Share

Chapitre 2

« Salem'Ahlikoum Benthi ( Bonjour ma fille). Si tu lis cette lettre c'est que malheureusement, je ne suis plus là pour fêter tes 20 ans. Il faut benthi (ma fille) que je te raconte mon histoire pour que tu comprennes la tienne. Alors s'il-te-plaît, lis cette lettre jusqu'à la fin.

Comme tu le sais, moi et ton père nous sommes mariés depuis bien des années, mais tu sais ma chérie, nous t'avons menti sur tes origines. Sur nos origines.

Ma mère Allah Ya Rahma (Paix à son âme) est morte en me mettant au monde. J'ai toujours vécu avec une seule et même personne. Les domestiques mon bien élever. Mais je ne vous ai jamais raconté ma vraie vie. Habiba ( Ma chérie), j'espère que tu comprendras… 

Mon père Allah Ya Rahmo était un grand prince  Qataris. Nous avons du sang royal qui coule dans nos veines. Tu as des origines algériennes. Mais aussi qataris. Je suis la fille d'un prince fortuné du Qatar. Et ton père est le fils d'un riche marchand algérien.

Je sais que nous avons vécu dans la misère durant de longue année ton père et moi, ainsi que vous mes enfants. Tu sais je m'en veux de vous avoir laissé dans la précarité. Mais ma petite Nanou,  sache que si j'ai fait ça c'est pour vous. Pour votre sécurité, pour votre avenir. 

Mon père Allah' ya rahmo (Paix à son âme) a été assassiné par des rivaux qui ne souhaitaient pas le voir monter sur le trône et qui nous voulait du mal. Je suis donc parti vivre en Algérie dans l'anonymat pour sauver notre ligné. J'étais moi aussi promise à quelqu'un. Les plans de mon père étaient précis s'il venait à mourir. Tout était prévu par avance. Ma vie était prévue, tout était dicté peu importe ce qu’il venait à se passer. Bien que j’étais contre cette vie qui ne m'appartenait plus, l’amour de mon pays, de ma lignée, de mon royaume ont fait de moi une princesse forte et combattante malgré ce que le destin avait provoqué. Par chance je suis tombée amoureuse de ton père, bien avant notre mariage. Puis tu es née peu de temps après notre arrivée en France, puis Djelloul et Rania. Mes trois petites merveilles, j’ai essayé autant que je pouvais de vous protéger de tout ce qui aurait pu vous faire du mal… 

Mais je n’ai rien pu faire pour vous… J’ai été obligé de faire ça pour vous. Pour notre famille, pour notre royaume.. A vous aussi j'ai prévu votre avenir afin de récupérer ce qui nous revient de droit. En premier lieu le mariage, votre frère Djelloul épousera une jeune fille, Alia c'est une fille d'un riche marchand que ton père connaît, qui est née en 1993 comme lui. Elle est d’une grande beauté, elle a des yeux magnifique et des cheveux noir profond, ton frère devrait être heureux avec elle, je l’espère…

Ta sœur aussi est promise, mais elle connaît déjà son futur mari. C'est Rédouane, le fils de Mehmet, je sais qu’elle sort avec lui depuis quelques temps maintenant et tu ne peux pas savoir à quel point j’étais heureuse de savoir qu’au moins un de mes trois enfants serait heureux dans son mariage. 

Et ta fille, ma grande, mon amour, celle qui va reprendre le trône, tu es assez grande maintenant.. Je pense que tu as déjà compris. Toi aussi tu es promise à un prince depuis ta naissance. A un grand prince, ma fille. Un homme bon et qui saura te rendre heureuse. Il s'appelle Zaïm. Je ne l’ai pas revue depuis des années, il est aujourd’hui à côté de son père occupé à gérer ton royaume. 

J'espère ma fille que ton cœur si fragile n'est pas tombé sous le charme d'un homme... Je ne voudrais pas que tu sois détruite le jour où Zaïm viendra pour faire sa demande, il est lui-même fragile je pense. Peut être que lui aussi avais une femme dans sa vie. Mais il faudrait être fort tous les deux pour notre royauté. J’espère ma fille que tu tomberas amoureuse de lui et que tout ira pour le mieux. 

J'aurais aimé être là le jour de tes 20 ans pour pouvoir t’annoncer tout ça de vive voix, et que tu n’ai jamais à lire cette lettre. J’aurai aimé t'aider à te faire belle pour le rencontrer, choisir ton kaftan… Mon kaftan noir et dorée c’est une des seules choses que j’ai pu récupérer de ma mère Allah Ya Rahma,  garde le précieusement. 

Je suis désolé ma fille de te laisser ce poids sur tes épaules. Tu es la première qui se mariera. Puisque tu es ma première née. Ne brise pas les rêves de ton grand-père Allah Ya rahmo. Devient la princesse que je n'ai pas pu être ma fille. Je t'aime ! N'est pas peur de tes sentiments, ni de ton avenir. »

Mes larmes ont coulé tout le long de la lecture. Je me suis mise à hurler de douleur, mon cœur venait de se briser, comment peut-on cacher les origines à ces enfants ? Comment peut-on cacher son histoire à ses enfants ? Comment peut-on forcer un mariage ? Mes jambes ne me soutiennent plus, je m’écroule au sol et pleure de toutes mes forces. 

Ma vie est brisée, tout le rêve que je voulais pour moi, la famille que je rêvais de mettre en place. Ma Boutique que je voulais ouvrir, les voyages… Tout était terminé. Ma vie allait changer. Je rassemble les dernières forces que j’ai et fonce dans le salon. 

Mon père à la tête entre les mains, Rania essaie de le faire parler. Et Djelloul rentre brusquement dans la maison. Je me pose au milieu du salon et hurle à plein poumon:

« Je suis ... Je suis la princesse Kahina Qataris, fille de la princesse Malika Qataris et du prince Younes Benfadil fils d'un riche marchand marié à une princesse du Qatar ? Donc si je comprends bien ce que maman a écrit donc toute ma vie c'est du faux ? C’est un mensonge ? On a galéré ici alors que nous sommes riches ? Pourquoi tu ne m'as rien dit beba ? Toute notre vie c’est un mensonge en fait ?” 

Djelloul tombe sur le canapé, Rania devient toute pâle et des larmes coulent le long de ses joues. Mon père redresse la tête. Et je comprend que c’est bien plus qu’une compliqué qu’un simple mariage forcé. Bien plus compliqué qu’un simple assasinat. 

Des souvenirs de ma mère qui pleure sur le canapé après l’annonce de son cancer. Pleurer toutes les larmes de son corps. Ses larmes qui tachaient une à une le grand tapis du salon… Mon père essayait de la rassurer, en lui promettant que tout ira pour le mieux. En lui disant, qu’Allah ( Dieu) la sauva.. On était tous ensemble ce jour-là. J’avais la tête sur les genoux de maman, elle me caressait les cheveux, en retenant ses larmes. Rania  était toute petite encore, elle était dans les bras de mon père et Djou lui tripotait le tapis. 

Ah ce tapis, qu’est-ce qu’on a pu en faire des bêtises ici. Le jour où Mama, à eu les moyens d’acheter ce tapis, Djelloul est tombé malade. Elle l'avait installée sous les canapés et elle avait posé au milieu sa table basse en bois. Djelloul avait décidé de se reposer sur le canapé, je regardais la télé avec lui avant qu’il ne vomisse sur le beau tapis blanc et dorée que maman venait d’acheter.  

“Tu sais ma fille c'est plus compliqué que ça, c’est la voix de mon père qui me sort de ces beaux et douloureux souvenirs.

Nous n'avions pas le choix, il fallait sauver la descendance de lignée royale… Tu dois te marier. Tu n’as pas le choix ! 

  • Elle ne se mariera pas, jamais, elle ne le connaît même pas. Tu crois que c'est la fête genre comme au Moyen Age ou on se mariait de force. TOZ ( Fuck), je reste sous le choque Djelloul à oser répondre à mon père 
  • BELEH FOMOK (Ferme ta gueule), tu me dis toz (Fuck) à-moi ton père ? Tu me manques de respect. Toi aussi tu vas te marier, toi aussi ton mariage est déjà acté mon fils. Et toi aussi Rania tu vas te marier ! Il hurle de colère et tout le monde et stupéfait”

Je prend la main de mon frère et ma soeur qui ne comprennent plus rien et je les traîne de force dans ma chambre. Nous sommes sur mon lit depuis de longue minute à regarder les étoiles collées sur le plafond. Elles sont ici depuis que je suis toute petite.  Je suis dans les bras de mon frère et Rania dans les miens. Il faut que je leur explique ce qu’il se passe. Ils doivent savoir la vérité, c'est à moi de leur dire.  

Rania n'était pas contre son futur mariage même si il n'aura lieu que dans 5 ans, puisque Rédouane lui plaisait depuis toute petite. Mais contrairement à elle, Djelloul n'a aucunement envie de se marier avec Alia. Mais il avait encore du temps pour la connaître maintenant. L’annonce de leur royauté à fait comme un coup de chaud à Djelloul, il l’a pris très mal et je ne comprends pas pourquoi. C’est ce qu’il y a de plus simple à digérer je trouve. Après tout… On a vécu dans la pauvreté depuis toujours, apprendre aujourd’hui qu’on a des richesses au Qatar c’est plutôt frustrant...

Nous nous sommes endormies devant un film tous les trois dans les bras l'un de l'autre. Ces rares moments sont gravés en nous. Mais plus court que ce que j’aurais aimé puisque mon téléphone me sort de mes pensées. 

« Oui allo ?

-  Salem Aleykoum (Bonjour), est-ce bien Kahina ? Je ne reconnais pas la voix...

- Hmmm, Aleykoum Salem (Bonjour) oui, vous voulez ?

- Je suis la secrétaire de votre futur époux, je voudrais convenir à un rendez-vous pour que vous puissiez rencontrer le prince Kaïm. Quand êtes-vous libre ? Elle a un ton robotique...

-  Quand monsieur le prince le sera ! ma réponse est pleine d’ironie

- Très bien, soyez prêts dans une heure, une limousine seras devant chez vous. Habillez- vous de manière classe,  il vous emmène dans un beau restaurant. Au revoir.”

Mais elle est folle celle là. Elle m’a raccroché au nez.  Bon j’ai tout de même une heure pour me préparer… J’ai pas envie d’y aller.. Je me décide à sauter sur le lit.

“Laisse-nous dormir !

- Non, debout ! Il vient me chercher dans une heure ! Je suis à moitié en panique

- Tu te fous de moi la ? Dit Djelloul en frottant ses yeux.

- Tu vas mettre quoi ? Faut que tu sois belle, canon ! Montre la beauté de la famille, Rania a des étoiles pleins les yeux

- Qu'est-ce que tu racontes toi ? Sale bagra ( vache) ! Rien du tout je vais te prêter mon gros joggings dégueulasse la, et un tee-shirt à beba avec écrit carrefour dessus là, il crie à moitié avant de pousser Rania

- Oh non tu m'as tué Djelloul le fou ! Djoudjou ! Elle éclate de rire et se tient le ventre, mon rire se mêle au siens et Djelloul devient rouge de colère !

- Recommence avec ton surnom de bébé et je te tue, il devient de plus en plus rouge

- Djoudjou djoudjou ! On chante en coeur toutes les deux »

Djelloul nous court  après et nous jette dans la baignoire pour nous asperger d’eau froide. Après avoir bien rigolé. Chacune de nous a pris sa douche. D’ici quelques minutes je dois me préparer pour rejoindre le prince… 

Mais à quoi peux-t 'il ressembler ?

Related chapter

Latest chapter

DMCA.com Protection Status