CHAPITRE 28
Akpénè finit cet après-midi ses travaux dirigés à la maison avec son enfant. Elle prend au plus 45 minutes chaque jour des week-ends pour la tenir à la maison sur les cours qu’elle reçoit à l’école. 45 minutes au plus, pour ne pas trop la fatiguer, et surtout que, ce sont des minutes intenses, sans répit.
Ces minutes donc épuisées pour ce jour, elle lui dit d’un air agréable comme à chaque fois :Allez, ma poupée, c’est fini pour aujourd’hui. Ramasse maintenant tes affaires et va ranger ton sac à sa place !-Je ne suis plus une poupée, maman ! lui retourne la fille.Elle en a l’air surpris.-Ah bon ! Tu es quoi alors, Sitsopé ?-Je suis grande maintenant. Les poupées, c’est les petits qu’on appelle comme ça. Mais moi, je ne suis plus une petite.CHAPITRE29Akpé ne baisse pas les bras dans la recherche d’un nouvel emploi. Elle y est encore plus hardie, tenace, ces jours-ci, car en cela seul, elle voit sa porte de sortie pour ne point être toute dépendante de son mari et continuer d’essuyer son mépris insolent. Aussi, pouvoir s’occuper convenablement de sa fille si jamais tout (son couple) arrivait à capoter définitivement comme il se profile à l’horizon chaque jour plus. La preuve encore, depuis leur dispute une fois de plus le week-end, monsieur le mari n’est pas rentré jusqu’à ce cinquième jour, et n’a laissé aucun sou pour leur semaine avant son départ. Il l’a laissée bredouille dans la maison avec leur fille, sans même appeler une seule fois pour prendre de leurs nouvelles. Heureusement, il y a encore de victuailles à la cuisine pour se nourrir
CHAPITRE30La nuit est calme, tout ce qui est du jour, s’endort pour reposer l’esprit et restaurer sous les douceurs du calme nocturne, l’âme éreintée par l’austère journée.Mais, sur sa couche, Akpénè ne trouve pas d’accalmie. Ses yeux restent éveillés, le sommeil ne s’y invite pas. Ses esprits font mille et un voyages comme cigales, criquets et autres insectes nocturnes sillonnant cette nuit avec leurs sons stridents qui défient tout le silence qui règne.Toutes ses pensées sont sur son meilleur ami, le veuf de sa feue meilleure amie, le meilleur ami de son mari, passant sa nuit dans un « trou à rat » pour une histoire dont elle est plus que sûre qu’il est simplement un innocent. Dans quel état se trouve-t-il dans cet endroit qui ne lui sied pas ? Comment il vit cette situation mis&ea
Ehli se réveille. Un tour à l’hôpital sur leur chemin de retour à la maison pour se faire examiner et ils sont rentrés, il a pris son bain puis s’est jeté au lit après que sa sœur et Akpé qui s’est entêtée à prendre le volant pour les conduire, l’ont quitté. Le sommeil n’a pas tardé à venir le ravir pour l’envoyer au fond de ses demeures ; on dirait un aigle, encore plus vorace, qui guette sa proie les serres déjà ouvertes, et la prend tout de suite qu’elle apparaît sous son regard pour n’en faire qu’une becquetée.Il se redresse brusquement en se rappelant qu’il était censé recevoir à tout moment, d’appel de son avocat, et malgré cela, il a toujours gardé la sonnerie de son phone off. Il se saisit du portable. Heureusement, pas de son appel parmi to
Deux semaines, ça paraît pour Ehli, une punition divine, une damnation, qu’il supporte avec peines et écœurements. Deux semaines, le temps de son procès, où il doit rester chez lui sans sortir, sur conseils de son avocat, pour éviter tout incident, toute attaque sur sa personne dans la rue. L’humain étant imprévisible, il convient d’envisager toute éventualité à contourner et ne pas s’exposer aux potentiels zélés qui lui en voudraient ; connaissances, amis, frères de son adversaire, ou des hommes de main pour un coup préparé contre lui, pourquoi pas, d’autant qu’il est accusé à tort. En tout cas, le truc est qu’il importait de prendre toute précaution pour son bien-être sans ignorer aucune évidence.Ses journées sont alors entre sa chambre à coucher et son séj
Tous les trois dans le séjour, ils passent un agréable moment de papotage, ce qui apporte à Ehli le plaisir de s’évader. Ils ne débattent de rien de sérieux. Ils ne font que se conter des drôleries, et chacun des trois se détend plaisamment : Ehli qui casse considérablement ses ennuis, Akpé qui a ses soucis passés dans les oubliettes et Fafali qui ne sent pratiquement plus sa fatigue qui l’accablait.La première fois, Akpénè et Fafali se retrouvent ensemble ainsi après leur connaissance faite à la DPJ, mais tout de suite le feeling passe bien entre elles malgré leur petite gêne de l’instant. Les deux femmes rigolent comme de vieilles amies habituées l’une à l’autre, avec une forte entente entre elles, aussi vieille que leur relation, et Ehli se retrouve entre deux dames « formidables » qui viennent
Le procès. Palais de justice de Lomé. Il est 8 h 35. Ehli arrive avec son avocat. En ce jour, se tient son procès. La séance est appelée à tenir à partir de 9 heures. Et ce qui frappe tout de suite dans l’œil sur le site, c’est le public présent. Les médias en ligne et la Une des journaux ayant relayé encore la date et l’heure de ce procès pour tenir informé le public, oui, il y a du monde, l’on dirait le procès de l’année, ou le procès du plus vilain criminel du pays dont tous veulent voir sa tête tomber, pour assister personnellement à sa comparution et ne rien apprendre par ouï-dire ou par JT.Il reste quelques minutes pour le début de la séance, moins de 10, mais la partie plaignante n’est toujours pas là. Dans la salle, Ehli a tous ses êtres chers présents pour lui apporter l
Voici pour Akpénè une nuit qu’elle n’oubliera pas si tôt. Mari de plus en plus absent à la maison, Akpénè est en plein sommeil aux côtés de Sitsopé dans le lit de la petite comme à sa désormais nouvelle vie de femme au foyer qui ne se rappellerait même plus facilement de sa dernière fois d’avoir passé encore la nuit dans le lit conjugal pour ne pas s’y trouver solitaire. D’un coup, un cri effroyable l’appelant « Akpénè » de monsieur le mari qui ouvre rageur la porte sur elles, les arrache brusquement à leur repos nocturne. Amézado est rentré cette nuit.Toutes les deux, mère et fille sursautent dans le lit en se redressant. Sitsopé, épouvantée depuis le sommeil, se blottit subitement contre sa mère toute tremblante en criant : « maman ». Akpén&egra
36Akpénè s’apprête pour aller à ses courses de ce matin. Devant le miroir, elle soigne son image comme elle peut pour ne pas afficher à coup d’œil son désarroi. Elle apprécie son reflet dans la glace les yeux irrités et passe sur le visage meurtri, une pommade douce que lui a remise Ehli.Après tant de soins appliqués, elle juge sa silhouette mieux améliorée et sort au séjour. Elle laisse Sitsopé à Ehli, prend les clefs de sa voiture et sort pour s’en aller. Ehli l’accompagne avec la fillette au garage qu’il va lui ouvrir..., elle sort la voiture.-Au revoir, maman, lui souhaite Sitsopé.-Au revoir, mon enfant, sois bien sage avec tonton !-Tu fais attention à toi, s’il te plaît, chérie, l’exhorte l’ami.Elle lui répond favorable, ils s&r