— Doucement, ma belle ! Allez Feu Follet, on rentre ! Gary a dit qu’il fallait te ménager, ma jolie. Ton petit et toi, vous avez besoin de repos. À l’écurie !
Ma jument trottine joyeusement vers les stalles. Nous stoppons notre promenade un moment sur le haut de la colline. Ce paysage ne me blasera jamais. Il m’insuffle la force qui m’a manqué ma vie entière. Je profite encore du soleil naissant derrière les collines, m’émerveillant de ce spectacle de toute beauté.— François serait fier de toi, ma plus belle.Je flatte la croupe de ma jument et remonte vers son ventre rebondi. Son poulain gigote, il en fait déjà voir à sa maman, ça promet !Feu Follet et moi, c’est une histoire d’amour, une rencontre, une amitié. Elle est née chez un éleveur qui ne donnait pas cher de sa peau. Son exploitation allait fermer ses portes, les autres ranchers des environs se sont précipités sur les plus belles bêtes, de solides reproducteurs ou des pouliches fertiles. Feu Follet n’était qu’une jeune femelle chétive, son allure laissait à croire qu’elle n’aurait d’avenir que dans un manège pour enfants. Mais François a misé sur elle, il disait qu’il ne faut pas se fier aux apparences, et il a gagné son pari. À son arrivée au ranch, on s’est moqué d’elle, de François et de moi. Un an plus tard, Feu Follet défiait les chronomètres, elle époustouflait par sa grâce. Son dressage a été d’une facilité déconcertante, le plus dur étant de ne pas s’attacher, car elle devait être revendue. Aujourd’hui, il est hors de question que ma jument s’en aille ! Elle et moi, c’est à la vie à la mort.Ma vie, je la donne aussi pour mon sol, ma terre promise, le Texas.Il possède une âme à part, un rien qui fait beaucoup. Le Texas, c’est un petit pays dans un grand, un monde à part. La dureté de son climat contraste avec la solidarité des habitants. Les Texans, des gens charmants, mais difficiles à contenter. Pour faire partie des leurs, il faut d’abord montrer patte blanche, se faire accepter. Et cela, ici, est un travail de tous les instants, tout comme l’adaptation aux conditions météo.Soit la chaleur vous terrasse et vous déguerpissez aussi sec, soit ses merveilles vous ensorcellent, et vous posez un pied ici en vous disant que c’est chez vous. L’immensité du désert vous apeure en même temps qu’elle vous hypnotise. À côté de cela, les villes regorgent de modernité.J’ai réalisé mon rêve ! Je suis au Texas, dans mon ranch… enfin pas tout à fait le mien. François en était le propriétaire. Cet homme farfelu m’a légué la majorité du domaine à la condition que j’épouse sa nièce. Une certaine Anaëlle Blatte. La tournure des événements lors de l’ouverture du testament m’a sacrément secoué. J’empoche une partie de ce que je vois, là, à flanc de colline, si je dis oui au mariage. Tout ce pour quoi j’ai travaillé nuit et jour durant dix années, ne m’appartiendra pour de bon qu’à cette condition. Mais pour se marier, il faut être deux ! Et cette femme n’est pas pressée, car voilà presque un an qu’elle a reçu une notification de son notaire, et n’a pas donné suite.Je la comprends, qui serait assez fou pour accepter ? Ben… à peu près la moitié de la planète. Vu la récompense à la clé, peu de femmes ne se jetteraient pas sur un million d’euros (puisque François était Français et que ses comptes demeurent là-bas), plus une immense maison. Mais elle ne paraît pas intéressée par l’aspect vénal. C’est vraiment bizarre, d’autant qu’elle vit chez une tante qui n’a pas l’air sympathique selon mes recherches. Ces découvertes restent le fruit de déambulation sur le net, j’ai trouvé çà et là des indices, des bricoles, mais rien ne me dit qu’il s’agit de la vérité à ce jour.Nous arrivons Feu Follet et moi en bordure du ranch, pas loin des écuries. Frank s’époumone tout près. Sa grosse voix porte si bien qu’elle couvre même le léger vent.— Scott ! Ramène ta fraise ! Et grouille, j’ai un truc àte dire.— J’arrive, il n’y a pas le feu.En m’approchant de Frank qui répare la clôture vandalisée la semaine dernière, une bouffée de colère remonte. J’en ai marre de ces foutus connards qui s’amusent à endommager les écuries et les barbelés. Depuis un an, ils n’arrêtent pas, et bien sûr, nous n’avons pas les moyens de les courser au moment du crime. Ils s’envolent tels des fantômes n’apparaissant même pas sur les caméras de surveillance. Ça commence à m’énerver sérieusement.— Tiens, mon vieux, une lettre du notaire pour toi.Je me frotte le menton, me demandant pourquoi il m’écrit plutôt que de me téléphoner. Nous n’avons eu que de brefs contacts au cours de l’année écoulée. Il reçoit ses clients français à Dallas, une semaine par mois. Aussi, nous avons eu l’occasion de nous voir afin de régler les détails du legs. Toutefois, tant qu’Anaëlle Blatte n’exprime pas son souhait de s’unir, c’est le statu quo.— Alors, qu’est-ce qu’il raconte ? Elle a dit oui ? Faut qu’elle se bouge le cul ta Française, franchement, elles sont pas toutes à courir après le fric dans leur pays ?— Attends, laisse-moi lire tranquillement, tu me déconcentres.— Oh ! Monsieur a besoin de temps, Môsieur veut lire tranquille ! Si j’avais su, j’aurais lu avant toi.— On n’ouvre pas le courrier de son patron, ça ne sefait pas ! Bon. Je peux ?Je désigne la lettre en parcourant les lignes.— Merde !— Quoi ? Elle veut pas ? Elle veut tout ? Qu’est-ce qu’elle veut ? C’est bien une Française, cette gonzesse !Mes yeux se posent au loin. Je me suis attendu à ce jour pourtant, l’émotion grandit. Des tas de films se sont déroulés dans ma tête. Et les scénarios ont tantôt été romantiques, tantôt torrides, d’autres fois, un vrai mélodrame. Je me connais trop bien, mon côté fleur bleue empiète souvent sur mon jugement, malgré mon endurance à me forger une carapace émotionnelle, mes petits travers réapparaissent toujours. En ce moment, aucun risque que je chavire, mon ciel sentimental est plus désert que celui du pays. Alors, bien sûr, mon inquiétude grossit. N’ayant pas ou peu de femmes autour à séduire, j’ai peur de mes réactions en présence d’Anaëlle. Anaëlle. Son prénom m’a déjà conquis. Frank n’arrive pas à le prononcer, cela prête à maintes blagues idiotes.J’en reviens à l’essentiel en lisant le courrier du notaire. Aussitôt, mes dérives charnelles effacent le principal. Les questions fusent. Comment vais-je agir si elle me plaît ? Saurais-je me tenir à distance ? Parce que oui, j’avoue, j’ai la trouille de m’attacher, de commettre à nouveau les mêmes erreurs et de m’enliser dans une relation vouée à l’échec. Mes erreurs passées me serviront de leçon… enfin, j’espère.Déterminée, les yeux cherchant l’horizon, j’échafaude un plan dans lequel elle et moi ne nous rencontrerons qu’un minimum. Ainsi, la probabilité de rapprochement s’avèrera nulle et ma ligne de conduite ne subira aucune distraction. Ce mariage, François l’a voulu, moi, je ne veux que ce qui m’appartient. Si pour cela il n’y a qu’un remède, l’isolement, eh bien, qu’il en soit ainsi.Nous allons nous marier, et dans un an, ciao, la Française ! Je récupère mon dû. La vie reprend son cours.— T’es parti où, Scott ?En effet, me voilà à des miles de Beaumont, perdu dans mes pensées.— Scott ! Atterris, mon vieux.— Elle atterrit à Jefferson county après- demain.Ma voix produit un son proche d’un ours en le disant tandis que Frank s’extasie devant moi.— Cool ! Tout ça t’appartiendra pour de vrai,mon pote. Tu le mérites.Pour moi, le ranch m’appartient déjà, j’ai sué sang et eau pour lui, pour le bétail, pour les chevaux. Le morceau de papier attestant de mon droit à régner sur ces terres s’avère juste un point administratif. Point non négligeable quand même ! Car sans, un retour à la case départ me guette. La dot importante me permettra de rebondir, mais rien de comparable à ce que j’ai là. Ma vie s’y trouve, le ranch, c’est ma maison, mon chez-moi, mon port d’attache. Le savoir entre les mains d’inconnus me hérisse le poil. À tout prix, je dois faire en sorte que cela n’arrive pas.— Hé ! Scott, alors ? Elle arrive après-demain ? Trop cool ! Tu vas te taper une Française pendant un an, ce bol !— Je ne me taperai personne, Frank, t’entends ! On signe un contrat dans le but de récupérer de l’argent et la maison pour elle, et moi, pour récupérer ce qui m’appartient, voilà ! D’ailleurs, c’est décidé, tu vas la chercher à l’aéroport, ensuite, tu la déposes chez François, et je la verrai un jour avant le mariage, basta ! Rien de plus rien de moins. Je ne veux ni voir son visage avant, ni entendre sa voix, ni connaître quoi que ce soit de cette femme. Elle n’a qu’à se démerder dans la demeure.
— Comment elle va manger ?— T’es con ! Je vais demander à Amber de remplir sonfrigo.
— Et elle va se déplacer comment, ta future femme ?— On lui prêtera une voiture.— Tu as réponse à tout ! Et comment tu vas faire devant le maire ? Tu comptes l’approcher ou…— Bon, tu n’as rien d’autre à faire que de m’emmerder,Frank ? Répare la clôture avant de griller au soleil.— Le grand manitou a parlé. Il ordonne de réparer la clôture, se moque-t-il.Nous repartons, Feu Follet et moi vers les écuries. Ma jument s’essouffle vite ces derniers jours, la naissance est imminente. Le vétérinaire lui a prescrit des vitamines et beaucoup de repos. Mais elle a un caractère si têtu qu’elle a besoin d’une promenade chaque matin. Alors, à deux, nous inspectons les environs de bonne heure, et nous rentrons côte à côte, comme deux amoureux.Amoureux…Le mot me rappelle ma future épouse. Je rebondis là- dessus me posant mille questions sur elle. Comment est-elle physiquement ? Ressemble-t-elle à son oncle ? A-t-elle des défauts ? Des qualités ? Vais-je tenir ma promesse de metenir à l’écart ?Plus loin elle se trouvera, mieux je me porterai.Nous allons faire comme j’ai dit. Frank ira la chercher, Amber remplira le frigo, et je la découvrirai un jour avant le mariage afin d’établir des règles strictes. Pas de contact physique. Pas de copinage. Pas de discussion plus longue qu’il se doit. Nous ne parlerons que de choses nécessaires. Fort de ces résolutions, je marche vers les stalles et déharnache ma jument.Je vais redémarrer ma vie d’un bon pied, il faut que je voie ce défi ainsi. L’année de mariage avec Scott ne sera qu’une parenthèse, un point de suspension vers une existence mille fois meilleure. Résolue à puiser la force de parvenir à mes fins, j’inspire à fond. Mes poumons se gorgent de l’air piquant de la gare. Pendant que je regarde tout autour de moi se dérouler les adieux touchants qui ne m’atteignent plus, le quai se transforme en grand brouhaha cotonneux. Le chaland des voyageurs se déroule, et une seule pensée m’obsède, celle de ma destination finale, c’est-à-dire, mon retour dans treize mois. En allant signer mon affranchissement définitif chez Maître Vianne, je toucherai à la phase finale de mon plan. Un petit tour chez tante Agathe finalisera ma revanche, si tant est que la vieille chouette vive encore d’ici là. Entre-temps, le train me sort de mes prévisions.Le grincement des roues sur les rails me recadre totalement.Les portes béent à peine que les gen
Au comptoir d’enregistrement des bagages, la même voix qu’hier me cloue sur place. Sophie ! Quelle glu ! Je n’ai pas envie de lui taper la causette ni de débattre de la météo ou de l’entendre évoquer nos souvenirs communs. Si ma décision de convoler en justes noces avec un inconnu reste inchangée, c’est surtout parce que j’envisage de revenir un paquet d’argent plein les poches et d’habiter une petite maison tranquille vers la mer ou l’océan. Alors me coltiner mon ex-belle-sœur dérange mes plans. Néanmoins, je m’astreins à être polie. En même temps, j’essaie de rediriger la conversation vers les infos que j’ai zappées hier.— Comme je te disais hier, Martin et moi, nous sommes, enfin tu vois, fait-elle en joignant ses index. Enfin, je ne vais pas te faire un dessin, mais comme il est marié, on est prudents.— Donc, Maître Plissard t’a raconté pourquoi je pars aux États-Unis.— Non, il m’a dit « secret professionnel », raconte-t-elle en se barrant la bouche d’une croix.L
J’ai vécu assez longtemps dans cet hôtel cinq étoiles pour millionnaires de fous pour m’orienter correctement, pourtant, ce soir je suis déboussolé. Le comportement de cette fille me fait perdre mes moyens. Ma résolution de ne pas la côtoyer a fondu. Pour mon malheur, elle représente pour moi la perfection féminine.Comment vais-je supporter sa présence toute une année sans la toucher ?Elle ne semble pas mesurer le pouvoir de son charme ou l’ignore-t-elle vraiment ? Ses hanches me tournent la tête, ses seins bien fermes, assez volumineux pour avoir de la chair à tâter et ses formes aguicheuses, mignonnes à souhait… hum... ça me donne la chair de poule. J’adore les femmes pulpeuses, pas les maigriottes squelettiques qui enfilent du trente-deux. Cette Anaëlle me chamboule en même temps qu’elle m’énerve.Plus mes réflexions s’aiguisent, plus je me demande ce qui m’a pris d’habiter là. En fait, si, je sais exactement pourquoi. Quand Frank me l’a décrite en revenant au ranch, m
Il est parti en trombe, ne laissant que le sillon de son parfum dans l’entrée. Alors que la voiture s’éloigne, et que son ombre disparaît totalement par-delà les grilles, une solitude sans nom me mine immédiatement. Délaissée par cet homme, je ressens un grand vide en examinant l’immense maison. Sa présence m’importune, en même temps, je perçois un fil invisible se tisser dès qu’il me touche. Et je ne parle pas de sa bouche impétueuse qui s’est posée sur mes lèvres, du plaisir qui s’est logé dans mon ventre à son contact. Son charme, indéniable, lui vaut probablement les attentions des filles du coin. Un beau brun ténébreux comme ça, avec en prime des yeux gris-bleu à tomber, une carrure carrée et un accent ravissant… pour une Française, les femmes de Beaumont lui courent après, évidemment ! Notre mariage, c’est du bidon, un contrat avec le diable prénommé François. Je suppose que Scott tient autant ou même plus à ses biens que moi au million d’euros et à la maison.
Dans la maison vide, les craquements des portes m’effraient. Hier, la peur est passée au second plan, la présence de Scott m’a rassurée malgré son comportement d’australopithèque. Dans le même élan, je repense à Gégé. Je ne l’aime pas, et j’en ai la trouille, mais cette bête va mourir de faim si elle est encore ici. Que mangent les lézards ? Un tour sur le net, j’apprends qu’ils se nourrissent d’insectes. Beurk ! Tout, mais pas ça ! Mon étude du saurien se poursuit en même temps que je rejette les appels de mon interlocuteur anonyme. Ma concentration revient sur l’alimentation des lézards. Si certains gobent des insectes, d’autres apprécient les fruits, pourvu que ce soit le cas, sinon, tant pis, il crèvera le ventre vide. Je refuse d’aller à la chasse à la mouche. D’ailleurs où Scott l’a-t-il enfermé ? Comme mon futur époux a dormi sur les lieux, il a donc occupé une chambre. L’étage se découpe en deux parties, un long couloir à droite possède quatre portes, et à gauche, ma
Bon sang ! Cette fille me tourne la tête. Je suis rentré il y a une demi-heure environ, et l’ai vue nager d’en haut dans la piscine. Une vraie sirène. Ses formes me font bander, déjà à son arrivée sa silhouette me tentait, mais là, en maillot, elle défie le peu de ressources que j’ai quand je la vois. Et dire qu’il va falloir habiter sous le même toit qu’elle une année. Comment faire taire l’envie qui se loge au bas de mon ventre ? Ses lèvres sont d’une douceur… et j’ai senti que je ne lui suis pas indifférent quand j’ai pris sa bouche. Je patiente gentiment le temps qu’elle finisse son sport en me délectant du spectacle du haut de la fenêtre du corridor.— Mon Gégé. Elle est belle, n’est-ce pas, ma future femme ?Mon reptile me répond en clignant des yeux, ou c’est ce que je veux croire. Pendant ce temps, Anaëlle se sèche sur le bord du bassin. J’envie la serviette dans laquelle elle se blottit. Sur le coup, je me persuade qu’elle m’a entendu rentrer et qu’elle va m’appeler,
D’une oreille attentive, j’écoute la conversation téléphonique. Mon vocabulaire très pauvre ne me permet pas de comprendre tous les mots, mais j’en saisis le sens général. Scott parle de cheval, puis il dit « I arrive immediately ». Je suppose, « J’arrive immédiatement ». Voilà qu’il va s’en aller encore. Pas question qu’il déserte une fois de plus. Nous devons planifier le mariage avec cette amie Amber, dès cet après-midi, alors il ne filera pas je ne sais où.Avant qu’il remonte, je me cache derrière une porte en épiant mon beau Texan. On n’a pas idée d’être aussi sexy au saut du lit. Les cheveux ébouriffés, les yeux moitié fermés, il est craquant. Je mâte son postérieur rond, musclé. La faute aux hormones de la trentaine. Aux hormones ou au décalage horaire. Sinon je ne fantasmerais pas sur un homme que je connais à peine. Je me ressaisis en analysant les solutions pour le suivre. Il revient très vite habillé, puis décroche la clé suspendue au porte-clés de l’entrée. C
Subitement réveillé par un souffle sur mon cou, j’ouvre les yeux sur ma belle blonde. Elle m’a fait peur hier. Par chance, le médecin m’a assuré que son état de santé ne requiert pas l’hospitalisation. Moi qui ai promis à François de veiller sur elle hier quand j’ai refleuri sa tombe, il se retournerait dans son cercueil s’il me voyait malmener sa nièce. Mon excuse bidon de mâle blessé dans l’âme me paraît soudain absurde. Elle n’a pas su me dire non sur le coup emportée par son allant. J’ai omis tous les paramètres qui nous ont conduits à nous comporter comme des animaux en rut. Ma soudaine attirance pour Anaëlle a balayé mes bonnes manières, mon corps a parlé pour moi, et je n’ai pas su le faire taire. Le retour à la réalité a été plutôt rude lorsqu’elle s’est enfuie. Au lieu de m’interroger sur son revirement, comme un idiot, j’ai cru bêtement que mon ceinturon et mon chapeau la repoussent ou que mon apparence la révulse. Ce matin, je ne sais plus que penser. Du jour au l