Anne était donc celle qui entendait les rumeurs et qui ensuite allait chercher les potentielles recrues de la cause. Cette dernière accueillait souvent des personnes d'orientations sexuelles différentes ou qui n'utilisaient pas les pronoms imposés. Télémaque représentait cette dernière catégorie et Oscar et Anne représentaient la première. Mais comment Oscar était-il devenu le mari d'Anne ? Comment avait-il rejoint la cause et surtout comment avait-il découvert qui il était vraiment ? Son histoire n'était pas diamétralement opposée à celle de Télémaque. Après tout, pour lui aussi, tout commença avec l'amour.
Dans cette société pourrie jusqu'à la moelle, Oscar avait toujours été bénéficié par son genre et sa couleur de peau. Il ne s'en rendait pas vraiment
Qu’en était-il de Karma? Anne avait très peu entendu au sujet de la jeune femme et pour cause. Parlant très peu et n’aimant donner son avis que pour faire des critiques véhémentes, Karma ne s’étendait jamais sur son passé. Anne avait dû beaucoup creuser pour apprendre le stricte minimum sur le passé de la jeune femme et fut très impressionnée.Karma avait commencé sa vie au plus bas. Née d’une famille de paysans, il arrivait souvent qu’ils n’aient pas assez de nourriture pour tous leurs enfants et Karma étant la plus vieille fut la première renvoyée de la maison.N’ayant que onze ans elle passa de nombreuses nuits dans les rues essayant de survivre tant bien que mal. Elle n’accepta l’aide de personne et fit des petits boulots en échange d’argent. Evidemment elle fut vite repér&eacu
«Vas-t-en. Tu es libre. -C’est ce qui arrive aux esclaves après un an? Vous les laissez partir?» Je secouais la tête. Je n’arrivais pas à y croire. Personne ne ferait cela. «Une fois que Marcus sera assez vieux je proposerai la même chose à ton amie. Ou elle pourra rester ici et tu pourras la visiter. Nous prendrons soin du bébé. Au cas contraire nous l’aiderons à trouver un foyer. Alors pars.» Elle sourit imperceptiblement en me voyant rester sur place. «Tu as jusqu’à la fin du bal pour te décider. Je t’aurais donné plus de temps mais malheureusement j’en manque. Tu as jusqu’à demain dès l’aube pour me donner ta réponse. Sois-tu pars et tu n’auras plus jamais rien à faire avec moi ou la noblesse. Ou alors tu restes et tu deviens l’un des notre.»
Une soudaine pression entre mes omoplates me força à me mettre à genoux. Je me serais bien battu pour rester debout mais j'étais à bout de forces. Je m'effondrais dans un bruit sourd et concentrais mes derniers efforts pour garder la tête haute. Le peu de vêtements que je portais ne me protégeaient pas du froid ambiant. Je frissonnais de la tête aux pieds essayant d'oublier que j'étais torse nu. Mes dents se mirent à claquer alors je serrais la mâchoire. Les curieux s'arrêtèrent pour nous détailler comme si nous étions de simples chevaux. Certains essayèrent même de nous toucher. La colère monta en moi ce qui me permit de me réchauffer un tant soit peu. Mon bourreau nous désignait un par un et nous décrivait physiquement tout en soulignant à quel point nous étions serviables et indispensables. Les bourgeois se disputaient les esclaves qu'ils trouvaient les plus intéressants décidés à rentrer avec eux. Ceux qui gagnaient l'enchère se faisaient jalouser tandis
Je ressortais au bout d'une bonne demi heure propre et léger. Je m'enroulais dans une serviette et cherchais des vêtements propres. J'enfilais une simple chemise blanche ainsi qu'un pantalon bleu marine et retournais dans la salle de bain pour voir le résultat. Je restais sans voix devant mon reflet. Cela faisait des semaines que je n'avais rien porté de propres et de pas déchiré alors me voir dans ces vêtements neufs me fit étrange. C'était comme si j'avais changé d'identité. Je tirais sur les pans de ma chemise essayant de me reconnaitre en dessous. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être mal à laise. Les vêtements me démangeaient. Je passais la main sur mon visage. Peu importe ce que je portais. Je pouvais peut être cacher les marques sur mon dos et mes bras mais je ne pouvais pas masquer les cicatrices présentes sur mon visage. Elles avaient chacune une histoire. L'hématome sur ma joue gauche, l'entaille sur mon autre joue, ma lèvre fendue, la coupure cachée par mon
Une semaine passa et ma vie devint paisiblement monotone. Tous les jours à 5 heures je rejoignais les cuisines et y restais jusqu'à 20-21 heures pour aider Missy à tout nettoyer. Suite à cela je passais tous les soirs dans la chambre d'Audrey avant d'aller me coucher. Je passais la voir le plus souvent possible et mangeais même mes repas avec elle quand j'avais le temps pour ne pas qu'elle se sente seule. Le docteur passait la voir souvent pour vérifier son état et malgré ses protestations une jeune femme l'aidait à se baigner. Nous ne nous fîmes pas fouetter ou frapper une seule fois et nos cicatrices commençaient enfin à cicatriser en paix. Les seuls fois où je me faisais frapper à présent était dans mes rêves et quand ces derniers me réveillaient je faisais un tour dans le château endormi. Audrey faisait aussi des cauchemars et je lui avais fais promettre de m'appeler si jamais cela arrivait. Pour se faire j'avais demandé un beeper à Cédric et quand ce dernier fai
Nous avions dû passer pas mal de temps à nous battre avec la duchesse car Missy ne tarda pas à arriver dans la cuisine et en voyant le désordre ses yeux devinrent enragés. Je me levais doucement et commençais à ranger avec l'aide de la duchesse qui était loin d'avoir fini ses perles. Tout comme durant la semaine dernière je l'ignorais et elle ne me parla pas non plus. J'avais mal partout mais ayant l'habitude cela ne m'empêcha pas de travailler. Je rangeais donc en silence perdu dans mes pensées. J'étais épuisé de toutes ces attaques contre la duchesse et j'étais soulagé d'avoir enfin pu me défouler même si cela s'était révélé être un échec cuisant. J'aurais dû être furieux mais il n'en était rien. J'en avais marre d'être en colère. Je n'allais rien accomplir dans la vie en frappant bêtement dans tous les murs que je croisais. Me battre contre la duchesse avait eu le don de me faire réaliser cela et je me demandais si elle n'avait pas fais exprès de me provoquer pour
Je ne revis plus la duchesse jusqu'au jour du bal. Je devais avouer que cela me faisait plaisir qu'elle ne vienne pas mais d'un autre côté j'étais frustré. Non pas que je rêvais de passer du temps avec elle mais je devais vite comprendre ce qu'il se passait ici et pour cela je devais lui parler. Chaque fois que la porte en bois s'ouvrait je me tournais vers cette dernière par réflexe. A chaque fois j'imaginais la duchesse entrer je ne l'imaginais pas avec une petite robe simple et son sourire qu'elle n'arborait que dans la cuisine.Je la voyais entrer le visage froid et le regard perçant. Je la revoyais le jour du marché. La manière dont elle portait sa tête haute, la manière dont elle m'avait détaillé du regard. Je n'avais pas peur de la duchesse mais je devais avouer qu'après avoir vu sa force je redoutais notre prochaine altercation. Je n'allais pas l'attaquer de si tôt disons et puis de toute façon cela n'aurait mené à rien. Les jours passaient donc ainsi. Sans du
Il y avait déjà un monde fou à notre arrivée mais cela ne se remarquait pas à cause de la grandeur des lieux. On aurait même dit que peu de gens étaient présents. La salle de bal s'étendait à perte de vue et arborait de l'or à chaque recoin. Cela provoquait une cassure importante avec le reste du château décoré sobrement et c'était clair que cette pièce avait été inventée pour exposer la richesse de la duchesse. Cette dernière n'était pas présente pour accueillir s'est invités mais je ne m'en rendis pas compte de suite à cause de la foule. Cédric apparaissait et disparaissait dans chaque coin de la pièce veillant à ce que tout se passe comme prévu. Il vint nous voir dès notre entrée pour nous saluer et nous proposer de quoi nous rafraichir. Nous allâmes donc au buffet et Audrey s'assit sur la chaise la plus proche. Jean ne m'avait pas menti. Ce bal était vraiment quelque chose. Une fois que nous nous étions habitués à la richesse des lieux nous étions de nouveau médu