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Un. Deux. Quatre.
Un. Deux. Quatre.
Auteur: irrealite

Prologue : Mon avocate. Ma secrétaire.

Il était sept heure et demi, et Naomi était déjà là, assise à son bureau, son ordinateur allumé, le dossier ouvert devant elle pour faire les retranscriptions demandées par sa patronne. Elle aimait son travail, du haut de ses vingt sept ans, elle avait une vie qui lui plaisait entièrement ou presque. Alors qu'elle était concentrée sur le texte à rédiger pour le rapport de ce dossier, le téléphone du bureau sonna, pour la deuxième fois depuis son arrivée une demie heure plus tôt.

*Bureau de June Williams.* Annonça-t-elle en décrochant. Elle répondait tellement ça qui lui arrivait de le faire des fois quand elle décrochait son téléphone personnel.

*Bonjour, je suis Annie Fischer, pouvez me passer June?* Demanda la femme.

*Elle n'est pas là, puis je passer un message? Avez vous une affaire en cours?* Interrogea la blonde, très professionnelle.

*Oh...heu...non...je..je suis une...une amie de June.*Naomi retint un soupir d'agacement. Ce n'était ni la première, ni la dernière femme qui appelait comme amie de June, et ça l'insupportait de plus en plus. *Elle devait me rappeler hier et ne l'a pas fait. Alors, je me demandais si-*

*Je passerais le message. Au revoir, bonne journée.* Termina Naomi, avant de raccrocher.

Elle attrapa vivement un papier, écrivit le nom de cette femme rageusement, et avec un autre sur lequel était écrit Belle French, elle se leva, traversa la pièce et alla les coller sur le bureau de sa patronne, qui était en retard. Quelque chose de rare, Naomi travaillait pour elle depuis cinq ans, elle connaissait chaque détail d'elle, et l'avait vu trois fois en retard. La première c'était le jour où elle avait appris la mort de son père. La seconde était après un retour de voyage qui avait provoqué un décalage de réveil et donc son retard. Et puis la dernière fois c'était à cause d'un accrochage en voiture. Seulement à chacun de ces retards, elle prévenait, d'un appel ou d'un message, mais elle ne laissait pas un silence ainsi. Debout, elle regardait les deux post it avec des noms féminins. Et si sa patronne était en retard à cause d'une femme? June Williams était une grande avocate, reconnue, très demandée, excellente à la barre et la blonde se savait chanceuse de travailler pour elle. Mais ce que personne ne savait, c'est que June était de un intéressée uniquement par les femmes et jamais par les hommes, mais surtout c'était une coureuse de jupons, elle n'avait aucune relation sérieuse, passait de femme en femme, et brisait des coeurs s'en même y faire attention. Elle ne rappelait jamais, ou alors elle le faisait dans le simple but de recoucher avec la concernée, et en aucun cas pour un rencard ou un moment ensemble. Naomi connaissait sa méthode, c'était ainsi depuis cinq ans, un bourreau des coeurs, et si la blonde le savait c'est parce que presque tout les jours une des conquête de June appelait parce "elle ne m'a pas rappelée". C'était au début triste, aujourd'hui quelque chose d'horripilant. Naomi ne supportait plus ces post it avec des noms féminins. Il y en avait tellement qu'Naomi avait fini par attribuer une couleur de post it à ces coups de fils de désespérées. Et pour pousser l'ironie la blonde avait choisit la couleur rose. Il fallait bien qu'elle s'amuse, même si aujourd'hui ça ne l'amusait plus. À son bureau, elle se remit à sa retranscription, la boule douloureuse au ventre. Être la secrétaire de la grande avocate était un travail génial, mais être la secrétaire d'une briseuse de coeur était détestable, surtout quand on avait eu la bonne idée de tomber amoureuse de celle ci. Soudain, huit heure approchant, la porte du bureau s'ouvrit, et June entra.

-Madame Williams. Salua la blonde.

-Mademoiselle Adler. Sourit doucement June. Heureuse de voir enfin une personne compétente et non agaçante. Naomi ne pu retenir un petit sourire. La brune regarda sa montre. Je suis en retard, j'étais retenue contre mon gré.

-Je dois m'inquiéter? Demanda la secrétaire avec un sourire amusé.

-Non, pas du tout miss Adler, je m'en sors. Sourit la brune. Des appels à mon absence? Interrogea-t-elle en allant vers son bureau où elle posa ses affaires.

-Deux. Noms sur votre bureau. Répondit amèrement la blonde. Pas des affaires ni en cours ni à venir.

Du coin de l'oeil elle vit June attraper les post it et lire les noms, avant de soupirer et de marmonner quelque chose pour elle-même, puis de froisser les deux papiers ensemble et de les jeter. Une part d'elle était ravie de voir ça, cela voulait dire qu'elle n'était pas attacher aux deux jeunes femmes, et à chaque fois qu'elle réalisait ça elle était un peu heureuse, mais une part d'elle savait ce que ça voulait dire, les deux femmes allaient rappeler plus d'une fois et comme les trois quart des conquêtes de June n'avait pas son numéro personnel mais celui du bureau -pour que la brune ne soit pas harceler- c'est elle, sa secrétaire, trop dévouée, qui allait devoir gérer les appels et les femmes au coeur brisé.

-Que dois je leurs dire si elles rappellent? Demanda-t-elle l'air de rien, les yeux rivés sur son ordinateur.

-De ne pas rappeler. Répondit June en s'installant derrière son bureau.

-Ça ne marche pas. Ça ne marche avec aucune de vos conquête maître. Argua Naomi.

-Seriez vous en train de me juger? Grogna la brune.

-Bien sur que non, je tiens trop à mon job pour oser. Répondit la blonde en relevant les yeux pour la regarder. Mais je sais, par expérience, appuya-t-elle, que un « ne rappelez plus » ne marche pas, elles ne comprennent pas que vous ne voulez plus d'elles. Je sais pas comment vous vous y prenez madame Williams, mais vous les envoûtez. Alors je répète ma question, que dois je leur dire?

-Dites leurs clairement de ne pas rappelez, que je ne le ferais pas non plus, et que si elle le font en tant qu'avocate je les attaque pour harcèlement. Gronda June.

-Bien. Accepta Naomi.

Et puis le silence, l'avocate se plongea dans ses dossiers, et Naomi continua de travailler. Sa patronne avait trente cinq ans, huit ans de plus qu'elle et pourtant niveau relation et sentiments la plus mature des deux étaient clairement la blonde. Elle n'avait peut-être pas eu de relation depuis un moment mais c'est parce qu'elle l'avait choisi, parce qu'elle s'était rendue compte qu'elle était raide dingue amoureuse de sa patronne et elle ne voulait pas sortir avec une femme autre, elle ne voulait pas d'une relation de remplacement, elle voulait quelque chose de fort et sincère. Cette femme, sa patronne, était sa faiblesse, et elle lui gâchait la vie sans même le savoir. Elle arrivait à la haïr tout autant qu'elle l'aimait.

Durant la journée, elles n'échangèrent qu'à propos de travail, avant de partir chacune de leurs côtés. Le lendemain, June arriva tôt, très tôt, puisque lorsque la blonde arriva un peu après sept heure, elle était déjà plongée dans le travail. Naomi la salua rapidement, lui offrit un café avant de prendre sa place, pour taper les dossiers et gérer l'emploi du temps de la brune. Seulement, à sept heure le soir, des coups se firent entendre sur la porte, avant que celle ci ne s'ouvre, laissant voir une grande blonde élégante, sourire charmeur aux lèvres.

-Bonjour. Je peux vous aider? Proposa poliment Naomi.

-Merci. Fit la femme en la regardant à peine. June, prête?

-Oui Lindsay. On va où ce soir? Demanda la brune.

-Le bar sur la quinzième. Soirée pour femmes. Tu vas trouver un nouveau coeur à briser. S'amusa l'arrivante.

-Très drôle. Soupira June en rangeant ses affaires. Miss Adler, je serais à l'heure demain, vous êtes bien à jour dans les dossiers, ne travaillez pas trop tard, profitez de votre soirée pour sortir ou avec votre copain. Fit-elle, dans l'intention d'être aimable.

-Mon copain? Gloussa Naomi en se levant pour préparer. Alors vous qui avez des relations avec des dizaines de femmes, vous n'êtes même pas capable de remarquer quand une femme qui travaille à vos côtés est du même bord que vous. Soupira-t-elle, bluffant la brune par sa franchise. Bonne soirée à vous maître, madame. Salua Naomi en quittant le bureau avec des dossiers.

Elle devait aller faire quelques photocopies, mais ça aurait pu attendre, seulement c'était une bonne excuse pour quitter le bureau après sa franchise un peu trop osée face à sa boss. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Récupérer les appels des coups d'un soir de la brune était déjà douloureux, mais la voir sortir avec son amie pour aller trouver une nouvelle victime, était trop pour elle, et la goutte d'eau avait été de savoir que la femme n'avait même pas pensé à elle comme plan potentiel. Naomi savait -parce qu'on lui avait déjà dit- qu'elle était un cliché ambulant. Les cheveux au carré, un style à la garçon manqué, d'après ses ex émanait d'elle une onde qui disait clairement "j'aime les femmes", elle ne savaient pas exactement d'où ça venait, à quoi ça tenait, mais elle savait que s'était quelque chose de réel puisque tout le monde lui disait. Mais June s'intéressait si peu à elle, qu'elle ne l'avait pas remarqué. Quand elle retourna au bureau, ce dernier était vide, et elle ramassa tout, avant d'éteindre les ordinateurs et avant de partir elle alla au bureau de sa patronne pour regarder. Comme toujours, pas de photos, pas d'objets personnel, que le travail. Elle n'avait pas autre chose dans sa vie que le travail et ses coups d'un soir. Épuisée et agacée, elle attrapa ses affaires et quitta le bureau, le fermant à clé.

Le lendemain, elle arriva tôt au bureau, la première, une fois de plus. Elle avança alluma les lampes et se mit derrière son bureau pour se mettre au travail. Et le téléphone sonna une fois de plus.

*Bureau de June Williams.* Décrocha-t-elle.

*Bonjour, pourriez vous me passer June?* Demanda la femme de l'autre côté.

*Et vous êtes?*

*Maxine Lucas.* Répondit la personne. *Et vous? Je peux savoir?* Fit-elle rapidement.

*Madame Williams n'est pas là. J'en déduis que ne connaissant pas mon poste ni mon nom, vous n'avez aucune affaire en cours, par conséquent je vous conseille d'appeler plus tard dans la matinée et votre amante sera là.* Grogna Naomi. *Au revoir.*

Elle claqua le téléphone, et grogna un moment avant de se remettre à travailler, ses sourcils incapables de bouger, exprimant sa colère. Elle ne supportait plus d'être celle qui s'occupait d'envoyer bouler les amantes de la jeune femme. June arriva à l'heure et fut surprise de voir la blonde déjà là.

-Oh bonjour Miss Adler, je ne pensais pas vous trouvez là. Remarqua-t-elle.

-Je n'arrivais pas à dormir, autant venir là. Marmonna Naomi.

-Bien. Acquiesça la brune, sans voir son attitude. Des appels?

-Maxine Lucas, je lui ai dis de vous rappeler plus tard. Grogna la blonde.

-Vous lui avez dit de rappeler? S'étonna June en la fixant, alors que la jeune femme rangeait ses papiers. Pourquoi ne vous lui avez vous pas dit de ne pas rappelez?

-Parce que c'est pas mon job! S'exclama Naomi en relevant les yeux, claquants les dossiers sur le bureau. Je reste professionnel. Articula-t-elle. Cela fait cinq ans que je bosse pour vous, en plus de pas faire attention à moi, je vous aide avec les femmes que vous abandonnez. J'ai du larguer une centaine de femmes pour vous. Je suis à bout. Vous aider quelques fois ok, mais le faire tout le temps, non! C'est pas mon job. Alors à partir de maintenant, je fais mon travail, et vous transfert tout les appels non professionnel. Si vous êtes pas là, je leurs donne votre numéro personnel. Déclara-t-elle avant de prendre la pile de dossiers pour se tourner vers la bibliothèque derrière elle et de ranger les dossiers.

Abasourdie, et ne sachant pas comment réagir, June se contenta de tourner les talons pour aller à son bureau et se plonger dans le travail. Elle n'avait jamais vu Naomi comme ça, c'était à la fois surprenant, et à la fois normal, elle avait raison, elle lui en demandait trop. C'était sa secrétaire, elle n'avait pas à lui demander de gérer les appels personnels. Malgré tout elle sentait que derrière tout ça se cachait quelque chose, une autre motivation que le fait de vouloir faire seulement son travail. Peut-être que Lindsay avait raison, la veille au bar elle lui avait fait remarqué qu'Naomi craquait pour elle, et elle n'avait pas voulu y croire, ça lui paraissait trop illogique, c'était seulement sa secrétaire et sa greffière, très douée dans son métier, mais rien de plus, mais si elle, elle aurait apprécié plus. Seulement avec la situation qui se présentait ce matin, elle remettait tout en cause, peut-être que si finalement, peut-être qu'elle n'avait rien vu avant mais que oui Naomi craquait pour elle. Peut-être avait elle une chance avec la blonde. June n'avait jamais envisagé de la charmer, au de la du rapport professionnel, Naomi était différente, calme et douce, elle s'intéressait à elle et la brune se sentait bien en sa présence. June travailla sans relâche, mais sans pouvoir s'empêcher de penser à sa secrétaire, essayant de la comprendre, mais aussi de comprendre pourquoi ça la perturbait autant, mais elle savait au fond, elle savait que Naomi ne faisait pas que lui plaire. Depuis quelques temps maintenant elle savait qu'elle avait des sentiments pour elle. Et en plus de ça, elle détestait qu'Naomi lui en veuille.

À midi, la blonde se leva prenant son sac.

-Je serais de retour dans quarante cinq minutes. Prévint-elle.

-Où allez vous? Demanda June.

-C'est ma pause midi, et ma vie privée. Marmonna sèchement Naomi en mettant sa veste en cuir avant de filer.

La porte fermée derrière elle, elle soupira profondément, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle avait été sèche avec sa patronne, et celle qu'elle aimait. Elle était arrivée à bout de nerf, à cause de ses sentiments mais surtout des conquêtes et des coups de téléphone de toutes ces femmes dépendantes de June. En plus d'être jalouse elle se sentait bête, elle était tombée amoureuse de la femme la plus inaccessible du monde. Elle n'avait maintenant rien à faire, elle avait trouvé cette excuse de la pause midi parce qu'elle voulait souffler et provoquer un peu plus. Elle se décida alors à aller manger en face du bureau, et elle ne pu s'empêcher de prendre deux cafés. Quand elle revint, June mangeait sa salade, et elle s'approcha sans un mot pour poser sa tasse devant la brune, avant d'aller s'asseoir.

-Merci. Souffla June, surprise.

Naomi ne dit rien et se mit de suite au travail. La brune resta à la regarder du coin de l'oeil en travaillant, elle comprenait trop de chose trop rapidement, et elle ne savait pas gérer. Tout ce qui était émotion et sentiment c'était une catastrophe. Elle était avocate, la loi, les règles, la débrouillardise, les discours, la politique, ça elle savait. Mais tout ce qui était affectif et social, elle était une catastrophe d'où ses nombreuses conquêtes, car le sexe et les coeurs brisés elle savait gérer. Mais là c'était Naomi, et elle ne voulait pas lui faire de mal, bien au contraire. Alors le soir venu, elle rangea tout et se leva, elle prit une chaise et s'installa face au bureau de sa secrétaire qui tapait sur le clavier, et qui se stoppa en la voyant s'installer.

-Un problème? Interrogea Naomi.

-La journée est finie vous savez. Remarqua la brune, ne sachant pas comment commencer.

-Je veux terminer ce rapport. Et j'ai rien à faire hors d'ici, alors autant rester. Déclara la blonde, en tentant de l'oublier et de se remettre au travail.

-Pourrions nous discuter alors? Demanda June.

-Laissez moi deux minutes. Réclama Naomi, en finissant de taper son texte. Ceci fait elle éteignit l'ordinateur et se tourna pour regarder l'avocate. Je vous écoute.

-Je peux comprendre que vous m'en vouliez de vous avoir fait gérer ma vie privée, pendant cinq ans, et je voudrais m'excuser auprès de vous pour ça. Commença June.

-Et moi je voudrais m'excuser d'avoir craqué ce matin alors que j'avais jamais rien dis avant, vous ne pouviez pas deviner si je ne parlais pas. Reconnu Naomi.

-Je voulais aussi vous dire que j'ai réalisé quelque chose aujourd'hui. Reprit la brune. Lindsay m'a fait remarqué hier soir, mais je ne la croyais pas. Est ce que...dites moi si j'ai raison s'il vous plaît, est ce que votre réaction était aussi motivée par la jalousie? Osa-t-elle. Elle vit les joues d'Naomi rougir, et la jeune femme baisser le regard. Je suis désolée de ne jamais avoir remarqué votre attirance envers moi.

Naomi plaça sa main tendue entre elle, et la brune se tut de suite. Elle était pas capable d'entendre ça. Elle prit une minute, et releva la tête.

-Vous savez une seule chose sur moi ou ma vie? Demanda-t-elle. Autre que je suis attirée par les femmes.

-Je sais que... Tenta de trouver la brune.

-Non, vous ne savez rien. Reprit rapidement Naomi. Alors que moi je sais que que vous avez une mère stricte mais fière de votre réussite qui accepte votre homosexualité mais qui a eu du mal. Je sais aussi que votre père est décédé il y trois ans, que votre soeur est mariée et a deux enfants, que vous avez été élevées ensemble mais que vous n'avez pas le même père. Je connais vos informations bancaires et celle de sécurité sociale. Je sais que votre anniversaire est le premier février et que vous essayez d'éviter de le fêter. Que Lindsay est votre meilleure amie, que vous vous êtes connues à la fac, et que c'est la seule personne en dehors de votre famille à qui vous faites confiance. Je connais votre parcours d'études en détail, et vos envies d'avenir professionnel. Je sais aussi que en dehors du travail, vous aimez vous taper tout ce qui bouge, aller au musée, faire des expositions, vous balader sans but, et lire des livres. Et malgré votre apparence froide et dure à cuire, ce que vous aimez le plus c'est les romans et les films romantiques, et vous caler devant un feu de cheminée avec un bon livre et un thé. Et puis je sais aussi que malgré votre capacité à repousser tout sentiment, vous avez envie de trouver la femme qui vous correspond, l'amour de votre vie, mais que vous avez trop peur de prendre le risque d'entamer une vraie relation. Et je sais encore plein de chose, mais je vais m'arrêter avant de ne plus avoir de souffle. Termina la blonde sous l'air ahuri de la brune.

-Mais..je..Comment vous pouvez savoir tout ça? Demanda June.

-Je travaille pour vous depuis cinq ans! Je vous observe, vous écoute, et vous traduit aussi, parce que des fois personne ne vous comprend mais moi si. De plus quand votre mère, votre soeur ou votre meilleure amie passent ici, je deviens invisible pour vous et vous parlez librement, résultat quelques petites choses vous échappent. Naomi se tut et la fixa. Je fais simplement attention à vous.

-C'est impressionnant. Souffla la brune.

-Peut-être et pourtant je suis une idiote. Soupira la blonde en attrapant son sac qu'elle mit sur ses genoux.

-Non vous ne l'êtes pas. Refusa catégoriquement June.

-Et si je le suis. Je suis comme toute ces andouilles qui appellent chaque jour en pensant que vous allez craquer pour elles. Marmonna Naomi.

-Qu'est ce que vous voulez dire? Interrogea la brune.

-Que je suis une belle idiote d'être tombée amoureuse de vous, alors que vous m'avez même pas remarquer. Lâcha finalement la blonde en se levant, sac en main, attrapant sa veste sur le dossier de sa chaise.

Elle contourna son bureau mais avant qu'elle ne soit à la porte, June attrapa son poignet, la retenant, la tirant, comme pour l'éloigner de la porte, pour pas qu'elle ne s'enfuit. Elle l'obligea à lui faire face, pourtant elle n'osa pas la regarder dans les yeux.

-Je t'ai remarquée dès l'entrevue Naomi, mais tu es si différente de toutes les personnes que je te voulais en secrétaire et rien de plus parce que je savais que tu serais la meilleure et je voulais pas tout gâcher. J'ai insister pour dire vous et pas tu, pour utiliser nos noms et pas nos prénoms, et je ne vous aie jamais invitée à sortir, parce que je voulais garder une distance. Commença June hésitante. Parce que sans cette distance je vous aurais adorée, j'aurais couchée avec vous, j'aurais paniqué et je serais devenue invivable jusqu'à vous virer. Je me connais. Remarqua-t-elle. Et je veux surtout pas que ça arrive. Vous me plaisez beaucoup. Tu me plais beaucoup. Mais la différence c'est que j'ai appris à vous apprécier et je veux pas tout gâcher. J'ai réalisé aujourd'hui que tu m'étais importante. Tu es différente de toutes les autres.

-Je sais pas ce que je dois comprendre. Marmonna Naomi, émue.

La brune lâcha son poignet, et se passa une main dans ses cheveux bruns.

-Tu as raison, je voudrais vivre le grand amour mais j'ai la trouille. Reprit June. J'ai été amoureuse une fois, et j'ai été détruite, et je suis terrifiée à l'idée que ça arrive encore. Et vous Naomi, vous êtes- tu es exceptionnelle. Et je ne sais pas gérer les sentiments ni les relations. Et je voudrais ni te blesser, ni souffrir, ni te perdre. Révéla-t-elle.

-Je viens de passer les cinq dernières années de ma vie à vous admirez tout en recueillant les appels de vous coups d'un soir, je pense avoir de la résistance. Et je compte pas vous faire du mal, ni vous poussez à faire quelque chose que vous ne voulez pas. Assura la blonde. Mais je dois vous dire que si vous trouvez le courage de tout tenter, je peux vous aider avec cette histoire d'incapacité à gérer les sentiments et les relations. Proposa-t-elle avec un léger sourire.

-Je...Je.. June grogna devant sa propre attitude, avant de soupirer. Apprends moi.

-Vraiment? Interrogea Naomi, surprise.

-Oui. Acquiesça la brune.

-Petite précision, si on avance ensemble, je veux pas que tu me quittes en me brisant le coeur au dernier moment pour te mettre en couple avec une fille mieux. Je veux bien t'aider, mais je veux pas faire ça pour rien. Expliqua la blonde.

June la fixa droit dans les yeux avant de venir glisser sa main sur sa joue, se rapprochant lentement d'elle, pour venir déposer un baiser sur le coin de ses lèvres.

-Tu me plais Naomi. Et je crois pas que pour moi il n'y est quelqu'un de mieux. Et je suis désolée d'avoir prit tant de temps à le réaliser. Souffla-t-elle près de son visage.

-Si on commence ensemble, je veux pas être une parmi les autres. Argua Naomi.

-Si on commence ensemble, je ne verrais plus personne d'autre. Les filles avec qui je couche c'est juste...pour me sentir moins seule. Révéla June.

-Et ça marche? Demanda la blonde, en arquant un sourcil.

-Pas du tout. Se plaignit la brune dans une grimace, la lâchant mais restant près d'elle. C'est encore pire. Reconnu-t-elle. Je commence à me dégouter.

-Tu es une belle personne, un peu blessée et perdue, mais une belle personne. Assura Naomi, en glissant une main dans sa nuque. Lentement elle vint chercher un long et tendre baiser, que June lui rendit tout en enlaçant sa taille. Ça fait cinq ans que j'attends ça.

June sourit et vint l'embrasser une seconde fois.

-Je t'offre un verre? Proposa June.

-On va où? Sourit Naomi.

-Là où j'ai jamais emmené personne. Souffla la brune.

Elle attrapa ses affaires, ouvrit un placard et fourra une bouteille dans son sac, enfila sa veste et attrapa deux verres à pieds, sous le regard étonné de sa secrétaire. Elle lui sourit pour toute réponse, avant de l'entrainer vers l'extérieur. Elles quittèrent le bâtiment, et montèrent ensemble dans la Mercedes de la brune. Cette dernière prit la route, durant de longues minutes, s'éloignant avant de finalement s'arrêter sur un petit parking. Elle informa la blonde qu'il fallait un peu marcher, alors côte à côte, la brune tenant deux verres, elles prirent un petit chemin avant de finalement s'arrêter au bord de la rivière. Un banc était là, à quelques centimètres de l'eau et elles s'assirent côte à côte. June déboucha la bouteille, et lui servit un verre pour lui donner, avant de s'en servir un.

-À mon début de formation pour être la bonne petite amie pour te mériter. Sourit June.

Naomi trinqua avec elle, avant de se lancer.

-Alors de un, plus de conquêtes, de deux t'arrêtes de draguer n'importe qui, de trois tu gères dès demain toutes celles qui t'appellent encore. Réclama Naomi.

-Va falloir que je les appelle? Marmonna la brune.

-Oui, et tu leur dis clairement que y aura jamais plus quelque chose. Pour moi. Réclama la blonde apeurée.

-Pour toi. Accepta June. Les deux premières règles se sera pas compliqué d'arrêter. Tenta-t-elle de rassurer.

-Bien. Naomi bu une gorgée de vin. Ensuite, pour que toi et moi on soit un couple et pas des copines de baise, y a plusieurs trucs qui me sont importantes. Réclama-t-elle. La brune l'encouragea à continuer. Il faut que tu t'ouvres, que t'ai pas peur de me dire ce que tu aimes ou non, ce que tu veux ou ne veux pas. Faut que tu me parles de toi aussi.

-C'est pas très facile pour moi, je vais avoir besoin de temps. Reconnu June.

-Je sais. Et tu l'as. Sourit tendrement la blonde. Et puis aussi, il va falloir que tu, comment dire ça. Chercha-t-elle.

-Dis le tout simplement. Poussa la brune.

-Que tu fasses plus attention à moi. Lâcha rapidement Naomi.

-Évidemment. Souffla June en venant caresser sa joue. Et si on égalisait ce soir, tu me dis tout sur toi. Ou plutôt tu me dis les infos sur toi que tu as sur moi. Ça te va? Proposa-t-elle.

-Vraiment? Demanda la blonde.

-J'ai jamais rien voulu savoir sur toi parce que je voulais réussir à me tenir à distance. Je te l'ai dis Naomi, tu m'as toujours rendue bizarre, t'étais seulement différente et tellement unique, je comprenais pas pourquoi je me sentais si tourneboulée auprès de toi. Aujourd'hui je sais que c'est parce que tu est la seule femme dont je peux tomber amoureuse, tu es la femme que j'ai cherché. Révéla la brune. Alors oui Naomi je veux tout savoir de toi.

La blonde sourit tendrement et vint l'embrasser, en posant une main sur sa joue.

-Alors, reprit elle en se reculant, je suis orpheline, j'ai pas eu une seule famille d'accueil correcte, et j'en fais encore des cauchemars aujourd'hui. J'ai du caché mon homosexualité entre mes douze et mes dix huit ans, parce que c'était un risque en foyer, les gamins se maltraitaient. J'ai choisi ce job de secrétaire, parce le droit m'intéresse, j'aime pouvoir aider, mais je ne voulais pas être sur le devant de la scène et en plus j'ai jamais eu les moyens de faire des études. Expliqua-t-elle. Je vis dans un petit deux pièces, ma dernière copine c'était y a quatre ans, depuis j'ai eu un coup d'un soir il y a un an. Je suis complètement raide dingue de toi, et ça m'a bloquée, c'était stupide mais c'est pas grave.

-C'est pas stupide. C'est mieux que de coucher avec n'importe qui. Remarqua June.

-Peut-être, mais ça n'aide pas non plus. Souffla la blonde. Bref, sinon en dehors du travail j'aime les mêmes choses que toi. Sourit-elle timidement. Musée, expo, art, livres, c'est à peu près un bon résumé, mais j'aime aussi les jeux vidéos. Gloussa-t-elle. Oh et je suis bénévole dans un foyer, j'y vais presque tout les week-ends pour passer du temps avec les gosses.

-Non? C'est vrai? Mais c'est génial! S'exclama June. J'adore les enfants.

-Tu adores les enfants? S'étonna Naomi.

-Pourquoi ça t'étonne? Questionna la brune, un peu offusquée.

-Parce que tout ce qui attrait à des relations humaines en dehors du travail n'est pas quelque chose que tu aimes. Tu n'aimes pas discuter avec les gens, faire connaissance et te lier d'amitié. Remarqua la blonde.

-Oui c'est vrai. Mais les enfants c'est pas pareil. Ils attendent pas des preuves de confiance, ou je ne sais quoi, ils t'acceptent comme tu es. J'aime leurs innocence, leurs gentillesse, et je craque devant leurs bouilles. Admit June.

-J'aurais jamais pensé. Sourit Naomi. Je trouve ça adorable.

-Te moque pas. Souffla la brune.

-D'accord. Accepta la blonde sans perdre son sourire. Elles burent en silence quelques minutes. Je dois dire tu ou vous maintenant?

-Tu. Sauf quand on est en rendez vous avec d'autres personnes pour le travail, le vous sera obligatoire. Répondit June. Mais quand on est que toute les deux, dis moi tu je t'en prie. Supplia June en caressant la joue pâle. J'ai été aveugle si longtemps, et tu es si belle. Naomi rougit. Et adorable. J'aurais du oser hein?

-Pourquoi ne l'as tu pas fait? Demanda Naomi.

-J'avais peur. Peur que tu ne ressentes pas la même chose. Peur que après tout soit différent. Les échanges avec toi ont toujours été simples, je me sens bien avec toi, et je voulais surtout pas perdre ça. Reconnu June.

-Viens là. Réclama la blonde en passant son bras libre autour d'elle pour se coller contre elle et poser ses lèvres sur les siennes. Une autre règle. On doit faire une différence entre relation professionnelle et personnelle. Si on s'engueule ça ne doit pas avoir de répercutions sur notre travail. Si ça se passe mal au bureau, ça se passe bien à la maison.

-À la maison? Releva June.

-Façon de dire vie privée. Je suis pas un clichée à ce point, je vais pas te demander d'emménager avec moi dès demain. Gloussa la blonde. Revenons à la règle.

-Je suis d'accord avec toi. Mais on s'est jamais disputé au travail. Remarqua la brune.

-C'est vrai. Mais vu ton caractère et le mien, ainsi que ce début de relation un peu chaotique, je pense que dans notre vie personnelle ça va bouger. S'amusa Naomi.

-J'espère bien, parce que la routine, les relations plan plan c'est pas pour moi. Argua June en caressant la nuque de sa petite amie, en venant encore l'embrasser.

-Malgré tout ce qui c'est passé, et toutes les règles, j'ai très envie de toi. Murmura la blonde.

-Ne dis pas ça, je vais avoir envie de te ramener chez moi. Marmonna la brune toujours contre ses lèvres.

-J'irais pas dans ton lit. Je suis pas une partis les autres. Mais je te ramènerais bien dans mon lit. Souffla Naomi.

-Pause. Coupa June en la regardant dans les yeux. Tu ne viendras jamais chez moi?

-Si pour voir où tu vis, pour un repas, où je ne sais quoi, mais je veux pas toucher ton lit ou ton canapé où tu as ramenée des centaines de filles. Grogna Naomi.

-Je comprends. Je peux déménager aussi. Sourit la brune. Ou alors, on se voit chez toi, et dans quelques mois je déménagerais mais avec toi. Murmura-t-elle.

-Toi t'es le genre de lesbienne qui ramène un carton avec ses affaires au deuxième rendez-vous. C'est toi le cliché en fait. Rit la blonde. Elle vit la moue boudeuse de la femme et se reprit. T'es trop mignonne. Souffla-t-elle en l'embrassant. C'est définitif je te ramène chez moi, allez viens.

Elles se levèrent rapidement, récupérant verres et bouteille, ainsi que leurs sacs, et repartirent à la voiture. June se laissa guider par les direction d'Naomi pour arriver chez elle.

Le lendemain, au réveil, Naomi s'éveilla avec des caresses sur son dos, et sourit tendrement.

-Tu es belle. Souffla June en l'enlaçant, se pressant contre son dos, pour embrasser son visage. Et douce. Et adorable. Et tellement bien. Murmura-t-elle, faisant sourire la jeune femme. Et un super coup. Ajouta-t-elle dans son oreille.

-Sûre? Marmonna la blonde en se tournant contre elle. Tu penses vraiment être capable de te suffire de moi pour longtemps?

-J'ai jamais été aussi épuisée et bien qu'hier soir. Je crois qu'aimer la personne avec qui on couche, provoque plus de plaisir. Remarqua June, pensive.

-Répète ça un coup. S'étonna Naomi.

-Pourquoi? Interrogea la brune.

-Je suis pas réveillée, ou tu as dis que tu m'aimais de manière subtile? Argua la blonde.

-Je l'ai dis, mais je l'ai dit hier aussi. Remarqua June.

-À aucun moment. Je l'ai dis, mais pas toi. Sourit Naomi. Elle se redressa pour plaquer ses lèvres sur les siennes, ne lui laissant pas le temps de répondre. Allez on doit se lever ou on sera en retard au travail.

-Il me faut une douche, c'est vital avec toute ces heures de sexe cette nuit. Souffla la brune. Je peux?

-Vas y. J'irais après. Proposa la blonde.

Les deux femmes se préparèrent tour à tour, avant de se retrouver autour d'un café dans la voiture.

-Ce soir je t'emmène diner, si tu es libre. Proposa June.

-Je suis libre. On va où? Questionna la blonde, avec un léger sourire.

La brune lui offrit un sourire plein de mystère.

Durant plus de trois mois, les deux femmes enchainèrent les soirées, les moments ensemble, les sourires, les nuits de sexe, et June s'ouvrit lentement à la blonde. Elle apprit à lui faire confiance, à être tendre et douce avec elle, à lui parler plus facilement d'elle, et surtout à être accro à elle. Naomi avait elle du mal à réaliser que tout était réel, qu'elle sortait enfin avec la brune, qu'elle couchait avec elle, et l'adorait toujours plus. Au travail, elles s'en tenaient à des relations professionnelles, sauf sur la pause midi, et le soir elles partaient ensemble la plupart du temps, ou pour aller manger ensemble, ou aller chez Naomi, ou partir chacune de leur côté après un baiser. Mais si le soir elles étaient séparées, elles échangeaient par message toute la soirée. Et quand elles passaient leurs soirées ensemble, c'était chez Naomi, et quelques fois chez la brune, mais dans ces cas là, elles ne couchaient pas ensemble, la blonde refusait de faire l'amour chez June, et celle ci comprenait, et se contentait de câlins et de baisers quand elles étaient chez elle. La brune découvrait les avantages d'une relation stable, et elle aimait ça, elle prenait plaisir à coucher avec une seule femme, pour qui en plus elle avait des sentiments, elle aimait lui organiser des petites soirées, des moments ensemble, elle aimait lui voler des baisers et par dessus tout elle aimait avoir quelqu'un avec qui échanger, elle s'intéressait à elle et aimait aussi lui parler.

Ce matin là, Naomi était à son bureau travaillant, alors que la brune était avec une cliente en face d'elle. Cela faisait presque quatre mois qu'elles étaient ensemble et tout allait bien, elles étaient heureuses, et personne au travail ne savait pour elles. Le rendez vous de June se termina et elle ramena la cliente à la porte. Cette dernière fermée, elle vint vers Naomi et s'assit face à elle.

-On sort ce soir? Proposa-t-elle.

-Tu veux faire quoi? Sourit Naomi en tapant son mail.

-Je ne sais pas, je veux juste sortir avec toi. Sourit tendrement la brune.

-Cinéma? Proposa la blonde, sans la regarder.

-D'accord, et je t'invite au restaurant après. Accepta la brune avec un grand sourire, en restant face à elle.

-Pas de travail maître? Demanda Naomi.

-Ne m'appelle pas "maître" tu sais que ça m'excite. Souffla June.

-Va travailler, au lieu de m'aguicher. On était claires, pas de sexe au boulot. Argua la blonde, en la regardant enfin.

-Je sais. Mais il est midi Naomi, on peut prendre une pause. Sourit la brune. Je vais chercher quelque chose. Tu veux quoi?

-Des frites, et un sandwich au fromage grillé. Et n'importe qu'elle boisson sans bulle. Réclama Naomi.

-Tu manges super mal. Soupira June en se relevant. J'y vais, je reviens dans quelques minutes. Prévint-elle en se penchant pour embrasser son front.

Elle quitta le bureau sans voir l'immense sourire qui s'étira sur les lèvres d'Naomi. Après cinq ans et demi à travailler pour la brune, c'était la première fois que June allait chercher le repas pour elle deux, et non seulement pour elle même. Elle revint un quart d'heure après avec le sac de leurs repas, et trouva Naomi installée à la table de réunion, avec deux verres, sur son téléphone. June posa le sac sur la table et vint à califourchon sur les jambes de la blonde, les mains dans sa nuque. Naomi ouvrit la bouche pour protester mais fut coupée.

-Je sais, pas de sexe. Souffla la brune. Mais embrasse moi.

Naomi sourit, les mains sur ses hanches et l'attira dans un long baiser.

-Maintenant laisse moi manger, j'ai faim. Sourit la blonde.

-J'ai pris tout ce que tu voulais. Informa la brune en s'asseyant sur sa chaise, et lui donna son repas. Je sais que tu es très sexy pour t'avoir exploré plus d'une fois de long en large, et pourtant ça fait cinq ans que tu manges des trucs gras. Comment fais tu?

-Tu as remarqué ce que je mange le midi depuis cinq ans? S'étonna Naomi.

-C'est ce que tu retiens de ma phrase? Je t'ai posé une question, et dis que tu étais sexy mais toi tu retiens que je regardais ce que tu mangeais? Argua la brune.

-Oui, je pensais que t'avais jamais fait attention à mes repas. Sourit la blonde en prenant une frite. J'ai un super métabolisme, je grossis pas, et je bois beaucoup et fais du sport. Donc je mange ce que je veux, et j'aime les trucs gras. Répondit-elle finalement en enfournant une énorme bouchée de son sandwich au fromage grillé.

-Tu manges comme une enfant. Soupira June devant sa salade.

-Et toi comme une femme frigide. Elle est triste à mourir ta salade. Remarqua Naomi, provocatrice.

-Laisse la tranquille ma salade, c'est elle qui me permet d'être bien foutue, et qui fait que je te plais. Souffla la brune.

-Tu me plais plus que pour ton corps, June. Argua la blonde. Je t'aime tu sais?

-Et je t'aime aussi. Sourit tendrement June, en tendant la main pour caresser les cheveux blonds. Cet après midi une des filles avec qui j'ai couché va passer, parce qu'elle a une affaire en cours, et que je vais être son avocate. Je préfère te le dire, mais je veux que tu saches que ça signifie absolument rien. Assura-t-elle.

-Tu as proposé ton aide, ou elle l'a demandée? Interrogea Naomi.

-En fait elle la demandée, et je l'ai pas reconnue lors de notre premier entretien. Marmonna la brune, honteuse. Dans son dernier mail, pour son affaire elle l'a précisé. Je me fou d'elle, c'est avec toi que je suis, et c'est toi que je veux longtemps. Tu veux lire les mails?

-Non, j'ai confiance en toi. J'ai mis du temps, mais je te fais confiance maintenant. Assura la blonde. Mais elle j'ai pas confiance, si elle propose un rendez vous au restaurant ou je ne sais pas, comme le font certain client, dis non s'il te plaît. Je sais que les restaurants, ça te rend faible, un diner romantique et à chaque fois j'obtiens tout ce que je veux de toi. Sourit-elle, avant de reprendre son sérieux et d'attendre une réponse.

-Tout nos rendez vous auront lieu ici ou au tribunal. Assura June. Alors tu as confiance en moi?

-Oui, je l'ai réalisé hier soir, quand j'ai eu envie que tu m'attaches à la tête de lit pour me faire l'amour, j'ai besoin d'avoir une pleine confiance en la personne pour ressentir une telle envie. Sourit Naomi.

-Attachée à la tête de lit? Releva la brune, sourire lubrique aux lèvres. Naomi sourit doucement. Rappelles le moi ce soir. Sourit-elle, en se penchant pour embrasser le coin de sa bouche.

-Avec plaisir. Donc on dort chez moi. Réalisa Naomi.

-Je vais déménagé. Assura June. Je veux que tu te sentes bien chez moi.

-Tu sais que vu comme c'est partit entre nous, d'ici quelques mois on va envisager de vivre ensemble, et tu déménageras encore, c'est bête. T'aime pas être chez moi? Demanda la blonde.

-Si, mais j'aime plus être chez moi maintenant. Révéla June en sirotant son café. Le fait que tu ne te sentes pas bien chez moi, fais que je ne m'y sens pas bien non plus. J'ai réalisé à quel point mon appart avait connu des coups d'un soir, et je sais pas, j'ai changé maintenant, et j'ai envie de prendre un nouveau départ. J'ai envie que mon appartement te représente. Expliqua-t-elle.

-Tu as beaucoup changé. Souffla Naomi.

-J'ai évolué, j'ai arrêté d'avoir peur et je t'ai fais confiance. Sourit June.

-Ok, c'est précipité mais j'ai eu une idée. On cherche un appart' ensemble, tu commenceras par vivre seule dedans, et quand on sera prêtes, j'emménage avec toi. Proposa la blonde, avec un sourire. Tentée?

-Oui. Très. Sourit la brune.

Trois semaines et demie plus tard, les deux femmes visitaient un appartement. Grand, spacieux, un salon et une cuisine séparés par le comptoir, une grande salle de bain lumineuse, une chambre sublime et une autre pièce qui pouvait être un bureau ou une chambre d'amis, ça restait à définir. Après en avoir fait le tour, elles se retrouvèrent avec l'agent immobilier dans le salon, avant que celle ci ne s'échappe son téléphone sonnant.

-Qu'en penses tu chérie? Demanda June.

La blonde ne pu s'empêcher de sourire, une semaine qu'elle l'appelait ainsi et ça lui plaisait véritablement.

-Je l'aime bien. Répondit, la blonde, le bout de ses doigts liés à ceux de l'avocate, son bras tendu, ne voulant pas la lâcher, mais devant la grande baie vitrée. Tu as une belle vue en tout cas. Tu serais bien ici non? Remarqua-t-elle en regardant la vue, l'appartement était au dix neuvième, en haut de l'immeuble, et la ville s'étendait devant elle.

-Je crois oui. Acquiesça June, en déliant leurs mains pour se coller à son dos en regardant la vue. Je me vois bien, prendre des bains avec toi ici. Et cuisiner pour toi. Regarder nos séries sous un plaid dans un grand canapé. La blonde souriait en caressant les bras autour de son ventre. Et puis, elle se pencha à son oreille, je me vois déjà te faire l'amour contre cette baie vitrée. Murmura-t-elle en venant mordre son lobe.

-Prends le. Geignit Naomi.

-Tu t'y sentiras bien aussi? S'assura June, redevenant toute délicate, et embrassant sa joue.

-Oui très bien, je vais passer tout mon temps ici. Sourit la blonde.

-Alors emménage directement. Gloussa la brune.

Surprise, Naomi se tourna pour regarder la jeune femme dans les yeux, elle remarqua son grand sourire, mais releva la pointe de sincérité dans ses yeux.

-Es tu sérieuse? Tu voudrais que j'emménage maintenant? Demanda-t-elle.

-J'ai plus envie de te quitter Naomi. Ça m'énerve quand tu files après le travail en me disant "à demain", ou quand tu me remercies pour le diner, avant qu'on parte chacune de notre côté. On est ensemble depuis plus de cinq mois, et je suis éperdument amoureuse de toi depuis quoi? Quatre mois et beaucoup de jours? Sourit la brune, amusée, malgré son sérieux. Viens vivre chez nous, je veux pas acheter l'appart pour moi, je le veux pour nous, maintenant, ensemble. Dis moi oui. Supplia-t-elle, les bras serrés autour des épaules de la blonde.

Cette dernière se hissa sur la pointe des pieds, pour égaler les talons, et captura ses lèvres.

-On fait quoi de la pièce vacante alors? Sourit-elle, en mordillant sa lèvre inférieure.

-Ça veut dire oui? Tu vas emménager? S'emballa June.

-Mon bail se termine dans deux mois ça tombe bien. Sourit Naomi. Je me dis qu'on pourrais emménager ici alors. Souffla-t-elle. Sa compagne hocha la tête avant de venir l'embrasser. Bon pour cette pièce on fait quoi?

-Je me disais...elle se racla la gorge, une chambre. Fit-elle en appuyant sur le dernier mot.

-Une chambre d'amis? Mais on a pas d'amis. Rit la blonde.

-Je pensais pas à une chambre d'amis. Répondit la brune.

-Une chambre pour ta mère? Je sais que vivre seule la pèse mais je ne suis pas sûre que se soit une super idée pour notre début de vie ensemble. Argua Naomi, en fronçant les sourcils.

-Jamais je nous imposerais ça, en plus je risquerais de péter un plomb avec elle toujours chez nous. Avoua June. Je ne pensais pas à une chambre pour ma mère.

-Alors quoi? Pour ta soeur? Tes neveux? Je suis perdue là. Reconnu Naomi.

-Laisse tomber c'était stupide. Soupira June en la lâchant.

-Mais attend, June! Appela la blonde en la suivant vers l'extérieur, avait de voir leur agent immobilier. Elle se tut laissant la brune gérer pour les derniers points pour avoir l'appartement, et puis toutes les trois elles redescendirent. Naomi profita de l'ascenseur pour glisser sa main dans celles de la brune, et une fois seules dans la voiture, elle empêcha June de démarrer. Dis moi maintenant. Je ne te jugerais jamais, parle moi.

-C'était débile. J'aurais pas du oublions. Soupira la brune.

Naomi grogna, et d'un geste rapide elle attrapa la manette pour faire reculer le siège et ceci fait, elle s'installa à califourchon sur sa compagne, pour encadrer son visage de ses mains. Elle voyait bien que June avait peur, alors de ses pouces elle vint caresser ses pommettes avant de venir tendrement l'embrasser.

-Ma June. Souffla-t-elle posant un baiser du bout des lèvres. Mon coeur, parle moi, c'est moi, je ne te juge pour rien, t'aime pour tout, n'ai pas peur. Murmura-t-elle.

-J'ai pensé, marmonna la brune hésitante, c'était sur l'instant, on parlait d'avenir, d'engagement, alors je me suis laissée emporter.

-Et tu en as le droit, j'aime que tu penses notre avenir, je ne veux jamais te presser ou t'effrayer, alors je ne propose rien, mais si tu veux quelque chose, dis moi. Encouragea Naomi, la rassurant.

-Je pensais, elle soupira, à une chambre d'enfant. Lâcha-t-elle finalement dans un murmure.

Naomi sourit, et l'embrassa un peu plus.

-De bébé ou d'enfant? Demanda-t-elle.

-D'enfant mais pas trop vieux. Répondit la brune. Cinq ans maximum.

-Tu veux adopter un enfant avec moi? S'assura la blonde avec un grand sourire.

-Je voudrais donner à un enfant la chance que tu n'as pas eu. Et je veux ça avec toi, oui. Acquiesça June. Tu voudrais?

-J'adorerais. Sourit Naomi. Je vous aimes Maitre Williams.

-Moi aussi Mademoiselle Adler. Sourit la brune, retombant dans les appellations du début.

S'en suivit un baiser, un très long baiser scellant ces idées d'avenir comme quelque chose à venir. Et puis elles furent coupées par la sonnerie du téléphone de la brune, qui décrocha. L'agent immobilière lui annonçait qu'elles pouvaient emménager dans trois semaines, alors en rentrant chez la brune elles commencèrent à faire des paquets, emballant le passé pour aller vers le futur.

Il était sept heure et demi, et Naomi était déjà là, assise à son bureau, son ordinateur allumé, le dossier ouvert devant elle pour faire les retranscriptions demandées par sa patronne. Elle aimait son travail, du haut de ses vingt sept ans, elle avait une vie qui lui plaisait entièrement ou presque. Alors qu'elle était concentrée sur le texte à rédiger pour le rapport de ce dossier, le téléphone du bureau sonna, pour la deuxième fois depuis son arrivée une demie heure plus tôt.

*Bureau de June Williams.* Annonça-t-elle en décrochant. Elle répondait tellement ça qui lui arrivait de le faire des fois quand elle décrochait son téléphone personnel.

*Bonjour, je suis Annie Fischer, pouvez me passer June?* Demanda la femme.

*Elle n'est pas là, puis je passer un message? Avez vous une affaire en cours?* Interrogea la blonde, très professionnelle.

*Oh...heu...non...je..je suis une...une amie de June.*Naomi retint un soupir d'agacement. Ce n'était ni la première, ni la dernière femme qui appelait comme amie de June, et ça l'insupportait de plus en plus. *Elle devait me rappeler hier et ne l'a pas fait. Alors, je me demandais si-*

*Je passerais le message. Au revoir, bonne journée.* Termina Naomi, avant de raccrocher.

Elle attrapa vivement un papier, écrivit le nom de cette femme rageusement, et avec un autre sur lequel était écrit Belle French, elle se leva, traversa la pièce et alla les coller sur le bureau de sa patronne, qui était en retard. Quelque chose de rare, Naomi travaillait pour elle depuis cinq ans, elle connaissait chaque détail d'elle, et l'avait vu trois fois en retard. La première c'était le jour où elle avait appris la mort de son père. La seconde était après un retour de voyage qui avait provoqué un décalage de réveil et donc son retard. Et puis la dernière fois c'était à cause d'un accrochage en voiture. Seulement à chacun de ces retards, elle prévenait, d'un appel ou d'un message, mais elle ne laissait pas un silence ainsi. Debout, elle regardait les deux post it avec des noms féminins. Et si sa patronne était en retard à cause d'une femme? June Williams était une grande avocate, reconnue, très demandée, excellente à la barre et la blonde se savait chanceuse de travailler pour elle. Mais ce que personne ne savait, c'est que June était de un intéressée uniquement par les femmes et jamais par les hommes, mais surtout c'était une coureuse de jupons, elle n'avait aucune relation sérieuse, passait de femme en femme, et brisait des coeurs s'en même y faire attention. Elle ne rappelait jamais, ou alors elle le faisait dans le simple but de recoucher avec la concernée, et en aucun cas pour un rencard ou un moment ensemble. Naomi connaissait sa méthode, c'était ainsi depuis cinq ans, un bourreau des coeurs, et si la blonde le savait c'est parce que presque tout les jours une des conquête de June appelait parce "elle ne m'a pas rappelée". C'était au début triste, aujourd'hui quelque chose d'horripilant. Naomi ne supportait plus ces post it avec des noms féminins. Il y en avait tellement qu'Naomi avait fini par attribuer une couleur de post it à ces coups de fils de désespérées. Et pour pousser l'ironie la blonde avait choisit la couleur rose. Il fallait bien qu'elle s'amuse, même si aujourd'hui ça ne l'amusait plus. À son bureau, elle se remit à sa retranscription, la boule douloureuse au ventre. Être la secrétaire de la grande avocate était un travail génial, mais être la secrétaire d'une briseuse de coeur était détestable, surtout quand on avait eu la bonne idée de tomber amoureuse de celle ci. Soudain, huit heure approchant, la porte du bureau s'ouvrit, et June entra.

-Madame Williams. Salua la blonde.

-Mademoiselle Adler. Sourit doucement June. Heureuse de voir enfin une personne compétente et non agaçante. Naomi ne pu retenir un petit sourire. La brune regarda sa montre. Je suis en retard, j'étais retenue contre mon gré.

-Je dois m'inquiéter? Demanda la secrétaire avec un sourire amusé.

-Non, pas du tout miss Adler, je m'en sors. Sourit la brune. Des appels à mon absence? Interrogea-t-elle en allant vers son bureau où elle posa ses affaires.

-Deux. Noms sur votre bureau. Répondit amèrement la blonde. Pas des affaires ni en cours ni à venir.

Du coin de l'oeil elle vit June attraper les post it et lire les noms, avant de soupirer et de marmonner quelque chose pour elle-même, puis de froisser les deux papiers ensemble et de les jeter. Une part d'elle était ravie de voir ça, cela voulait dire qu'elle n'était pas attacher aux deux jeunes femmes, et à chaque fois qu'elle réalisait ça elle était un peu heureuse, mais une part d'elle savait ce que ça voulait dire, les deux femmes allaient rappeler plus d'une fois et comme les trois quart des conquêtes de June n'avait pas son numéro personnel mais celui du bureau -pour que la brune ne soit pas harceler- c'est elle, sa secrétaire, trop dévouée, qui allait devoir gérer les appels et les femmes au coeur brisé.

-Que dois je leurs dire si elles rappellent? Demanda-t-elle l'air de rien, les yeux rivés sur son ordinateur.

-De ne pas rappeler. Répondit June en s'installant derrière son bureau.

-Ça ne marche pas. Ça ne marche avec aucune de vos conquête maître. Argua Naomi.

-Seriez vous en train de me juger? Grogna la brune.

-Bien sur que non, je tiens trop à mon job pour oser. Répondit la blonde en relevant les yeux pour la regarder. Mais je sais, par expérience, appuya-t-elle, que un « ne rappelez plus » ne marche pas, elles ne comprennent pas que vous ne voulez plus d'elles. Je sais pas comment vous vous y prenez madame Williams, mais vous les envoûtez. Alors je répète ma question, que dois je leur dire?

-Dites leurs clairement de ne pas rappelez, que je ne le ferais pas non plus, et que si elle le font en tant qu'avocate je les attaque pour harcèlement. Gronda June.

-Bien. Accepta Naomi.

Et puis le silence, l'avocate se plongea dans ses dossiers, et Naomi continua de travailler. Sa patronne avait trente cinq ans, huit ans de plus qu'elle et pourtant niveau relation et sentiments la plus mature des deux étaient clairement la blonde. Elle n'avait peut-être pas eu de relation depuis un moment mais c'est parce qu'elle l'avait choisi, parce qu'elle s'était rendue compte qu'elle était raide dingue amoureuse de sa patronne et elle ne voulait pas sortir avec une femme autre, elle ne voulait pas d'une relation de remplacement, elle voulait quelque chose de fort et sincère. Cette femme, sa patronne, était sa faiblesse, et elle lui gâchait la vie sans même le savoir. Elle arrivait à la haïr tout autant qu'elle l'aimait.

Durant la journée, elles n'échangèrent qu'à propos de travail, avant de partir chacune de leurs côtés. Le lendemain, June arriva tôt, très tôt, puisque lorsque la blonde arriva un peu après sept heure, elle était déjà plongée dans le travail. Naomi la salua rapidement, lui offrit un café avant de prendre sa place, pour taper les dossiers et gérer l'emploi du temps de la brune. Seulement, à sept heure le soir, des coups se firent entendre sur la porte, avant que celle ci ne s'ouvre, laissant voir une grande blonde élégante, sourire charmeur aux lèvres.

-Bonjour. Je peux vous aider? Proposa poliment Naomi.

-Merci. Fit la femme en la regardant à peine. June, prête?

-Oui Lindsay. On va où ce soir? Demanda la brune.

-Le bar sur la quinzième. Soirée pour femmes. Tu vas trouver un nouveau coeur à briser. S'amusa l'arrivante.

-Très drôle. Soupira June en rangeant ses affaires. Miss Adler, je serais à l'heure demain, vous êtes bien à jour dans les dossiers, ne travaillez pas trop tard, profitez de votre soirée pour sortir ou avec votre copain. Fit-elle, dans l'intention d'être aimable.

-Mon copain? Gloussa Naomi en se levant pour préparer. Alors vous qui avez des relations avec des dizaines de femmes, vous n'êtes même pas capable de remarquer quand une femme qui travaille à vos côtés est du même bord que vous. Soupira-t-elle, bluffant la brune par sa franchise. Bonne soirée à vous maître, madame. Salua Naomi en quittant le bureau avec des dossiers.

Elle devait aller faire quelques photocopies, mais ça aurait pu attendre, seulement c'était une bonne excuse pour quitter le bureau après sa franchise un peu trop osée face à sa boss. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Récupérer les appels des coups d'un soir de la brune était déjà douloureux, mais la voir sortir avec son amie pour aller trouver une nouvelle victime, était trop pour elle, et la goutte d'eau avait été de savoir que la femme n'avait même pas pensé à elle comme plan potentiel. Naomi savait -parce qu'on lui avait déjà dit- qu'elle était un cliché ambulant. Les cheveux au carré, un style à la garçon manqué, d'après ses ex émanait d'elle une onde qui disait clairement "j'aime les femmes", elle ne savaient pas exactement d'où ça venait, à quoi ça tenait, mais elle savait que s'était quelque chose de réel puisque tout le monde lui disait. Mais June s'intéressait si peu à elle, qu'elle ne l'avait pas remarqué. Quand elle retourna au bureau, ce dernier était vide, et elle ramassa tout, avant d'éteindre les ordinateurs et avant de partir elle alla au bureau de sa patronne pour regarder. Comme toujours, pas de photos, pas d'objets personnel, que le travail. Elle n'avait pas autre chose dans sa vie que le travail et ses coups d'un soir. Épuisée et agacée, elle attrapa ses affaires et quitta le bureau, le fermant à clé.

Le lendemain, elle arriva tôt au bureau, la première, une fois de plus. Elle avança alluma les lampes et se mit derrière son bureau pour se mettre au travail. Et le téléphone sonna une fois de plus.

*Bureau de June Williams.* Décrocha-t-elle.

*Bonjour, pourriez vous me passer June?* Demanda la femme de l'autre côté.

*Et vous êtes?*

*Maxine Lucas.* Répondit la personne. *Et vous? Je peux savoir?* Fit-elle rapidement.

*Madame Williams n'est pas là. J'en déduis que ne connaissant pas mon poste ni mon nom, vous n'avez aucune affaire en cours, par conséquent je vous conseille d'appeler plus tard dans la matinée et votre amante sera là.* Grogna Naomi. *Au revoir.*

Elle claqua le téléphone, et grogna un moment avant de se remettre à travailler, ses sourcils incapables de bouger, exprimant sa colère. Elle ne supportait plus d'être celle qui s'occupait d'envoyer bouler les amantes de la jeune femme. June arriva à l'heure et fut surprise de voir la blonde déjà là.

-Oh bonjour Miss Adler, je ne pensais pas vous trouvez là. Remarqua-t-elle.

-Je n'arrivais pas à dormir, autant venir là. Marmonna Naomi.

-Bien. Acquiesça la brune, sans voir son attitude. Des appels?

-Maxine Lucas, je lui ai dis de vous rappeler plus tard. Grogna la blonde.

-Vous lui avez dit de rappeler? S'étonna June en la fixant, alors que la jeune femme rangeait ses papiers. Pourquoi ne vous lui avez vous pas dit de ne pas rappelez?

-Parce que c'est pas mon job! S'exclama Naomi en relevant les yeux, claquants les dossiers sur le bureau. Je reste professionnel. Articula-t-elle. Cela fait cinq ans que je bosse pour vous, en plus de pas faire attention à moi, je vous aide avec les femmes que vous abandonnez. J'ai du larguer une centaine de femmes pour vous. Je suis à bout. Vous aider quelques fois ok, mais le faire tout le temps, non! C'est pas mon job. Alors à partir de maintenant, je fais mon travail, et vous transfert tout les appels non professionnel. Si vous êtes pas là, je leurs donne votre numéro personnel. Déclara-t-elle avant de prendre la pile de dossiers pour se tourner vers la bibliothèque derrière elle et de ranger les dossiers.

Abasourdie, et ne sachant pas comment réagir, June se contenta de tourner les talons pour aller à son bureau et se plonger dans le travail. Elle n'avait jamais vu Naomi comme ça, c'était à la fois surprenant, et à la fois normal, elle avait raison, elle lui en demandait trop. C'était sa secrétaire, elle n'avait pas à lui demander de gérer les appels personnels. Malgré tout elle sentait que derrière tout ça se cachait quelque chose, une autre motivation que le fait de vouloir faire seulement son travail. Peut-être que Lindsay avait raison, la veille au bar elle lui avait fait remarqué qu'Naomi craquait pour elle, et elle n'avait pas voulu y croire, ça lui paraissait trop illogique, c'était seulement sa secrétaire et sa greffière, très douée dans son métier, mais rien de plus, mais si elle, elle aurait apprécié plus. Seulement avec la situation qui se présentait ce matin, elle remettait tout en cause, peut-être que si finalement, peut-être qu'elle n'avait rien vu avant mais que oui Naomi craquait pour elle. Peut-être avait elle une chance avec la blonde. June n'avait jamais envisagé de la charmer, au de la du rapport professionnel, Naomi était différente, calme et douce, elle s'intéressait à elle et la brune se sentait bien en sa présence. June travailla sans relâche, mais sans pouvoir s'empêcher de penser à sa secrétaire, essayant de la comprendre, mais aussi de comprendre pourquoi ça la perturbait autant, mais elle savait au fond, elle savait que Naomi ne faisait pas que lui plaire. Depuis quelques temps maintenant elle savait qu'elle avait des sentiments pour elle. Et en plus de ça, elle détestait qu'Naomi lui en veuille.

À midi, la blonde se leva prenant son sac.

-Je serais de retour dans quarante cinq minutes. Prévint-elle.

-Où allez vous? Demanda June.

-C'est ma pause midi, et ma vie privée. Marmonna sèchement Naomi en mettant sa veste en cuir avant de filer.

La porte fermée derrière elle, elle soupira profondément, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle avait été sèche avec sa patronne, et celle qu'elle aimait. Elle était arrivée à bout de nerf, à cause de ses sentiments mais surtout des conquêtes et des coups de téléphone de toutes ces femmes dépendantes de June. En plus d'être jalouse elle se sentait bête, elle était tombée amoureuse de la femme la plus inaccessible du monde. Elle n'avait maintenant rien à faire, elle avait trouvé cette excuse de la pause midi parce qu'elle voulait souffler et provoquer un peu plus. Elle se décida alors à aller manger en face du bureau, et elle ne pu s'empêcher de prendre deux cafés. Quand elle revint, June mangeait sa salade, et elle s'approcha sans un mot pour poser sa tasse devant la brune, avant d'aller s'asseoir.

-Merci. Souffla June, surprise.

Naomi ne dit rien et se mit de suite au travail. La brune resta à la regarder du coin de l'oeil en travaillant, elle comprenait trop de chose trop rapidement, et elle ne savait pas gérer. Tout ce qui était émotion et sentiment c'était une catastrophe. Elle était avocate, la loi, les règles, la débrouillardise, les discours, la politique, ça elle savait. Mais tout ce qui était affectif et social, elle était une catastrophe d'où ses nombreuses conquêtes, car le sexe et les coeurs brisés elle savait gérer. Mais là c'était Naomi, et elle ne voulait pas lui faire de mal, bien au contraire. Alors le soir venu, elle rangea tout et se leva, elle prit une chaise et s'installa face au bureau de sa secrétaire qui tapait sur le clavier, et qui se stoppa en la voyant s'installer.

-Un problème? Interrogea Naomi.

-La journée est finie vous savez. Remarqua la brune, ne sachant pas comment commencer.

-Je veux terminer ce rapport. Et j'ai rien à faire hors d'ici, alors autant rester. Déclara la blonde, en tentant de l'oublier et de se remettre au travail.

-Pourrions nous discuter alors? Demanda June.

-Laissez moi deux minutes. Réclama Naomi, en finissant de taper son texte. Ceci fait elle éteignit l'ordinateur et se tourna pour regarder l'avocate. Je vous écoute.

-Je peux comprendre que vous m'en vouliez de vous avoir fait gérer ma vie privée, pendant cinq ans, et je voudrais m'excuser auprès de vous pour ça. Commença June.

-Et moi je voudrais m'excuser d'avoir craqué ce matin alors que j'avais jamais rien dis avant, vous ne pouviez pas deviner si je ne parlais pas. Reconnu Naomi.

-Je voulais aussi vous dire que j'ai réalisé quelque chose aujourd'hui. Reprit la brune. Lindsay m'a fait remarqué hier soir, mais je ne la croyais pas. Est ce que...dites moi si j'ai raison s'il vous plaît, est ce que votre réaction était aussi motivée par la jalousie? Osa-t-elle. Elle vit les joues d'Naomi rougir, et la jeune femme baisser le regard. Je suis désolée de ne jamais avoir remarqué votre attirance envers moi.

Naomi plaça sa main tendue entre elle, et la brune se tut de suite. Elle était pas capable d'entendre ça. Elle prit une minute, et releva la tête.

-Vous savez une seule chose sur moi ou ma vie? Demanda-t-elle. Autre que je suis attirée par les femmes.

-Je sais que... Tenta de trouver la brune.

-Non, vous ne savez rien. Reprit rapidement Naomi. Alors que moi je sais que que vous avez une mère stricte mais fière de votre réussite qui accepte votre homosexualité mais qui a eu du mal. Je sais aussi que votre père est décédé il y trois ans, que votre soeur est mariée et a deux enfants, que vous avez été élevées ensemble mais que vous n'avez pas le même père. Je connais vos informations bancaires et celle de sécurité sociale. Je sais que votre anniversaire est le premier février et que vous essayez d'éviter de le fêter. Que Lindsay est votre meilleure amie, que vous vous êtes connues à la fac, et que c'est la seule personne en dehors de votre famille à qui vous faites confiance. Je connais votre parcours d'études en détail, et vos envies d'avenir professionnel. Je sais aussi que en dehors du travail, vous aimez vous taper tout ce qui bouge, aller au musée, faire des expositions, vous balader sans but, et lire des livres. Et malgré votre apparence froide et dure à cuire, ce que vous aimez le plus c'est les romans et les films romantiques, et vous caler devant un feu de cheminée avec un bon livre et un thé. Et puis je sais aussi que malgré votre capacité à repousser tout sentiment, vous avez envie de trouver la femme qui vous correspond, l'amour de votre vie, mais que vous avez trop peur de prendre le risque d'entamer une vraie relation. Et je sais encore plein de chose, mais je vais m'arrêter avant de ne plus avoir de souffle. Termina la blonde sous l'air ahuri de la brune.

-Mais..je..Comment vous pouvez savoir tout ça? Demanda June.

-Je travaille pour vous depuis cinq ans! Je vous observe, vous écoute, et vous traduit aussi, parce que des fois personne ne vous comprend mais moi si. De plus quand votre mère, votre soeur ou votre meilleure amie passent ici, je deviens invisible pour vous et vous parlez librement, résultat quelques petites choses vous échappent. Naomi se tut et la fixa. Je fais simplement attention à vous.

-C'est impressionnant. Souffla la brune.

-Peut-être et pourtant je suis une idiote. Soupira la blonde en attrapant son sac qu'elle mit sur ses genoux.

-Non vous ne l'êtes pas. Refusa catégoriquement June.

-Et si je le suis. Je suis comme toute ces andouilles qui appellent chaque jour en pensant que vous allez craquer pour elles. Marmonna Naomi.

-Qu'est ce que vous voulez dire? Interrogea la brune.

-Que je suis une belle idiote d'être tombée amoureuse de vous, alors que vous m'avez même pas remarquer. Lâcha finalement la blonde en se levant, sac en main, attrapant sa veste sur le dossier de sa chaise.

Elle contourna son bureau mais avant qu'elle ne soit à la porte, June attrapa son poignet, la retenant, la tirant, comme pour l'éloigner de la porte, pour pas qu'elle ne s'enfuit. Elle l'obligea à lui faire face, pourtant elle n'osa pas la regarder dans les yeux.

-Je t'ai remarquée dès l'entrevue Naomi, mais tu es si différente de toutes les personnes que je te voulais en secrétaire et rien de plus parce que je savais que tu serais la meilleure et je voulais pas tout gâcher. J'ai insister pour dire vous et pas tu, pour utiliser nos noms et pas nos prénoms, et je ne vous aie jamais invitée à sortir, parce que je voulais garder une distance. Commença June hésitante. Parce que sans cette distance je vous aurais adorée, j'aurais couchée avec vous, j'aurais paniqué et je serais devenue invivable jusqu'à vous virer. Je me connais. Remarqua-t-elle. Et je veux surtout pas que ça arrive. Vous me plaisez beaucoup. Tu me plais beaucoup. Mais la différence c'est que j'ai appris à vous apprécier et je veux pas tout gâcher. J'ai réalisé aujourd'hui que tu m'étais importante. Tu es différente de toutes les autres.

-Je sais pas ce que je dois comprendre. Marmonna Naomi, émue.

La brune lâcha son poignet, et se passa une main dans ses cheveux bruns.

-Tu as raison, je voudrais vivre le grand amour mais j'ai la trouille. Reprit June. J'ai été amoureuse une fois, et j'ai été détruite, et je suis terrifiée à l'idée que ça arrive encore. Et vous Naomi, vous êtes- tu es exceptionnelle. Et je ne sais pas gérer les sentiments ni les relations. Et je voudrais ni te blesser, ni souffrir, ni te perdre. Révéla-t-elle.

-Je viens de passer les cinq dernières années de ma vie à vous admirez tout en recueillant les appels de vous coups d'un soir, je pense avoir de la résistance. Et je compte pas vous faire du mal, ni vous poussez à faire quelque chose que vous ne voulez pas. Assura la blonde. Mais je dois vous dire que si vous trouvez le courage de tout tenter, je peux vous aider avec cette histoire d'incapacité à gérer les sentiments et les relations. Proposa-t-elle avec un léger sourire.

-Je...Je.. June grogna devant sa propre attitude, avant de soupirer. Apprends moi.

-Vraiment? Interrogea Naomi, surprise.

-Oui. Acquiesça la brune.

-Petite précision, si on avance ensemble, je veux pas que tu me quittes en me brisant le coeur au dernier moment pour te mettre en couple avec une fille mieux. Je veux bien t'aider, mais je veux pas faire ça pour rien. Expliqua la blonde.

June la fixa droit dans les yeux avant de venir glisser sa main sur sa joue, se rapprochant lentement d'elle, pour venir déposer un baiser sur le coin de ses lèvres.

-Tu me plais Naomi. Et je crois pas que pour moi il n'y est quelqu'un de mieux. Et je suis désolée d'avoir prit tant de temps à le réaliser. Souffla-t-elle près de son visage.

-Si on commence ensemble, je veux pas être une parmi les autres. Argua Naomi.

-Si on commence ensemble, je ne verrais plus personne d'autre. Les filles avec qui je couche c'est juste...pour me sentir moins seule. Révéla June.

-Et ça marche? Demanda la blonde, en arquant un sourcil.

-Pas du tout. Se plaignit la brune dans une grimace, la lâchant mais restant près d'elle. C'est encore pire. Reconnu-t-elle. Je commence à me dégouter.

-Tu es une belle personne, un peu blessée et perdue, mais une belle personne. Assura Naomi, en glissant une main dans sa nuque. Lentement elle vint chercher un long et tendre baiser, que June lui rendit tout en enlaçant sa taille. Ça fait cinq ans que j'attends ça.

June sourit et vint l'embrasser une seconde fois.

-Je t'offre un verre? Proposa June.

-On va où? Sourit Naomi.

-Là où j'ai jamais emmené personne. Souffla la brune.

Elle attrapa ses affaires, ouvrit un placard et fourra une bouteille dans son sac, enfila sa veste et attrapa deux verres à pieds, sous le regard étonné de sa secrétaire. Elle lui sourit pour toute réponse, avant de l'entrainer vers l'extérieur. Elles quittèrent le bâtiment, et montèrent ensemble dans la Mercedes de la brune. Cette dernière prit la route, durant de longues minutes, s'éloignant avant de finalement s'arrêter sur un petit parking. Elle informa la blonde qu'il fallait un peu marcher, alors côte à côte, la brune tenant deux verres, elles prirent un petit chemin avant de finalement s'arrêter au bord de la rivière. Un banc était là, à quelques centimètres de l'eau et elles s'assirent côte à côte. June déboucha la bouteille, et lui servit un verre pour lui donner, avant de s'en servir un.

-À mon début de formation pour être la bonne petite amie pour te mériter. Sourit June.

Naomi trinqua avec elle, avant de se lancer.

-Alors de un, plus de conquêtes, de deux t'arrêtes de draguer n'importe qui, de trois tu gères dès demain toutes celles qui t'appellent encore. Réclama Naomi.

-Va falloir que je les appelle? Marmonna la brune.

-Oui, et tu leur dis clairement que y aura jamais plus quelque chose. Pour moi. Réclama la blonde apeurée.

-Pour toi. Accepta June. Les deux premières règles se sera pas compliqué d'arrêter. Tenta-t-elle de rassurer.

-Bien. Naomi bu une gorgée de vin. Ensuite, pour que toi et moi on soit un couple et pas des copines de baise, y a plusieurs trucs qui me sont importantes. Réclama-t-elle. La brune l'encouragea à continuer. Il faut que tu t'ouvres, que t'ai pas peur de me dire ce que tu aimes ou non, ce que tu veux ou ne veux pas. Faut que tu me parles de toi aussi.

-C'est pas très facile pour moi, je vais avoir besoin de temps. Reconnu June.

-Je sais. Et tu l'as. Sourit tendrement la blonde. Et puis aussi, il va falloir que tu, comment dire ça. Chercha-t-elle.

-Dis le tout simplement. Poussa la brune.

-Que tu fasses plus attention à moi. Lâcha rapidement Naomi.

-Évidemment. Souffla June en venant caresser sa joue. Et si on égalisait ce soir, tu me dis tout sur toi. Ou plutôt tu me dis les infos sur toi que tu as sur moi. Ça te va? Proposa-t-elle.

-Vraiment? Demanda la blonde.

-J'ai jamais rien voulu savoir sur toi parce que je voulais réussir à me tenir à distance. Je te l'ai dis Naomi, tu m'as toujours rendue bizarre, t'étais seulement différente et tellement unique, je comprenais pas pourquoi je me sentais si tourneboulée auprès de toi. Aujourd'hui je sais que c'est parce que tu est la seule femme dont je peux tomber amoureuse, tu es la femme que j'ai cherché. Révéla la brune. Alors oui Naomi je veux tout savoir de toi.

La blonde sourit tendrement et vint l'embrasser, en posant une main sur sa joue.

-Alors, reprit elle en se reculant, je suis orpheline, j'ai pas eu une seule famille d'accueil correcte, et j'en fais encore des cauchemars aujourd'hui. J'ai du caché mon homosexualité entre mes douze et mes dix huit ans, parce que c'était un risque en foyer, les gamins se maltraitaient. J'ai choisi ce job de secrétaire, parce le droit m'intéresse, j'aime pouvoir aider, mais je ne voulais pas être sur le devant de la scène et en plus j'ai jamais eu les moyens de faire des études. Expliqua-t-elle. Je vis dans un petit deux pièces, ma dernière copine c'était y a quatre ans, depuis j'ai eu un coup d'un soir il y a un an. Je suis complètement raide dingue de toi, et ça m'a bloquée, c'était stupide mais c'est pas grave.

-C'est pas stupide. C'est mieux que de coucher avec n'importe qui. Remarqua June.

-Peut-être, mais ça n'aide pas non plus. Souffla la blonde. Bref, sinon en dehors du travail j'aime les mêmes choses que toi. Sourit-elle timidement. Musée, expo, art, livres, c'est à peu près un bon résumé, mais j'aime aussi les jeux vidéos. Gloussa-t-elle. Oh et je suis bénévole dans un foyer, j'y vais presque tout les week-ends pour passer du temps avec les gosses.

-Non? C'est vrai? Mais c'est génial! S'exclama June. J'adore les enfants.

-Tu adores les enfants? S'étonna Naomi.

-Pourquoi ça t'étonne? Questionna la brune, un peu offusquée.

-Parce que tout ce qui attrait à des relations humaines en dehors du travail n'est pas quelque chose que tu aimes. Tu n'aimes pas discuter avec les gens, faire connaissance et te lier d'amitié. Remarqua la blonde.

-Oui c'est vrai. Mais les enfants c'est pas pareil. Ils attendent pas des preuves de confiance, ou je ne sais quoi, ils t'acceptent comme tu es. J'aime leurs innocence, leurs gentillesse, et je craque devant leurs bouilles. Admit June.

-J'aurais jamais pensé. Sourit Naomi. Je trouve ça adorable.

-Te moque pas. Souffla la brune.

-D'accord. Accepta la blonde sans perdre son sourire. Elles burent en silence quelques minutes. Je dois dire tu ou vous maintenant?

-Tu. Sauf quand on est en rendez vous avec d'autres personnes pour le travail, le vous sera obligatoire. Répondit June. Mais quand on est que toute les deux, dis moi tu je t'en prie. Supplia June en caressant la joue pâle. J'ai été aveugle si longtemps, et tu es si belle. Naomi rougit. Et adorable. J'aurais du oser hein?

-Pourquoi ne l'as tu pas fait? Demanda Naomi.

-J'avais peur. Peur que tu ne ressentes pas la même chose. Peur que après tout soit différent. Les échanges avec toi ont toujours été simples, je me sens bien avec toi, et je voulais surtout pas perdre ça. Reconnu June.

-Viens là. Réclama la blonde en passant son bras libre autour d'elle pour se coller contre elle et poser ses lèvres sur les siennes. Une autre règle. On doit faire une différence entre relation professionnelle et personnelle. Si on s'engueule ça ne doit pas avoir de répercutions sur notre travail. Si ça se passe mal au bureau, ça se passe bien à la maison.

-À la maison? Releva June.

-Façon de dire vie privée. Je suis pas un clichée à ce point, je vais pas te demander d'emménager avec moi dès demain. Gloussa la blonde. Revenons à la règle.

-Je suis d'accord avec toi. Mais on s'est jamais disputé au travail. Remarqua la brune.

-C'est vrai. Mais vu ton caractère et le mien, ainsi que ce début de relation un peu chaotique, je pense que dans notre vie personnelle ça va bouger. S'amusa Naomi.

-J'espère bien, parce que la routine, les relations plan plan c'est pas pour moi. Argua June en caressant la nuque de sa petite amie, en venant encore l'embrasser.

-Malgré tout ce qui c'est passé, et toutes les règles, j'ai très envie de toi. Murmura la blonde.

-Ne dis pas ça, je vais avoir envie de te ramener chez moi. Marmonna la brune toujours contre ses lèvres.

-J'irais pas dans ton lit. Je suis pas une partis les autres. Mais je te ramènerais bien dans mon lit. Souffla Naomi.

-Pause. Coupa June en la regardant dans les yeux. Tu ne viendras jamais chez moi?

-Si pour voir où tu vis, pour un repas, où je ne sais quoi, mais je veux pas toucher ton lit ou ton canapé où tu as ramenée des centaines de filles. Grogna Naomi.

-Je comprends. Je peux déménager aussi. Sourit la brune. Ou alors, on se voit chez toi, et dans quelques mois je déménagerais mais avec toi. Murmura-t-elle.

-Toi t'es le genre de lesbienne qui ramène un carton avec ses affaires au deuxième rendez-vous. C'est toi le cliché en fait. Rit la blonde. Elle vit la moue boudeuse de la femme et se reprit. T'es trop mignonne. Souffla-t-elle en l'embrassant. C'est définitif je te ramène chez moi, allez viens.

Elles se levèrent rapidement, récupérant verres et bouteille, ainsi que leurs sacs, et repartirent à la voiture. June se laissa guider par les direction d'Naomi pour arriver chez elle.

Le lendemain, au réveil, Naomi s'éveilla avec des caresses sur son dos, et sourit tendrement.

-Tu es belle. Souffla June en l'enlaçant, se pressant contre son dos, pour embrasser son visage. Et douce. Et adorable. Et tellement bien. Murmura-t-elle, faisant sourire la jeune femme. Et un super coup. Ajouta-t-elle dans son oreille.

-Sûre? Marmonna la blonde en se tournant contre elle. Tu penses vraiment être capable de te suffire de moi pour longtemps?

-J'ai jamais été aussi épuisée et bien qu'hier soir. Je crois qu'aimer la personne avec qui on couche, provoque plus de plaisir. Remarqua June, pensive.

-Répète ça un coup. S'étonna Naomi.

-Pourquoi? Interrogea la brune.

-Je suis pas réveillée, ou tu as dis que tu m'aimais de manière subtile? Argua la blonde.

-Je l'ai dis, mais je l'ai dit hier aussi. Remarqua June.

-À aucun moment. Je l'ai dis, mais pas toi. Sourit Naomi. Elle se redressa pour plaquer ses lèvres sur les siennes, ne lui laissant pas le temps de répondre. Allez on doit se lever ou on sera en retard au travail.

-Il me faut une douche, c'est vital avec toute ces heures de sexe cette nuit. Souffla la brune. Je peux?

-Vas y. J'irais après. Proposa la blonde.

Les deux femmes se préparèrent tour à tour, avant de se retrouver autour d'un café dans la voiture.

-Ce soir je t'emmène diner, si tu es libre. Proposa June.

-Je suis libre. On va où? Questionna la blonde, avec un léger sourire.

La brune lui offrit un sourire plein de mystère.

Durant plus de trois mois, les deux femmes enchainèrent les soirées, les moments ensemble, les sourires, les nuits de sexe, et June s'ouvrit lentement à la blonde. Elle apprit à lui faire confiance, à être tendre et douce avec elle, à lui parler plus facilement d'elle, et surtout à être accro à elle. Naomi avait elle du mal à réaliser que tout était réel, qu'elle sortait enfin avec la brune, qu'elle couchait avec elle, et l'adorait toujours plus. Au travail, elles s'en tenaient à des relations professionnelles, sauf sur la pause midi, et le soir elles partaient ensemble la plupart du temps, ou pour aller manger ensemble, ou aller chez Naomi, ou partir chacune de leur côté après un baiser. Mais si le soir elles étaient séparées, elles échangeaient par message toute la soirée. Et quand elles passaient leurs soirées ensemble, c'était chez Naomi, et quelques fois chez la brune, mais dans ces cas là, elles ne couchaient pas ensemble, la blonde refusait de faire l'amour chez June, et celle ci comprenait, et se contentait de câlins et de baisers quand elles étaient chez elle. La brune découvrait les avantages d'une relation stable, et elle aimait ça, elle prenait plaisir à coucher avec une seule femme, pour qui en plus elle avait des sentiments, elle aimait lui organiser des petites soirées, des moments ensemble, elle aimait lui voler des baisers et par dessus tout elle aimait avoir quelqu'un avec qui échanger, elle s'intéressait à elle et aimait aussi lui parler.

Ce matin là, Naomi était à son bureau travaillant, alors que la brune était avec une cliente en face d'elle. Cela faisait presque quatre mois qu'elles étaient ensemble et tout allait bien, elles étaient heureuses, et personne au travail ne savait pour elles. Le rendez vous de June se termina et elle ramena la cliente à la porte. Cette dernière fermée, elle vint vers Naomi et s'assit face à elle.

-On sort ce soir? Proposa-t-elle.

-Tu veux faire quoi? Sourit Naomi en tapant son mail.

-Je ne sais pas, je veux juste sortir avec toi. Sourit tendrement la brune.

-Cinéma? Proposa la blonde, sans la regarder.

-D'accord, et je t'invite au restaurant après. Accepta la brune avec un grand sourire, en restant face à elle.

-Pas de travail maître? Demanda Naomi.

-Ne m'appelle pas "maître" tu sais que ça m'excite. Souffla June.

-Va travailler, au lieu de m'aguicher. On était claires, pas de sexe au boulot. Argua la blonde, en la regardant enfin.

-Je sais. Mais il est midi Naomi, on peut prendre une pause. Sourit la brune. Je vais chercher quelque chose. Tu veux quoi?

-Des frites, et un sandwich au fromage grillé. Et n'importe qu'elle boisson sans bulle. Réclama Naomi.

-Tu manges super mal. Soupira June en se relevant. J'y vais, je reviens dans quelques minutes. Prévint-elle en se penchant pour embrasser son front.

Elle quitta le bureau sans voir l'immense sourire qui s'étira sur les lèvres d'Naomi. Après cinq ans et demi à travailler pour la brune, c'était la première fois que June allait chercher le repas pour elle deux, et non seulement pour elle même. Elle revint un quart d'heure après avec le sac de leurs repas, et trouva Naomi installée à la table de réunion, avec deux verres, sur son téléphone. June posa le sac sur la table et vint à califourchon sur les jambes de la blonde, les mains dans sa nuque. Naomi ouvrit la bouche pour protester mais fut coupée.

-Je sais, pas de sexe. Souffla la brune. Mais embrasse moi.

Naomi sourit, les mains sur ses hanches et l'attira dans un long baiser.

-Maintenant laisse moi manger, j'ai faim. Sourit la blonde.

-J'ai pris tout ce que tu voulais. Informa la brune en s'asseyant sur sa chaise, et lui donna son repas. Je sais que tu es très sexy pour t'avoir exploré plus d'une fois de long en large, et pourtant ça fait cinq ans que tu manges des trucs gras. Comment fais tu?

-Tu as remarqué ce que je mange le midi depuis cinq ans? S'étonna Naomi.

-C'est ce que tu retiens de ma phrase? Je t'ai posé une question, et dis que tu étais sexy mais toi tu retiens que je regardais ce que tu mangeais? Argua la brune.

-Oui, je pensais que t'avais jamais fait attention à mes repas. Sourit la blonde en prenant une frite. J'ai un super métabolisme, je grossis pas, et je bois beaucoup et fais du sport. Donc je mange ce que je veux, et j'aime les trucs gras. Répondit-elle finalement en enfournant une énorme bouchée de son sandwich au fromage grillé.

-Tu manges comme une enfant. Soupira June devant sa salade.

-Et toi comme une femme frigide. Elle est triste à mourir ta salade. Remarqua Naomi, provocatrice.

-Laisse la tranquille ma salade, c'est elle qui me permet d'être bien foutue, et qui fait que je te plais. Souffla la brune.

-Tu me plais plus que pour ton corps, June. Argua la blonde. Je t'aime tu sais?

-Et je t'aime aussi. Sourit tendrement June, en tendant la main pour caresser les cheveux blonds. Cet après midi une des filles avec qui j'ai couché va passer, parce qu'elle a une affaire en cours, et que je vais être son avocate. Je préfère te le dire, mais je veux que tu saches que ça signifie absolument rien. Assura-t-elle.

-Tu as proposé ton aide, ou elle l'a demandée? Interrogea Naomi.

-En fait elle la demandée, et je l'ai pas reconnue lors de notre premier entretien. Marmonna la brune, honteuse. Dans son dernier mail, pour son affaire elle l'a précisé. Je me fou d'elle, c'est avec toi que je suis, et c'est toi que je veux longtemps. Tu veux lire les mails?

-Non, j'ai confiance en toi. J'ai mis du temps, mais je te fais confiance maintenant. Assura la blonde. Mais elle j'ai pas confiance, si elle propose un rendez vous au restaurant ou je ne sais pas, comme le font certain client, dis non s'il te plaît. Je sais que les restaurants, ça te rend faible, un diner romantique et à chaque fois j'obtiens tout ce que je veux de toi. Sourit-elle, avant de reprendre son sérieux et d'attendre une réponse.

-Tout nos rendez vous auront lieu ici ou au tribunal. Assura June. Alors tu as confiance en moi?

-Oui, je l'ai réalisé hier soir, quand j'ai eu envie que tu m'attaches à la tête de lit pour me faire l'amour, j'ai besoin d'avoir une pleine confiance en la personne pour ressentir une telle envie. Sourit Naomi.

-Attachée à la tête de lit? Releva la brune, sourire lubrique aux lèvres. Naomi sourit doucement. Rappelles le moi ce soir. Sourit-elle, en se penchant pour embrasser le coin de sa bouche.

-Avec plaisir. Donc on dort chez moi. Réalisa Naomi.

-Je vais déménagé. Assura June. Je veux que tu te sentes bien chez moi.

-Tu sais que vu comme c'est partit entre nous, d'ici quelques mois on va envisager de vivre ensemble, et tu déménageras encore, c'est bête. T'aime pas être chez moi? Demanda la blonde.

-Si, mais j'aime plus être chez moi maintenant. Révéla June en sirotant son café. Le fait que tu ne te sentes pas bien chez moi, fais que je ne m'y sens pas bien non plus. J'ai réalisé à quel point mon appart avait connu des coups d'un soir, et je sais pas, j'ai changé maintenant, et j'ai envie de prendre un nouveau départ. J'ai envie que mon appartement te représente. Expliqua-t-elle.

-Tu as beaucoup changé. Souffla Naomi.

-J'ai évolué, j'ai arrêté d'avoir peur et je t'ai fais confiance. Sourit June.

-Ok, c'est précipité mais j'ai eu une idée. On cherche un appart' ensemble, tu commenceras par vivre seule dedans, et quand on sera prêtes, j'emménage avec toi. Proposa la blonde, avec un sourire. Tentée?

-Oui. Très. Sourit la brune.

Trois semaines et demie plus tard, les deux femmes visitaient un appartement. Grand, spacieux, un salon et une cuisine séparés par le comptoir, une grande salle de bain lumineuse, une chambre sublime et une autre pièce qui pouvait être un bureau ou une chambre d'amis, ça restait à définir. Après en avoir fait le tour, elles se retrouvèrent avec l'agent immobilier dans le salon, avant que celle ci ne s'échappe son téléphone sonnant.

-Qu'en penses tu chérie? Demanda June.

La blonde ne pu s'empêcher de sourire, une semaine qu'elle l'appelait ainsi et ça lui plaisait véritablement.

-Je l'aime bien. Répondit, la blonde, le bout de ses doigts liés à ceux de l'avocate, son bras tendu, ne voulant pas la lâcher, mais devant la grande baie vitrée. Tu as une belle vue en tout cas. Tu serais bien ici non? Remarqua-t-elle en regardant la vue, l'appartement était au dix neuvième, en haut de l'immeuble, et la ville s'étendait devant elle.

-Je crois oui. Acquiesça June, en déliant leurs mains pour se coller à son dos en regardant la vue. Je me vois bien, prendre des bains avec toi ici. Et cuisiner pour toi. Regarder nos séries sous un plaid dans un grand canapé. La blonde souriait en caressant les bras autour de son ventre. Et puis, elle se pencha à son oreille, je me vois déjà te faire l'amour contre cette baie vitrée. Murmura-t-elle en venant mordre son lobe.

-Prends le. Geignit Naomi.

-Tu t'y sentiras bien aussi? S'assura June, redevenant toute délicate, et embrassant sa joue.

-Oui très bien, je vais passer tout mon temps ici. Sourit la blonde.

-Alors emménage directement. Gloussa la brune.

Surprise, Naomi se tourna pour regarder la jeune femme dans les yeux, elle remarqua son grand sourire, mais releva la pointe de sincérité dans ses yeux.

-Es tu sérieuse? Tu voudrais que j'emménage maintenant? Demanda-t-elle.

-J'ai plus envie de te quitter Naomi. Ça m'énerve quand tu files après le travail en me disant "à demain", ou quand tu me remercies pour le diner, avant qu'on parte chacune de notre côté. On est ensemble depuis plus de cinq mois, et je suis éperdument amoureuse de toi depuis quoi? Quatre mois et beaucoup de jours? Sourit la brune, amusée, malgré son sérieux. Viens vivre chez nous, je veux pas acheter l'appart pour moi, je le veux pour nous, maintenant, ensemble. Dis moi oui. Supplia-t-elle, les bras serrés autour des épaules de la blonde.

Cette dernière se hissa sur la pointe des pieds, pour égaler les talons, et captura ses lèvres.

-On fait quoi de la pièce vacante alors? Sourit-elle, en mordillant sa lèvre inférieure.

-Ça veut dire oui? Tu vas emménager? S'emballa June.

-Mon bail se termine dans deux mois ça tombe bien. Sourit Naomi. Je me dis qu'on pourrais emménager ici alors. Souffla-t-elle. Sa compagne hocha la tête avant de venir l'embrasser. Bon pour cette pièce on fait quoi?

-Je me disais...elle se racla la gorge, une chambre. Fit-elle en appuyant sur le dernier mot.

-Une chambre d'amis? Mais on a pas d'amis. Rit la blonde.

-Je pensais pas à une chambre d'amis. Répondit la brune.

-Une chambre pour ta mère? Je sais que vivre seule la pèse mais je ne suis pas sûre que se soit une super idée pour notre début de vie ensemble. Argua Naomi, en fronçant les sourcils.

-Jamais je nous imposerais ça, en plus je risquerais de péter un plomb avec elle toujours chez nous. Avoua June. Je ne pensais pas à une chambre pour ma mère.

-Alors quoi? Pour ta soeur? Tes neveux? Je suis perdue là. Reconnu Naomi.

-Laisse tomber c'était stupide. Soupira June en la lâchant.

-Mais attend, June! Appela la blonde en la suivant vers l'extérieur, avait de voir leur agent immobilier. Elle se tut laissant la brune gérer pour les derniers points pour avoir l'appartement, et puis toutes les trois elles redescendirent. Naomi profita de l'ascenseur pour glisser sa main dans celles de la brune, et une fois seules dans la voiture, elle empêcha June de démarrer. Dis moi maintenant. Je ne te jugerais jamais, parle moi.

-C'était débile. J'aurais pas du oublions. Soupira la brune.

Naomi grogna, et d'un geste rapide elle attrapa la manette pour faire reculer le siège et ceci fait, elle s'installa à califourchon sur sa compagne, pour encadrer son visage de ses mains. Elle voyait bien que June avait peur, alors de ses pouces elle vint caresser ses pommettes avant de venir tendrement l'embrasser.

-Ma June. Souffla-t-elle posant un baiser du bout des lèvres. Mon coeur, parle moi, c'est moi, je ne te juge pour rien, t'aime pour tout, n'ai pas peur. Murmura-t-elle.

-J'ai pensé, marmonna la brune hésitante, c'était sur l'instant, on parlait d'avenir, d'engagement, alors je me suis laissée emporter.

-Et tu en as le droit, j'aime que tu penses notre avenir, je ne veux jamais te presser ou t'effrayer, alors je ne propose rien, mais si tu veux quelque chose, dis moi. Encouragea Naomi, la rassurant.

-Je pensais, elle soupira, à une chambre d'enfant. Lâcha-t-elle finalement dans un murmure.

Naomi sourit, et l'embrassa un peu plus.

-De bébé ou d'enfant? Demanda-t-elle.

-D'enfant mais pas trop vieux. Répondit la brune. Cinq ans maximum.

-Tu veux adopter un enfant avec moi? S'assura la blonde avec un grand sourire.

-Je voudrais donner à un enfant la chance que tu n'as pas eu. Et je veux ça avec toi, oui. Acquiesça June. Tu voudrais?

-J'adorerais. Sourit Naomi. Je vous aimes Maitre Williams.

-Moi aussi Mademoiselle Adler. Sourit la brune, retombant dans les appellations du début.

S'en suivit un baiser, un très long baiser scellant ces idées d'avenir comme quelque chose à venir. Et puis elles furent coupées par la sonnerie du téléphone de la brune, qui décrocha. L'agent immobilière lui annonçait qu'elles pouvaient emménager dans trois semaines, alors en rentrant chez la brune elles commencèrent à faire des paquets, emballant le passé pour aller vers le futur.

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