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5 : Liens familiaux.

Il était deux heures de l'après midi, Naomi travaillait sur un dossier, la brune en plein rendez vous avec un client sur un dossier juste à côté d'elle. Elle se sentait épuisée et usait de toute son énergie pour garder les yeux ouverts. Elle avait très mal dormi la nuit dernière, après quelques heures dans les bras de sa femme, elles avaient fini par s'arrêter et la brune s'était endormie quelques minutes après, mais pas Naomi. Alors elle était allée à la porte de la chambre de ses enfants et les avaient longuement regardé dormir. Cela faisait presque un an qu'ils vivaient avec elles, Erwann avait presque sept ans, et Anaëlle avait cinq ans passé, les deux avaient évolués, plus avenants, plus affectueux et plus heureux. Ils les appelaient mamans depuis peu, et leurs racontaient tout, ils étaient une véritable famille. Les deux femmes avaient signé les papiers d'adoption depuis quelques mois, alors les enfants avaient pris le nom de Williams, tout comme leurs mamans. Quant à l'école, Erwann était en deuxième année d'école primaire, il apprenait à écrire et lire depuis plus d'un an et adorait ça, il était le meilleur de sa classe. Sa soeur, elle, était en grande section, professionnelle du coloriage, elle prenait aussi des cours de danse, à sa demande depuis quelques mois, et adoraient ça, sans parler de ces mamans qui étaient complètement sous le charme de leur blondinette dans un justaucorps virevoltant avec son petit chignon adorable. Les deux grandissaient sans jamais se séparer, heureux, ils aimaient profondément leurs mamans, et le montraient souvent, Anaëlle n'hésitant jamais à faire des dessins de famille, et le fait d'avoir enfin des parents avaient soudés encore plus -si c'était possible- les deux enfants, au plus grand bonheur d'Naomi. Cette dernière était ravie de sa vie, de l'équilibre trouvé, alors maintenant elle avait peur de tout perdre, mais sa femme savait lui prouver chaque jours que l'amour qu'elle recevait n'était pas fait pour s'arrêter.

Mais elle avait perdu le sommeil. Totalement. Depuis plus de deux semaine elle ne dormait pas ou plus, elle n'en savait pas la raison, mais elle passait ses nuits à admirer sa femme et ses enfants, et à lire ou regarder des films, et dans le pire des cas elle travaillait. La brune l'avait surprise deux fois en deux semaines, en se réveillant pour aller aux toilettes elle avait alors vu qu'elle était seule dans le lit, mais quand elle essayait de comprendre ce qu'il se passait Naomi se contentait de dire que tout allait bien. Elle n'avait pas d'explication, alors elle mentait. Et la nuit dernière une fois de plus elle n'avait fait qu'observé les gens qu'elle aimait en entendant leur réveil. Alors en ce début d'après midi elle n'avait qu'une envie s'effondrer sur son bureau et dormir, si aucun client n'avait été là elle l'aurait fait, sa femme l'aurait probablement câlinée pour qu'elle aille mieux. Elle sursauta à la sonnerie du téléphone et vit le discret et furtif regard amusé de sa femme au bureau d'à côté. Elle décrocha rapidement.

*Bureau de Maître Williams. Naomi Adler à l'appareil.* Fit la blonde, n'aimant toujours pas donné son nom de famille de jeune fille, mais c'était mieux, sinon les gens ne comprenait plus qui était Williams, qui était secrétaire et qui était avocate.

*Bonjour, je suis de l'école maternelle de Anaëlle Williams, pourriez vous me passer sa mère.* Se présenta la femme.

*Naomi Williams, mon nom de jeune fille c'est Adler, mais Williams c'est aussi mon nom. Je...Je..Qu'est ce qu'il se passe?* Paniqua la jeune mère.

*Votre fille a pris un coup à la tête, une chute sur le terrain de foot, la tête a percuté le sol. Le médecin de l'école est avec elle, rien de grave à priori, mais il dit qu'elle va devoir rentrer se reposer. Et surtout elle réclame ses mamans.* Informa l'interlocutrice.

*Je..J'arrive tout de suite.* Assura Naomi. Elle raccrocha et se leva, fermant son ordinateur, attrapant son sac, et regarda sa femme. Madame Williams, puis je vous voir quelque seconde s'il vous plaît?

-Bien sûr. Accepta June avant de se tourner vers sa cliente. Je reviens dans deux minutes, excusez moi.

Le couple se dirigea en dehors du bureau, la blonde avec son sac et sa veste. La porte fermée, elles se firent face.

-Anaëlle est tombée, elle s'est cognée la tête, je vais la chercher et la ramener à la maison. Je reviens pas du coup. Informa la blonde.

-Attends, attends, mon bébé s'est blessé?! Paniqua June.

-Je sais pas ce qu'elle a exactement, elle est tombée sur le terrain de foot et cogné la tête à ce que j'ai compris. Expliqua Naomi.

-Ma fille est blessée et tu crois que tu vas y aller sans moi?! S'énerva la brune. Tu m'attends. Ordonna-t-elle.

Naomi alla près de l'ascenseur, l'attendit deux minutes, et vit finalement sa femme en manteau traverser le couloir avec son sac pour prévenir son patron avant de revenir vers sa cliente à qui elle sera la main en s'excusant, et promettant de la rappeler le soir même. Finalement elles descendirent rapidement et allèrent à la voiture, pour vite partir pour l'école. Elles étaient toutes deux mortes de peur à l'idée que leur fille aille mal, même si c'était une égratignure, elles avaient peur, elles lui avaient promis que tout irait parfaitement bien maintenant qu'elle était leur fille, et elles ne voulaient surtout pas que ça devienne un mensonge. Alors à l'école elles demandèrent à la première personne qu'elles trouvèrent pour arriver à l'infirmerie où leur fille était, allongée dans son lit en boule, serrant sa peluche. Le médecin les vit, et s'approcha pour leur parler, mais Naomi l'ignora se précipitant vers sa fille.

-Mon ananas. Souffla-t-elle en s'allongeant rapidement à côté d'elle.

Le surnom était né d'Erwann et était resté depuis pour toute la famille, la petite adorait.

-Maman. Marmonna Anaëlle en relevant le visage vers elle.

-Je suis là ma chérie, tout va bien, promis. Berça Naomi, un bras autour de sa fille.

-J'ai mal à la tête. Pleurnicha l'enfant.

-Je sais. Mais ça passera vite, c'est promis. On va rentrer à la maison et tu vas te reposer. Assura la blonde.

-Maman tu vas rester avec moi? S'assura Anaëlle.

-Mon bébé, on va rester toute les deux avec toi. Intervint June en se rapprochant. Elle se pencha et vint embrasser les cheveux blonds foncés. Tout va bien.

June l'embrassa un peu plus, la rassurant à son tour, et la petite sourit doucement aux deux, ravie de les avoir. La blonde garda un bras autour de sa fille, et tourna la tête vers sa femme.

-Qu'est ce qu'elle a? Demanda-t-elle.

-Une belle bosse et un possible hématome, mais ça va aller. Elle doit se reposer pour éviter les vertiges et les maux de tête trop violents et trop longs. Mais tout va bien. Assura June.

-Tu me le promets? Interrogea Naomi, dévorée par la peur que sa fille souffre.

-Je te le jure. Le médecin me l'a dit, si il se plante je lui fais un procès, et tu sais très bien que je gagne toujours. Tenta d'ironiser la brune pour la rassurer. Elle se pencha et embrassa la blonde.

-Ok, je te fais confiance. On rentre alors? Demanda la blonde.

-Oui, tu la portes, je vais prendre ses affaires. Souffla June en venant l'embrasser une dernière fois, puis de poser ses lèvres sur le front de la petite. On va rentrer à la maison mon amour.

La petite hocha la tête, et rapidement elle se retrouva affalée contre le torse de la blonde, qui la porta dès que June eu récupéré le cartable de sa fille. Le doudou toujours serré dans les bras d'Anaëlle, elles remercièrent le médecin, et quittèrent le bâtiment. Elles traversèrent la cour de l'école remplie d'enfants, c'était l'heure de la récréation depuis quelques minutes. Alors qu'elles étaient près de la grille, sur le point de sortir, elles furent arrêtées par un cri.

-Mamans!

En se tournant, elles virent Erwann arrivé en courant. Elles avaient choisi de les inscrire dans cette école pour leur permettre d'être ensemble puisque ça réunissait une grande section et l'école primaire. Alors le garçon était en pause, et avait vu ses mamans, donc il n'hésita pas une seconde à courir vers les deux femmes et se jeter dans les bras de la brune, serrant sa taille, la tête balancée en arrière.

-Mon coeur. Souffla June en caressant sa tête, un bras autour de lui.

-Pourquoi vous êtes là? Demanda-t-il.

-Ta soeur est tombée, elle a mal à la tête alors on la ramène pour qu'elle se repose. Expliqua la brune.

-Ananas? Interrogea son frère en se mettant sur la pointe des pieds, lâchant June pour s'approcher de sa mère blonde. Tu vas bien? Demanda-t-il en voyant les petits yeux fatigués de sa soeur au dessus de lui.

-Mal à la tête. Marmonna-t-elle. Mais maman et mama elles ont dit que ça irait, je vais à la maison.

-Je peux venir aussi? Réclama-t-il en regardant ses deux mères tour à tour.

-Non chaton, tu restes à l'école, et je viendrais te chercher tout à l'heure. Répondit la blonde.

Elle tenta la moue de chien battu pour les faire craquer, et June se pencha vers lui, les bras autour de son petit corps frêle.

-Erwann, tu restes à l'école, et dans deux heures on vient te chercher. D'ici là ta soeur elle dort, et nous on s'en occupe. D'accord? Demanda la brune.

-Oui mama. Accepta l'enfant un peu déçu.

-Je t'aime mon coeur. Souffla la brune en embrassant lentement son front.

-Moi aussi mama. Murmura Erwann. Elle va bien aller, hein? Demanda-t-il.

-Oui, c'est promis. Retourne jouer avec tes copains, tout va bien. Promit June.

-Maman? Demanda le garçon.

-Anaëlle va se reposer et tout va bien. Va jouer chaton. On t'aime, on te récupère dans deux heures. Promit Naomi.

Rassuré par les deux, il accepta et partit en courant vers son groupe de copain plus loin, pendant que les deux mamans rentraient. En quelques minutes, elles étaient chez elles, et Anaëlle avait retrouvé les bras de la blonde, pour faire le trajet voiture appartement dans l'ascenseur. Une fois chez elles, Naomi alla directement dans la chambre d'enfant pour mettre leur fille dans le lit, sous la couette, en pyjama, dans sa nuée d'oreiller alors que la brune partait en cuisine faire un chocolat chaud. C'était un remède pour la Naomi blessée, et elle avait vite découvert que ça en était un pour ses enfants aussi. Et ça ne loupa aucunement, quand elle entra avec le mug dans la chambre, les yeux de sa fille s'écarquillèrent, ainsi que ceux de sa femme à la vue du deuxième mug.

-C'est pour moi? S'assura Anaëlle.

-Pour toi et maman. Sourit June. Assis toi, pour boire. L'enfant se redressa et elle lui donna. Doucement c'est chaud.

La jeune fille accepta, et souffla doucement sur la boisson, alors que la brune se tournait vers Naomi pour lui donner sa tasse.

-Tu sais que je ne suis pas blessée moi? S'amusa la blonde.

-Je sais mais, c'est pour rassuré la maman paniquée en toi. Confia la brune. Et puis il en restait. Gloussa-t-elle en embrassant son front.

-Je t'aime. Sourit tendrement Naomi.

Un dernier baiser et June s'assit au sol, près de la tête de lit, ce dernier occupé par ses deux blondes favorites. Il fallu pas moins de cinq minutes pour que les mugs soient vides et posés au sol. Anaëlle se dandina pour s'allonger, la couette sur elle, deux doudous dans ses bras.

-Tu veux dormir mon bébé? Proposa June.

-Oui un peu. Répondit la petite. Mais vous restez hein?

-On va aller dans le salon pour que tu dormes au calme et dès que tu as besoin tu viens nous voir ou tu nous appelles d'accord? Expliqua la blonde.

-Vous pouvez laisser la porte ouverte? Marmonna Anaëlle en baillant largement.

-Oui mon coeur on va faire ça. Repose toi. Sourit June en venant embrasser son front.

Les deux femmes se levèrent, la brune prenant les tasses, Naomi ajustant sa couette, pour l'embrasser, et la petite les yeux fermées, presque endormie entendit à peine ses mères sortirent. Quelques minutes après, les deux femmes étaient enlacées sur le canapé, rassurées.

-Faut que tu appelles ta mère mon amour. Remarqua Naomi, contre sa femme, la tête sur son épaule.

-Elle va s'inquiéter, ça sert à rien. Soupira la brune.

-Erwan et Anaëlle adorent leur mamie, Angela est une mamie gaga, elle finira par le savoir, mieux vaut lui dire maintenant. Argua la blonde.

-Je vais l'appeler. Accepta June, dans un soupir. Elle attrapa le téléphone et composa le numéro de sa mère. *Allo maman? C'est June...Tu ne t'inquiètes pas, mais je t'appelle pour te dire que Anaëlle est tombée dans la cour et c'est fait mal à la tête... Mais non, on est pas à l'hôpital, on l'a ramenée à la maison, je voulais juste te prévenir...Maman, tout va bien...Pas besoin de venir, tout va bien, mam-* Elle a raccroché. Soupira-t-elle.

-J'en déduis que dans deux heures ta mère est là. Rit Naomi en se redressant.

-Je pense que oui. Gloussa la brune. Les enfants seront contents de la voir. Pensa-t-elle. On devrait travailler.

-Oui, c'est une idée. Acquiesça Naomi, dans un rire.

La brune toujours assise dans le canapé, soupira, peu motivée, et pourtant elle avait quelques affaires en cours et ne pouvait pas prendre une journée imprévue de pause. Elle sentit sa femme attraper doucement son visage en coupe, pour se pencher sur elle et l'embrasser avec toute la tendresse du monde. Elle sourit à la blonde et se mit debout avec elle.

-Elle va aller bien, hein? S'assura June. Je veux dire, je sais ce qu'on dit les médecins, mais c'est ma petite fille, elle peut pas aller mal, n'est ce pas? Demanda-t-elle.

-Elle ira bien, promis. Gloussa Naomi en la serrant dans ses bras, pour embrasser son front, sans retenir le léger rire qui montait en elle.

-Arrête de te moquer de moi. Gronda la brune dans ses bras.

-Je me moque pas, c'est juste. La blonde sourit et posa son front contre le sien. Elle est loin la dragueuse invétérée des bars. Très loin l'avocate aux coups d'un soir tout les soirs, qui me laissait gérer ses idiotes amoureuses. Disparue la femme qui disait ne pas savoir aimer.

-Comment ne pas t'aimer toi et nos enfants? Et les coups d'un soir ne me manque absolument pas. Argua June, avant de tendrement déposer ses lèvres sur la tempe de la jeune femme. Je vous aime tellement, Naomi.

-Et bien nous aussi, très très fort. Sourit la blonde. Mais maintenant faut travailler sur le dossier d'harcèlement pour lequel tu plaides dans quatre jours.

-Je savais qu'épouser ma secrétaire était une mauvaise idée, je peux pas éviter le travail à la maison avec toi. Plaisanta la brune en allant derrière son bureau.

-T'es un bourreau de travail déjà sans moi, alors m'accuses pas. Gloussa la blonde, s'installant à son propre bureau collé face à celui de sa femme.

June lui lança un regard amusé depuis l'autre côté du bureau, avant d'ouvrir son ordinateur à sa droite, et le dossier de l'affaire à sa gauche. Naomi sortit son ordinateur pour se mettre à gérer les mails en retard et la paperasse. Durant près de deux heures les deux femmes travaillèrent, tout en alternant leurs passages par la chambre des enfants, vérifiant qu'Anaëlle dormait bien, et que la fièvre ne montait pas ou quoi que se soit n'allait pas. Et puis l'heure tournant, Naomi se leva récupérant ses clés et s'approcha pour embrasser sa femme.

-Je vais chercher Erwann, je te laisse. Prévint-elle.

-Fais attention à toi. Souffla June, lunettes sur le nez, crayon tournant entre ses doigts.

-J'ai dix minutes à pieds, je vais pas mourir. Rit la blonde.

Elle s'échappa, fermant la porte sans faire de bruit pour ne pas réveiller sa petite fille, et partit rapidement. Elle marcha à grand pas dans les rues de la ville, et arriva à l'heure -ce qui était mal partit au départ- devant l'école. Quand elle s'arrêta devant la grille, celle ci s'ouvrit, et les enfants sortirent dans tout les sens. Elle cherchait du regard sa petite tête bouclée et blonde, mais n'arrivait pas à la trouver, jusqu'à ce que tout d'un coup..

-MAMAN!

Elle n'eut pas le temps de réaliser, que la masse hurlante percutait ses jambes. Elle retrouva rapidement son équilibre branlant, et gloussa à son énergie, en venant caresser sa tête.

-Salut mon chaton. Sourit-elle. T'as passé une bonne journée?

-Oui, oui. Anaëlle va comment? Elle va bien hein? Elle est là? Et maman?! S'emballa-t-il parlant très fort, faisant rire doucement sa mère.

-Calme toi Erwann, tout va bien. Ta soeur se repose, et maman est resté à la maison. Et en plus de ça mamie va venir à la maison. Répondit tendrement Naomi, en caressant sa joue avec son pouce.

-Pourquoi? Elle vient parce que Anaëlle va très mal? Paniqua l'enfant.

-Mais non, Ananas va très bien, c'est promis. Assura la blonde. Elle se pencha et embrassa son front, avant de sentir son téléphone sonner. Elle l'attrapa et vit un message de sa femme. Le goûter est prêt et nous attend, et ta mamie est là.

-Ok, on rentre vite? Proposa Erwann. Sa mère prit sa main et l'entraina vers la maison. Les premières petites minutes ils marchèrent en silence, et finalement, il regarda la blonde. Maman, je peux te demander quelque chose?

-Bien sur chaton tu peux tout me dire. Encouragea Naomi.

-À l'école aujourd'hui on a parlé des grands-parents et je me suis rendu compte que tout le monde avait deux papy et deux mamies. Avec Anaëlle on a qu'une mamie, pourquoi? Demanda l'enfant.

-Et bien le papa de mama, Harry, il est mort y a quelques années. Commença la blonde. Et moi j'ai jamais eu de parents. Tu te souviens, quand tu es arrivé à l'appartement de June et moi la première fois, je t'en avais parlé? Rappela-t-elle.

-T'avais dit que tu avais vécu dans les foyers. Se souvint Erwann.

-Oui, et moi personne m'a adoptée, alors j'ai pas de parents, et donc pas de grands-parents pour vous. Remarqua Naomi, sa main toujours serrée dans celle de son fils.

-Pourquoi les parents ils choisissent jamais les meilleurs enfants? Marmonna l'enfant.

-C'est pas vrai ça. Avec June on a choisit les meilleurs de tous. On vous a eu toi et ta soeur. Sourit la blonde en passant sa main libre dans les boucles blondes du petit.

-Mais vous vous êtes différentes et mieux. Argua sérieusement Erwann. C'est pas juste que t'es dû grandir seule.

-C'est pas ce qu'il y a de mieux, mais je suis contente. Assura Naomi en s'arrêtant devant l'immeuble. Et tu sais pourquoi? Demanda-t-elle en lui faisant face.

-Non. Reconnu l'enfant.

La blonde se baissa pour mettre son visage face au sien. Elle embrassa son nez, avec un léger sourire.

-Parce que tout ce qui m'est arrivé m'a amené à travailler avec June, puis à me marier avec elle, pour finalement vous trouver toi et Ananas. Sourit-elle. Et je vous aime tellement tu sais.

-Tu nous aimeras toujours? S'assura-t-il.

-Toujours. Je pourrais jamais cesser de vous aimer, c'est promis. Assura Naomi.

Erwann afficha un grand sourire, et s'accrocha à sa mère pour un long câlin. La blonde avait bien remarqué que ses enfants avaient besoin d'être rassurés sur le fait que c'était pour toujours, que jamais elle et June ne cesserait de les aimer. Et elle comprenait entièrement ce comportement, les premières personnes qui avaient éprouvés des sentiments pour elle, avaient fini par fuir à cause de son sentiment d'insécurité, June était la seule personne qui avait su rester là, rester à chaque instant à ses côtés, même quand elle était terrifiée en pleine nuit, parce qu'un cauchemar d'enfant l'avaient réveillée et qu'elle était persuadée que June allait la quitter. Mais elle était restée, avait emménagé avec elle, l'avait épousée, et l'avait aidée à chaque étape pour être une maman à la hauteur. Elle était véritablement la femme de sa vie, sans aucun doute, et la bouille blonde et ronde devant elle, la faisait fondre.

-Maman, j'ai faim. J'ai le droit à un goûter. Réclama Erwann.

-Bien sur mon chaton. Rit Naomi en le tirant doucement dans l'immeuble.

Ils prirent l'ascenseur et arrivèrent dans l'appartement. Alors que la blonde fermait la porte, Angela débarqua, venant du salon, et enlaça son petit fils qui serra ses bras autour d'elle.

-Bonjour chéri, comment vas tu? Fit la femme.

-Salut mamie. Sourit l'enfant. J'ai faim. Répondit-il avant de voir June.

Se détachant de sa grand mère il fit un long bisou à sa mère qui le serra contre elle, et retira finalement son sac à dos.

-Le goûter est prêt, ta mère à tout fait. Et moi je te fais un chocolat chaud. Décida Angela en allant vers la cuisine.

June se pencha vers sa femme pour l'embrasser, et quand elles voulurent entrainer leur fils vers la cuisine, elles le virent filer vers le couloir, pour aller dans la chambre d'enfant. Elles le poursuivirent voulant lui dire de laisser sa soeur dormir, mais arrivées dans la chambre elles le trouvèrent allongé face à sa soeur.

-Ananas, c'est moi. Je suis rentrée de l'école. Réveille toi. Appela-t-il doucement.

Les années de foyer l'avait rendu très protecteur avec sa soeur, la moindre chose qui lui arrivait le terrifiait.

-Mon coeur, tenta June tout bas, laiss-

-Erwann. Marmonna la petite en se réveillant.

-Salut Ananas, tu as mal à la tête encore? Demanda-t-il.

-Non, ça va. J'ai eu le droit à un chocolat chaud avant de dormir. Sourit fièrement l'enfant. Et les mamans sont restés jusqu'à ce que je dorme. Tu sais c'est cool d'être pas bien avec elles. Pas comme avant.

-Maman à dit que se serait plus jamais comme avant. Rappela Erwann. Et tu sais mamie est là, et le goûter est préparé, tu viens?

-Mamie est là?! S'exclama Anaëlle en se redressant vivement. Aïe. Se plaignit-elle en se tenant la tête, la douleur la rattrapant sous la rapidité de son mouvement.

-Chérie. Soupira Naomi en s'approchant. Vas y tout doucement, d'accord?

L'enfant accepta et tendit les bras. Naomi vint l'attraper la souleva pour la caler sur sa hanche. Erwann les suivit, s'agrippant à June, ne voulant pas dire qu'il avait peur, mais ne cachant pas son angoisse. Ils allèrent dans la cuisine, Anaëlle reçu un gros bisous de sa grand mère avant d'être installée au comptoir avec son frère et la blonde. June et sa mère leur servirent le goûter, la brune surveillant attentivement sa fille. Angela remarqua la manière dont elle se mordillait la lèvre, inquiète, et eu l'impression de se voir quand Zelena et June elle même étaient petites. Elle vint s'adosser au meuble à ses côtés et caressa son dos.

-Elle va bien. Les enfants chutent souvent, chérie. Assura-t-elle.

-J'ai eu tellement peur maman. Murmura June. J'ai eu l'impression que quelqu'un me compressait le coeur, que j'étais entrain de la perdre, qu'elle m'échappait.

-Je sais. Souffla Angela. La première fois que tu es tombée et t'es blessée, tu avais même pas quatre ans. Tu marchais bien depuis longtemps, mais ce jour là tu courrais dans la maison, ta soeur à ta poursuite, et tu a dégringolé les quatre marches en pierre menant à la terrasse. J'en ai pleuré. Tu avais mal, tu t'étais égratigné le bras, et tu avais mal à la tête. On est aller à l'hôpital, et ils m'ont assurés que tu allais bien, mais pendant plus d'une semaine je te suivais partout, pour t'empêcher de tomber. Expliqua-t-elle.

-Vraiment? Interrogea la brune.

-Ta soeur, ton père est toi étiez tout mon monde. J'avais besoin que vous alliez bien. Elle regarda alors les trois. Ils sont tout ton monde et font parti du mien, tout ira bien, on va s'en assurer. Promit sa mère.

-Je peux pas vivre sans eux. Naomi, et les enfants c'est...c'est ma force vitale. Si je les perds je me meurs. Marmonna June en se collant un peu plus à sa mère.

Cette dernière la serra contre elle et se pencha pour poser un baiser sur sa tête, cherchant à l'apaiser. Elle voulait l'aider, elle aurait voulu avoir quelqu'un pour l'aider elle aussi quand elle se plantait au début avec Zelena et June.

-Tu es une bonne mère, ma fille. Assura-t-elle. Une très bonne mère, ces enfants étaient perdus et terrifiés au début, aujourd'hui ils sont rayonnants, adorables, plein de vie et toujours prêts à faire plein de choses. Remarqua la femme en continuant de caresser le dos de la jeune femme. Et puis il suffit de les regarder pour voir qu'ils vous aiment presque autant que vous les aimer.

La brune sourit en regardant les trois, et rit en voyant Naomi mettre du chocolat sur le nez de son fils puis les lèvres de sa fille.

-Des fois j'oublie que j'ai pas vécu avec eux les premières années. C'est tellement nos enfants qu'avec Naomi on a l'impression d'avoir vécu leurs premières années. Sourit June.

-Ils sont vos enfants, la question ne se pose pas. Sourit Angela. Et cette Naomi ma chérie, une perle rare, qui t'aime de tout son coeur. Elle laissa un silence, détaillant la blonde. Elle me fait penser à ton père sur bien des choses.

June sourit un peu plus. Son père, Harry était l'homme parfait pour sa mère, le meilleur de tous, alors si elle disait cela, c'est que vraiment Naomi était parfaite, même si elle n'en avait jamais douté. Et puis là, riant avec les enfants, c'était encore plus sûr.

Il était deux heures de l'après midi, Naomi travaillait sur un dossier, la brune en plein rendez vous avec un client sur un dossier juste à côté d'elle. Elle se sentait épuisée et usait de toute son énergie pour garder les yeux ouverts. Elle avait très mal dormi la nuit dernière, après quelques heures dans les bras de sa femme, elles avaient fini par s'arrêter et la brune s'était endormie quelques minutes après, mais pas Naomi. Alors elle était allée à la porte de la chambre de ses enfants et les avaient longuement regardé dormir. Cela faisait presque un an qu'ils vivaient avec elles, Erwann avait presque sept ans, et Anaëlle avait cinq ans passé, les deux avaient évolués, plus avenants, plus affectueux et plus heureux. Ils les appelaient mamans depuis peu, et leurs racontaient tout, ils étaient une véritable famille. Les deux femmes avaient signé les papiers d'adoption depuis quelques mois, alors les enfants avaient pris le nom de Williams, tout comme leurs mamans. Quant à l'école, Erwann était en deuxième année d'école primaire, il apprenait à écrire et lire depuis plus d'un an et adorait ça, il était le meilleur de sa classe. Sa soeur, elle, était en grande section, professionnelle du coloriage, elle prenait aussi des cours de danse, à sa demande depuis quelques mois, et adoraient ça, sans parler de ces mamans qui étaient complètement sous le charme de leur blondinette dans un justaucorps virevoltant avec son petit chignon adorable. Les deux grandissaient sans jamais se séparer, heureux, ils aimaient profondément leurs mamans, et le montraient souvent, Anaëlle n'hésitant jamais à faire des dessins de famille, et le fait d'avoir enfin des parents avaient soudés encore plus -si c'était possible- les deux enfants, au plus grand bonheur d'Naomi. Cette dernière était ravie de sa vie, de l'équilibre trouvé, alors maintenant elle avait peur de tout perdre, mais sa femme savait lui prouver chaque jours que l'amour qu'elle recevait n'était pas fait pour s'arrêter.

Mais elle avait perdu le sommeil. Totalement. Depuis plus de deux semaine elle ne dormait pas ou plus, elle n'en savait pas la raison, mais elle passait ses nuits à admirer sa femme et ses enfants, et à lire ou regarder des films, et dans le pire des cas elle travaillait. La brune l'avait surprise deux fois en deux semaines, en se réveillant pour aller aux toilettes elle avait alors vu qu'elle était seule dans le lit, mais quand elle essayait de comprendre ce qu'il se passait Naomi se contentait de dire que tout allait bien. Elle n'avait pas d'explication, alors elle mentait. Et la nuit dernière une fois de plus elle n'avait fait qu'observé les gens qu'elle aimait en entendant leur réveil. Alors en ce début d'après midi elle n'avait qu'une envie s'effondrer sur son bureau et dormir, si aucun client n'avait été là elle l'aurait fait, sa femme l'aurait probablement câlinée pour qu'elle aille mieux. Elle sursauta à la sonnerie du téléphone et vit le discret et furtif regard amusé de sa femme au bureau d'à côté. Elle décrocha rapidement.

*Bureau de Maître Williams. Naomi Adler à l'appareil.* Fit la blonde, n'aimant toujours pas donné son nom de famille de jeune fille, mais c'était mieux, sinon les gens ne comprenait plus qui était Williams, qui était secrétaire et qui était avocate.

*Bonjour, je suis de l'école maternelle de Anaëlle Williams, pourriez vous me passer sa mère.* Se présenta la femme.

*Naomi Williams, mon nom de jeune fille c'est Adler, mais Williams c'est aussi mon nom. Je...Je..Qu'est ce qu'il se passe?* Paniqua la jeune mère.

*Votre fille a pris un coup à la tête, une chute sur le terrain de foot, la tête a percuté le sol. Le médecin de l'école est avec elle, rien de grave à priori, mais il dit qu'elle va devoir rentrer se reposer. Et surtout elle réclame ses mamans.* Informa l'interlocutrice.

*Je..J'arrive tout de suite.* Assura Naomi. Elle raccrocha et se leva, fermant son ordinateur, attrapant son sac, et regarda sa femme. Madame Williams, puis je vous voir quelque seconde s'il vous plaît?

-Bien sûr. Accepta June avant de se tourner vers sa cliente. Je reviens dans deux minutes, excusez moi.

Le couple se dirigea en dehors du bureau, la blonde avec son sac et sa veste. La porte fermée, elles se firent face.

-Anaëlle est tombée, elle s'est cognée la tête, je vais la chercher et la ramener à la maison. Je reviens pas du coup. Informa la blonde.

-Attends, attends, mon bébé s'est blessé?! Paniqua June.

-Je sais pas ce qu'elle a exactement, elle est tombée sur le terrain de foot et cogné la tête à ce que j'ai compris. Expliqua Naomi.

-Ma fille est blessée et tu crois que tu vas y aller sans moi?! S'énerva la brune. Tu m'attends. Ordonna-t-elle.

Naomi alla près de l'ascenseur, l'attendit deux minutes, et vit finalement sa femme en manteau traverser le couloir avec son sac pour prévenir son patron avant de revenir vers sa cliente à qui elle sera la main en s'excusant, et promettant de la rappeler le soir même. Finalement elles descendirent rapidement et allèrent à la voiture, pour vite partir pour l'école. Elles étaient toutes deux mortes de peur à l'idée que leur fille aille mal, même si c'était une égratignure, elles avaient peur, elles lui avaient promis que tout irait parfaitement bien maintenant qu'elle était leur fille, et elles ne voulaient surtout pas que ça devienne un mensonge. Alors à l'école elles demandèrent à la première personne qu'elles trouvèrent pour arriver à l'infirmerie où leur fille était, allongée dans son lit en boule, serrant sa peluche. Le médecin les vit, et s'approcha pour leur parler, mais Naomi l'ignora se précipitant vers sa fille.

-Mon ananas. Souffla-t-elle en s'allongeant rapidement à côté d'elle.

Le surnom était né d'Erwann et était resté depuis pour toute la famille, la petite adorait.

-Maman. Marmonna Anaëlle en relevant le visage vers elle.

-Je suis là ma chérie, tout va bien, promis. Berça Naomi, un bras autour de sa fille.

-J'ai mal à la tête. Pleurnicha l'enfant.

-Je sais. Mais ça passera vite, c'est promis. On va rentrer à la maison et tu vas te reposer. Assura la blonde.

-Maman tu vas rester avec moi? S'assura Anaëlle.

-Mon bébé, on va rester toute les deux avec toi. Intervint June en se rapprochant. Elle se pencha et vint embrasser les cheveux blonds foncés. Tout va bien.

June l'embrassa un peu plus, la rassurant à son tour, et la petite sourit doucement aux deux, ravie de les avoir. La blonde garda un bras autour de sa fille, et tourna la tête vers sa femme.

-Qu'est ce qu'elle a? Demanda-t-elle.

-Une belle bosse et un possible hématome, mais ça va aller. Elle doit se reposer pour éviter les vertiges et les maux de tête trop violents et trop longs. Mais tout va bien. Assura June.

-Tu me le promets? Interrogea Naomi, dévorée par la peur que sa fille souffre.

-Je te le jure. Le médecin me l'a dit, si il se plante je lui fais un procès, et tu sais très bien que je gagne toujours. Tenta d'ironiser la brune pour la rassurer. Elle se pencha et embrassa la blonde.

-Ok, je te fais confiance. On rentre alors? Demanda la blonde.

-Oui, tu la portes, je vais prendre ses affaires. Souffla June en venant l'embrasser une dernière fois, puis de poser ses lèvres sur le front de la petite. On va rentrer à la maison mon amour.

La petite hocha la tête, et rapidement elle se retrouva affalée contre le torse de la blonde, qui la porta dès que June eu récupéré le cartable de sa fille. Le doudou toujours serré dans les bras d'Anaëlle, elles remercièrent le médecin, et quittèrent le bâtiment. Elles traversèrent la cour de l'école remplie d'enfants, c'était l'heure de la récréation depuis quelques minutes. Alors qu'elles étaient près de la grille, sur le point de sortir, elles furent arrêtées par un cri.

-Mamans!

En se tournant, elles virent Erwann arrivé en courant. Elles avaient choisi de les inscrire dans cette école pour leur permettre d'être ensemble puisque ça réunissait une grande section et l'école primaire. Alors le garçon était en pause, et avait vu ses mamans, donc il n'hésita pas une seconde à courir vers les deux femmes et se jeter dans les bras de la brune, serrant sa taille, la tête balancée en arrière.

-Mon coeur. Souffla June en caressant sa tête, un bras autour de lui.

-Pourquoi vous êtes là? Demanda-t-il.

-Ta soeur est tombée, elle a mal à la tête alors on la ramène pour qu'elle se repose. Expliqua la brune.

-Ananas? Interrogea son frère en se mettant sur la pointe des pieds, lâchant June pour s'approcher de sa mère blonde. Tu vas bien? Demanda-t-il en voyant les petits yeux fatigués de sa soeur au dessus de lui.

-Mal à la tête. Marmonna-t-elle. Mais maman et mama elles ont dit que ça irait, je vais à la maison.

-Je peux venir aussi? Réclama-t-il en regardant ses deux mères tour à tour.

-Non chaton, tu restes à l'école, et je viendrais te chercher tout à l'heure. Répondit la blonde.

Elle tenta la moue de chien battu pour les faire craquer, et June se pencha vers lui, les bras autour de son petit corps frêle.

-Erwann, tu restes à l'école, et dans deux heures on vient te chercher. D'ici là ta soeur elle dort, et nous on s'en occupe. D'accord? Demanda la brune.

-Oui mama. Accepta l'enfant un peu déçu.

-Je t'aime mon coeur. Souffla la brune en embrassant lentement son front.

-Moi aussi mama. Murmura Erwann. Elle va bien aller, hein? Demanda-t-il.

-Oui, c'est promis. Retourne jouer avec tes copains, tout va bien. Promit June.

-Maman? Demanda le garçon.

-Anaëlle va se reposer et tout va bien. Va jouer chaton. On t'aime, on te récupère dans deux heures. Promit Naomi.

Rassuré par les deux, il accepta et partit en courant vers son groupe de copain plus loin, pendant que les deux mamans rentraient. En quelques minutes, elles étaient chez elles, et Anaëlle avait retrouvé les bras de la blonde, pour faire le trajet voiture appartement dans l'ascenseur. Une fois chez elles, Naomi alla directement dans la chambre d'enfant pour mettre leur fille dans le lit, sous la couette, en pyjama, dans sa nuée d'oreiller alors que la brune partait en cuisine faire un chocolat chaud. C'était un remède pour la Naomi blessée, et elle avait vite découvert que ça en était un pour ses enfants aussi. Et ça ne loupa aucunement, quand elle entra avec le mug dans la chambre, les yeux de sa fille s'écarquillèrent, ainsi que ceux de sa femme à la vue du deuxième mug.

-C'est pour moi? S'assura Anaëlle.

-Pour toi et maman. Sourit June. Assis toi, pour boire. L'enfant se redressa et elle lui donna. Doucement c'est chaud.

La jeune fille accepta, et souffla doucement sur la boisson, alors que la brune se tournait vers Naomi pour lui donner sa tasse.

-Tu sais que je ne suis pas blessée moi? S'amusa la blonde.

-Je sais mais, c'est pour rassuré la maman paniquée en toi. Confia la brune. Et puis il en restait. Gloussa-t-elle en embrassant son front.

-Je t'aime. Sourit tendrement Naomi.

Un dernier baiser et June s'assit au sol, près de la tête de lit, ce dernier occupé par ses deux blondes favorites. Il fallu pas moins de cinq minutes pour que les mugs soient vides et posés au sol. Anaëlle se dandina pour s'allonger, la couette sur elle, deux doudous dans ses bras.

-Tu veux dormir mon bébé? Proposa June.

-Oui un peu. Répondit la petite. Mais vous restez hein?

-On va aller dans le salon pour que tu dormes au calme et dès que tu as besoin tu viens nous voir ou tu nous appelles d'accord? Expliqua la blonde.

-Vous pouvez laisser la porte ouverte? Marmonna Anaëlle en baillant largement.

-Oui mon coeur on va faire ça. Repose toi. Sourit June en venant embrasser son front.

Les deux femmes se levèrent, la brune prenant les tasses, Naomi ajustant sa couette, pour l'embrasser, et la petite les yeux fermées, presque endormie entendit à peine ses mères sortirent. Quelques minutes après, les deux femmes étaient enlacées sur le canapé, rassurées.

-Faut que tu appelles ta mère mon amour. Remarqua Naomi, contre sa femme, la tête sur son épaule.

-Elle va s'inquiéter, ça sert à rien. Soupira la brune.

-Erwan et Anaëlle adorent leur mamie, Angela est une mamie gaga, elle finira par le savoir, mieux vaut lui dire maintenant. Argua la blonde.

-Je vais l'appeler. Accepta June, dans un soupir. Elle attrapa le téléphone et composa le numéro de sa mère. *Allo maman? C'est June...Tu ne t'inquiètes pas, mais je t'appelle pour te dire que Anaëlle est tombée dans la cour et c'est fait mal à la tête... Mais non, on est pas à l'hôpital, on l'a ramenée à la maison, je voulais juste te prévenir...Maman, tout va bien...Pas besoin de venir, tout va bien, mam-* Elle a raccroché. Soupira-t-elle.

-J'en déduis que dans deux heures ta mère est là. Rit Naomi en se redressant.

-Je pense que oui. Gloussa la brune. Les enfants seront contents de la voir. Pensa-t-elle. On devrait travailler.

-Oui, c'est une idée. Acquiesça Naomi, dans un rire.

La brune toujours assise dans le canapé, soupira, peu motivée, et pourtant elle avait quelques affaires en cours et ne pouvait pas prendre une journée imprévue de pause. Elle sentit sa femme attraper doucement son visage en coupe, pour se pencher sur elle et l'embrasser avec toute la tendresse du monde. Elle sourit à la blonde et se mit debout avec elle.

-Elle va aller bien, hein? S'assura June. Je veux dire, je sais ce qu'on dit les médecins, mais c'est ma petite fille, elle peut pas aller mal, n'est ce pas? Demanda-t-elle.

-Elle ira bien, promis. Gloussa Naomi en la serrant dans ses bras, pour embrasser son front, sans retenir le léger rire qui montait en elle.

-Arrête de te moquer de moi. Gronda la brune dans ses bras.

-Je me moque pas, c'est juste. La blonde sourit et posa son front contre le sien. Elle est loin la dragueuse invétérée des bars. Très loin l'avocate aux coups d'un soir tout les soirs, qui me laissait gérer ses idiotes amoureuses. Disparue la femme qui disait ne pas savoir aimer.

-Comment ne pas t'aimer toi et nos enfants? Et les coups d'un soir ne me manque absolument pas. Argua June, avant de tendrement déposer ses lèvres sur la tempe de la jeune femme. Je vous aime tellement, Naomi.

-Et bien nous aussi, très très fort. Sourit la blonde. Mais maintenant faut travailler sur le dossier d'harcèlement pour lequel tu plaides dans quatre jours.

-Je savais qu'épouser ma secrétaire était une mauvaise idée, je peux pas éviter le travail à la maison avec toi. Plaisanta la brune en allant derrière son bureau.

-T'es un bourreau de travail déjà sans moi, alors m'accuses pas. Gloussa la blonde, s'installant à son propre bureau collé face à celui de sa femme.

June lui lança un regard amusé depuis l'autre côté du bureau, avant d'ouvrir son ordinateur à sa droite, et le dossier de l'affaire à sa gauche. Naomi sortit son ordinateur pour se mettre à gérer les mails en retard et la paperasse. Durant près de deux heures les deux femmes travaillèrent, tout en alternant leurs passages par la chambre des enfants, vérifiant qu'Anaëlle dormait bien, et que la fièvre ne montait pas ou quoi que se soit n'allait pas. Et puis l'heure tournant, Naomi se leva récupérant ses clés et s'approcha pour embrasser sa femme.

-Je vais chercher Erwann, je te laisse. Prévint-elle.

-Fais attention à toi. Souffla June, lunettes sur le nez, crayon tournant entre ses doigts.

-J'ai dix minutes à pieds, je vais pas mourir. Rit la blonde.

Elle s'échappa, fermant la porte sans faire de bruit pour ne pas réveiller sa petite fille, et partit rapidement. Elle marcha à grand pas dans les rues de la ville, et arriva à l'heure -ce qui était mal partit au départ- devant l'école. Quand elle s'arrêta devant la grille, celle ci s'ouvrit, et les enfants sortirent dans tout les sens. Elle cherchait du regard sa petite tête bouclée et blonde, mais n'arrivait pas à la trouver, jusqu'à ce que tout d'un coup..

-MAMAN!

Elle n'eut pas le temps de réaliser, que la masse hurlante percutait ses jambes. Elle retrouva rapidement son équilibre branlant, et gloussa à son énergie, en venant caresser sa tête.

-Salut mon chaton. Sourit-elle. T'as passé une bonne journée?

-Oui, oui. Anaëlle va comment? Elle va bien hein? Elle est là? Et maman?! S'emballa-t-il parlant très fort, faisant rire doucement sa mère.

-Calme toi Erwann, tout va bien. Ta soeur se repose, et maman est resté à la maison. Et en plus de ça mamie va venir à la maison. Répondit tendrement Naomi, en caressant sa joue avec son pouce.

-Pourquoi? Elle vient parce que Anaëlle va très mal? Paniqua l'enfant.

-Mais non, Ananas va très bien, c'est promis. Assura la blonde. Elle se pencha et embrassa son front, avant de sentir son téléphone sonner. Elle l'attrapa et vit un message de sa femme. Le goûter est prêt et nous attend, et ta mamie est là.

-Ok, on rentre vite? Proposa Erwann. Sa mère prit sa main et l'entraina vers la maison. Les premières petites minutes ils marchèrent en silence, et finalement, il regarda la blonde. Maman, je peux te demander quelque chose?

-Bien sur chaton tu peux tout me dire. Encouragea Naomi.

-À l'école aujourd'hui on a parlé des grands-parents et je me suis rendu compte que tout le monde avait deux papy et deux mamies. Avec Anaëlle on a qu'une mamie, pourquoi? Demanda l'enfant.

-Et bien le papa de mama, Harry, il est mort y a quelques années. Commença la blonde. Et moi j'ai jamais eu de parents. Tu te souviens, quand tu es arrivé à l'appartement de June et moi la première fois, je t'en avais parlé? Rappela-t-elle.

-T'avais dit que tu avais vécu dans les foyers. Se souvint Erwann.

-Oui, et moi personne m'a adoptée, alors j'ai pas de parents, et donc pas de grands-parents pour vous. Remarqua Naomi, sa main toujours serrée dans celle de son fils.

-Pourquoi les parents ils choisissent jamais les meilleurs enfants? Marmonna l'enfant.

-C'est pas vrai ça. Avec June on a choisit les meilleurs de tous. On vous a eu toi et ta soeur. Sourit la blonde en passant sa main libre dans les boucles blondes du petit.

-Mais vous vous êtes différentes et mieux. Argua sérieusement Erwann. C'est pas juste que t'es dû grandir seule.

-C'est pas ce qu'il y a de mieux, mais je suis contente. Assura Naomi en s'arrêtant devant l'immeuble. Et tu sais pourquoi? Demanda-t-elle en lui faisant face.

-Non. Reconnu l'enfant.

La blonde se baissa pour mettre son visage face au sien. Elle embrassa son nez, avec un léger sourire.

-Parce que tout ce qui m'est arrivé m'a amené à travailler avec June, puis à me marier avec elle, pour finalement vous trouver toi et Ananas. Sourit-elle. Et je vous aime tellement tu sais.

-Tu nous aimeras toujours? S'assura-t-il.

-Toujours. Je pourrais jamais cesser de vous aimer, c'est promis. Assura Naomi.

Erwann afficha un grand sourire, et s'accrocha à sa mère pour un long câlin. La blonde avait bien remarqué que ses enfants avaient besoin d'être rassurés sur le fait que c'était pour toujours, que jamais elle et June ne cesserait de les aimer. Et elle comprenait entièrement ce comportement, les premières personnes qui avaient éprouvés des sentiments pour elle, avaient fini par fuir à cause de son sentiment d'insécurité, June était la seule personne qui avait su rester là, rester à chaque instant à ses côtés, même quand elle était terrifiée en pleine nuit, parce qu'un cauchemar d'enfant l'avaient réveillée et qu'elle était persuadée que June allait la quitter. Mais elle était restée, avait emménagé avec elle, l'avait épousée, et l'avait aidée à chaque étape pour être une maman à la hauteur. Elle était véritablement la femme de sa vie, sans aucun doute, et la bouille blonde et ronde devant elle, la faisait fondre.

-Maman, j'ai faim. J'ai le droit à un goûter. Réclama Erwann.

-Bien sur mon chaton. Rit Naomi en le tirant doucement dans l'immeuble.

Ils prirent l'ascenseur et arrivèrent dans l'appartement. Alors que la blonde fermait la porte, Angela débarqua, venant du salon, et enlaça son petit fils qui serra ses bras autour d'elle.

-Bonjour chéri, comment vas tu? Fit la femme.

-Salut mamie. Sourit l'enfant. J'ai faim. Répondit-il avant de voir June.

Se détachant de sa grand mère il fit un long bisou à sa mère qui le serra contre elle, et retira finalement son sac à dos.

-Le goûter est prêt, ta mère à tout fait. Et moi je te fais un chocolat chaud. Décida Angela en allant vers la cuisine.

June se pencha vers sa femme pour l'embrasser, et quand elles voulurent entrainer leur fils vers la cuisine, elles le virent filer vers le couloir, pour aller dans la chambre d'enfant. Elles le poursuivirent voulant lui dire de laisser sa soeur dormir, mais arrivées dans la chambre elles le trouvèrent allongé face à sa soeur.

-Ananas, c'est moi. Je suis rentrée de l'école. Réveille toi. Appela-t-il doucement.

Les années de foyer l'avait rendu très protecteur avec sa soeur, la moindre chose qui lui arrivait le terrifiait.

-Mon coeur, tenta June tout bas, laiss-

-Erwann. Marmonna la petite en se réveillant.

-Salut Ananas, tu as mal à la tête encore? Demanda-t-il.

-Non, ça va. J'ai eu le droit à un chocolat chaud avant de dormir. Sourit fièrement l'enfant. Et les mamans sont restés jusqu'à ce que je dorme. Tu sais c'est cool d'être pas bien avec elles. Pas comme avant.

-Maman à dit que se serait plus jamais comme avant. Rappela Erwann. Et tu sais mamie est là, et le goûter est préparé, tu viens?

-Mamie est là?! S'exclama Anaëlle en se redressant vivement. Aïe. Se plaignit-elle en se tenant la tête, la douleur la rattrapant sous la rapidité de son mouvement.

-Chérie. Soupira Naomi en s'approchant. Vas y tout doucement, d'accord?

L'enfant accepta et tendit les bras. Naomi vint l'attraper la souleva pour la caler sur sa hanche. Erwann les suivit, s'agrippant à June, ne voulant pas dire qu'il avait peur, mais ne cachant pas son angoisse. Ils allèrent dans la cuisine, Anaëlle reçu un gros bisous de sa grand mère avant d'être installée au comptoir avec son frère et la blonde. June et sa mère leur servirent le goûter, la brune surveillant attentivement sa fille. Angela remarqua la manière dont elle se mordillait la lèvre, inquiète, et eu l'impression de se voir quand Zelena et June elle même étaient petites. Elle vint s'adosser au meuble à ses côtés et caressa son dos.

-Elle va bien. Les enfants chutent souvent, chérie. Assura-t-elle.

-J'ai eu tellement peur maman. Murmura June. J'ai eu l'impression que quelqu'un me compressait le coeur, que j'étais entrain de la perdre, qu'elle m'échappait.

-Je sais. Souffla Angela. La première fois que tu es tombée et t'es blessée, tu avais même pas quatre ans. Tu marchais bien depuis longtemps, mais ce jour là tu courrais dans la maison, ta soeur à ta poursuite, et tu a dégringolé les quatre marches en pierre menant à la terrasse. J'en ai pleuré. Tu avais mal, tu t'étais égratigné le bras, et tu avais mal à la tête. On est aller à l'hôpital, et ils m'ont assurés que tu allais bien, mais pendant plus d'une semaine je te suivais partout, pour t'empêcher de tomber. Expliqua-t-elle.

-Vraiment? Interrogea la brune.

-Ta soeur, ton père est toi étiez tout mon monde. J'avais besoin que vous alliez bien. Elle regarda alors les trois. Ils sont tout ton monde et font parti du mien, tout ira bien, on va s'en assurer. Promit sa mère.

-Je peux pas vivre sans eux. Naomi, et les enfants c'est...c'est ma force vitale. Si je les perds je me meurs. Marmonna June en se collant un peu plus à sa mère.

Cette dernière la serra contre elle et se pencha pour poser un baiser sur sa tête, cherchant à l'apaiser. Elle voulait l'aider, elle aurait voulu avoir quelqu'un pour l'aider elle aussi quand elle se plantait au début avec Zelena et June.

-Tu es une bonne mère, ma fille. Assura-t-elle. Une très bonne mère, ces enfants étaient perdus et terrifiés au début, aujourd'hui ils sont rayonnants, adorables, plein de vie et toujours prêts à faire plein de choses. Remarqua la femme en continuant de caresser le dos de la jeune femme. Et puis il suffit de les regarder pour voir qu'ils vous aiment presque autant que vous les aimer.

La brune sourit en regardant les trois, et rit en voyant Naomi mettre du chocolat sur le nez de son fils puis les lèvres de sa fille.

-Des fois j'oublie que j'ai pas vécu avec eux les premières années. C'est tellement nos enfants qu'avec Naomi on a l'impression d'avoir vécu leurs premières années. Sourit June.

-Ils sont vos enfants, la question ne se pose pas. Sourit Angela. Et cette Naomi ma chérie, une perle rare, qui t'aime de tout son coeur. Elle laissa un silence, détaillant la blonde. Elle me fait penser à ton père sur bien des choses.

June sourit un peu plus. Son père, Harry était l'homme parfait pour sa mère, le meilleur de tous, alors si elle disait cela, c'est que vraiment Naomi était parfaite, même si elle n'en avait jamais douté. Et puis là, riant avec les enfants, c'était encore plus sûr.

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