses cheveux et j'essaya de l'aider à les dompter en riant, ce qui le fit sourire à nouveau. Il n'avait pas l'air trop gêné et me laissa le faire, appréciant le tout.

Je souriais trop, j'avais l'impression de surmener mes muscles faciaux de la meilleure façon possible.

Quand je me retourna pour rentrer, je sentis ses doigts se glisser à travers les miens alors qu'il me rejoignis à l'intérieur.

— Darren —

J'avais presque envie de la traîner dans un coin sombre pour faire toutes sortes de choses à cette femme, mais je suppose que ruiner sa carrière n'était pas le meilleur moyen de faciliter une relation. J'ai donc contenue le tout et j'ai juste apprécié la sensation de sa main dans la mienne.

Est-ce que je viens de penser en termes de relation?

Huh?

Une fois à l'intérieur, sa tête s'est retournée et j'ai vérifié ce qui avait attiré son attention.

Un type venait d’entrer.

Il était grand, vraiment grand, comme une tête au-dessus de la mienne. Des cheveux si noirs qu'ils étaient presque bleus, des yeux sombres, un costume tout noir, coûteux, et une expression de ne-me-fait-pas-chier sur son visage qui semblait être son réglage par défaut, ou peut-être qu'il vient de manger quelque chose qui n'était pas frais.

Quelques personnes se sont écartées. En fait, il n'avait pas à valser autour des gens, ils se sont juste séparés pour lui. Lui et Moïse. Et puis j'ai entendu quelqu'un à proximité dire, « On ne m'a jamais dit que le putain de Hellhound allais venir. »

Le limier de l’enfer ?

Eh bien, fuck !

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